FRONT RÉPUBLICAIN POUR LE RESPECT DE L’ORDRE CONSTITUTIONNEL ET L’ALTERNANCE DÉMOCRATIQUE ( FROCAD )
Déclaration du FROCAD suite au coup d’état militaire perpétré au Burkina Faso
Le Jeudi 17 Septembre 2015, le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) au service de l’ex-Président du Faso, Monsieur Blaise Compaoré, a séquestré Monsieur Michel Kafando, Président de la Transition, Monsieur Isaac Zida, Premier Ministre ainsi que certains membres du gouvernement de transition du Burkina Faso ; un comportement barbare qui n’honore pas notre continent. Cette séquestration a dégénéré en un coup d’état militaire mettant ainsi brutalement un coup d’arrêt à une transition qui devait s’achever le 11 octobre prochain, date du déroulement du scrutin présidentiel à l’issue duquel un nouveau Président de la République devait être démocratiquement élu.
Le peuple burkinabè dont on connait la combattivité et le patriotisme légendaires avait démontré le 31 octobre 2014 à la face du monde qu’il était possible de mettre un terme à une dictature quoique féroce par la voie pacifique. Depuis lors l’exemple burkinabè avait suscité des espoirs et forgé l’admiration de tous les peuples africains et du monde entier, et était en passe de devenir un cas d’école, source d’inspiration de toutes les luttes des peuples opprimés. C’est pourquoi, tous les peuples en lutte contre les tyrans regroupés au sein de ce qu’il convient désormais d’appeler l’ « internationale de la dictature en Afrique » et qui tripatouillent les constitutions de leur pays pour briguer un 3e mandat en vue de demeurer éternellement au pouvoir, doivent se mobiliser pour sauver le modèle burkinabè. Le Burkina Faso était devenu comme le Bénin et bien d’autres pays avant-gardistes, une référence en Afrique en matière de démocratie. Pays des hommes intègres, il avait ainsi confirmé cette aspiration de compter parmi les grands peuples d’Afrique et du monde, tout en restant dans le sillage des idéaux incarnés par le Président Thomas Sankara.
Malheureusement cette belle épopée qui aurait pu s’inscrire dans les annales de la construction de la Démocratie en Afrique est en passe de connaître une fin tragique. Nous, militantes et militants, regroupés au sein des partis politiques et associations, membres du FROCAD :
Condamnons avec fermeté le coup d’état militaire qui vient d’être perpétré au Burkina Faso quelque soient les justifications.
2)- Exhortons toutes les forces politiques et sociales du Burkina Faso à conjuguer leurs efforts en vue de barrer la route aux putschistes dont les intérêts égoïstes et corporatistes sont à l’antipode de ceux de la grande majorité du peuple souverain.
3)- Demandons au gouvernement congolais de condamner ce coup d’état comme il l’avait fait lors de la tentative du putsch au Burundi et de prendre des initiatives fortes dans le cadre de l’Union africaine pour aider le peuple frère et ami du Burkina à retrouver le chemin de la paix et de la démocratie.
4)- Invitons la Communauté internationale à soutenir la cause du peuple burkinabè et à tout mettre en œuvre pour que la Transition poursuive son cours normal jusqu’au déroulement des élections présidentielles et législatives.
5)- Exigeons la libération immédiate et sans conditions du Président Michel Kafando et du Premier Ministre Isaac Zida ainsi que des membres du gouvernement séquestrés en plein conseil des Ministres.
Fait à Brazzaville, le 18 Septembre 2015
Pour le FROCAD, le Porte-parole
Professeur Anaclet TSOMAMBET