Dans une déclaration publiée à Brazzaville, le 29 mars 2014, et signée en son nom par Daniel Tsoumou Ngouaka, le collectif des cadres et natifs du Niari résidents à Brazzaville s’est désolidarisé de l’initiative énoncée par Justin Koumba et Pierre Mabiala à Dolisie, en appelant le président de la République, au nom des populations du Niari, à changer la constitution du 20 janvier 2002, pour briguer un nouveau mandat présidentiel.
Voici l’intégralité de cette déclaration.
«Le président de la République a séjourné à Dolisie, chef-lieu du département du Niari, le samedi 22 mars 2014, dans le cadre de la mise en œuvre de son programme de travail de terrain, lequel s’est révélé comme étant une phase de concrétisation de l’agenda caché de la précampagne électorale et le lancement du programme de communication sur le changement de la Constitution du 20 janvier 2002.
Les cadres et natifs du Niari à Brazzaville retiennent le bien-fondé de ce programme de contact du président avec les populations de l’hinterland, pour lui permettre de toucher du doigt les réalités sociales, politiques et économiques vécues par les populations.
Les cadres natifs du Niari constatent, malheureusement, qu’au lieu d’être une occasion positive d’échange du président de la République avec les populations, sur la base de leurs intérêts, cette visite a été utilisée pour obtenir une adhésion fictive au projet de perpétuation d’un système politique fondé sur l’hégémonie politique, la patrimonialisation de l’Etat et le clientélisme, avec pour objectif l’érection d’une république monarchique.
En effet, sous prétexte d’échanges avec les populations, les tenants du pouvoir, membres de la majorité présidentielle, natifs du département du Niari, en l’occurrence Justin Koumba, président de l’Assemblée nationale, et Pierre Mabiala, ministre des affaires foncières et du domaine public, pour ne citer que ceux-là, ont publié, au nom des cadres et sages du Niari, une déclaration par laquelle ils demandent au président de la République de procéder au changement de la Constitution du 20 janvier 2002, pour lui permettre d’être de nouveau candidat en 2016, alors que les populations du Niari, par l’entremise des sages, voulaient présenter leurs doléances au président de la République portant sur les préoccupations socio-économiques du département. En procédant de la sorte, les acteurs de cette déclaration veulent rééditer une démarche obsolète d’un passé à jamais révolu, qui était fondée sur la manipulation des consciences à l’époque du monopartisme, en s’appuyant sur une minorité active acquise au système.
En considération de tout ce qui précède, nous, cadres, sages et autres natifs du Niari à Brazzaville, rejetons, systématiquement et catégoriquement, l’esprit et la lettre de la déclaration faite par Messieurs Koumba Justin, Mabiala Pierre et autres et demandons au président de la République d’observer les dispositions de la Constitution du 20 janvier 2002 à l’effet de préserver la paix et la stabilité des institutions dans le pays.
Les cadres, sages et autres natifs du Niari à Brazzaville s’engagent à préserver leur dignité, malgré l’exclusion et la haine dont ils sont victimes dans toutes les structures administratives civiles et militaires. Les cadres, sages et autres natifs du Niari à Brazzaville relèvent que par ces actes, le pouvoir, qui professe la paix et l’unité nationale, engage, par ce fait, une mutation vers la logique de déstabilisation, de non paix qu’il affectionne tant.
En conséquence, les cadres, sages et autres natifs du Niari à Brazzaville condamnent, fermement, cette méthode jusqu’au-boutiste et antidémocratique».
Daniel Tsoumou Ngouaka
Le collectif des cadres et natifs du Niari résidents à Brazzaville
Source la Semaine Africaine