Lorsqu’un Night Club se Transforme en Peep Show et scènes d’exhibitions à Pointe-Noire.
Brazzaville, ville historique et légendaire baigne de plus en plus dans la vulgarité et les extravagances d’une jeunesse en plein délire et avide de sensations fortes. La célébrité d’un night club à la dénomination asiatique dans le 7ème arrondissement, passe actuellement par la programmation à des heures indues des scènes de sexe publiques qui mettent en exergue des jeunes garçons et filles, visiblement drogués et alléchés par l’appât du gain.
On se croirait à Sodome ou à Gomorrhe. Pour 50.000 F.cfa, des jeunes gens sont prêts à tout pour décrocher la timbale. Des séances de Kama sutra se font en live pour satisfaire la libido de quelques clients dévergondés et aux yeux pétillants de perversion débordante. De quoi susciter une séance d’exorcisme.
En tout cas, la nuit, dans ce night club qui flirte avec la route nationale n°2 et proche d’un poste de police, tous les efforts déployés dans le cadre de l’éducation civique dans le pays, sont battus en brèche. Les pouvoirs publics sont interpellés sur la dépravation des mœurs qui galope dans les night clubs. Le mal se généralise à une vitesse supersonique. S’il vous plait, veuillez transmettre le message au Général Jean François NDENGUET le D.G.P.N. au cas où il ne serait pas au courant.
Il n’y a pas longtemps, dans un bar du quartier Kahunga (2ème arrondissement), où des personnes s’étaient retrouvées pour une collation après l’inhumation d’un corps, un jeune couple s’est permis de se livrer à des ébats sexuels en public. Autour d’eux, des badauds applaudissaient et exhortaient les acteurs à mieux faire. Les puristes ont multiplié des signes de croix et murmuré des prières pour implorer du Ciel le pardon divin. Arrivée sur les lieux, la police a vite fait de démanteler ce décor peu reluisant et de conduire les deux assoiffés du sexe au commissariat.
Si l’on n’y prend garde, la généralisation de ces faits pourrait déboucher sur un désordre social généralisé. Tout a commencé par quelques faits anodins qui ont progressivement pris de l’ampleur. Les chansons obscènes lors des obsèques et des séances de footing ont été tolérées, alors qu’elles étaient l’alerte d’une dégression morale citoyenne. Le phénomène s’est aggravé avec le grand saut effectué par certaines femmes qui osaient se dénuder les seins dans les cortèges funèbres sous les applaudissements des badauds en déphasage avec les bonnes mœurs. Les services d’ordre n’ont pas sévi comme il le fallait.
Aujourd’hui, le mal a pris de l’ampleur. Les night clubs et les salons VIP en prolifération dans la capitale viennent de prendre le relais avec des séances de coït publiques qui attirent plusieurs spectateurs.
Ces salons VIP qui regorgent de proxénètes sont fréquentés par des pédophiles discrets qui y passent le plus clair de leur temps, alors que des tâches multiples les attendent dans les bureaux.
Hauts lieux de débauche, ils attirent les jeunes filles qui espèrent y trouver des adultes vicieux qui usent de leurs atouts financiers pour fuir l’accoutumance conjugale. La pénombre artificiellement créée favorise des rapports sexuels discrets opérés avec un courage exceptionnel dans un cadre qui exclut la honte et le discrédit.
En ces lieux, la loi Portella est mise entre parenthèses. Seuls comptent : le spectacle, le profit et le plaisir.
Par Dieudonné BEKAS
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L’étrange guerre des fesses à Kinshasa
A Kinshasa, les fesses sont un atout majeur dans l’arsenal de séduction. Pour accroitre le capital charme, presque tous les coups sont permis. « Mwan na tikaka moke, sima ekoli… » (L’enfant que j’ai laissée petite, son postérieur a grossi.) C’est par ces paroles d’une chanson de l’artiste musicien congolais Werrason que la piste est prise d’assaut. Le DJ enchaîne avec Kipé ya yo, titre d’un autre artiste congolais, JB Mpiana. « Pesa mokongo, tanda biloko … » (donne le dos, et étale les choses). Pas de répit, tout le monde sur la piste s’exécute.
Le buste un peu penché vers l’avant, les fesses repoussées et mises en évidence, un léger coup de pied, et c’est parti! D’un même rythme, hommes et femmes se trémoussent en remuant le popotin, pendant que la musique s’emballe. Et c’est là que la compétition devient rude.
Les filles, généralement bien fournies par la nature, exhibent leurs « avoirs ». Pour le plus grand bonheur des admirateurs, qui ne manquent jamais. Celles que la nature a le moins gâtées, s’accrochent pour ne pas être à la traîne. Même si certaines, parmi elles, naviguent entre frustration et acceptation de soi. Nadine N’TANGA se retrouve dans le rang des celles qui s’acceptent. Svelte, elle n’a aucun complexe avec sa taille fine. Seulement, elles sont de moins en moins nombreuses, les filles qui assument leur finesse.
Certains les aiment charnues
Aujourd’hui à Kinshasa, capitale de la RDC, la tendance est à la conquête des fortes tailles. Les femmes qui ont des formes généreuses n’hésitent pas à les mettre en évidence. Qu’elles soient vêtues de pagnes ou d’un pantalon, les formes sont bien mises en exergue.
Ainsi, un marché s’est formé depuis plus d’une décennie. De nombreux commerçants de Kinshasa proposent des produits pour développer les postérieurs féminins. Un produit destiné à l’élevage porcin avait même connu un franc succès auprès de la gent féminine. Les demoiselles en quête de rondeurs recevaient une injection de ce produit pour avoir de « grosses fesses ».
Mais cela n’a pas toujours été sans conséquence. Carine (le prénom a été changé, ndlr) en a fait les frais, comme le raconte une de ses amies. « Un creux s’est formé à la fesse droite où elle a reçu l’injection, et toute la chair a été arrachée. Depuis, Carine doit compenser ce vide avec des étoffes, pour retrouver l’équilibre fessier. Malgré ça, elle a quand même pris un peu de volume au pays-bas », ajoute l’amie en question.
Quand elle parle de « pays-bas », n’imaginez pas la Hollande. Il s’agit d’une expression kinoise pour désigner les fesses. Toutes les filles veulent avoir des bassins charnus, une « carrosserie pleine », explique Mamy NDUNDU, âgée d’environ 30 ans.
Mais aujourd’hui, finis les produits destinés à l’élevage porcin. La mode est au C4, un médicament dont les filles raffolent. Quand elles n’utilisent pas le Tshia fouin (Ose dire un mot et je deviens comme toi). C’est comme un défi que certaines filles lancent aux autres pour dire qu’elles peuvent aussi grossir comme elles.
« Le C4 est vendu en pharmacie, prescrit essentiellement pour des personnes souffrant de manque d’appétit. Maintenant, les filles qui veulent avoir des postérieurs développés en achètent aussi », explique VUMILYA NYEMBA, une jeune infirmière de Kinshasa.
Explications à dimension variable
Cette tendance choque certains parents, du moins pour ceux qui osent en parler. Parmi eux, NDAYA Angélique, mère de huit enfants, dont six filles et deux garçons.
« Si ma fille ose prendre ces produits, je vais l’engueuler pour qu’elle arrête. Et puis, pourquoi vouloir changer son corps, demande la dame. Si Dieu vous a créé mince, restez comme ça, recommande cette mère de famille. C’est vraiment triste de voir que les enfants d’aujourd’hui font n’importe quoi pour avoir des grosses fesses ».
Début de réponse
Il semble que les hommes africains aiment les femmes qui ont des formes, tente d’expliquer Mamy NDUNDU. Un de ses collègues s’extasie en regardant les filles dans les clips des musiciens congolais. Pour le psychologue Timothée KAMANGA, basé à Kinshasa, « ce serait pour plaire aux hommes que les filles recourent à ces produits ».
« La non-acceptation de soi et le désir de séduction pour attirer les regards masculins sont les motivations qui poussent les filles à recourir à ces pratique », ajoute-t-il.
Certaines filles font même usage des cubes magies (cube d’assaisonnement), qu’elles utilisent comme suppositoire, juste pour grossir leurs arrières. Et les conséquences sur la santé sont innombrables, avec, par exemple, des problèmes d’incontinence, et autres soucis cardiaques. En entendant, les admirateurs de ces jeunes femmes, continuent de se rincer les yeux.
Par Jacques MATAND
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Les mœurs, menacées au Congo?
Les mœurs se définissent comme les habitudes, les usages dictés par la moralité, la religion et la culture d’un pays ou d’un peuple, en constituant un ensemble de normes, le plus souvent coutumières, formulées dans les traités de civilité et dans les règles de droit civil et pénal. Elles portent essentiellement sur la vie privée et sur son respect, elles sont régulatrices de l’ordre public. On ne devrait donc en aucun cas y déroger.
Nous avons hélas peut-être trop tendance à nous détourner, à nous indifférer de scènes malheureusement trop courantes dans nos sociétés et qui cependant devraient nous interpeller au premier plan car il s’agit simplement d’équilibre et d’ordre public.
Le respect de bonnes mœurs constitue-t-il encore de nos jours un gage d’exemplarité ? Doit-on juger une société par rapport à sa prise en compte ou non des mœurs établies ? Tant de scènes nous conduisent à pousser un cri de colère en direction de ces nombreuses « victimes » impuissantes devant leurs bourreaux. Victimes, certes car certains démunis n’ont pas une grande marge de survie mais aussi parce que le bourreau « puissant » jouit le plus souvent d’une immunité le plaçant à l’abri de toute sanction.
Des vices, nombreux sont à bannir mais ils persistent parce que non seulement ils ont la vie dure mais surtout parce qu’ils sont tolérés et encouragés.
Que dire des comportements sexuels contre nature ? La pédophilie, la pornographie, l’inceste, la prostitution, le proxénétisme, l’incivisme, la pudeur en Afrique ? Tant de violations, d’outrages aux bonnes mœurs qui laissent perplexe car ils ne sont pas coutumiers aux africains. Nous importons le vice en outrance et nous paraissons le tolérer et même pire, le minimiser.
Les auteurs de ces méfaits sont pour la plupart connus, ils sévissent au vu et au su de tout le monde sans être inquiétés et figurent parmi les récidivistes. Souvent ils se cachent sous une apparence très trompeuse de bienfaiteurs. Principales victimes, les gosses de rue, les gens intègres et bien entendu ceux qui ne sont pas partisans du moindre effort et disposés à vendre père et mère pour une poignée d’argent.
L’outrage aux bonnes mœurs devrait être plus scrupuleusement sanctionné afin de servir d’exemple sans concession, défini par une jurisprudence abondante comme le fait de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, des messages à caractère violent ou pornographique, ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine.
Il faudrait qu’il soit appliqué aux outranciers les sanctions prévues, notamment l’emprisonnement lorsque les mineurs en sont les principales cibles.
Telle est, à notre avis, la leçon à tirer et le message à faire passer à l’encontre de ceux qui dépravent nos mœurs et ceux qui les protègent, qu’il ne faut confondre sans distinction, aucune.
Par Ferréol Constant Patrick GASSACKYS
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La Musique qui Pervertit les Mœurs
Si le Congo Brazzaville a été choisi comme siège du Festival Panafricain de Musique (FESPAM) par la 27è session ordinaire du Conseil des Ministres de l’Organisation de l’Union Africaine (OUA), tenu en 1976 à Port-Louis, c’est bien à cause de sa riche histoire de la musique dans le continent.
Avant et après l’indépendance, le Congo Brazzaville a toujours été le carrefour de la musique africaine. Les musiciens congolais avaient l’impérieux devoir de transmettre aux générations, par la chanson, les connaissances et le savoir-faire dont ils étaient les dépositaires.
A travers leurs chansons, les musiciens éduquaient, sensibilisaient, égayaient et consolaient les populations. Ils puisaient leurs thèmes dans la vie courante d’où ils sortaient des mélodies captivantes et berçantes à la fois. Ils avaient une fertilité inépuisable d’où ils tiraient des chansons et des rythmes utiles à l’épanouissement de la société.
Ces chansons étaient l’inspiration profonde de notre folklore d’une richesse inexhaustible qui préservaient la culture et les mœurs. La danse était également mesurée, voluptueuse sans incitation à des envies démesurées. Il y avait dans les chansons et les rythmes des instruments musicaux une beauté telle que l’on n’eut pas cru que ce fut le fruit de l’inspiration des artistes musiciens congolais.
Les musiciens de nos jours n’ont plus le même engouement de recherche, la même fertilité d’esprit, la même invention, la même pertinence de leurs aînés. On peut encore écouter les chansons Edouard Nganga (Edo), Jean Serge Essous (trois s), Célestin Nkouka (ya Nkouka), Passy Ngongo (Mermans 1er), Mbemba Mounka (Pablito), Côme Mountouari (Cosmos) pour ne citer que ceux-là pour la musique moderne ; Antoine Moundanda, Papa Courant, Paul Kamba … , pour la musique traditionnelle. Elles n’ont pas encore perdu leur influence magique et leur puissance ensorcelante. Elles éduquent et conscientisent toujours les peuples dans leur vie quotidienne.
Ceux à qui ces pionniers ont légué le flambeau les ont plus que trahis. Partisans du moindre effort, ils ne font aucune recherche pour sortir, comme leurs prédécesseurs, des chansons qui, au lieu d’éduquer et de conscientiser, de préserver les mœurs mais au contraire les pervertit. Ils déversent dans la société, des chansons obscènes et indigestes dans lesquelles, malheureusement, ils « lancent » des plus hauts dignitaires du pays aux simples citoyens, militants eux-aussi de la dépravation des mœurs. Des chansons sans thème précis, des chapelets de sottises sans contenus. Et la danse qui accompagne ces insanités justifie la débauche voulue par leurs initiateurs.
La musique devient un maillon important de la culture au niveau mondial. En Afrique en général et au Congo en particulier, elle a toujours fait partie du quotidien de chacun et de tous. L’impact socio-économique de la musique africaine ou d’inspiration africaine en Afrique et dans le monde est indéniable. Il y a un apport significatif de la musique africaine au patrimoine culturel mondial, par le biais des expressions musicales du continent.
Le Congo, considéré comme le conservateur des techniques, du savoir-faire et des formes d’expression qui se développent dans une culture de tradition orale. Il devrait sauvegarder les éléments constitutifs du patrimoine culturel africain traditionnel à travers le FESPAM. Malheureusement, l’amer constat est que ces éléments sont menacés, à terme, de disparition irrémédiable.
Les jeunes musiciens manquent certainement de professionnalisme. C’est pourquoi ils se lancent frénétiquement dans l’à peu près, le « n’importe quoi ». N’ont-ils pas le droit de vivre ? Le ministère de la culture et des arts devrait résoudre le problème des ces musiciens qui cherchent à sortir de leur ignorance pat, entre autres, l’émulation et l’encouragement de bonnes œuvres. Il doit contribuer à la création musicale en améliorant les conditions sociales des musiciens, en créant des structures d’appui technique, d’édition et de protection.
Améliorer les conditions sociales des musiciens c’est leur donner les moyens nécessaires pour qu’ils prennent un rôle de premier plan dans le développement économique et social ; en construisant une représentation de la vie quotidienne, comme en élaborant les messages qui peuvent contribuer à sa transformation, en aidant le peuple à se reconnaître dans ses propres valeurs. Pour cela, une formation professionnelle des musiciens s’impose.
Le premier acte d’une prise en compte de la dimension musicale du développement par les pouvoirs publics serait la mise en œuvre d’une politique de soutien juridique et financier des musiciens qui les situera dans un rapport d’égalité parmi les autres musiciens africains et mondiaux.
Le retour des musiciens formés au Congo, des musiciens partis se produire ou se former en Europe est un thème controversé. Nombre d’entre eux s’accordent que c’est d’abord chez soi que l’on doit travailler et créer. Mais créer chez soi suppose que des structures et des lieux de création y soient disponibles.
Les anciens musiciens, promoteurs de cette musique qui a longtemps fait la fierté du Congo, sont souvent mis aux oubliettes. Ceux-là même qui ont été des fervents ambassadeurs de la culture congolaise à travers le monde, qui ont porté haut le flambeau de la culture dans les différents festivals ou autres manifestations culturelles internationales, qui ont ramené des trophées, faisant la réputation de la culture congolaise. Ils sont au rancart et ceux qui le peuvent encore, vont se produire à l’étranger pour subsister. Ils sont mieux appréciés hors de leur pays natal.
Leurs vielles merveilles devraient être jouées dans les radios et télévisions nationales pour leur procurer un droit d’auteur. Mais ces dernières préfèrent nourrir les musiciens d’ailleurs.
Il est inconcevable de voir un musicien des années de l’indépendance devenu un clochard, dépourvu de moindres moyens de survie. Paradoxalement, le pays est riche de son pétrole et de son bois.
Par Eugène GAMPAKA