Après le 4 Avril 2016, date de l’attaque des postes de sécurité publique (PSP) dans les quartiers Sud de Brazzaville, le pouvoir a interpellé plusieurs personnes. « Celles qui ont été interpellées, selon la déclaration du ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement Thierry Lézin Moungalla, et selon les apparatchiks du régime, étaient commanditées par le Pasteur Ntumi, pour déstabiliser les institutions de la République.
Or, la vérité est que parmi ces personnes, il a été enregistré un malade mental et un commerçant ouest-africain qui allait livrer des pains à ses clients, vers quatre heures du matin. Cela prouve à suffisance que la police arrêtait à l’aveuglette n’importe qui elle trouvait sur son passage.
En somme, des pauvres innocents à qui les éléments de la police ont fait avaler des couleuvres, des tortures, avant de les orienter auprès du colonel Thomas Bakala-Mayinda, Directeur général des renseignements généraux, chargé de la procédure, sur instruction du Ministre de l’Intérieur, Raymond Zéphirin Mboulou.
Coincé, le colonel Thomas Bakala-Mayinda, selon certaines sources, n’aurait rien trouvé de compromettant sur les personnes suspectées.
Finalement, il avait été dessaisi du dossier qui, aux yeux du pouvoir n’avançait pas tant qu’il était dans les mains du Colonel Thomas Bakala-Mayinda. D’où la décision qui avait été prise de confier le dossier au Directeur de la Police administrative et de Réglementation, le colonel Jean-Claude Doudi, reconnu comme l’un des plus éminents procéduriers de la République au sein de la police et de la gendarmerie congolaise.
Constat de non-lieu et Mascarade de négociation
Ayant constaté un non-lieu pour bon nombre des personnes interpellées, la hiérarchie de la police s’est précipitée à bricoler des pseudo négociations, dont le facilitateur serait un certain Paul-Marie Mpouelé, un personnage déjà boudé par l’Opposition réelle regroupée au sein de l’IDC-FROCAD et qui fut copieusement conspué d’abord à Diata, au siège de l’UPADS, où il avait été qualifié de traître du Dialogue alternatif, ensuite, dans la salle de la Préfecture de Brazzaville, le jour où il avait été invité à assister à l’annonce de la candidature de Madame Claudine Munari à la présidentielle du 20 mars 2016. Pour tout dire, sur la probité morale de Paul-Marie Mpouelé, les observateurs avertis savent qu’il a été soupçonné d’être devenu un disciple du Directeur général de la police, Jean-François Ndengué et du colonel Thomas Bakala-Mayinda.
Il est vrai que la police, sous l’égide de Secrétaire général du Conseil National de Sécurité (CNS), Jean Dominique Okemba, et du ministre de l’intérieur, Raymond Zéphirin Mboulou, avait pris contact avec quelques proches du Pasteur Ntumi depuis plusieurs semaines. Cependant, les choses étaient bloquées parce que les hommes politiques ne se sont pas mêlés de cette grande affaire des bombardements, qui a occasionné la mort de plusieurs personnes et le déplacement massif de beaucoup de Congolais dont certains ont trouvé refuge dans les forêts du Pool, jusqu’à ce jour.
Les policiers veulent d’une chose et de son contraire
C’est le lieu tout indiqué de constater que la police veut d’une chose et de son contraire. Elle souffle le chaud et le froid : tantôt elle parle de négociation, tantôt elle parle de bombardement pour traquer le pasteur Ntumi et ses lieutenants !
Mais, plus grave est la présence massive et inhabituelle des éléments de la Force publique dans le département du Pool. Ces éléments ont même commencé à extorquer, intimider et apeurer les paisibles populations !
Finalement de qui se moque-t-on ?
Du coup, on peut se demander : de qui se moque-t-on lorsque les hommes de Ndengué (les douze apôtres, les judokas recrutés à ouenzé dans les alentours du gymnase d’Edgard N’Guesso et plusieurs bandits habillés en uniformes des FAC) se livrent a des nombreuses arrestations arbitraires des paisibles et innocents citoyens ? Ce spectacle de mauvais goût et cette politique de la terre brûlée imaginer que quelqu’un voudrait rayer le Pool de la carte, reculer ce département plusieurs années en arrière en matière de développement.
A dire vrai, aussi longtemps que la Force publique ne laissera pas les gens circuler librement, la confusion règnera toujours entre les pseudos Ninjas recrutés par le directeur général de la police Jean-François Ndengué, les éléments enrôlés par Aimé Hydevert Mouagni et les miliciens « Bébés Noirs » qui écument ou sèment la désolation dans plusieurs quartiers de Brazzaville et ailleurs. Le commun des mortels aura raison de croire que ce désordre n’est qu’un jeu bien huilé du pouvoir.
Ghys Fortuné DOMBE BEMBA