Dialogue au Congo-Brazzaville : les positions inconciliables de deux oppositions.

opposition-pietinee-300x198-1166134Par : Jean-Claude BERI

Depuis la fin du mois d’Octobre une forte rumeur d’un supposé dialogue secoue les différentes chapelles de l’opposition. Chacun y met sa sauce. Comme on dit pour un même plat il peut y avoir plusieurs préparations. Il peut y avoir plusieurs dialogue en un. Vers quelle opposition se tourner  dès lors qu’on a épuisé tous les recours, entre urnes, manifestations, grèves, sit-in, blogs, dénonciations ?

 La position de l’IDC –FROCAD –J3M semble presque connu de plusieurs d’entre nous. Car  Il s’agit d’une posture de la légalité et de la ténacité dans la rigueur. Pour eux,  la logique est claire. Si dialogue,  il y a, il doit être concentré sur le règlement du contentieux  post-électoral. Ce qui se traduit par leur positionnement pour la non reconnaissance de la victoire de Mr SASSOU. Une position radicale soutenue par une majorité de la population . D’autant plus celle-ci a l’appui de la quasi-totalité de la diaspora congolaise en France et ailleurs. Comme on l’a vu recemment  comment les « envoyés de sassou » venus tâter le terrain ont été surpris par la puissance de résistance de plusieurs têtes d’affiche de  cette diaspora résistante.  Elle n’a pas hésité d’ailleurs a adressé un message fort aux leaders intérieurs de l’IDC-FROCAD-J3M.

« Première condition non négociable pour entreprendre toute discussion avec le régime, c’est la libération de Mokoko et Okombi, puis la libre circulation de Munari, Bowao, Oba  etc; enfin la levée des  »fatwa » du régime sur certaines figures de la diaspora patriotique et combattante en France, usa, canada, Afrique du sud, Europe etc. » déclare Guy MAFIMBA soutien d’André OKOMBI SALISSA.

C’est donc une position ferme, légitime et intransigeante qui est exprimé depuis le début. Sans pour autant vouloir fermer toutes les portes ils ne  cèderont pas face aux commerçants politiques qui se prennent pour des politiques matures. Le seul génie qu’on leur reconnait est celui d’avoir volé les élections, enfermer , dans des geôles insalubres et infectes,  des congolais. Massacrer des populations innocentes, organiser le pillage des fonds publics allant jusqu’à priver les générations futures de 14.000 000 000 milliards de fr cfa . Ainsi ils ont démontré aux yeux du monde entier leur talent de corrupteur,  de voleur insatiable seul compétence qui leur est reconnu. Donc pas question de s’asseoir sur une même table de négociation sans la prise en compte préalable de  ces revendications.

Le 11 Décembre dernier nous avions appris, c’est même une certitude, puisque nous nous sommes rapprochés d’un des leaders du FROCAD que Guy Brice Parfait KOLELAS a adressé un courrier demandant s’assainir leur différend en vue d’une position commune en cas de dialogue. Cette lettre fait grincer les dents de plusieurs membres de l’opposition qui reproche au leader de YUKI son inconstance et sa perméabilité politique. Précision de taille, il ne s’agit pas de sollicitation d’un accord politique, mais d’une entente en vue d’une action ponctuelle.

C’est avec un brin d’ironie que cette nouvelle a été accueillie au sein de la diaspora résistante. Celle qui voit en ce retour de l’éternelle girouette de la politique congolaise le signe d’un nouveau coup foireux  en préparation en vue de saborder la vraie opposition.

Pendant plusieurs mois, plusieurs voix de l’opposition radicale avaient appelé à l’unité de l’opposition, au rassemblement seul gage d’un vrai sursaut national. L’appel du ventre a eu raison de Guy Brice Parfait KOLELAS et d’un autre étourdi nommé Tsaty MABIALA. Ils ont  choisi la voie de la complaisance et de la compromission. Reconnaissant la victoire usurpée  de SASSOU,  KOLEAS et TSATY MABIALA ont désavoué même la base de leur électorat en acceptant de faire partie des institutions,  qu’ils ont pourtant rejeté, en qualité de chef de file d’une opposition accompagnatrice et député béni oui oui.

De cette attitude versatile  est née une profonde divergence d’appréciation d la situation  politique. Ce ne saurait pas faux de dire une vraie fissure est née qui compliquerait un rapprochement possible entre ces deux tendance se réclamant de l’opposition.

La flexibilité de la position d’aujourd’hui  de Guy Brice Parfait KOLELAS ne l’exempt nullement qu’il soit taxé d’un homme politique indigne de confiance. Personne n’a oublié son coup de poignard dans le ventre de l’ opposition radicale déjà malmenée par le  barbarisme dictatoriale.

Ce raisonnement amène beaucoup a plaidé pour une nette et claire séparation des oppositions. D’un côté Frocad-Idc-Cj3m et la diaspora résistante  et l’autre  SASSOU,  PAKO,  TSATY MABIALA et la diaspora corrompue telle qu’elle s’exprime clairement aujourd’hui. Ce sont là deux attitudes qu’on pourrait qualifier d’inconciliable.

Il sied de préciser qu’une minorité de la population vit, dans un luxe insensé, dans le giron immédiat de la monarchie clanique, tirant sa substance d’un affairisme contorsionniste fait de l’abus de passe-droits, de l’usage de la contrainte et de l’intimidation, de l’achat des consciences et de la corruption. Ce que l’opposition TASTY-MABIALA s’en accommode par des passerelles corruptibles.

L’administration mise à contribution délivre en un tour de main,  autorisations et licences quand il faut des semaines, sinon des mois, au commun des mortels. Elle dispense ou “oublie” taxes, impôts, redevances et factures pour les grands, quand elle accable les petits. Elle recrute ou adoube sur simple coup de téléphone quand elle fait mine de faire concourir les sans-noms. Elle attribue terrains, villas, agréments, sans bourse délié. Elle libère sur simple coup de téléphone les enfants de nantis ou leurs parents quand elle accable et frappe de siècles de prison les fils du peuple.  Ce que l’opposition TASTY-MABIALA s’en accommode en tirant également profit de la situation au détriment du peuple.   Alors a quoi sont-ils opposés ????

Le système semble si bien structuré qu’il en ressemble à un dispositif nourricier  familial. En mode automatique, pour la famille royale, les courtisans et les servants du de l’oyocratie.. Un dispositif qui illustre cruellement cette citation de l’anthropologue et psychiatre Gustave Le Bon : “Un dictateur n’est qu’une fiction. Son pouvoir se dissémine en réalité entre de nombreux sous-dictateurs anonymes et irresponsables dont la tyrannie et la corruption deviennent insupportables.” Ce qui est en train de devenir TSATY MABIALA et PARFAIT KOLELAS des petits sassou pour les adeptes

Si le système est devenu à coup sûr insupportable pour les Congolais, on peut légitimement se demander s’il ne serait pas devenu tout aussi imbuvable à son propre initiateur qui n’est autre que SSSOU, au point qu’il cherche le salut dans une seconde pirouette appelée dialogue ?

Le régime de SASSOU s’était évertué à vider de sa substance son opposition et à la diviser, quand il ne la liquidait pas purement et simplement. Il vient de transformer certains membres de la diaspora en des hommes sans cerveaux, soumise à une corruption excessive.

Le peuple congolais a besoin d’une opposition responsable qui lutte véritablement pour les intérêts du peuple . On a pas besoin de nouveaux  fornicateurs politiques. De contempteurs du despotisme. Hier ils adoraient la liberté et la justice,  ils sont passés du côté de ses laudateurs aujourd’hui. Autrefois dénonciateurs de la corruption, ils l’ont sanctuarisée se rangeant aux côtés des corrompus. Les détracteurs de la répression en sont devenus les premiers défenseurs, sinon ses supplétifs. Quels actes positifs ont posé l’opposition de TASTY MABIALA et PARFAIT KOLELAS dans leur opposition malléable qui pourraient plaider en leur faveur?????

Prenons le temps de la réflexion pour mesurer l’opportunité ou pas  de ce nouveau revirement de PAKO. On ne nous demande pas de partager l’idéologie de PAKO,  mais de combattre, si tel est le cas, ensemble la dictateur sassou pour un Congo gagnant. C’est ce message de dépassement de soi que je voudrais faire passer. Le dépassement de soi fascine, car c’est lui qui permet de tout donner, quitte à souffrir un peu, pour atteindre un objectif.  S’enfermer continuellement dans la radicalité n’est pas une solution.  Savoir transposer les vertus du dépassement de soi  pour s’adapter à un environnement en perpétuel changement et travailler en équipe, dans des conditions parfois difficiles et sans se  renier ni se décourager, constitue un précieux atout.

Héraclite  disait « on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve »  »  C’est dire  qu’on ne peut pas faire deux fois la même chose car rien n’est la même. L’opposition d’hier n’est la même que celle d’aujourd’hui.

Si la politique est l’art de gouverner les hommes, comment cela pourrait-il se faire sans une certaine dose de confiance et donc de vérité, de transparence?  TSATY MABIALA et PARFAIT KOLELAS n’ont-ils pas un devoir d’honnêteté à l’égard de leurs concitoyens qui les ont élus et qu’ils ne font que représenter? Est-ce que c’est la base de GUY PARFAIFIT KOLELAS qui motivé l’écriture de cette lettre adressé à l’IDC-FROCAD-J3M ? Ou c’est encore la boulimie financière qui pousse KOLELAS dans cette énième tentative afin de s’assurer un tremplin idéal pour  2021 ?

Pour ma part seule la stabilité du peuple et son bien comptent. La recherche de cette stabilité n’implique-t-elle pas qu’il faille parfois ne pas tout dire pour préserver l’ordre social?  Nous savons  tous qu’il est nécessaire qu’il y ait parfois des secrets  entre les hommes politiques Nous savons et nous comprenons que ces hommes  ne puissent  pas tout dire aux citoyens, ne puissent pas agir en totale transparence. Et pourtant c’est bien une exigence, une revendication citoyenne de vérité.

La politique et les hommes politiques sont-ils donc soumis comme nous tous à une exigence, un devoir de vérité ou faut-il reconnaître qu’il peut y avoir une exception dans ce domaine tout particulier qu’est le gouvernement des hommes?

jcb-225x300-1894582Jean-Claude BERI