Dominique Nimi-Madingou : Tentative d'assassinat ou simple agression ?

CONGO-BRAZZAVILLE : On pouvait entendre qu’il est mort, assassiné par des voyous de la région parisienne. Pourtant homme politique sans histoire, l’ancien ministre rentrait d’un dîner quand il a été (sauvagement) agressé par des loubards.

Ainsi donc, la nuit du 31 mai au 1er juin, aux alentours de minuit, a failli être fatale à Dominique Nimi-Madingou, à sa famille et à ses amis.

Ayant une par faite maîtrise de son emploi de temps, les « vautours » avaient pris leur quartier dans le pavillon du Val de Marne du vice-président de l’UPADS, le mythique parti de Pascal Lissouba. A peine entré dans la maison, ils ont tout simplement sauté sur lui, le neutralisant, en deux temps trois mouvements, le gaz aidant.

A la guerre comme à la guerre, Dominique s’est bien débattu malgré quelques verres d’alcool qu’il avait ingurgités quelque temps avant, pensant qu’il allait les liquider dans un sommeil réparateur normal. Puisant dans ses dernières forces alors que les deux voyous tentaient de l’immobiliser, en lui criant dessus : « Où le coffre-fort ? », « Où mettez-vous votre argent ? », Dominique, criant de toutes ses forces pour alerter les voisins, a néanmoins réussi à s’échapper, mais avec une fracture du col du fémur, après avoir fait un saut désespéré dans le vide.

Une plainte en bonne et due forme a été déposée auprès du commissariat de police. La police scientifique se charge d’identifier les 4 voyous dont deux étaient restés dans la voiture. Cagoulés au moment de l’agression, ils n’ont pas osé s’afficher devant la victime. Les lâches ! Pendant qu’on le trimballait de pièce en pièce, à la recherche du trésor caché, Dominique a remarqué que son domicile avait été fouillé de fond en comble, avant son arrivée, à la recherche des sous et des objets de valeur. Immédiatement admis à l’hôpital Henri Mondor de Créteil, le 1er juin, il a été opéré, avec succès, dimanche 9; ses jours ne sont pas en danger.

En attendant les résultats de l’enquête, on ne peut s’empêcher de noter la coïncidence qui existe entre cette agression barbare et la tenue du très controversé congrès de l’UPADS, à Brazzaville, du 7 au 9 juin, pour lequel, Dominique s’était prononcé contre, avec plusieurs autres hiérarques de l’UPADS. Un congrès d’autant plus inopportun qu’il a été financé par le président Denis Sassou Nguesso, dont le souhait non dissimulé est de faire imploser l’UPADS à l’instar du MCDDI de Bernard Kolelas qui s’est disloqué en groupuscules de petites formations sans aucune envergure. Dominique Nimi-Madingou avait marqué son total désaccord à l’organisation de cette mascarade et œuvrait pour que le congrès ne se tienne pas. Ceci explique-t-il cela ? On ne tardera pas à le savoir.

© Copyright Afrique Education – Numéro 370