Le 3 mars 2012, à la veille des explosions qui ont endeuillées notre capitale congolaise, le colonel Marcel TSOUROU, secrétaire général adjoint du Conseil National de Sécurité, célébrait son 56ème anniversaire.
Plus de 500 invités, triés sur le volet avaient répondu à l’appel, au domicile de l’officier dans le quartier de la maison d’arrêt de Brazzaville.
Sur les cartons d’invitation, obligatoires, deux éléments troublaient :
1. d’abord, le chiffre fêté n’était pas rond ou quinquennal comme il est de coutume pour les anniversaires en grande pompe dans notre pays.
2. En outre, la carte annonçait également la célébration concomitante de 29 ans de carrière militaire du colonel. Encore un chiffre qui ne tourne pas rond.
Il semblait alors pour la plupart des convives, que l’occasion servait plutôt à interpeller Denis SASSOU NGUESSO, maître des anoblissements civils et militaires, qu’un officier aussi reconnu pour ses compétences techniques que pour son allégeance au régime ne pouvait attendre plus longtemps le grade de général, alors qu’il est colonel depuis 16 ans.
Au cours de la soirée, les choses ne vont pas tout à fait se passer ainsi. Ou plutôt, pas seulement s’arrêter là. En effet, après le passage de griots contant l’histoire – quelque peu orientée – du peuple téké, le colonel a pris la parole devant un auditoire composé à plus de 90% de téké.
Dans un discours long, direct et animé, il a retracé son parcours scolaire, auto-qualifié de très brillant, du primaire en passant par l’école des enfants de troupes, les formations militaires en Roumanie et en Russie. Il a ensuite retracé ses fonctions militaires, en remerciant au passage André MILONGO qui fit de lui lieutenant-colonel, puis Pascal LISSOUBA qui le nomma colonel, malgré a-t-il dit, des crocs en jambe qu’il leur a posé, car étant à l’époque au service de Denis SASSOU NGUESSO. Ce dernier, ne l’ayant jamais nommé à aucun grade.
Mais plus grave encore, il s’est plaint d’avoir été exposé au procès des disparus du Beach, lâché comme un mouchoir qui a trop servi, par un régime qui d’ailleurs ne l’a jamais récompensé et a déjà tenté de le faire assassiner.
Il n’a pas manqué de présenter ses excuses à tous ceux qu’il a endeuillé alors que, dit-il, il a tout fait pour l’éviter. Il a demandé aux Tékés de prendre leur pleine place dans l’histoire du Congo et au moment venu, s’ils devaient agir, de ne pas hésiter à prendre leurs responsabilités par tous les moyens, « je répète a t-il dit, par tous les moyens ». Des applaudissements enthousiastes ont fusé.
Et à l’adresse de celui qu’il n’a pas nommé, mais qu’il a bien caricaturé, il a dit « même la peur à ses limites. Et elles sont atteintes ». Pour finir, dans un air testamentaire, il a remercié sa famille de l’avoir toujours soutenu dans ces épreuves ou bien souvent sa vie n’a tenu qu’à un fil.
Le lendemain matin, Brazzaville était en feu. Plusieurs tonnerres d’une violence inouïe dévastaient les camps militaires de Mpila avec les dégâts que nous connaissons.
L’enquête a été confiée à la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). Depuis le 20 mars 2012, quelques colonels gestionnaires de l’armement ont été interpellés et mis aux arrêts dans les locaux de cette institution. Les colonels André SAHOUS, Germain ICKONGA AKINDOU, Claude MOPITA sont de ceux là. Des civils ont également été entendus, nomment les entrepreneurs qui furent chargés de construire les nouveaux entrepôts d’armement.
Mais depuis quelques jours, les enquêteurs semblent se focaliser sur la piste TSOUROU, élargie désormais en piste téké. Le scénario évoqué est celui d’une tentative de déstabilisation du régime qui aurait pris une ampleur dépassant les prévisions des instigateurs.
En effet, au lieu de détruire simplement l’armement, objectif initialement prévu, des centaines de civils ont payé. Les auteurs ont eu peur de poursuivre leur œuvre, en s’emparant du pouvoir par exemple ou en le forçant tout au moins à négocier, car avec cette tuerie odieuse, la porte de la cour pénale internationale semblait ouverte, ainsi que le rejet du peuple congolais pour un éventuel nouveau régime survenu dans de telles conditions. Ainsi, pour les enquêteurs, le discours du colonel mécontent trouve son explication.
Mais, alors, pourquoi prévenir un auditoire?
Un ex guerrier originaire du Pool, et proche du milieu Kouyou qui ne pardonne toujours pas à SASSOU d’avoir organisé la disparition du président Marien NGOUABI aurait déclaré le 28 février 2012 à Ouenzé que « je pars pour Pointe-Noire, mais après moi, ça va péter, vous allez voir ».
Il a été interpellé et retenu à la DGST pour savoir d’où lui venait cette prédiction et déterminer les liens qu’il a pu avoir avec d’éventuelles autorités politiques ou militaires, notamment le colonel Marcel TSOUROU car il semble qu’ils soient les deux seuls à avoir prédit quelque chose, qui s’est réellement produit.
C’est dans cette suite que le colonel Marcel TSOUROU a été interpellé vendredi 30 mars 2012, et retenu jusqu’à nouvel ordre.
Il semblerait qu’à sa suite, le ministre de l’enseignement technique André OKOMBI SALISSA est également dans le collimateur et pourrait à son tour être aux arrêts.
La non dissolution du CADD-MJ pour le fondre dans le PCT comme l’exigent les conclusions du dernier congrès du parti de Marien, fait peser sur André OKOMBI SALISSA depuis quelques mois le soupçon d’entretenir une milice pour servir ses propres intérêts le moment venu.
Déjà, le samedi 31 mars 2012, la fédération du CADD-MJ du Niari s’est désolidarisée de son président pour annoncer sa dissolution et son adhésion au PCT, en rappelant que le vrai fondateur du CADD-MJ est Denis SASSOU NGUESSO.
C’est une préparation de l’isolement du bouillant ministre et ex-guerrier, qui va voir toutes les fédérations le lâcher dans les jours qui viennent. Celles qui résisteront devront s’engager dans un front ouvert. Et là, ca risque de barder et de faire très mal!
La piste téké a été commentée dès le jour des explosions. Elle expliquerait selon certains observateurs pourquoi le ministre d’Etat, ministre du travail, Florent NTSIBA aurait fondu en larme lors des obsèques des victimes de ladite catastrophe : c’était pour demander pardon au nom des tékés.
Plusieurs questions restent en suspend
1. Si cette explosion est d’origine criminelle, c’est dans les rangs des forces armées que se trouvent les commanditaires. Alors, pourquoi confier cette enquête à une entité des mêmes forces armées, à savoir, la DGST ? Quand on connait la culture des règlements de compte, du tribalisme et des ambitions entre chefs militaires de cette armée de vainqueurs de guerre, les conclusions des enquêtes paraissent d’avance orientées.
2. Il conviendra d’ailleurs de se pencher sur le statut de cette institution, la DGST pour vérifications et interrogatoires elle a le droit de garder à vue des suspects et de posséder des cachots à cet effet (cachots récemment climatisés par ailleurs). Car depuis la Conférence Nationale Souveraine dont les actes font encore autorités dans notre pays, les tribunaux d’exception comme les polices parallèles ou politiques ont été bannies.
3. Pourquoi ce n’est pas la justice classique qui mène l’enquête puisque les tribunaux militaires n’existent pas dans notre pays ? Si on voulait une plus haute structure, une commission d’enquête mêlant des juges et des parlementaires de tous bords aurait bien pu faire l’affaire.
4. Pourquoi la piste inter-mbochi qui opposerait les généraux Blaise ADOUA et Jean Dominique OKEMBA semble t-elle si vite écartée ? A tel point qu’aucun des deux n’a été interpellé. Le général Norbert DABIRA, inspecteur général des armées, a bien été écouté, mais pas gardé. Denis SASSOU NGUESSO aurait-il choisi de laver son linge sale en famille en tentant de raisonner ADOUA et OKEMBA au village, et en profitant entre-temps de se débarrasser des soldats « d’ethnies vassales » qui n’ont pas tenu leur fidélité jusqu’au bout ? Ce qui expliquerait d’ailleurs que la tâche soit confiée à la DGST, un ressortissant de la cuvette-ouest, car il est connu qu’il est préférable de faire sous-traiter les basses œuvres.
5. Les personnes interpellées au sujet de la non exécution des marchés qui auraient vu la délocalisation de l’armement en cause ont tous, civils et militaires, rejeté la responsabilité du retard d’exécution à Jean Jacques BOUYA, patron des grands travaux, qui n’a jamais payé un seul sous des centaines de millions décaissées par le trésor à cette fin. Ils se demandent d’ailleurs pourquoi le directeur général des grands travaux, n’est pas convoqué ne serait que pour information. Serait-ce parce qu’il est conseiller et neveux du Président de la république ?
Qu’à cela ne tienne, ces derniers temps le pouvoir semble être dans la rue, à la traine, facile à ramasser pour le premier téméraire. Le gros de l’armement du régime est parti en fumé et il faudra sans doute plusieurs mois pour le reconstituer.
Les réserves de Tsambitso ou de Lifoula ne font pas le poids. Le président a tout intérêt à mettre aux arrêts tous ceux qui le savent et ne sont plus sûrs. Quoique, dans ce genre de situation, comme on l’a vu au Mali, c’est l’effet de surprise qui l’emporte le plus, surtout quand les putschistes sont des anonymes sans grades. Donc, au fond ces précautions ne servent pas à grand-chose.
Mais, chose curieuse, Brazzaville traumatisé semble plus préoccupé par la recherche de la vérité, et attend que des têtes importantes tombent. Le gouvernement tout entier si possible, sans possibilité de rachat des ministres les plus impliqués soit par leur négligence, soit par leurs mensonges.
Là aussi, ultime curiosité, le président de la république semble ne pas être pressé par rien du tout, et laisse bouder ce peuple qu’il connait tellement bien qu’il sait qu’il se calmera, ira aux législatives, aussi calamiteuses soient-elles, et il n’y aura rien.
Au début des années 80 une série d’explosions encore plus meurtrières et indiscutablement terroristes avaient endeuillées la capitale congolaise, sans conséquence.
Denis SASSOU NGUESSO avait attendu patiemment le congrès du PCT pour écarter Jean Pierre TCHYSTERE TCHICAYA alors numéro 2 du système et soupçonné d’en être commanditaire. Rien de plus ne fut fait, à part un simulacre de procès.
Personne n’était venu demander son reste. Puis, les accusés, condamné à morts pour certains, étaient redevenus les alliés les plus fins du même SASSOU. Trente ans après, l’histoire se répètera t-elle ?
Récapitulatif
Le colonel Marcel TSOUROU et plusieurs de ses éléments ont été arrêtés à Brazzaville le vendredi 30 mars 2012. Ils sont dans les locaux de la DGST qui est dirigé par le colonel Philippe OBARA.
Jugeant l’évènement important, le pouvoir de Brazzaville a fait encerclé les bâtiments de la sécurité d’Etat. Plusieurs autres militaires d’autres unités ont été arrêtés.
La garde présidentielle est en alerte maximum. Le domicile du colonel Marcel TSOUROU a fait l’objet d’une fouille sérieuse et très méticuleuse. Le colonel Marcel TSOUROU qui conteste depuis toujours la valeur et les compétences du conseiller spécial Jean Dominique OKEMBA n’est pas à sa première présence dans les locaux de la police politique congolaise.
Les opérations d’arrestations et de perquisitions pourraient se poursuivre car plusieurs autres officiers sont visés. Bien que les raisons ne soient pas connues, il est possible que les explosions de mpila ne soient pas étrangères à ces arrestations.
Le colonel Marcel TSOUROU est le bouc émissaire idéal qu’on veut sacrifier pour ne pas pointer du doigt les responsabilités de celui qui est chef de l’Etat, chef du gouvernement, ministre de la défense et chef suprême des forces armées congolaises.
Le 3 mars 2012, c’était l’anniversaire de colonel Marcel TSOUROU, or depuis quelques années déjà, le colonel Marcel TSOUROU à qui le général Denis SASSOU NGUESSO doit la réussite de son coup d’Etat de 1997 ainsi qu’une certaine pacification du Pool, conteste la mauvaise gouvernance érigée en système politique comme naguère le général Emmanuel NGOUELONDELE.
Pendant la fête de son anniversaire, le colonel Marcel TSOUROU avait tenu un discours très virulent contre le général Denis SASSOU, appelant les participants, à 90% téké, de prendre leurs responsabilités devant l’histoire et de cesser d’avoir peur de SASSOU.
Après avoir contesté la légitimité du général Denis SASSOU NGUESSO, il avait fustigé l’obéissance aveugle des participants alors que le général Denis SASSOU NGUESSO n’avait rien fait ni pour le pays ni pour chacun d’eux, bien au contraire il leurs devait tout et même son pouvoir et les a remercié en monnaie de singe privilégiant son clan et ses enfants. Un discours vraiment belliqueux aux dires de certains participants.
Le lendemain matin, c’était les explosions du 4 mars et la tragédie que vit notre pays et nos compatriotes depuis quelques semaines
Pour le général Denis SASSOU NGUESSO, le colonel Marcel TSOUROU est désormais le suspect numéro un, il aurait voulu faire péter une petite bombe pour faire peur au général Denis SASSOU et négocier ensuite. Mais l’ampleur de la déflagration et les dégâts occasionnés ont dépassés son calcul et, il n’aurait pas osé revendiquer son acte car c’était les portes du Tribunal Pénal International de Lahaie qui s’ouvraient pour lui avec un rejet du peuple.
Le vendredi 30 mars 2012 plusieurs participants à l’anniversaire sont convoqués par la police politique congolaise à la DGST pour interrogatoires et vérifications puis relâchés, d’autres subiront des interrogatoires à leur domicile.
Le colonel Marcel TSOUROU est lui convoqué à 10H00 à la DGST mais lui, a été gardé sur place ; il y restera jusqu’à la fin de l’enquête. Il y est toujours, et sa garde est au central. La piste des batékés semble être la plus probante selon le général Denis SASSOU NGUESSO
On parle beaucoup de la complicité entre André OKOMBI SALISSA et Marcel TSOUROU et le premier pourrait être le prochain hôte du colonel Philippe OBARA dans les locaux de la DGST.
En fait ils ne sont pas potes mais ils risquent de le devenir étant donné les circonstances. D’autant que les deux comparses sont en très mauvais termes avec le général Jean François NDENGUET qui gère officieusement le colonel Philippe OBARA; sans oublier que le directeur général de la DGST, le colonel Philippe OBARA, veut en profiter pour placer les gens de la cuvette-ouest dans les meilleures dispositions.
Aux dernières le conseiller spécial Jean Dominique OKEMBA serait en disgrâce, il n’aurait plus accès à la cour privée du chef de l’Etat.
A suivre…
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Escroquerie et Manipulation en cours
La catastrophe dont ont été victimes les habitants de Mpila et de Ouenzé, le 4 mars 2012, a révélé une fois de plus l’incurie et les lourds dysfonctionnements dans la machine administrative congolaise. Depuis quelques semaines, sous la direction de Gilbert ONDONGO le ministère des finances est entrain de réviser la loi des finances 2012 pour y intégrer les dépenses relatives à l’indemnisation des sinistrés de la catastrophe.
Le montant total retenu rien que pour l’allocation d’urgence est de 800 milliards de FCFA ; les chiffres pris en compte par le ministère sont passés de 14.000 sinistrés donc individus, à 33.000 familles très loin des chiffres officiels reconnus publiquement par le gouvernement. En plus le quartier 753 juste en face du camp où les maisons sont toutes détruites n’est pas pris en compte.
C’est scandaleux, car même si on prenait le chiffre de 33.000 familles, c’est au moins 900 milliards de FCFA, et avec les frais de gestion on atteint allègrement la coquète somme de 1.000 milliards de FCFA qui seront déboursés et non pas 800 milliards.
Comme naguère dans l’affaire des disparus du beach, les contorsionnistes voraces et zélés du chemin d’avenir ont trouvé un autre moyen pour s’enrichir sauvagement sur les malheurs des sinistrés et des morts.
Les sinistrés, les associations et la société civile doivent exigez que le gouvernement publie ce qu’il paie ainsi que les bénéficiaires des sommes décaissées.
Les fonds de réserve de 1.000 milliards de FCFA que le Congo avait épargné en 2011 vont quasiment s’épuiser. Pour tous les bandits en col blanc qui gèrent le système mafieux au Congo, les conseillers de Gilbert ONDONGO, et les comptables du ministère, cette catastrophe c’est du pain béni, une aubaine pour s’enrichir.
Les sinistrés, généralement proches du régime, comprennent comment on se fout de leur gueule. Même un malheur est une occasion de s’enrichir pour les autres.
Au ministère des finances, c’est madame Gisèle AMBIERO qui dirige le comité d’indemnisation. En temps normal, cette charmante dame est directrice des ressources humaines ; elle est donc théoriquement très loin de son rayon de compétence, mais étant donné les montant colossaux qui sont en jeu c’est autour d’elle que toutes les magouilles tournent.
Les fonds de réserve du Congo sont théoriquement domiciliés dans un compte de la BEAC ; les montants décaissés vont figurer dans la loi des finances ; ce qui veut dire que l’escroquerie sera difficile à camoufler si et seulement si les sinistrés, les associations et la société civile exigent la transparence à tous les niveaux.
A suivre…
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Gilbert ONDONGO au centre des émeutes de Talangaï
Cela était prévisible, comme le disent beaucoup de nos compatriotes, tous ces actes de vandalisme perpétrés les 26 et 27 mars 2012 à Brazzaville, notamment dans les quartiers de Talangaï et Ouenzé, par certains sinistrés retenus pour toucher l’aide financière décidée par le gouvernement suite à l’explosion des munitions lourdes d’armes de guerre survenue au régiment blindé à Mpila dans la capitale congolaise.
En effet, le démarrage de la paie de ces 3 millions de francs à nos compatriotes sinistrés, certains ratés et dérapages qui sont observés sur le terrain ne cessent de provoquer des mécontentements au sein des bénéficiaires de cette aide qui craignent que la magouille et le faux s’amplifient de plus belle dans cette affaire. Ce qui pourrait, selon eux, porter un grand préjudice aux vrais sinistrés de la catastrophe du régiment blindé de Mpila.
Voilà pourquoi, le ministre des finances, du budget et du portefeuille public, M. Gilbert ONDONGO est pointé du doigt dans le désordre qui est en cours actuellement parce que la méthode choisie pour payer nos compatriotes sinistrés n’est pas efficace. Les personnes concernées par cette aide et qui sont détenteurs d’un compte dans une banque de la place, par exemple, pouvaient bénéficier, après vérification, d’un virement pour qu’ils touchent cette allocation financière dans leurs établissements bancaires respectifs. Ce qui les aurait épargnés de certaines tracasseries, n’est-ce pas ?
Beaucoup de nos compatriotes se posent également la question de savoir pourquoi le ministre ONDONGO pas réquisitionné dans ce cadre les banques et les autres structures bancaires de la place ? A-t-il cédé aux pressions des hommes politiques ou des injonctions venues des hauts gradés de la force publique, qui lui auraient, au finish, poussé de ne pas retenir cette éventualité ?
Cela n’aurait-il pas permis à tous les bénéficiaires de se présenter dans n’importe quelle banque ou MUCODEC de Brazzaville où plusieurs guichets pouvaient être ouverts en leur faveur et toucher tranquillement leur dû ?
Même si l’idée de procéder au paiement de nos compatriotes sinistrés dans certains lieux de fortune était bonne, alors quelles mesures adéquates le ministre Gilbert ONDONGO avait-il préconisé pour esquiver les tracasseries inutiles, les tâtonnements et les improvisations qui sont aujourd’hui à l’origine de plusieurs cochonneries, causant ainsi beaucoup de tort aux sinistrés ? Avouons-le que l’amalgame aurait pu être évité si une programmation rationnelle avait été mise en œuvre.
Les inquiétudes de ces vrais sinistrés du drame de Mpila ne sont-elles pas fondées ? Néanmoins, il sied de rappeler que les magouilles constatées aujourd’hui dans l’enregistrement d’abord des nos compatriotes victimes du drame de Mpila ne peuvent que susciter des troubles et des mécontentements parmi les vraies familles frappées par cette catastrophe.
Tous ceux qui veulent toujours manipuler l’opinion en niant l’évidence et la vérité, conviendront avec nous que les choses dans le cadre du paiement de ces 3 millions se passent dans la confusion totale à Talangaï et à Ouenzé.
Pour preuve, les 26 et 27 mars 2012, certains sinistrés frustrés ont commis des actes inciviques à la mairie de Ouenzé dans le 5ème arrondissement et celle de Talangaï dans le 6ème arrondissement où les échauffourées entre les policiers et ces derniers en colère ont été vraiment violents. Dans ces deux communes, des contreplaqués où étaient affichées des listes électorales, a-t-on appris de diverses sources dignes de foi, avaient été endommagés.
A cet effet, les partis de la mouvance présidentielle réunis le 27 mars 2012, au siège du Parti congolais du travail (PCT), à Brazzaville, ont demandé à la population d’être sereine et de ne pas céder à l’intoxication et la désinformation, tout en invitant les fonctionnaires commis à cette tâche de l’accomplir avec courtoisie, dévouement et abnégation.
Les participants à cette réunion ont également appelé le gouvernement à suivre et à renforcer la mise en œuvre des décisions arrêtées en faveur des sinistrés de la catastrophe de Mpila, afin de garantir un climat de paix dans la ville capitale, avant d’exhorter les bénéficiaires de cette aide à faire preuve de patience et d’éviter toute action susceptible de plonger le pays dans le désordre et le chaos.
Il n’est pas aussi moins important de signaler que le gouvernement avait décidé au cours d’un conseil des ministres spécial tenu après le drame du régiment blindé de Mpila intervenu le 4 mars 2012, d’attribuer une allocation financière d’urgence de 3 millions de francs visant à soutenir chaque famille sinistrée. Cet argent doit permettre aux bénéficiaires un minimum vital pour refaire leur vie, en attendant la mise en œuvre de l’indemnisation qui se fera dans les tout prochains jours.
N’en déplaise à tous les griots du pouvoir, nos compatriotes sinistrés ne critiquent-ils pas avec véhémence la lenteur administrative ou la pagaille dont font montre certains imposteurs ou profito-situationnistes qui veulent exploiter de cette occasion pour s’enrichir ?
Comme c’est la coutume, l’enregistrement des familles sinistrées ne se fait pas de manière transparente. Ce qui donne l’opportunité à tous les grands tricheurs de passer sans inquiétude à travers les mailles des différents contrôles mis en place. Comme c’est les mêmes que l’on responsabilise pour ce genre de situation, leurs parents, leurs amis et connaissances se frottent tranquillement les mains, sachant que leurs combines marcheront sans échec.
Le mal ayant pris le dessus sur le bien, dans notre pays, nombreux sont ceux qui s’enrichissent par le faux et l’usage du faux, au su et vu de tout le monde.
L’Etat n’existant presque pas, les auteurs des vols, des détournements de deniers publics, des pillages des richesses naturelles, des actes de corruption et de concussion, etc, n’ont peur de personne aujourd’hui, sachant que leurs parents les aideraient à échapper à la justice.
C’est pour toutes ces vérités qui méritent d’être mises à nu et crèvent les yeux que notre journal Talassa est accusé de tout et de rien. Aucun Congolais n’est Martien pour prétendre ignorer certaines tares ou carences dont nos dirigeants font montre.
Il est donc inacceptable que des Congolais, n’ayant aucun lien avec cette situation, cherchent, coûte que coûte, à s’enrichir derrière le dos des pauvres sinistrés qui sont encore aujourd’hui très traumatisés et vulnérables. Ne dit-on pas qu’un bien mal acquis est un porte-malheur ?
Pour éviter que des personnes mal intentionnées récupèrent cette situation à leur profit, les vrais sinistrés doivent éviter de prêter le flanc à des prédateurs et des extrémistes patentés de tous les bords commandités par leurs mentors pour profiter d’un quelconque événement pour foutre le bordel.
A qui profite le mensonge en pareil cas ? On apprend que certains propriétaires véreux qui veulent faire de ce drame un fonds de commerce, complotent activement avec les services en charge du recensement pour faire inscrire à leur profit le maximum de gens possible, soit 15 à 2O personnes, est-ce que c’est sérieux tout cela ? Sans compter tous les étrangers qui usent du faux et de l’usage du faux pour percevoir cette aide.
Par Fall MESSIER (Talassa)