Election Présidentielle au Congo : Généraux, levez-vous, pour sauver la Patrie

aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa23-9166321Le risque de voir le Congo perdre pour longtemps le contrôle de sa destinée pour les années à venir est grand, si bien que le peuple congolais veut recompter, comme naguère en 1991, sur l’impartialité de son armée républicaine, pour être en mesure, une fois de plus, de renouer avec la Démocratie réelle favorisée par l’alternance au pouvoir et le respect des lois de la République par tous les citoyens.

Ce risque est d’autant plus grand que les idéologues du pouvoir en place et leur parti ont déjà trompé le peuple, en trahissant sa confiance et en faisant une fois de plus parjure à leur propre discours, avec le choix de leur chef actuel pour succéder à lui-même à la tête de l’Etat congolais, alors même qu’ils rabâchaient diaboliquement les oreilles du peuple congolais, en disant qu’ils ne soutenaient pas le changement de la constitution pour l’intérêt de leur chef atteint par la limite d’âge constitutionnelle à la tête de l’Etat. Qu’a cela ne tienne, le peuple n’est pas toujours dupe ; rappelons-nous de la pensée du 16ème président des Etats-Unis d’Amérique, l’abolitionniste Abraham LINCOLN : « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. ». Aussi, le député congolais Mabio Mavoungou Zinga, troisième personnalité du RDPS, au micro de RFI, dénonça cette supercherie en ces mots : « Lorsque le PCT venait nous présenter l’avant-projet de Constitution de 2002, il nous avait été dit que c’était la meilleure Constitution du monde, qu’elle résumait à la fois le système américain, anglais, italien et français. Depuis quand est-elle devenue mauvaise ? Si en 2002, le RDPS a soutenu le PCT ; si, en 2009, je me suis investi moi-même pour la réélection du président Denis Sassou-Nguesso, en 2016, le PCT doit soutenir le candidat du RDPS. Il faut que ça soit clair ». La tendance populaire est tout aussi acquise à l’alternance politique, mais le pouvoir en place lui impose la loi du plus fort avec la pensée unique.  Tout compte fait, dans cette impasse, le peuple restera vulnérable face à des magouilles politiques et politiciennes, si l’armée ne se range pas du côté du peuple pour arrêter d’autorité le viol incessant de l’opinion populaire, comme le fit le Général Mokoko naguère. C’est pourquoi, l’intervention de toutes les autorités militaires du Congo aujourd’hui (les gardiens de la forme républicaine de l’Etat), en fonction comme à la retraite, en forme de Conseil de Sages, se révèle indispensable pour protéger le peuple congolais contre des violations répétées de ses libertés de choix et l’abus de pouvoir. A défaut de cela, le Congo sera réduit dans un futur proche en pays sans issues, où l’Etat serait toujours réduit à un seul homme, les lois au bon gré du prince régnant et des changements incessants de lois par le fait du prince et toujours à l’avantage d’un pouvoir en place au détriment du peuple, toujours sans liberté d’expression. Ce qui bien entendu ne correspondrait pas au régime politique démocratique choisi par tous les Congolais en 1991 à l’issue de la Conférence Nationale Souveraine et d’une Transition bien menée par André MILONGO malgré des tentatives de déstabilisation et de coup d’Etat (voir le journal Libération du 21 juillet 1998).  C’est d’ailleurs pour alerter sur ce risque que nombre de dignitaires de ce parti au pouvoir au Congo ont démissionné et continuent à le faire : parmi eux, pas un des moindres, Charles Zacharie BOWAO (auteur du livre La Tragédie du Pouvoir, écrit à propos)… 

Le devoir de mémoire

On est loin d’oublier que c’est grâce à l’armée républicaine des années 1990, et particulièrement grâce à la fibre patriotique de son chef d’Etat-major de l’époque, le Général Jean-Marie Michel MOKOKO, homme intègre et loyal à la patrie, que le Congo avait pu accéder avec succès à la démocratie pluraliste.  C’est donc dans les moments cruciaux de l’Histoire d’un pays et de tournant politique, que l’on apprécie mieux le rôle des Soldats et des Gardiens de la Paix, pour la sauvegarde de l’honneur d’une patrie, pour la rassurance des citoyens pris en otage par l’épouvantail de la guerre ou de la terreur : on l’a vu dans l’Histoire avec le Général de Gaulle, pour les Français ; et on le voit aujourd’hui encore en France avec l’opération Vigipirate, où l’armée ne veille plus que sur le territoire, mais aussi sur les citoyens français, au quotidien, aux côtés de la Police, en menant la guerre au Terrorisme.  Le Congo est en guerre contre un ennemi de l’intérieur attiré par les sirènes diaboliques du Parti-Etat et du pouvoir éternel : il s’appelle l’ivresse du pouvoir. C’est pourquoi, le Congo en appelle à ses Généraux, pour la surveillance et l’arbitrage, sur toute cette période de l’élection présidentielle de 2016, et en cas de contestation du processus électoral par des partisans ou en cas de fraude électorale. Car : « De même, je pense qu’un soldat ne doit jamais jurer par le Prince mais par la grandeur des valeurs humaines doublées du sacré qu’un peuple met sur le Trône ; car du Prince et de la Couronne, c’est la Couronne qui dépasse de loin en grandeur, puisque la Couronne symbolise le peuple entier d’une Principauté et tout ce que le peuple y a mis : le Prince, lui, ne fait qu’assumer l’héritage d’une grandeur qui a dû exister avant lui, en accédant à la Magistrature suprême et en assumant ses fonctions ; en effet, les Princes passent mais la Couronne demeure. » (Citation extraite du livre Le Conseiller du Prince, pour un Prince de la Paix ; Aimé Eyengué, éditions L’Harmattan, 2008).  C’est pourquoi, le peuple crie, le peuple appelle : « Généraux, levez-vous, pour sauver la Patrie ! » Et, c’est pourquoi aussi le souvenir des armes de la parole nous revient à l’écho de cet appel : « Un général qui est lâche risque d’être capturé ; s’il est chatouilleux sur l’honneur, il risque d’être humilié. », a dit le sage chinois SUN ZI, dans L’Art de la guerre ; « Un Soldat qui l’aura compris ne se laissera jamais balloter par des vents changeants, qui dépendent non pas de la Couronne mais du caprice de quelque Prince qui bafouerait et/ou tendrait à salir l’honneur de la Couronne d’une Principauté, soit par un règne sans fin qui lasse, soit par méchanceté, soit par pusillanimité… », (idem, Le Conseiller du Prince, Aimé Eyengué, 2008). 

aime-eyengue-3697240Aimé EYENGUE