FRANÇOIS HOLLANDE, LA CAUSE ET LA CLÉ DE LA CRISE CONGOLAISE?

D’aucuns se rappellent des propos de campagne du candidat François Hollande sur la Françafrique. De plus, les discours post-électoraux incendiaires du président François Hollande, notamment lors des différents sommets de la francophonie; ceux de Dakar, de Kinshasa et bien d’autres, n’avaient fait que confirmer sa volonté d’un vrai changement en Afrique. Ses allocutions allaient dans le sens de la volonté des peuples africains de s’affranchir de la dictature. A l’instar du président Barack Obama, il soutenait les peuples africains dans leur combat, en prônant le refus des changements des constitutions qui permettraient à certains dictateurs de se maintenir au pouvoir. Il militait ouvertement pour une alternance politique pacifique et l’instauration de vraies démocraties participatives en Afrique.

Que s’est t-il donc passé pour que les slogans de ses admirateurs africains aient été transformés : de monsieur le président François Hollande, le cartésien, l’intègre et le sauveur, à des invectives que nous n’oserons pas citer?

Que s’est t-il donc passé pour que ce qui devait être une belle épopée pour lui, se soit malheureusement transformé en une tragi-comédie?

Rien d’étonnant quand on sait que « l’inconstance perd tout en ne laissant mûrir aucune semence » dixit Henry Frédéric Ami. Le mystère consiste maintenant à trouver les causes de cette inconstance aussi criarde qu’avilissante de la part du premier français.

Est-ce pour les intérêts de la France qui pourtant n’ont jamais été inquiétés?

– Est-ce dû à des pressions d’un réseau nébuleux, complice du dictateur Sassou Nguesso?

– Est-ce dû à une corruption solide et soutenue de la part du tyran congolais?

– Ou est-ce simplement un comportement néo-colonial qui vise à faire chanter le dictateur et par la suite monter les enchères, ceci dans le but de s’approprier les richesses du Congo?

Même si nous donnons l’impression de voguer dans un océan de suppositions, il n’en est pas moins que la cause de la métamorphose du très cher président français François Hollande trouvera sa réponse sans nul doute dans au moins une des hypothèses citées ci-dessus.

Paradoxalement, pendant que le président français François Hollande joue à la tergiversation et au caméléon, le président Barack Obama est resté, en dépit des interventions des réseaux de lobby du dictateur, fidèle à ses convictions, attaché aux valeurs universelles, donc digne d’un grand homme d’état.

Voilà qui confirme la citation de monsieur De Henri Monnier, « Tel est le français, on peut le dire sans crainte d’être désavoué: inconstant par nature, pour suivre ses penchants il lui suffit d’obéir à son caractère ».

Devant de tels comportements apathiques, nous sommes en droit de nous poser les questions de savoir:

Qui est vraiment le président François Hollande?

Est-il un grand homme d’état raisonnable, rationnel et impartial?

Ou plutôt un homme politique versatile?

La triste réalité est que le peuple africain et particulièrement le peuple congolais semble être une fois de plus tombé dans le piège de certains hommes politiques français véreux, qui sont les véritables instigateurs et complices de ce qui est en voie de se réaliser contre le peuple congolais. Sinon comment expliquer le volte-face spectaculaire du président François Hollande illustré par sa fameuse phrase “Sassou Nguesso à le droit de consulter son peuple”?

Ne savait-il pas que concéder à un tyran le droit de consulter son peuple équivalait à lui donner un chèque en blanc pour mieux les assujettir et exterminer les insoumis?

Ne sait-il pas que bloquer sciemment une résolution de l’ONU qui permettrait de créer des conditions visant à protéger et aider les populations congolaises meurtries signifie simplement approuver leurs massacres, dévoilant ainsi une collaboration évidente?

Voilà ce qui nous fait dire avec certitude que la prestation du président François Hollande est l’une des causes de l’échec de l’alternance politique pacifique au Congo, de l’intensification de la crise congolaise et de ses conséquences collatérales.

Par conséquent, connaissant qui est la vraie cause de ses malheurs, le peuple congolais doit admettre que dorénavant il ne devra compter que sur ses propres forces. Pour chaque congolais, « le temps est au devoir » dixit le Général J3M, car la victoire sera au prix de son sang. Nos ancêtres qui avaient combattu les colons en ont payé le prix fort. Les époques et les moyens de résistances ont changé certes, mais la lutte et les adversaires restent les mêmes; les colons et leurs valets indigènes. Cependant, la lecture de l’actualité et de la situation politique, économique et sociale de la France nous interpelle sur les difficultés que rencontrent le président François Hollande et son premier ministre à convaincre les français. Leurs côtes de popularité sont à des niveaux autant déplorables que jamais atteint dans l’histoire de la cinquième république. Les français considèrent en particulier les performances du président François Hollande catastrophiques. Voilà pourquoi ses chances de réélection sont dérisoires .

Le monde se demande ce que peut encore faire le président François Hollande pour reconquérir la confiance des ces concitoyens, qui jour après jour deviennent de plus en plus nombreux à désavouer son action.

Cette équation sera difficile à équilibrer, même si “impossible n’est pas français” comme le dit un vieil adage de l’hexagone. Dans ce cas, quelle sera sa stratégie pour améliorer sa côte de popularité et rendre l’impossible possible? Quels seront les dossiers qu’il devra traiter, les projets à réaliser et les thématiques à développer pour rebondir dans les sondages et espérer gagner les élections présidentielles? Les analystes politiques semblent être unanimes sur le fait que les jeux sont faits et que rien ne va plus pour le président François Hollande.

Comment pourra-t-il alors relever ce défi?

Et si le président François Hollande disposait encore d’une carte.

En effet, quand on observe bien les événements et la vie politique française, on remarque aisément que les présidents français ont toujours eu leurs sondages améliorés quand ils sont à l’offensive. Pour François Hollande, les engagements des troupes françaises au Mali et en Centrafrique ont eu des impacts positifs sur sa notation. De nos jours, l’actualité c’est la crise politique au Congo. En maintenant la pression tous azimuts sur le dictateur Sassou Nguesso, le peuple congolais pourrait pousser le président François Hollande à prendre la bonne décision, celle qui va dans le sens de la raison.C’est là aussi une éventualité du dénouement de la crise post-électorale au Congo.Cet exploit aidera assurément le président François Hollande à améliorer remarquablement sa note et à se positionner “en pôle position” pour la course à l’Élysée, d’autant plus que chasser un despote aux relents sadiques, fera de lui un défenseur des droits de l’homme, un grand homme d’état dont la liberté, la justice et la paix sont des principes non négociables.

Dans tous les cas, la question n’est plus de savoir si le président François Hollande le fera par principes humanistes, par intérêt personnel ou de la France. La vérité réside sur le fait que la France a toujours été de connivence avec les despotes corruptibles et renégats. Mais du moment où il s’agira de libérer les congolais des griffes d’un tyran que la France leur avait imposé, et de donner à leur pays la chance d’aspirer à une alternance démocratique et au développement, les africains et les congolais en particulier lui seront gré. Cette attitude à la limite de l’orthodoxie lui permettra de se faire une place dans l’histoire contemporaine et cela nonobstant ses performances contestées par la majorité des français. Si le président François Mitterrand par l’esprit de la Baule est entré positivement dans l’histoire de l’Afrique francophone, nous osons espérer que le président François Hollande s’affranchira de l’inaction pour aussi y marquer son empreinte. “Le sage réfléchit avant d’agir” Proverbe Persan.

Voilà pourquoi nous sommes persuadés que le président François Hollande est aussi la clé du conflit congolais.

Par : Patrick KIBANGOU