L’ancien ministre opposé au référendum constitutionnel, Guy Brice Parfait Kolelas, accuse le pouvoir de vouloir l’affamer. Depuis jeudi, il est encerclé dans sa résidence de Brazzaville en compagnie d’une trentaine de ses militants. Selon lui, les soldats de la garde présidentielle empêchent quiconque de venir lui rendre visite.
Le seul qui a pu franchir le barrage est l’ambassadeur de France qui lui a apporté des vivres. Le gouvernement affirme ne disposer d’aucune information sur cette affaire.
Depuis jeudi, Guy Brice Parfait Kolelas et une trentaine de ses militants sont de facto prisonniers au domicile de l’opposant. Ils ne peuvent plus quitter la maison ni recevoir de visites. Une cinquantaine de soldats de la garde présidentielle bouclent le quartier.
Kolelas ayant aussi la nationalité française, l’ambassadeur de France a fait jouer la clause d’assistance et a pu lui apporter un colis de vivres préparé par les proches de l’opposant.
« Je n’avais pas prévu d’être en résidence surveillée donc les vivres ont commencé à manquer, explique l’ex-ministre Guy Brice Parfait Kolelas. Entre-temps, l’ambassadeur français m’a amené quelques vivres, mais c’était insuffisant. Sur intervention du maire de Brazzaville, on a demandé à ce qu’on m’amène des vivres, mais arrivé au niveau de la ceinture de militaires qui nous encercle, les vivres ont été ravis. Seulement les médicaments sont rentrés, mais les vivres ont été ravis. Les vivres rapportés par l’ambassadeur de France n’ont pas été saisis. Je crois qu’ils n’ont pas osé fouiller l’ambassadeur de France. »
Depuis plusieurs jours, l’envoyé spécial de l’ONU pour l’Afrique centrale, Abdoulaye Bathily, tente une médiation afin d’obtenir que l’opposant puisse recouvrer sa liberté de mouvement. L’opposition a d’ailleurs fait savoir qu’elle ne reprendrait pas le dialogue politique tant que le blocus ne serait pas levé.
Du côté du gouvernement, on se refuse à tout commentaire. Une source gouvernementale affirme même sans sourciller ne pas être informée de la situation.
Par RFI