Guy Brice Parfait KOLELAS : mieux vaut tard que jamais !

kolelas-1-259x300-3840742 Guy Brice Parfait KOLELAS : Mieux vaut tard que jamais !

Par : Jean-Claude BERI

Comme beaucoup de congolais, nous avions suivi avec attention l’interview sur RFI de Guy Brice Parfait KOLELAS. Un discours aux antipodes de ses dernières apparitions médiatiques  qui lui ont valu les insultes les plus acerbes de la diaspora et de certains combattants de l’intérieur du pays.

Plusieurs mois après ses prises de positions médiatiques déstabilisantes mais surtout totalement incompréhensibles pour un homme politique qui aurait gagné les élections de 2016, Guy Brice Parfait KOLELAS, tente de revenir sur la scène avec un « ni, ni » encore plus controversé.

« … Je tiens à vous rappeler qu’à l’élection présidentielle, avec le général Mokoko, nous étions en tête. Nous étions les deux qui partions au deuxième tour. » Dixit Guy Brice Parfait KOELAS.

Cette affirmation sonne comme un coup de tonnerre dans beaucoup de têtes des congolais. On a l’impression qu’il y a eu un tsunami idéologique au sein de l’UDH-YUKI. Il a fallu deux ans pour arriver à comprendre ce que tout le monde avait saisi dès les premières heures de la proclamation des  résultats truqués. Que du temps perdu et de l’énergie dispersée inutilement  dans une lutte qui nécessite un rassemblement autour d’une cause commune.

Les raisons de votre revirement vous concernent avec votre organisation politique qui a acquiescé l’ensemble de vos prises de positions d’hier plus que floues que soumises. Vous avez fait des choix qui se sont soldés par un boulevard d’incertitudes qui ont donné le flanc à Sassou et son clan de penser qu’ils pouvaient éternellement tuer les congolais sans aucune réprobation.

Pourquoi avoir attendu deux ans pour manifester ce rejet de la victoire contesté de Sassou ? Fallait-il plus de morts au Pool pour que vous sortiez de votre léthargie ? Ou encore fallait-il une énième entourloupe de Sassou pour que vous vous rendiez compte que ce caméléon, même s’il change de temps en temps d’apparence reste un caméléon ?

Vous lui avez fait confiance, il vous a roulé dans la farine. Heureusement que vous avez eu le temps de vous échapper car vous seriez aujourd’hui dans un bain d’huile chauffante. Trop de questions restent en suspens pour si peu de réponses claires. Surtout que celles-ci sont vomies à 6000 km de Brazzaville. Qu’en serait-il lorsque le même Guy Brice Parfait KOLELAS se retrouvera de nouveau devant Sassou aurait-il les mêmes couilles pour lui réitérer les mêmes propos en face ?  Aurions-nous encore droit au spectacle de « girouettiste politique » comme  les  KOLELAS sont passés maître en la maitière ?

Le peuple congolais n’a pas la mémoire courte ni encore moins une mémoire sélective. Et certains souvenirs sont encore vivaces. Surtout pour nous (moi en premier qui avons cru au projet politique de Guy Brice Parfait KOLELAS). J’ai envie de dire : « Tout ça pour ça ».

Aujourd’hui l’essentiel est ailleurs. Le temps des insultes et des mots en dessous de la ceinture sont derrière nous. La situation du Congo est grave qu’il serait superflu de s’y attarder. Le discours de Guy Brice Parfait KOLELAS, ce 10 Janvier 2018 est acceptable et mérite qu’on y prenne compte. Ne dit-on pas que   « La vraie faute est celle qu’on ne corrige pas. » Confucius.

Comment capitaliser cette nouvelle position de KOLELAS ?

Avant toute chose, n’ayons pas la critique sélective. Nous avons en face un traître confirmé qui se pavane à Brazzaville sous l’égide de l’opposition mais pourtant bénéficie d’un sauf-conduit contre toute attaque. J’ai nommé TSATY MABIALA. Voilà un homme qui s’accapare de l’UPADS et en fait son fonds de commerce, prostitue ses militants au service de l’idéologie de la nullité du PCT et pourtant peu de critiques viennent de la part de cette même diaspora pourtant très active lorsqu’il s’agit d’un KOLELAS ?

En quoi la trahison de TSATY MABIALA serait-il plus acceptable que celle d’hier de Parfait KOLELAS ?  Où sont passés les verbes acerbes d’une virulence assassine de DJESS, MINGUA, OUABARI, MALALOU et autres portes étendards de l’UPADS pour dénoncer cette imposture ? A l’exception de Guy MAFIMBA, beaucoup sont restés aveugles préférant jeter leur venin sur Parfait KOLELAS.

Notre combat a aussi besoin de  clarté et de vérité. Lorsque le bon sens nous recommande de prendre des décisions difficiles, il faut passer outre les erreurs des uns et des autres pour ne privilégier que l’essentiel.

Aucune organisation politique ne sauvera le Congo toute seule. Même l’UPADS qui continue à s’égarer aujourd’hui aura sa place demain dans une nouvelle configuration de l’opposition. Car ceux que nous plébiscitons aujourd’hui ont été les traîtres d’hier. Les MUNARI, les BOWAO et pleins d’autres n’ont pas été toujours du côté du peuple. Nous sommes obligés de composer avec ceux qui veulent réellement le changement sans incriminer les uns et les autres sur leurs erreurs qui sont au regard du danger qui nous guette que des obstacles franchissables.

Je voudrais formuler ici le vœu que OUABARI et Guy MAFIMBA (représentants de l’IDC-FROCAD-J3M) et les représentants de l’UDH-YUKI, L’UPADS et enfin la diaspora (même multiple et complexe soit-elle) d’envisager des pourparlers sur des bases saines afin d’assainir et rassembler une opposition qui s’essouffle. Beaucoup sont pour une unité de l’opposition en reconnaissant les sensibilités des uns et des autres mais axée sur l’objectif essentiel à savoir le départ de Sassou. Le combat pour la présidentielle viendra en second.

Ce souhait peut paraître incongru connaissant la haine et les tensions existantes. Face au drame et au désastre social que nous impose Sassou, l’objectif prioritaire de l’ensemble des forces de l’opposition est de parvenir à évincer cette dictature mortifère.

Vu l’urgence de la situation politique et des sujets d’actualité au Congo-Brazzaville, nous devons recréer une dynamique forte de l’ensemble des forces de l’opposition et reléguer au second plan nos différences idéologiques.

Il est encore temps de nous rassembler.

Jean-Claude BERI