Hugues Ngouélondélé, kaléidoscope d’un maire incompétent à Brazzaville

aahugues-ngouelondele-7111695Après plusieurs années d’insouciance et de comportements dangereux, l’humanité s’est réveillée en ce début du 21e siècle avec un nouveau défi: la protection de l’environnement.

Pour préserver sa  survie en étant en harmonie avec ce qui longtemps délaissé le concept de l’environnement monte de plus en plus en puissance à tel point que plusieurs scientifiques plongent désormais sur ce phénomène foudroyant afin de tenter d’en apporter les solutions sécurisantes. Si l’Europe et l’Amérique ont déjà pris une longueur d’avance dans la prise de conscience, l’Asie et l’Afrique traînent encore le pas malgré quelques tentatives de réveil de conscience observées çà et là.

Au Congo-Brazzaville, la situation n’est guère brillante. Les causes de ce réveil tardif sont multiples et variées dépassant à mon sens le cadre purement de la seule responsabilité de l’autorité de l’Etat. La misère, les comportements à risque, la culture et l’absence d’une réelle information en la matière sont autant  des freins à la prise de conscience. Les congolais habiles en matière de rejet de leurs propres responsabilités trouvent parfois trop facilement le coupable de leurs maux en la personne morale qu’est l’ETAT. Systématiquement l’état est le responsable de leur mal être lorsqu’on est défaillant dans la maîtrise de ses propres actes.» C’est ce que nous écrivions sur ce même site le 26 Décembre 2009. Qu’en est-il en 2014 ?

Plusieurs projets et effets d’annonces ont été formulés à l’endroit de la population congolaise dont la grogne ne se cesse de monter. Voici un petit morceau choisis :

05/2/2009 : Projet sur la normalisation du trafic entre Kinshasa et Brazzaville, la création du centre de formation des agents, cadres et élus locaux municipaux des deux villes, ainsi que l’organisation des activités culturelles, artistiques, touristiques, sportives et de loisirs.

05/2009 : Projet sur la gestion des déchets solides à Brazzaville.

12/2009 : Projet de création des nouveaux cimetières municipaux, en remplacement des cimetières d’Itatolo, de Makana et de celui du centre-ville.

02/2010 : Projet, Vers l’interdiction de la vente des sacs en plastique à Brazzaville.

01/2011 : Projet dénommé  «  Plan d’action du conseil départemental et municipal de Brazzaville sur la formation et le renforcement des capacités du personnel municipal. »

02/2011 : Projet sur l’amélioration des conditions de travail des services municipaux et au développement de la capitale.

05/2011 : Projet de réajustement budgétaire visant à permettre à la mairie de payer, dans les brefs délais, les salaires des agents municipaux avec effets financiers.

09/2011 : Adoption une délibération instituant une journée citoyenne de salubrité, en vue d’améliorer le cadre de vie des populations.

02/2012 : Projet autorisant la concession des pompes funèbres.

05/2012 : Décision du Conseil municipal pour agir sur Le phénomène des « demi-terrains » qui perdure à Brazzaville.

06/2012 : Adoption du projet confiant à la société Satarem la gestion du service de pré collecte, de transport, de stockage et de traitement des déchets à Brazzaville.

Tous ces projets, sélectionnés au hasard,  ont-ils été concrétisés selon les attentes des citoyens?  Ont-ils apporté une quelconque amélioration au cadre de vie des Brazzavilloises et Brazzavillois? Les problèmes d’assainissement et d’insalubrité ont-ils été circonscrits ? A-t-on amélioré les conditions de travail en termes de formation et de rémunération des employés municipaux de Brazzaville ? Quelles sont les raisons qui justifient la grogne à la mairie de Brazzaville des agents municipaux qui ne cesse de réclamer le départ du maire Hugues Ngouélondélé  qu’ils accusent d’incompétent et de voleur ?

Il ne sera jamais assez dit ou écrit sur le sujet  tant que la vie de nombreux citoyens congolais sera mise en danger par la faiblesse ou l’incompétence du Président du conseil municipal de Brazzaville. L’observateur, Congolais et étranger,  qui visite notre capitale se donnera à cœur joie de critiquer, à juste titre d’ailleurs, l’état d’insalubrité, des ordures ménagères non collectées, l’absence d’entretien des rues des différents quartiers, le déversement sur la voie publique des eaux usées, l’enfouissement dans les rues des matières fécales, l’absence d’un service technique d’entretien et maintenance des rues et avenues, le non curage des caniveaux, divagation des chiens non vaccinés, des moutons, des porcs et autres animaux domestiques, épaves de voitures abandonnées, occupation illégale du domaine publique, le manque d’assainissement des marchés publiques, les problèmes d’hygiène et de sécurité, la persistance des « Kulunas » dans certains quartiers, le rationnement ou le manque d’eau et d’électricité, le problème de l’éclairage public, absence d’une société municipale de transport en commun… brazza20sale-9333408

Bref, tout un chapelet de promesses non tenues  par Hugues Ngouélondélé et le conseil municipal de Brazzaville qui provoque la colère et l’indignation somme toute légitime des Brazzavillois. Il n’est que la population de Brazzaville puisse crier haro sur ce maire incompétent.

La désolation des Brazzavillois a atteint son apogée en constatant l’enrichissement inexpliqué et des cas de détournements répétés des fonds municipaux de la part du maire et des membres du Conseil Municipal de la ville. Ainsi, la désaffection a gagné un pan entier des Brazzavillois envers ce maire incompétent qui marquera tristement l’histoire de notre capitale, Brazzaville.

Hugues Ngouélondélé, le chantre de l’incompétence et de l’enrichissement illicite est incapable de faire appliquer une mesure hautement salvatrice dont notre association, DAC, a été le promoteur : l’interdiction, la fabrication, la vente et l’utilisation des sachets en plastique à Brazzaville.

« Nous avons été des dizaines de milliers de Congolais à protester contre l’amateurisme avec laquelle la mise en œuvre de la mesure relative à l’interdiction, la fabrication, la vente et l’utilisation des sachets en plastique dans notre pays, le 20 Janvier 2012. En se défaussant derrière un décret sur lequel elle s’abritait, le ministre du commerce et de l’approvisionnement a fait preuve d’un autisme et d’un mépris des mises en garde que notre association avait longuement exprimé à leur encontre. Aucune réponse, ni solution n’avaient été proposées à nos doléances traduisant clairement l’aspect bancal de l’exécution dans l’état d’un décret totalement incomplet et mal compris par les acteurs gouvernementaux. » (1)

apenda20wc-3852798« Malgré plusieurs rappels à l’ordre et les mises en gardes formulées dans les différentes tribunes africaine et congolaise par des ONG et le monde scientifiques sur les dangers du non-respect de l’environnement, nos concitoyens continuent à multiplier les comportements à risques.

Il ne serait pas anodin de répéter ici ce que plusieurs observateurs congolais et étrangers ont largement dénoncé : le phénomène à la mode à Brazzaville baptisé  « IR » comme « INTERVENTION RAPIDE ». N’allez pas chercher dans les dictionnaires militaires,  l’explication pratique de ce phénomène. Il s’agit tout simplement du procédé complètement inconscient et dangereux qui consiste à vider de façon anarchique et irresponsable le contenu des fosses septiques et autres déchets ménagers  à travers les eaux de pluie.  Faut-il rappeler que de tels pratiques entraînent des conséquences graves non seulement sur l’environnement mais constitue une vraie menace pour les enfants? Chaque jour, des centaines d’enfants jouant à même le sol entrent en contact avec les milliers de résidus non évacués par les eaux s’exposant ainsi à des contaminations multiples. Les conséquences sont immédiates et visibles. L’augmentation des maladies de la peau, des diarrhées inexpliquées, la fièvre typhoïde… Pourtant tout cela peut-être évité à condition que chacun prenne ses responsabilités et soit conscient que la protection de l’environnement est un des facteurs déterminant pour une meilleure santé. Comme le rappelle  l’OMS  «…Un quart de toutes les maladies affectant l’humanité est attribuable aux risques environnementaux, notamment chez les enfants, plus vulnérables que les adultes. Parmi les enfants âgés de moins de cinq ans, les maladies liées aux facteurs environnementaux sont responsables de plus de 4,7 millions de décès annuellement. 25% des décès dans les pays en voie de développement  sont liés aux facteurs environnementaux, comparés à 17% des décès dans le monde développé. »(2)

Nous avons suggéré aux maires et élus locaux le projet de l’implantation des toilettes publiques, sans oublier l’interdiction d’uriner dans la rue, a-t-il été entendu ? (3)

« Pas besoin de le rappeler que  l’insalubrité à Brazzaville est une grosse épine qui cause tant de dégâts qu’il n’est plus permis de tolérer que son traitement puisse souffrir d’une quelconque légèreté coupable. Le nombre de morts causé par l’absence  d’hygiène et de traitement de ces déchets est là pour nous imposer une rigueur exemplaire. Il appartient à chacun de nous de veiller à ce que nos responsables aient une attitude responsable dans leur choix. La moindre erreur de jugement ni encore moins de concussion dans ce genre de dossier entraine souvent des dégâts irréversibles. »

« Il apparaît pourtant dans tous les discours du Maire de Brazzaville la prise en compte de la priorité d’assainir la ville de Brazzaville, en théorie. Pas une seule de ses sorties officielles n’est pas alimentée par les discours aux slogans «  ville sans sachets » «  ville verte » « ville propre », « ville saine » etc… mais dans la réalité, Brazzaville continue de suivre un chemin de pourrissement sous le regard impuissant de ses populations. » (4)

Nous exigeons donc une transparence et une concrétisation efficace sur le terrain de l’alliance entre la ville de Brazzaville et une société privée qui s’occuperait de la collecte amalewa-5099169et le ramassage des ordures ménagères pour offrir aux congolais une vie saine au quotidien. Nous ne cessons nous demander quoi sert l’argent récolté tous les jours par des agents municipaux ? Ensemble nous pouvons combattre la mal gouvernance, l’affairisme et l’inexemplarité qui sont érigés en principe de gouvernance. Quel bilan peut-on tirer aujourd’hui de cette alliance affairiste ?

Sur le plan alimentaire, notre ville offre une pléiade d’activités commerciales touchant à l’alimentaire exotique et surtout porteur de grave contamination.

« Les congolais aiment manger mais surtout manger ce qui est sain. L’idée qu’on puisse s’intoxiquer en mangeant des produits non seulement incontrôlés par les services d’hygiène ni des services de veille alimentaire dépasse l’entendement de plus d’un congolais. Il est aujourd’hui courant de voir dans nos arrondissements un nouveau phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur par sa capacité à s’étendre mais surtout à propager une activité plus que dangereuse. Il s’agit de la prolifération de ces « petits commerçants ambulants qui sillonnent entre les marchés de Poto-Poto et de Moungali, en proposant des petits déjeuner le matin et des pauses café le soir « . Cette activité très en vogue en Afrique de l’ouest débarque à Brazzaville et à Pointe-Noire entrainant avec elle toute la panoplie de concentration et distillation des microbes. Ces tonneaux percés et transformés en stand alimentaire ambulant ne sont rien d’autres que des réservoirs aux microbes qu’on transmet tout bonnement aux congolais sans que les autorités municipales s’en préoccupent ni le ministère de la santé. Faudrait-il passer par une révolution pour faire admettre à nos autorités que la sécurité alimentaire des congolais est une priorité intransigeante ? » (5)

De même ces tonneaux percés grillant toutes sortes de viandes proposées dans des conditions insalubres aux citoyens qui continuent à perdurer montrent à quel point les promesses d’éradication de ces phénomènes tant décriés par le maire et les services d’hygiènes ne sont suivies d’aucun effet. Nous déplorons également l’attitude de Hugues Ngouélondélé qui fait la sourde oreille pour les résolutions des problèmes des travailleurs municipaux. En dépit des concertations qui n’aboutissent pas, les travailleurs municipaux finissent toujours par se mettre en grève pour obtenir l’amélioration de leurs conditions de travail et de leur cadre de vie. Tout dernièrement, il en a été le cas pour être payé à l’indice 225.

Enfin pour conclure,  nous nous posons  une question pourquoi maintenir un député de Gamboma, comme maire de Brazzaville au bilan lamentablement défaillant ?

Jean-Claude  BERI  Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

———————-

(1) Sacs plastiques : L’affligeante incompétence de Claudine MUNARI

(2) EEnvironnement, à quand la prise de conscience?

(3) CONGO-BRAZZAVILLE : Les toilettes publiques, l’incivisme et le péril fécal.

(4) Brazzaville, victime des choix pervers de son maire

(5) Environnement : Protégeons notre santé

—————————–

Budget municipal

2012……..32,3 milliards FCFA

2011……. 21.748.818.693  FCFA

2010……..20 880 784 775 FCFA

2009…….. 6.016.051.368  FCFA