Incarcération du Général Jean-Marie Michel Mokoko à la maison d’arrêt de Brazzaville

« Le Général Jean Marie Michel Mokoko vient d’être transféré à la maison d’arrêt pour atteinte à la sûreté de l’Etat, après avoir refusé de rencontrer Denis Sassou Nguesso qui voulait qu’il reconnaisse son élection volée.

Nous allons nous réunir pour définir la marche à suivre face à cette honteuse incarcération, ce déni de démocratie. Tous ces actes inadmissibles sont le fait d’une dictature à bout de souffle qui ne représente plus rien et qui tente par tous les moyens de se maintenir au pouvoir.

Qui peut croire à ces accusations? Quelle coïncidence entre la rencontre entre Alain Mabanckou et François Hollande et l’arrestation du Général Jean Marie Michel Mokoko.

Demain 17 juin 2016 à 11h nous tiendrons une conférence de presse FROCAD-IDC-Composante J3M au siège de la CADD.

Soutenez nous. Restez mobilisés. Soyez présents. » Charles Zacharie Bowao.

De sources proches du système, le motif qui a conduit à l’incarcération du Général Mokoko est loin d’être celui de la fameuse cassette vidéo datée de 2007. Explications.

D’après une source proche du dossier, les enquêteurs congolais, ou plutôt Denis Sassou Nguesso lui-même, reprocheraient au Général Jean-Marie Michel Mokoko non pas d’avoir voulu tenter un premier coup d’Etat à partir de 2007, comme le révèle la fameuse vidéo, mais d’être au cœur d’un nouveau complot qui devait avoir lieu après l’appel à la désobéissance civile, prônée par l’opposition. Les enquêteurs confirment que le matériel servant à déclencher ce coup d’Etat serait présentement au Gabon. Et de poursuivre que le matériel et les mercenaires devaient venir de France via le Gabon. Mais Ali Bongo réfute toute ingérence et rejette ces accusations non fondées.

L’enquête se poursuit et, dans les prochaines heures, le Général Jean Marie Michel Mokoko, qui réfute mordicus cette machination, sera transféré à la maison d’arrêt, en attendant (peut-être) un procès devant une Cour spéciale.

Après le Général Mokoko, les enquêteurs envisageraient d’interpeller Charles Zacharie Bowao et André Okombi-Salissa pour les mêmes faits.

Dans la foulée et en droite ligne du montage grotesque et machiavélique, Parfait Kolelas sera jugé sur l’affaire Pasteur Ntumi comme complice, mais ne passera pas par la case prison. En revanche, il est question de le soumettre à des tortures psychologiques et physiques, dans l’unique but de le contraindre à valider la victoire de Denis Sassou-Nguesso.

Jean-Marie Michel Mokoko à la maison d’arrêt : « Ne vous gênez pas pour moi, faites votre boulot… »

L’un des agents qui ont accompagné le Général Jean-Marie Michel nous livre ce témoignage poignant sur le déferrement à la maison d’arrêt de Brazzaville : Un mandat de dépôt à été décerné à l’encontre de J3M. Nous l’avons accompagné jusqu’à la maison d’arrêt dans sa cellule. Quelle cellule ??? Elle est certes grande mais les murs sont noirs d’écrits. Il y’a 2 ventilos et une télé mais ça donne des larmes aux yeux.

J3M est arrivé menotté au Palais de justice, pour l’humilier davantage. Mais, au Palais de Justice comme à la Maison d’arrêt, j’ai perçu un sentiment d’indignation, de tristesse et de révolte tant dans le personnel du palais de justice que celui de la maison d’arrêt.

J3M a été touché de ces marques de sympathie et a pris cela avec beaucoup de philosophie. Il s’est même permis de dire au personnel de la maison d’arrêt : «  Ne vous gênez pas pour moi. Je sais que vous êtes aux ordres faites votre travail ! »

L’affaire pour laquelle il a été gardé à vue a été abandonnée. Les enquêteurs et le procureur sont revenus à l’affaire de la vidéo à laquelle ils ont ajouté la détention d’armes de guerre.

DAC