INTERVIEW de Guy Romain KINFOUSSIA au Journal : LA GRIFFE. Plus d’une année de guerre dans le Pool : Un Colonel donne la solution de sortie de crise au Congo

Guy Romain KINFOUSSIA, Colonel à la retraite, membre de la fédération de l’opposition Congolaise, Président du Parti « UDR MWINDA », du feu Premier Ministre André MILONGO NTSATOUABANTOU, paix à son âme estime qu’il faut remettre les compteurs à zéro et repartir sur des nouvelles bases en organisant un dialogue inclusif qui permettra aux congolais de retrouver l’unité pour son redressement national.

Le colonel Guy Romain KINFOUSSIA qui s’est prêté à nos questions à émis des solutions idoines aux maux qui minent la société congolaise.

La GRIFFE : Vous êtes originaire du Pool, Colonel à la retraite, homme politique. Isidore Mvouba lors de la session inaugurale de l’Assemblée nationale a fait état du dialogue pour la sortie de crise du Pool en sous-entendant que le Pasteur N’toumi saisira la perche qui lui est tendue. Quelle est votre réaction à propos ?

GRK

: Je l’ai toujours dit et le dirais davantage que les principes sont au dessus de tous préjugés. En tant que soldat, une bataille ne se gagne pas par des faux fuyants, des discours démagogiques, mensongers et autres méfaits de la propagande des années révolues. Le dialogue n’a jamais été l’arme des faibles, n’en déplaise aux apprentis sorciers. Hier c’était des bandits qui se cachaient dans les buissons, il n’y avait pas de crise dans le POOL. Aujourd’hui, ils sont devant un fait accompli. Dans ma fiche remise au Chargé de mission du Premier Ministre, venu recueillir la position claire de l’UDR-MWINDA sur la situation du POOL, pour transmission au Président ; je mentionnais sans barguigner, que pour en sortir, le Président de la République, (au lieu de se substituer en Chef d’équipe de recherches appuyés par les populations et les cadres politiques du POOL, dont le seul malheur est d’être au POOl), doit au contraire puiser dans ses vertus humanistes pour prendre les décisions politiques courageuses qu’impose la situation catastrophique du pays tout entier. Le dialogue est une bonne chose, le Président Sassou, sans délais devrait faire retirer toutes les Forces en armes présentes dans le Pool ; rapatrier et indemniser les populations du POOL déplacées et meurtries ; annuler le mandat d’arrêt international émis contre Monsieur NTUMI ; libérer sans conditions tous les prisonniers politiques et puis convoquer un Dialogue National Inclusif ; C’est à ce prix que le Congo peut retrouver l’unité nécessaire pour son redressement national. Ma position reste inchangée Monsieur le journaliste .

La Griffe : Ce que vous proposez sont des conditions de l’opposition ou des solutions qui vous viennent à l’esprit ?

GRK : Ces conditions sont celles de l’opposition et sans fioriture de tous les congolais épris de paix et de justice. Faire autrement c’est du pharaonisme.

La Griffe : Vous n’êtes donc pas sûr de voir un dialogue franc sans le respect de ce que vous proposez comme solutions ?

GRK : Le Congo est une République laïque, une et indivisible. Le POOL est un département majeur du Congo par ce que frontalier de la capitale politique de ce pays. De par sa situation politique et géographique, cette région doit être l’objet d’une préoccupation nationale et non relégué à la simple porte malheurs de tous les temps. Considérer le POOL comme tel, serait sectaire et irresponsable de la part de tout homme politique. Je crois aux qualités humanistes du Président SASSOU pour s’être fait sage de l’Afrique. Le POOL est une partie intangible du Congo dont la fièvre cache mal le cancer en phase terminale qui mine en profondeur le Congo tout entier.

La GRIFFE : Votre Parti est à l’opposition qui a refusé d’aller aux élections. Mais pendant les locales, la population des quartiers sud ont vu des banderoles qui appelaient à voter pour vos candidats. Êtes-vous en rupture de banc avec vos collègues de l’opposition ?

GRK : C’est une bonne question Monsieur le journaliste. Au cours d’une réunion du Conseil National, nous avions été mis en minorité, un membre du Bureau Politique et moi-même. En démocrates, nous nous étions pliés à la loi de la majorité. A cette occasion, il avait été recommandé au Bureau Politique au cours de la réunion du 30 mai 2017 de mettre en œuvre les décisions adoptées en Conseil National Extraordinaire, parmi les quelles : La restructuration du Parti estimée à un mois, la convocation de la Commission d’investiture. La préparation du deuxième Congrès National du Parti.

Malheureusement, rien n’a été fait jusqu’à ce jour. Pire, les fameux candidats ne sont jamais revenus au Parti pour produire un quelconque rapport des élections.

La GRIFFE : Un point à relever, sur les banderoles il a été vu en dehors de la lampe, symbole du PARTI, mais surtout l’effigie du Président Fondateur. Avez-vous été demi de vos fonctions de Président de l’UDR MWINDA ?

GRK : Une fois de plus, l’indiscipline et la dissidence ne font aucun doute. Pour l’heure, jusqu’au prochain congrès du Parti, l’UDR MWINDA n’est pas orphelin du fait d’un vide à la Présidence du Parti. Comment une base soit disant qui a soutenu urbi orbi qu’il fallait aller aux élections n’a pas voté pour ses candidats. Les résultats sont connus. Triste constat.

La GRIFFE : Maintenant que les élections sont passées, les résultats sont connus, quelle est la suite à donner aux militants et sympathisants du Parti ?

GRK

: Il y a huit points qui devraient avoir des réponses objectives pour déterminer la suite. Ces huit points conditionnent la survie du Parti, notamment : Comment expliquer qu’une base favorable aux élections n’a pas voté pour ses candidats ? Où sont les procès-verbaux des assemblées générales au cours des quelles la base se serait prononcée pour la participation du Parti aux différents scrutins ? Le Bureau Politique avait-il donné une directive pour recueillir l’avis de la base ? Pourquoi cette opacité sur les donateurs qui ont soutenu financièrement les candidats ? Qui a investi les candidats et sous quels critères ? Pourquoi n’avoir pas structuré le Parti comme promis en un mois ? Pourquoi avoir opté pour les élections locales et pas pour les législatives ? Que devons-nous faire ensemble ou ne pas faire aujourd’hui ?

Voilà Monsieur le journaliste, ce à quoi nous devrions tous répondre en toute objectivité sans état d’âme pour la suite. Pour l’heure, en se fondant sur les dispositions de l’article 11 du règlement intérieur du Bureau Politique, il a été mis en place deux commissions qui doivent procéder respectivement au recensement des militants et aux adhésions, pour les Fédérations de Brazzaville et de Pointe-Noire du 1er au 30 septembre 2017, avant d’étendre cette opération aux autres Fédérations du Parti.

La Griffe : Pour terminer. Malgré cette insalubrité politique au sein de votre parti, peut-on confirmer que vous êtes toujours président de l’URD-MWINDA ?

GRK : J’ai été élu au cours d’un congrès national, pas sous les aisselles. Ceux qui ne veulent pas voir KINFOUSSIA, Président de l’UDR-MWINDA n’ont qu’attendre le prochain congrès pour m’enlever. Pour l’heure je suis toute aise dans mes prérogatives de Président du Parti.

Propos recueillis par Ghys Corel Diangany

La GRIFFE .