Suite de l’Interview de Mr Patrick KIBANGOU à Parole à l’Afrique et aux Africains ( II éme Partie )
PAA
Vous n’avez pas répondu à la question de savoir si la force est l’ultime option pour le changement.
PK.
Comment peut-on permettre à un président de continuer à penser et de parler à la place et au nom d’un pays et d’un peuple dont il est toujours et sciemment en déphasage avec les réalités et sourd à leurs doléances et à leurs aspirations? On ne peut arrêter cette duperie que par la création d’un contre poids, donc d’une véritable plateforme politique formée des partis de l’opposition, des associations, des membres de la société civile et des organisations de la diaspora, et introniser un leader incontesté. Ce dernier devra faire une déclaration claire et sans ambigüité de non reconnaissance de ce référendum truqué, et dénoncer l’illicité des institutions mis en place par un pouvoir illégitime. Ce qui aura sans nul doute un effet bombe sur l’arène internationale ou même les soutiens de ce pouvoir moribond, seront obligés de réviser leur position. Ce qui nous emmènera inéluctablement à s’asseoir sur une table de négociation afin de trouver des solutions salvatrices qui iront évidemment dans le sens de la volonté du peuple souverain.
PAA
Vous essayez d’éluder notre question qui est de savoir si vous pensez que la force est l’ultime option qui reste pour faire partir le dictateur; alors le peuple devra prendre les armes?
PK.
Il n’existe que deux moyens pour régler un conflit. Par le dialogue ou par la force.
Selon Nicolas Machiavel, il est plus sûr d’être craint que d’être aimé. Dommage que le PCT et son président aient choisi cette option machiavelique comme résolution que nous qualifierons d’inefficace, de chancelante et d’éphémère; une solution qui ne garantit pas l’union, la paix et la stabilité qui sont des paramètres essentiels pour le développement d’un pays.,
A moins que dans l’entre temps, ils apparaissent d’autres facteurs qui puissent changer la donne, nous espérons que l’opposition ne commettra pas cette bévue qui consistera à prendre les armes. Du moins c’est notre point de vue et nous allons essayer de le défendre. Nous commencerons par vous citer un proverbe africain qui dit “lorsqu’une bagarre contre un phacochère est inéluctable, évitez les terrains boueux, car c’est son terrain de prédilection. Meme si par bonheur il vous arrive de le terrasser, vous en sortirez malheureusement emboué, à sa grande satisfaction« .
Cette stratégie de la force est basée sur deux plans A et B.
Le plan A consiste à diviser l’opposition afin qu’elle ne s’organise pas autour d’un leader qui sera l’élément dynamique de la lutte. Ainsi, sans leader charismatique et des brouilles organisées par le pouvoir au sein de l’opposition, le mouvement s’essoufflera et mourra d’une mort naturelle. Mais dans l’entre temps, pour éviter une récidive, beaucoup de jeunes révolutionnaires, responsables des foyers de résistances seront réduits au silence par des méthodes staliniennes. Quant aux leaders incorruptibles de l’opposition, les veinards seront juste mis au placard.
Nous sommes cependant sereins quant à l’échec de cette option, car face à André Okombi Salissa, Guy Romain Kinfoussia, Parfait Brice Kolelas, Pascal Tsaty Mabiala, Clément Mierassa, Mathias Ndzon, Paulin Makaya et d’autres opposants républicains, il sera difficile au pouvoir de réussir cette manœuvre.
Le plan B peut être vu en deux scénarii.
– Le premier scénario consistera à emmener les jeunes qui n’ont reçu aucune formation militaire à prendre les armes. Ce qui légitimera leurs massacres.
– Le deuxième scénario est lié aux forfaitures passées du pouvoir. Nous savons tous que ce pouvoir excelle dans l’art de faire passer l’agresseur pour l’agréssé. Il a l’aptitude de créer des situations où il joue devant sa victime, à la fois les rôles de pyromane, de pompier, de témoin et d’organe de la loi. Tous les procès politiques qui ont eu lieu au Congo sous Sassou Nguesso le démontrent. La plus rescente dérive de ce système est l’arrestation de l’opposant Paulin Makaya.
Nous sommes en raison de présumer que l’attaque terroriste qui vient de se dérouler au Mali, peut inspirer ce pouvoir à l’idée machiavélique d’organiser une action similaire qui sera très vite attribuée à l’opposition, question de justifier l’arrestation des jeunes qui animent les foyers de la désobéissance civile, de même que les leader de l’opposition les plus républicains tout en décrétant un état d’urgence avec toutes les interdictions et violations de droit qui s’en suivent. Ce qui permettrait au pouvoir de bâillonner la résistance et continuer à régner grâce à cette nième tricherie. Dans ce cas, il est sûr que le peuple se sentant abusé, refusera naturellement d’obtempérer, une attitude qui permettra au pouvoir de justifier l’utilisation de la force. L’opinion internationale sera évidemment flouée.
Dans tous les cas de figure, nous allons avoir le malheur d’assister impuissant à un carnage, un génocide qui sera comme le premier d’ailleurs, maintenu motus par les grandes puissances pour des raisons d’intérêts politiques et économiques.
Donc vous comprenez que ce pouvoir se sent mieux quand il s’agit d’utiliser la force et c’est la souricière qu’il tend au peuple. Sinon comment expliquer l’achat d’autant d’armes de guerre, alors que les hôpitaux manquent de lits et de matériels et les élèves manquent de matériels didactiques et qu’il existe beaucoup d’écoles ou les cours se font à ciel ouvert et les enfants assis à même le sol.
Non, nous ne pouvons plus nous permettre d’envoyer nos enfants, nos frères et sœurs à l’abattoir des Nguesso. La vérité réside sur le fait que même certains de nos frères qui combattent du côté du pouvoir trouveront aussi la mort dans ce combat absurde, alors que les responsables issus du clan et leurs enfants, sableront à leur frais acquittés de sueur et de sang, le champagne quelque part en côte d’azur. Nous devons à tout prix éviter de tomber dans leurs pièges et les emmener plutôt sur le terrain ou le peuple se sent le mieux, celui concédé par les lois de la république. De toutes les façons, c’est au peuple que revient le droit de dicter les règles du jeu.
David connaissant la force de Goliath, n’a pas eu besoin d’un combat de corps à corps pour le vaincre. Voilà donc la leçon à tirer de ce duel à priori inéquitable. L’adversaire est très rusé et malhonnête. Tout congolais de notre génération le sait pour avoir été pionnier, militant ou activiste du PCT. Le peuple et l’opposition devront être très vigilants et s’assurer de toujours anticiper les manœuvres de leur concurrent. Ils devront toujours reconsidérer tous ses précédents coups bas, réfléchir sur ses méthodes et anticiper assidûment sur ses futures actions. C’est pourquoi dans notre dernier article, nous avions proposé aux dirigeants de l’opposition, de s’activer pour la création de l’audiovisuel du net et d’organiser des médias écrits dans les réseaux sociaux. Ceci leur permettra d’avoir toujours cette longueur d’avance sur toute velléité de complot chez l’adversaire et les dénoncer avant leur mise en exécution. L’opposition doit savoir qu’elle a affaire à un régime qui ne lésine pas à dépenser des sommes exorbitantes et passe tout son temps à réfléchir sur “le comment” s’accrocher au pouvoir au lieu de se concentrer sur “le comment” développer le pays et améliorer les conditions de vie des Congolais.
PAA.
Si ce n’est par les armes, alors quels moyens utiliserez-vous pour faire partir le dictateur?
PK.
Nous n’en sommes pas encore là, car pour qu’une mayonnaise prenne, il faut s’assurer que tous les ingrédients soient à votre disposition et que vous devez les verser dans un mouvement et un ordre chronologiques. En d’autres termes, il faudra d’abord épuiser tous les moyens démocratiques et pacifiques prévus par la loi avant d’engager le bras de fer final qui ne sera qu’une conséquence de l’évolution des évènements.
Tenez-vous bien, l’opposition est en train de s’organiser dans des conditions difficiles et dans un environnement très hostile afin de faire tout ce qui légitimera ses actions. C’est bien et c’est louable. Mais elle doit être consciente qu’il reste encore des pas à faire. Le peuple, au point où il est, à juste besoin d’un leader et d’un seul leader qui cristalisera tous les espoirs, car le ras le bol est à son comble. Nous devons en arriver maintenant à ce moment sans perte de temps où le leadership sera vraiment et réellement assuré par un élu du peuple qui parlera en son nom. Alors là ce peuple suivra ce leader, et même si ce leader à l’exemple de Mandela, sera enfermé dans une cage, la vérité est que ses mots d’ordres qui seront toujours suivis à la lettre par le peuple, créeront l’explosion qui fera partir les usurpateurs en quelques temps. Les actions du peuple doivent s’arrêter à la désobéissance civile, des barricades, bref tout ce que la loi autorise. Ce seront là les prérogatives du futur chef de l’opposition d’organiser ces résistances par tous les moyens et les mécanismes choisis par lui. Quand les actions du leader seront perceptibles aux yeux du monde, même la France tout comme la communauté internationale seront obligés de revoir leur position et composer avec ce dernier, car ils auront devant eux, un interlocuteur crédible et légitime, un authentique représentant du peuple capable de garantir la paix, la stabilité et le développement du pays comme de la sous-région.
Devant une telle situation les militaires républicains seront aussi contraints de prendre leurs responsabilités. Pour qu’un fruit tombe, il faut qu’il soit suffisamment mûr.
PAA.
Et les partis politiques que feront t’ils alors, ou encore que deviendront t’ils?
PK.
Quand on est en lutte ou en guerre, on ne peut pas se permettre d’aller en ordre dispersé. Il faut faire bloc derrière un chef si on veut avoir de bons résultats. Nous pensons que les activités des partis doivent rester pendant cette période de lutte en veilleuse pour privilégier la cause commune. Il serait intéressant que les partis politiques, les associations, la société civile, les organisations de la diaspora, tous transcendent leurs égos et conjuguent leurs efforts au sein d’une même plateforme politique, qui sera une sorte d’union sacrée pour un combat commun qui mènera à l’idéal escompté. Il faut se baser sur les exemples et les expériences des autres où les actions en solo ou les improvisations n’avaient pas leur place.
PAA.
Qui proposeriez-vous comme leader de cette plateforme?
PK.
L’opposition congolaise dispose d’une pléiade de politiques de valeurs, capables d’assurer brillamment cette responsabilité. Trouver le leader ne devrait à priori pas poser de problème. Pourtant nous continuerons à militer pour que ce choix soit dans l’optique d’une stratégie susceptible d’être victorieuse. Néanmoins nous devons souligner que face à ce pouvoir et les séquelles qu’ils laisseront par leur gestion catastrophique, l’équation semble plus que compliquée. Elle requiert une transition qui préparera un bon climat pour des élections libres et transparentes.
PAA
Une transition que…
PK.
La situation du Congo est très complexe. Nous avons en face un général qui s’est fait des gallons en matant un peuple désarmé. Un général qui dispose d’une milice tribale puissamment armée et qui de surcroît gère l’argent de son pays comme son argent de poche. Ainsi, il peut corrompre et acheter, comme cela lui semble bon, toute personne et toute conscience; enfreindre aux lois contre la corruption en graissant la patte sans gêne des dirigeants tant africains, qu’européens et même des membres de certaines organisations internationales. Pourtant cela n’empêche qu’il soit chassé un de ces jours par un peuple déterminé. Le problème c’est comment gérer l’après mauvais temps? Il faudra une personne capable de faire justice et réparer la fracture sociale.
Pour être franc, nous ne pensons pas qu’un président civil, même sorti démocratiquement des urnes, puisse par un claquement des doigts remettre l’équilibre démocratique et républicain, fortement perturbé et compromis après le passage d’un pouvoir aux résultats médiocres et au pedigree immoral. Il faudra forcément une transition dirigée par un officier républicain compétent, lucide et perspicace qui ne ménagera aucun effort pour remettre des bases d’une nouvelle république digne dont tous les enfants du pays seront proportionnellement représentés dans toutes les structures et institutions du Congo. Pour cela il faudra une poigne de fer pour faire comprendre aux uns et aux autres que le Congo n’est pas une propriété privée. Soyons clair: la chasse aux sorcières ne grandira pas le Congo. Elle devra plutôt faire place à la justice.
PAA.
Qui peut le faire quand on remarque la passivité de l’armée congolaise face aux événements? PK.Ce qui est intéressant, c’est que sur ce point, nous dirons qu’il y a unanimité sur une personnalité capable de le faire. Nous taisons son nom, même si nous savons que tous les congolais savent de qui nous parlons, puisque c’est lui le messie qu’ils attendent. Figurez-vous que même dans l’armée, les injustices et les inégalités sont courantes et le mécontentement est non seulement visible mais aussi audible. Pour preuves si Sassou faisait l’unanimité aux seins des forces armées, pourquoi alors les avoir humiliés en invitant des milices étrangères en l’occurrence rwandaises et burundaises pour mater les populations? Mieux, comment expliquer que sa milice privée et sa garde prétorienne soient mieux équipées que l’armée républicaine, puisque disposant d’un matériel plus sophistiqué et de surcroît reçoivent des traitements de faveurs particuliers? Comment expliquer qu’un sergent de la garde républicaine soit plus nanti qu’un lieutenant de l’armée sorti d’une bonne école militaire?
Nous sommes certains que les militaires républicains seront la pierre de David. Seulement pour en arriver là, le peuple à l’image de David, devra faire preuve de plus de dynamisme, de détermination et peut être même de sacrifice, qui permettra à nos vaillants soldats de justifier leur acte républicain. L’armée dispose déjà de l’homme providentiel sur lequel repose tous les espoirs de ce peuple qui aspire à l’unité, l’égalité, la démocratie et au développement. En fait le Congo attend aussi son Jerry Rawlings; un homme, un président qui restera dans les annales de l’histoire de notre continent comme un exemple à suivre et une fierté continentale. Voyez-vous, l’histoire a aussi montré qu’il y a beaucoup plus de dégâts humains lorsqu’un dictateur s’accroche au pouvoir que lorsque le peuple le chasse du pouvoir. Dans le premier cas, la chasse aux sorcières, les enlèvements, les assassinats l’emportent sur la raison. A titre d’exemple: le Burundi. Dans le deuxième cas de figure, la victoire du peuple entraine certes des dégâts matériels collatéraux, mais les anciens caciques du pouvoir peuvent se réjouir de faire face à la justice. A titre d’exemple, le Burkina Faso.
PAA.
Ne pensez-vous pas que votre homme providentiel, en bon militaire africain puisse confisquer le pouvoir? PK.Les putschistes de la trempe de Sassou, Bozizé, Campaoré, Mobutu, Samuel Doe et autres ont salit la réputation et l’honneur du soldat, certes. Cependant il y a bien des officiers qui ont pu démontrer leur loyauté à leur pays. Jerry Rawlings, Olusegun Obasanjo, Amani Toumani Touré, à ne citer que ces trois, sont des exemples d’officiers républicains dignes de respect. Quant à notre officier, il serait depuis aux commandes s’il l’avait voulu. Le pouvoir lui avait été offert par l’occident avec en bonus des mallettes d’argent et des promesses. C’est un secret de polichinelle. Il ne l’a pas fait, alors qu’il était encore jeune, dynamique et peut être même ambitieux.
Connaissant l’esprit cartésien de l’officier, son âge, son expérience lié à sa sagesse, le faire aujourd’hui nous paraît invraisemblable, même si nous n’oserons pas mettre notre main au feu sachant que le monde est dirigé par des mains invisibles qui dictent les règles de jeu.
PAA.
Donc vous souhaitez un coup d’état au Congo comme celui du Burundi ou du Burkina Faso?
PK
Comment pouvez-vous parlez de coup d’état alors qu’il n’existe aucun pouvoir légitime au Congo? Actuellement le Congo n’a ni président, ni gouvernement légitime reconnu par le peuple. Il y a certes une bande d’usurpateurs qu’il faudra juste déloger par un mouvement insurrectionnel et remettre l’ordre constitutionnel. Voilà la réalité, n’en déplaise à certains.
PAA
A vous écouter parler, certains peuvent traiter vos propos d’incitation à la haine contre le pouvoir de Brazzaville et à une atteinte à l’ordre publique.
PK.
Certains…. Vous voulez insinuer le pouvoir et ses adeptes. Qu’attendez-vous d’un pouvoir qui pense détenir le monopole de la trilogie qui est la raison d’être de l’Homme; la parole, l’action et la raison? Dénoncer les dérapages du pouvoir devient un délit d’incitation à la haine et d’atteinte à l’ordre publique? En un mot les congolais doivent se taire et les laisser faire, même quand ce pouvoir déraille? De grâce, où sommes-nous?
Entre nous, qui de celui qui fonctionne dans le respect des droits de liberté d’expression et de manifestation que lui concède la constitution et de celui qui les transgresse impunément, est hors la loi? Comment peut-on se taire devant un pouvoir injuste qui est fondé sur des bases claniques et tribales alors que le Congo est un bien commun où tous les citoyens sont censés bénéficier des mêmes droits? Nous ne faisons que nous battre pour le respect de ce qui est écrit dans la constitution, donc la loi.
Pourtant nous n’allons pas éluder votre question.
De la haine, non. Nous ressentons plutôt de l’indignité et des sentiments de répudiation envers ceux qui incarnent le système; de la répugnance oui, mais pour le système en soit.
PAA.
Comment comptez-vous les déloger comme vous l’avez dit.
PK. Voilà une question qui intéresserait tous les Congolais, du moins 95% des Congolais. Pourtant je pensais avoir déjà répondu à la question. Mais comme la répétition est la mère des sciences, alors nous allons récapituler. D’abord il faudra songer à trouver un leader en une personne qui a les ingrédients d’incarner le personnage qui fera non seulement l’unanimité des congolais, mais aussi de l’opinion internationale. Cette personne ne peut pas être choisie au hasard, par émotion ou par appartenance ethnique. Elle doit remplir certains critères nécessaires pour une stratégie gagnante.
Cette personne aura l’énorme tâche de préparer les conditions propices à une transition. Donc il s’agira entre autre de déloger les usurpateurs par une insurrection populaire appuyée par l’armée. Après l’alternance politique, ce leader sera ensuite le candidat potentiel soutenu par le peuple pendant des élections présidentielles libres et transparentes.
PAA.
Parlons de ce candidat, pouvez-vous nous dire parmi tous les leaders de l’opposition, lequel est votre choix? PK.Le choix doit être stratégique et prendre en compte tous les paramètres politique, économique et socio-culturel du pays. Après réflexion, nous nous sommes focalisés sur la personnalité de monsieur André Okombi Salissa. Nous allons anticiper votre question qui est probablement de savoir pourquoi monsieur André Okombi Salissa. Nous allons vous énumérer les raisons les unes après les autres. 1. Il est jeune et pourra lutter aussi longtemps que cela sera nécessaire 2. Il connaît le système de monsieur Sassou pour l’avoir côtoyé 3. Il est originaire du centre du Congo, donc ce qui fera échouer la théorie de Sassou qui est de dire que le sud veut prendre le pouvoir pour exterminer les nordistes 4. Il jouit d’une popularité sans pareil au niveau de la jeunesse congolaise 5. Il est à mesure de rassembler toute la diaspora congolaise
6. Il peut faire l’unanimité auprès des cadres issues de la diaspora Congolaise, qui sont d’ailleurs prêts à le rejoindre pour la reconstruction du pays
7. Il est crédible. Il n’est pas vulgaire comme certains dirigeants du pouvoir qui sont accros aux dédicaces des musiciens des deux Congo. Nous avons probablement omis d’autres atouts, mais sincèrement, nous sommes persuadés qu’il est l’homme de la situation; l’homme providentiel si vous me permettez l’expression.
PAA.
Que dites-vous des autres opposants, surtout de ceux qui ont toujours lutté dans l’opposition alors que monsieur Okombi était bien dans les rouages du pouvoir?
PK.
Nous espérons que Messieurs Tsati Mabiala, Clément Mierassa, Mathias Ndzon, Paulin Makaya, Guy Romain Kinfoussia, et bien d’autres ténors de l’opposition ne nous en voudront pas, car nous ne sommes dictés que par une logique républicaine. Aujourd’hui la situation du Congo est à la une en Afrique comme partout dans le monde. C’est pourquoi, nous devons avoir des analyses froides et sans passion. En ce net moment, nous avons tous besoin d’un nom, d’un visage, d’une icône de cette résistance. Nous voulons ce leader incontestable qui sera le seul interlocuteur, la voix autorisée du peuple. Nelson Mandela, Lech Walesa et d’autres l’ont été. Aujourd’hui c’est aux opposants congolais de surpasser leurs ambitions personnelles et de présenter au peuple Congolais ce leader charismatique qu’il attend. Il est vrai que nous pouvons nous tromper sur notre choix de personne, néanmoins cela n’empêche que soit désigné ce leader qui sera le symbole et le porte étendard de la lutte congolaise.
PAA
Comment prendre le pouvoir à un président qui a acheté autant d’armes et qui n’est pas prêt à le quitter?
PK
A entendre l’opposition, toutes les conditions étaient réunies pour permettre une retraite dorée au président Sassou. Mais ce dernier les a rejetées du revers de la main. De facto, Mr. Sassou sait que le pouvoir est en train de l’échapper. Mais son orgueil d’officier le pousse à vouloir faire un dernier baroud d’honneur. Un acte qui sans nul doute aura un goût de sang et de larmes comme il l’a souvent répété. La réalité est que tout dépend maintenant de notre officier républicain. Il est déjà le maître du Congo, car les populations n’attendent que son coup de pouce à leur action. A lui maintenant de démontrer sa bravoure et son esprit républicain. Quant aux armes achetées par le pouvoir, elles ne serviront en aucun cas à pacifier le Congo, mais peut être à défendre le dernier bastion des incorrigibles qui sera bien loin de la capitale. Nous sommes persuadés que même avec une bombe atomique, le pouvoir ne pourra plus dissuader les congolais, car le dégoût, la saturation et la lassitude ont atteint le paroxysme.
PAA.
Nous vous avons écouté pendant près d’une heure. Nous avons pu remarquer que vous parlez avec assurance. D’où vous vient cette constance? PK.Je suis juste conscient du fait que rien n’est éternel sur cette planète terre. Chacun de nous dispose de ses cinq minutes pour laisser une empreinte de son passage sur terre. Que cette empreinte soit grande ou petite, peu importe tant qu’elle sera positive.
La vie de l’homme et même des choses qu’il a créé ou encore des actions qu’il pose, est marquée par un cycle qui se termine toujours par une fin. L’intelligence et la sagesse de l’homme résident sur le choix de cette fin. On reconnaîtra ainsi sa grandeur non pas par la façon dont il a commencé et conduit son œuvre, mais plutôt par la manière dont il la termine…
PAA
… Pertinente réflexion. Nous vous remercions pour avoir accepté notre interview.
PK.
C’est à moi de vous remercier.
Par: Patrick KIBANGOU