Vous avez pu constater sur le site de DAC, www.dac-presse.com que nous nous tournons vers chacun des acteurs de la vie politique et de la société civile puisque le sort de notre pays est dans l’association des idées de tous les congolais épris de paix. C’est à ce titre que nous pensons utile de connaître leurs opinions sur les principaux sujets qui nous préoccupent.
Nous nous sommes rapprochés de Monsieur Raphael Goma, Président du CODICORD et du COMITE D’ACTIONS. Deux groupements ayant pour objet de servir de cadre de concertation, de recherche d’information, de rassemblement des moyens humains et financiers en soutien au combat pour la restauration de la démocratie au Congo-Brazzaville
Son engagement sur la place de Paris n’est plus à démontrer tant ses multiples interventions dans les médias et sur la toile édifient plus d’un congolais. Nous allons évoquer avec lui la rentrée politique et les actions futures de la diaspora congolaise
Monsieur Raphael Goma ; bonjour et Merci de nous accorder cette interview.
Question 1 : la communauté congolaise de France et de l’intérieur voient souvent en votre action (diaspora) une remue d’opération disparate engluée dans des querelles intestines et partisanes. Pourtant, quoi que l’on dise ces opérations portent leur fruit, que faut-il de plus pour que vos messages soient plus audibles ?
La diaspora congolaise engagée de France (entendue, politique et société civile) est diverse avec des objectifs d’organisation et des approches tout autant variés, c’est ce qui peut donner l’impression d’actions disparates. Mais indépendamment de cette diversité, il est des actions marquantes sur lesquelles tous se retrouvent à l’exemple de la manifestation unitaire du 8 avril dernier devant le palais de l’Élysée où était reçu SASSOU NGUESSO.
Pour être encore plus audible et mieux mobiliser nos compatriotes encore quelque peu frileux, il nous faut encore plus de relais médias audio-visuels et en ligne, comme les vôtres, pour une intensification de la communication.
Questions 2 : Le CODICORD atteint sa 4 ème année d’existence et le CADCEGN sa 1ère année, peut-on dire que ces deux structures riment avec l’unité des actions de la diaspora congolaise de France ?
Face à la diversité ci-dessus décrite de la diaspora congolaise engagée, la nécessité d’unité d’actions pour une meilleure efficacité, nous a conduits à fédérer, au sein du Codicord plusieurs groupes et associations dont l’action concourt à la restauration de la démocratie au Congo.
Le comité d’actions quant à lui, rassemble tous ceux (individualités ou organisations représentatives) qui ont inscrit au centre du rétablissement de la démocratie dans notre pays, l’exigence de la convocation et la tenue immédiate des Etats Généraux de la nation. C’est un groupe d’actions et d’influence.
Question 3 : Il se dit dans les milieux autorisés congolais que vous faites le jeu d’une frange de l’opposition et non de toute l’opposition rassemblée. Quel est votre avis ?
En parlant de la représentativité des organisations et individualités au sein du comité d’actions, c’est de toute l’opposition qu’il s’agit. Celle qui partage l’idée d’un dialogue apaisé entre toutes les filles et fils du Congo, pour restaurer la démocratie qui a été arrêtée depuis le coup d’état militaire du 5 Juin 1997. Au sein de ce comité se retrouve les représentants aussi bien des grandes formations politiques d’opposition intérieure que des organisations politiques et de la société civile de la diaspora, ainsi que des personnalités congolaises installées essentiellement en Europe.
Question 4 : On vous a vu vous réunir cet été avec des organisations comme le PCCI, DAABANYL et beaucoup d’autres peut-on dire que la diaspora est enfin rassemblée ?
Le rassemblement et la cohésion des forces de lutte contre la dictature au Congo, sont une préoccupation permanente pour moi. Le PCCI dirigé par son président Benjamin TOUNGAMANI est membre fondateur du Codicord et l’association DAABANYL, très active au comité d’actions avec ses dirigeantes GBMK et MLA. Je signale que Le Collectif Sauvons le Congo et son président Evrard NANGHO sont aussi dans cette dynamique de rassemblement.
Question 5 : Selon vous faut-il ou non modifier la constitution de 2002 ?
Dans la déclaration du comité d’actions du 1er mars au palais Bourbon, nous avons dénoncé sur le principe toute intention et projet de maintien au pouvoir, par tripatouillage constitutionnel. L’un des fondements de la démocratie c’est l’alternance politique. La limitation du nombre des mandats que doit exercer le président de la république garantit ce principe d’alternance dans l’exercice de la fonction présidentielle.
Rappelons que dans toutes les nations, le respect des institutions, des lois et de surcroit de la loi fondamentale est requis pour tout citoyen. Nul ne doit et ne peut déroger à la règle.
Parmi les buts visés dans la tenue des états généraux de la nation se trouvent le rétablissement des institutions démocratiques issues des recommandations de la Conférence Nationale Souveraine (CNS). Institutions qui ne devraient plus laisser place aux manipulations constitutionnelles mal intentionnées.
Question 6 : Que pensez-vous de la réaction du Ministre congolais de la justice promettant des mesures de représailles à la France face à l’interpellation et la mise en examen le 22 août 2013 du Général Norbert DABIRA ?
Je me garde de qualifier ce que d’aucuns ont désigné de gesticulations. M Yoka sait parfaitement que cette affaire grave relève avant tout du droit. Celui des parents de victimes de connaître la vérité et les responsabilités individuelles sur les disparitions forcées de leurs enfants et parents. C’est une des principales recommandations de la dernière mission des nations unies au Congo sur le sujet en Octobre 2011. Cette mission a explicitement requis « de rechercher la vérité sur le sort réservé à toutes les victimes de ces disparitions forcées et lutter contre l’impunité des responsables de ce crime » (sic).
La meilleure réponse de droit lui a été donnée par l’avocat des victimes, Me Patrick Beaudoin, que nous saluons au passage.
Question 7 : Vous êtes rassemblés en organisations représentatives de la Diaspora Congolaise en France et vous organisez une CONFERENCE DE PRESSE SUR LE CONGO-BRAZZAVILLE le 25 SEPTEMBRE 2013, peut-on avoir une idée exacte de son contenu ?
Effectivement, cette conférence qui se tiendra à l’hôtel Holiday Inn Paris Gare de l’Est au 5, rue du 8 Mai 1945, s’inscrit dans le cadre de la détermination de la Diaspora Congolaise de France et d’Europe, à restaurer la démocratie au Congo.
Je vous ai parlé de notre attachement aux principes des fondements démocratiques d’alternance politique, avec son corollaire de limitation du nombre de mandats. Au-delà des dispositions s’y rapportant dans la constitution que Sassou Nguesso a imposée de fait aux Congolais en 2002, il s’agira à cette conférence de presse de rappeler ces principes de démocratie, et réaffirmer notre engagement au combat pour le respect de ceux-ci.
En effet, il apparaît par certains signes et attitudes des autorités du régime congolais une intention de se maintenir indéfiniment au pouvoir par tripatouillage constitutionnel.
Question 8 : Depuis le mois d’aout 2013 un MANIFESTE cosigné par le GIM, CODICORD, CADCEGN, DAABANYL, circule au sein des associations de France, a quoi sert-il et surtout comment peuvent-ils y adhérer si besoin ?
Il est intitulé : « MANIFESTE POUR LE RESPECT DE LA CONSTITUTION DU 20 JANVIER 2002 » et a été initié par le GIM (Groupe Initiateur du Manifeste).
Par delà ce manifeste, c’est une interpellation de principe, au respect par Denis Sassou Nguesso de la limitation de mandat qu’il s’est lui-même fixé dans cette constitution, et dont le dernier arrive à échéance en 2016. Ceci, pour épargner à notre peuple les soubresauts de nouvelles crises politiques et instabilité institutionnelle qui ont toujours été source de conflit fratricide aux conséquences incalculables.
Après la phase du recueil des signatures, qui va se poursuivre, le Manifeste sera publié pour que l’opinion nationale et internationale s’en saisisse. D’ailleurs son contenu fera l’objet de communication par le groupe initiateur à la Conférence de Presse ci-dessus mentionnée et à laquelle sont conviés tous les organes de presse.
Question 9 : Votre mot de fin
Face à la grave crise multidimensionnelle qui mine notre pays, nous avons au comité d’actions réaffirmé notre conviction que le Congo ne peut s’en sortir que par l’unique et vraie solution qu’est la convocation des états généraux de la nation. C’est un dialogue citoyen constructif, rassemblant toutes les forces vives de la nation.
Nous en avons déjà appelé Denis Sassou Nguesso à privilégier le Congo et à lui éviter une catastrophe supplémentaire. C’est l’occasion ici de réitérer cet appel.
Aux congolais, j’adresse un appel à vaincre la peur et soutenir sans faille le combat pour la tenue des états généraux et la restauration de la démocratie.
Nous avons au comité d’actions la détermination à les faire aboutir par tous les moyens, pour qu’à nouveau vive la démocratie dans notre pays.
Interview réalisé par DAC PRESSE le 16 septembre 2013