Klaus Peter Schick, ambassadeur d’Allemagne au Congo : «Sans accord avec le FMI, la crise ne fera que durer»

amba-allemagne-253x300-7182118 Klaus Peter Schick, ambassadeur d’Allemagne au Congo

Par:  Véran Carrhol YANGA (la semaine africaine)

La République Fédérale d’Allemagne a célébré le 3 octobre 2018, sa fête nationale. A cette occasion, l’ambassadeur d’Allemagne au Congo, Klaus Peter Schick, et son épouse ont donné une réception à Brazzaville. En présence des ministres Bruno Jean Richard Itoua, Dieudonné Moyongo, Antoinette Dinga Dzondo, et Rosalie Matondo, ainsi que des membres du corps diplomatique.

A cette occasion, le diplomate allemand a affirmé que «sans la conclusion des négociations avec le Fonds monétaire international et l’adoption d’un programme, la crise ne fera que durer, malgré la hausse du prix du baril de pétrole». Cette célébration a débuté par l’exécution des hymnes nationaux du Congo et de l’Allemagne par l’Orchestre symphonique des enfants de Brazzaville (OSEB) renforcé par des musiciens de l’orchestre Burning Music, sous la conduite du maestro Josias N’Gahata. «Si c’est avant tout grâce au courage des citoyennes et citoyens de l’Allemagne de l’Est que le mur qui séparait l’Est et l’Ouest a pu être arraché, nos pays partenaires ont eux aussi joué un rôle important. Sans leur confiance dans le développement pacifique et positif d’une Allemagne unie au cœur de l’Europe, la réunification allemande n’aurait jamais été réalisée», a, dans son mot de circonstance, reconnu Klaus Peter Schick. Et d’ajouter: «Cette année encore, de nombreux pays, dont la République du Congo, ont fait preuve d’une grande confiance envers nous. En juin dernier, l’Allemagne a été élue pour deux ans membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies par plus de 180 Etats. Cette marque de confiance de la part de la communauté internationale nous encourage dans notre mission de poursuivre la collaboration avec nos partenaires en œuvrant de toutes nos forces au bénéfice de la paix et de la sécurité dans le monde…» A propos de la crise économique et financière qui cisaille le Congo, l’ambassadeur d’Allemagne a souligné: «Cette crise ne peut être résolue sans soutien externe. Et sans la conclusion des négociations avec le Fonds monétaire international et l’adoption d’un programme, la crise ne fera que durer, malgré la hausse du prix du baril de pétrole. C’est pour cela que nous prenons note, avec satisfaction, que deux projets législatifs ont été lancés récemment en Conseil des ministres en vue de mieux combattre la corruption et d’avoir une idée claire des acquis des hauts-fonctionnaires de l’Etat au début de leur entrée en fonction, une étape importante pour aboutir à un accord avec le FMI dans les meilleurs délais. Un tel accord est d’autant plus nécessaire au moment où le Congo se prépare, avec le soutien de ses partenaires, notamment les Nations Unies, à reconstruire le département du Pool, ravagé par un conflit armé inutile et douloureux. Nous espérons que le plan DDR, flanqué par un plan humanitaire, permettra à ce département clé un retour à une paix durable et une prospérité dont le pays entier va bénéficier. Nous sommes en train d’examiner de quelle manière et dans quelle mesure l’Allemagne peut s’y engager au-delà des contributions financières très importantes de l’Allemagne aux Nations Unies et ses sous-organisations engagées au Congo. En ce qui concerne la diversification de l’économie, elle ne peut pas se réaliser sans que la confiance des entrepreneurs locaux et surtout étrangers ne soit rétablie. La corruption, des contrôles exagérés et abusifs et un manque de transparence dans l’attribution des projets et l’octroi des licences sont des obstacles à l’investissement qui doivent être éliminés. Enfin il est indispensable que le Gouvernement parle et rassure ces entreprises étrangères envers lesquelles le pays s’est endetté avant la crise». Klaus Peter Schick a rappelé la participation du Président Denis Sassou-Nguesso à la COP 23 à Bonn, en Allemagne. Il s’est dit très conscient du rôle du Congo et de l’engagement personnel du chef de l’Etat congolais dans la protection du climat. «L’Allemagne, via la GIZ, s’est engagée à soutenir les efforts de la République du Congo de rendre fonctionnel le Fonds bleu pour le bassin du Congo», a-t-il rassuré. Avant d’annoncer que l’Allemagne continuera à soutenir la société civile congolaise par des micro-projets.

A signaler que cette cérémonie a été agrémentée par le défilé de mode du jeune créateur de mode congolais Jean Cédric Sow, lequel a fait toutes ses études à Berlin.