Kolelas sera enfariné par Tsaty
Par : Jean-Claude BERI
« Autant les enfants n’appartiennent pas à leur père à fortiori les militants ne sont pas la propriété d’un leader si charismatique soit-il » JCB
L’opposition issue meeting du 28 septembre 2015 au boulevard des armées est bel et bien morte
En dénonçant la ’’trahison ‘’ des uns et la ‘’compromission ‘’ des autres l’opposition, a fait voler en éclats la synthèse qui constituait un semblant d’unité. Si elle veut gouverner demain, elle doit se reconstruire.
Rien dans l’opposition congolaise ne sera plus comme avant. Le processus de cohabitation a touché sa fin. Celui-ci qui s’était immensément illustré ce 28 septembre 2015 ou, réformistes, conservateurs, démocrates et autres protestataires avaient, par un génial tour de passe-passe, aboli tout ce qui les séparait pour une ambition géante, conjuguer toutes les forces disparates et parfois déjà antinomiques jusqu’à l’avènement de l’alternance au pouvoir sassouiste. Cette opposition-là, n’existe plus. Et tout cas l’art des synthèses multiples de l’opposition actuelle ne pourra pas ressusciter l’engouement populaire d’un peuple qui s’est manifesté uni comme un seul homme.
Il ne s’agit plus d’une petite division de mauvaise humeur des « frondeurs imbue d’un égoïsme démesurés », plus ou moins prompts à rentrer dans le rang. Il ne s’agit plus non plus de quelques têtes d’une rébellion de circonstances sur un texte mal ficelé ou une phrase malencontreuse. Nous sommes là devant une déchirure que sans doute rien, dans un avenir proche, et même peut-être au-delà, ne pourra recomposer.
Pourquoi, et pourquoi maintenant ? Il serait faux de croire que seule la démarcation de TSATY MABIALA et PARFAIT KOLELAS expliquerait la rupture. Ce n’est pas un combat entre différentes personnalités qui se présentent chacune sous son meilleur profil pour défendre une même cause. Il n’est pas, ou pas seulement, ou pas encore, question d’ambitions présidentielle. Mais bien d’animosité personnelle cachée derrière la politique. On s’est éloigné des convictions profondes, de contradictions qui se résolvent par une discussion entre personnes adultes confrontées devant la réalité de l’intérêt supérieur de la nation. Or ici il ne s’agit que d’intérêts personnels.
SASSOU a su tirer profit cet écart entre les oppositions de convictions et les oppositions de masse populaire. C’est à cette réalité bien congolaise que SASSOU s’emploie depuis fort longtemps pour attiser les conflits et diviser les forces qui lui sont de loin supérieures.
Le rapport de force en termes de mobilisation populaire capable de faire basculer les choses dans un sens comme dans l’autre se situe, sans conteste, entre l’opposition corrompue de TSATY MABIALA et PARFAIT KOLELAS. Jouant donc sur des ramifications bien ancrées dans l’histoire politique du Congo, le NIBOLEK et le POOL sont ici instrumentalisés pour jouer le rôle de catalyseur de toute velléité de révolte de l’autre opposition jugée plus radicale bien qu’étant aussi moyennement infectée.
Dans un pays pauvre et divisé, connu pour ses scrutins truqués et ses émeutes réprimées dans le sang, les arrestations, les intimidations, et des coups d’états à répétition, il fallait si attendre que le despote congolais Sassou Nguesso, l’homme fort du Congo n’allait pas abdiquer à cause de quelques échauffourées. Au contraire, cela lui a donné l’occasion de réussir ce qu’il sait faire de mieux : une riposte dans le sang pour marquer les esprits des Congolais encore apeurés. Du génocide du Pool, on est passé au musellement des populations du grand Niari par la traitrise de ses cadres et leaders.
Et l’opposition radicale tétanisée se réveille en sursaut tentant de prendre la mesure de la situation par une brillante intervention de Mme Claudine MUNARI. Mais Sassou a pris une longueur d’avance sur celle-ci. La mise en orbite de son opposition malléable est une énième manœuvre de Sassou pour tenter de contrer ce qui lui échappe : le contrôle de la réaction du peuple devant l’ampleur des dégâts sociaux.
Le peuple congolais aura le dernier mot.
L’opposition de TSATY MABIALA et PARFAIT KOLELAS se sont eux-mêmes chargés de se discréditer en pensant, comme le cafard qui s’enduit de poussière que le coq ne le remarquera pas. Ce n’est pas tant l’imbécillité de ces partis d’opposition inconstants et fantômes qui choque, mais plutôt leurs déviations perverses tendant à enfermer la démocratie congolaise dans une logique de marchandage immonde. Vos militants que vous continuez à abreuver avec des broutilles en espérant qu’ils seront aussi dociles et manipulables à merci se réveilleront le jour où ils constateront que leurs leaders sont nourrie à la table du roi. « Autant les enfants n’appartiennent pas à leur père à fortiori les militants ne sont pas la propriété d’un leader si charismatique soit-il »
KOLELAS sera enfariné par TSATY
Cette opposition de TSATY MABIALA et PARFAIT KOLELAS dont KIGNOUMBI KIA MBOUNGOU, un autre Tintin de la politique congolaise, vient de récuser est simplement une opposition morte née et ce n’est que le début de sa déchéance . Parfait KOLELAS qui a eu toutes les peines du monde pour faire reconnaître son mouvement politique savait-il que l’UPADS était financé par le pouvoir notamment lors son dernier congrès vrai ou faux mais les propos sont énoncés par KIGNOUNBI KIA MBOUNGOU ? Cela prouve que TASTY MABIALA n’est pas clair dans ses démarches politiciennes. Que cache t-il ? Que recherche t-il ? Déjà il est clair qu’aucune des condoléances mentionnées dans le mémorandum ne sera ne fussent qu’examiner ni par le PCT, ni encore moins proposer à sassou. Leur deal, faut le dire clairement, c’est d’aller au dialogue et cheminer ensemble vers une démocratie de façade, à sens unique, voire une alternance verrouillée Est-ce que c’est aussi le point de vue du YUKI ? . La mise au point tiède réserve a KOLELAS à KINKALA par les militants sont des signes palpables d’une grande incompréhension. Les militants de YUKI ne sont pas la propriété de KOLELAS . Ces derniers se rendront très vite compte que leurs leaders présentent également des limites. Que ce sont souvent des individus fatiguants, inconstants et manipulateurs, voire agissant avec brutalité… Rien ne les « arrête », surtout lorsqu’il s’agit de se mettre pleines les poches. Et gare à l’effet feu de paille!. Il peut agir comme un écran de fumée, Or, pour devenir un vrai leader, il faut aussi apporter la preuve de sa compétence. Autrement dit, parvenir à durer dans la clarté. Or, KOLELAS ne maîtrise rien dans ce deal ou il nage comme un cheveu dans la soupe
La vraie opposition doit se mettre au travail.
L’opposition qui a encore la bénédiction du peuple doit dès à présent œuvrer avec une cohérence issue de cette clairvoyance politique aiguisée qui vous anime aujourd’hui à dénoncer cette machination. Ce que les Congolais attendent de vous, c’est des contre-propositions, un projet unificateur, des prises de position claires et courageuses dépourvues de toute haine tribale. Pour construire la future alternance au système Sassou, le peuple congolais doit s’appuyer sur des leaders d’opposition fiables. Cela est possible par un débat politique de fond la constance et dans la vérité.
Aucun changement n’est possible en cultivant la politique de l’autruche et de l’ethnie. Il faut amener le peuple à adhérer à un projet par les forces des idées novatrices. Ce changement appellera forcément à une recomposition du paysage politique congolais. Pour bouger, nous avons besoin d’un dessein, d’un idéal, d’un défi, d’une métaphysique populaire. Pour surfer au-dessus de toutes sortes de divisions ethniques et imbriquer nos intérêts communs pour rejoindre le convoi des nations dynamiques. Nous sommes tenus de combiner l’énergie du désespoir en lucidité. C’est ce postulat sera notre meilleur gage d’unité pour construire le Congo d’après Sassou.
Ne passons pas notre temps à répondre plutôt mobilisons–nous à agir.
Jean-Claude BERI