S’entendent-ils parler, ces pompeux qui déferlent dans les rues de Brazzaville dénonçant la montée de la haine ethnique, des intolérances et l’injustice ? Ils sont emplis eux-mêmes de ce qu’ils dénoncent.
A écouter ces aboyeurs aux propos dégoulinant de baves sanguinolentes, le Congo serait envahi par un déferlement des tribalistes nauséabonds voulant semer la terreur. Le clan SASSOU et le PCT qui ont adopté cette posture de l’instrumentalisation des peurs échafaudaient depuis belle lurette un scenario dont la première mise en scène s’est mise en branle le 16 décembre dernier avec l’attaque injustifiée et disproportionnée de la résidence du Colonel NTSOUROU.
Ce scenario loufoque sur un retour programmée du monopartite à la Nord-coréenne ne cache plus ses tentations totalitaires. La sortie fracassante de l’armada policier-militaire destinée à interpeller « un seul citoyen » montre à tel point que l’objectif visé est loin du respect d’une quelconque injonction judiciaire. Les professionnels du trucage, les experts en mensonges auront du mal à faire admettre le bien-fondé de cette intervention digne d’un extrémiste sauvagement clanique. Le pouvoir de Brazzaville gangréné par un racisme ethnique tente de discréditer l’insurrection populaire qui couve depuis plusieurs années. Sassou Nguesso coupable de ses propres maux, de son incompétence, de sa politique discriminatoire et sanguinaire promet d’autres procès pour défiance à l’ethnie roi, insoumission au clan à tous ceux qui oseraient s’opposer à « leur pouvoir ».
Les masques sont maintenant tombés. Ceux qui nous jetaient la pierre en nous traitant d’aigris, de jaloux, faute d’avoir simplement eu raison de dénoncer la barbarie depuis 17 ans, baissent les yeux de honte et d’indignation devant l’étalage de la barbarie au service d’un homme. Espérant le soutien de POUTINE et des chinois, le pouvoir de Brazzaville sacralise l’injustice comme droit. Le Congo est entré dans des temps de la débâcle des États démocratiques, de la légitimation de la barbarie et de la mise à la poubelle des valeurs de civilisation. Verser le sang des opposants est un détail. Serrer les rangs de la tribu est essentiel. Le reste, la démocratie, la liberté, la justice, etc. sont des inventions de l’hypocrisie occidentale.
Se réclamer défenseur du changement et de l’alternance suffit à ce groupuscule ethnico-militaire de justifier les atteintes à la dignité des personnes et à la démocratie « la nation est à nous » entendons-nous vociférer. Dans leur univers manichéens bourrés de haines et imbus, quiconque qui ne pense pas comme eux est très vite catalogué comme un ennemi à abattre. Le clan qui croit nous gouverner en utilisant une doctrine machiavélique s’enferme dans un piège mortel et se condamne tout seul à s’écarter toujours plus du réel au lieu de tenter de s’en rapprocher. Il sera vaincu s’il a dans l’idée de s’opposer à la métamorphose du pays, entamée par ceux qui ne veulent plus être les oubliés de la République. Les vents de l’histoire ne portent pas les maitres déchus qui s’accrochent à leur monde contesté. La peur change progressivement de camps.
Jean-Claude BERI