On le savait, car il l’avait annoncé lui-même (Guy Brice Parfait KOLELAS) que la nouvelle convention de l’opposition serait ouverte à tous ceux qui se réclament de l’opposition sans exclusion. La liste des experts des partis participant à l’élaboration des documents préparatoires de la future convention qui a été rendue publique place certains congolais devant un réel embarras.
En effet, il y a des noms qui mériteraient leur place devant un tribunal populaire que dans une salle où se tiendrait une convention de l’opposition élargie. Très honnêtement, nous le disons sans état d’âme que s’asseoir avec des personnalités ayant officiellement reconnu la victoire de Mr Sassou, non seulement, nous hérissent le poil, mais surtout nous place devant un cas de conscience devant le peuple.
Nous ne pensions jamais être confrontés devant ce choix : entre notre conviction politique et la realpolitik. C’est vrai la realpolitik peut apparaître comme cynique. C’est le cas du Congo, un pays avec un régime aux antipodes de ses propres valeurs. On voit l’intérêt national et on oublie ses idéaux, ses principes.
Pourtant, il y a des situations devant lesquelles il faut faire des choix douloureux, d’un dégoût tel qu’il vous enlève toute volonté de faire la politique au Congo. Sans pour autant renier la brillante idée de Guy Brice Parfait KOLELAS de vouloir rassembler tout le monde dans cette perspective de convention de l’opposition élargie, on était loin de s’imaginer que l’on cohabiterait avec des serpents venimeux à doubles têtes. A-t-on vraiment d’autres choix ? l’avenir nous le dira.
L’UPADS de Pascal TSATY MABIALA, bien que viré de la présidence du FROCAD n’en demeure pas moins membre de cette plateforme, tout comme plusieurs autres partis qui ne manifestent pourtant plus leur présence aux différentes réunions tenues par le FROCAD. Le récent limogeage de Guy Brice Parfait KOLELAS a fini par entamer le pouvoir de rassemblement du FROCAD-IDC. Dans ce contexte de léthargie avérée, d’impuissance évidente, sauf à vouloir jouer à l’aveugle qui fait semblant de voir, le FROCAD-IDC sans TSATY MABIALA et KOLELAS, c’est 70% de force en moins.
Pouvons-nous vaincre cette pernicieuse dictature avec seulement la force de nos convictions ? Ou devrions-nous associer de façon convaincante le calcul politique, la realpolitik. Ce qui semble être totalement incompréhensible ou simplement inconcevable même pour le peuple, c’est de voir s’asseoir ensemble au cours de cette convention les souteneurs du bourreau du peuple et les défenseurs du peuple. Seulement dans le cas précis, nous nous retrouvons devant un cas d’école où la morale cède la place la réalpolitik.
Guy Brice Parfait KOLELAS privilégie l’efficacité le concret et le réalisme par rapport aux considérations de principe, d’éthique ou de morale. Il évalue donc les rapports de force en présence et recherche avant tout l’intérêt national. Ce qui peut permettre de sortir le pays de l’enlisement politique. Mais surtout de contribuer à l’arrêt définitif des bombardement dans le POOL.
C’est dans un souci de pragmatisme que se fonde l’attitude politique de Guy Brice Parfait KOLELAS en adaptant la réalité et en l’orientant vers une action pratique. Le réalisme politique observé ici sur la méthode de Guy Brice Parfait KOLELAS semble se mouvoir vers une volonté de regarder la réalité en face, l’aptitude à prendre en compte la réalité et les données d’une situation avant de prendre une décision ou d’agir. C’est complexe autant que c’est confus. Seul le résultat dissociera les bons grains du mauvais.
La responsabilité incombe à Guy Brice Parfait KOLELAS en définissant clairement les contours futurs de cette convention. Que vise-t-elle ? Quels sont les axes prioritaires de ses actions futures ? Est-ce que cette convention est un accord d’alliances futures ou juste une alliance ponctuelle ?
Il est donc plus que urgent que Parfait KOLELAS sorte par le haut face à cette imbroglio. Un rassemblement des opposants pêle-mêle qu’il doit s’atteler à rendre audible et uni, nous dirons plutôt fidèles. Là c’est pas gagné, car c’est une autre paire de manche.
On peut en dire long sur les choix des acteurs qui ne sont pas nets du tout. Beaucoup d’entre eux traînent derrières eux des casseroles dont les bruits réveillent mêmes des morts. Seulement on discute toujours qu’avec son ennemi. C’est avec son ennemi également qu’on construit la paix. Nul ne peut bomber le torse en se vantant d’être clean dans cette opposition des champions du monde de la traîtrise. Personne donc n’a le monopole de distribution des bons et des mauvais points. 90% de tous ces gens ont travaillé de près ou de loin avec Sassou, certains ont même contribué à son retour sanglant et meurtrier au pouvoir, c’est pourquoi nous émettons un scepticisme profond face aux choix des acteurs opérés.
Seulement sachant laisser le temps au temps, le mensonge ne saura perdurer devant la force de la vérité. La vérité est avec le peuple, il saura le moment venu leur attribuer la récompense qu’il mérite. Pour l’heure, accordons leur le bénéfice du doute. Il ne sera jamais trop tard pour changer d’avis.
Comme il fallait s’y attendre, le Collectif des partis de l’opposition qui vient de faire sa rentrée politique déclare qu’ils sont la vraie opposition pour un « dialogue politique national inclusif : unique et bonne réponse à la crise congolaise. »
La convention de l’opposition élargie navigue également vers la préparation d’un dialogue inclusif comme seule voie de sortie de crise. Les plateformes FROCAD-IDC-J3M sont également favorables pour un dialogue inclusif pour mettre tout sur la table. Comme on pouvait le craindre, nous nous acheminons vers une opposition à trois têtes pour un même dialogue face à un même adversaire. Nous disions dialogue OUI mais pas le dialogue à la sauce Sassou.
Quelle est cette divergence de vue qui ne peut se dissoudre dans le combat politique pour l’intérêt du peuple ?
MOKOKO ou OKOMBI veut être chef , DZON veut être chef , KOLELAS veut également être chef, pourtant ils sont tous conscients qu’il n’ y a qu’un fauteuil et surtout un seul peuple. Nos morts surtout les victimes du POOL ne seront jamais monnayers sur l’autel de l’égoïsme politique. Car ces morts ne sont ni de MOKOKO, ni d’OKOMBI, ni de DZON ou de KOLELAS, ce sont nos morts et ils appartiennent à un même et unique peuple.
Jean-Claude BERI