« Il ne suffit pas de fuir, et fuir dans le bon sens » Charles Ferdinand Ramuz.
La nouvelle capitalisation des alliés de la majorité présidentielle dite minoritaire sur le fameux projet de modification constitutionnelle tourne à la débandade. Pour certains c’est un désastre politique. En cédant aux sirènes des ultras boukouteurs du PCT, ce dernier a déclenché la débandade de certains alliés de ce qui fut il y a peu de temps, le parti dit-on majoritaire. Peut-être l’est-il encore dans les têtes de ceux qui croient encore pouvoir corrompre les populations, mais les faits démontrent sur le terrain que la danse du ventre instituée par le PCT comme modèle de gouvernance bat de l’aile. Comment cela aurait été autrement lorsqu’on sait que le PCT n’a rien de cohérent, ni encore moins de projet politique commun, ni sur certain nombre de convictions communes ne liaient le PCT à ses partis dits alliés. Le tout reposant sur rien de sérieux ni de durable. Les sorties tonitruantes du MCDDI, RDD, RDPS… donnaient déjà la température du climat qui prévalait au sein du mammouth qui se dégonfle aujourd’hui à vue d’œil.
Les dernières déclarations de l’ancien ministre du PCT, BOWAO et de plusieurs autres membres éminents du Bureau politique du PCT comme Gabriel Oba Apounou, Lefouoba, Benoît Moundélé Ngolo, Georges Ballay, Roland Bouiti Viaudo, Henri Djombo… sont de nature à mettre en lumière que le PCT est un parti phagocyté, sous la houlette d’un clan invisible qui tirerait les ficelles de l’extérieur.
Lorsque nous déclarons le 15 Janvier 2012 dans l’article intitulé Le PCT, symbole d’un échec : je cite « Le PCT est contaminé par des multiples virus dont il serait inutile d’élaguer juste les branches pour soigner son mal si profond. Tant que ses racines seront bien enfouies sous terre, les branches qui repousseront seront toujours contaminées et le Congo continuera à patauger dans les méandres de la recherche d’une paix susceptible de lui ouvrir le chemin du vrai développement. C’était une erreur d’avoir pensé, ne fusse une seconde, que le PCT pouvait être un parti humaniste, solidaire et tourné vers le développement. » Serait-ce là un signe prémonitoire ? Je dirais NON.
Connaissant bien les hommes et les femmes qui dirigent ce parti, le commun des congolais pouvait faire la même analyse. Parce que le PCT a toujours eu peur de la démocratie, du combat des idées, de l’effort consenti pour gagner son pain. Le Pire aujourd’hui, ce n’est plus seulement l’abîme du PCT, son échec, sa défaillance, sa déroute, sa ruine qui pour nous n’est plus loin mais le fourmillement des « petit PCT » qui n’attendent que le bon moment pour être califes à la place du calife. Le mammouth, le pachyderme est arrivé au bout de son parcours car chaque chose à une fin avec son lot d’échec et de destruction. Seulement ses rejetons commencent à avoir des dents si longues que leurs morsures commencent à semer le doute dans l’esprit des congolais. Il est à craindre que l’on passe de l’échec du PCT 1 à la programmation d’un futur échec du PCT 2. C’est aux congolais d’en décider, vous avez le destin de votre avenir dans vos mains maintenant. Qu’on ne s’y trompe pas l’échec actuel de notre démocratie, la faiblesse grave de notre économie n’est pas imputable aux congolais, c’est l’échec, d’un parti, d’un clan, d’un gouvernement, d’une politique hasardeuse et semée d’antivaleurs symbolisés par le PCT depuis 45 ans.
Seulement ne s’y trompons pas les revirements actuels sont à prendre avec beaucoup de prudence. Pourquoi ceux-là même qui ont cautionné les pires absurdités sortent curieusement de leur léthargie pour oser avouer tout haut ce que le peuple congolais disait tout haut. Pourquoi lorsque ce Parti poussait certains congolais à l’exil, emprisonnait les opposants pour simplement oser dire le contraire, les caisses de l’Etat sont vidés au vu et au su de tous par certains membres du PCT, lorsque nous déclarions que le PCT n’était qu’une association de malfaiteurs pilleurs, les mêmes qui recouvrent la parole aujourd’hui étaient tous atteints d’une amnésie incurable. Ce qui m’interpelle, c’est cette adhésion primitive, inconstance et incohérence des chefs du PCT. Alors que les signes à vents couverts se multipliaient déjà pour montrer que le PCT n’était construit que sur du sable. Loin de préparer chaque étape et d’en faire un enjeu d’éducation populaire, la ligne du « sociétal clanique » instaurée après 1998 montrait les caractéristiques iniques de ce Part.
A ceux qui ont rouvert les yeux je vous laisse méditer cette idée d’Olivier ABEL: « Il faut d’abord affirmer le temps du souvenir, de la mémoire, mais c’est ensuite pour pouvoir oublier, laisser partir, laisser faire l’usure du temps. Cet oubli est terrible mais c’est aussi la vie, une mémoire immense capable de faire sans cesse place à d’autres présents. Et cela arrive, sans que nous puissions en faire le résultat d’un travail, d’une morale ni d’une politique. »
Jean-Claude BERI
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