Engluée dans une cacophonie sous couvert d’un discours inaudible et d’un égocentrisme invétéré, la diaspora congolaise pourtant animée de bonne volonté peine à trouver un point d’ancrage solide pour son combat. La multiplication des associations et des plates-formes toutes revendiquant le même message les rassemblant d’une part tout en les divisant de l’autre sur les choix des personnes et de la stratégie.
Nous sommes passés d’une diaspora de propositions, de convictions, de militants à une diaspora de positionnement, d’opportunistes et de vendeurs d’illusions. Certes, tous les militants de la diaspora ne sont pas à mettre dans le même panier seulement force est de constater le peu de militants perturbateurs réussissant à saper le travail, ô combien énorme et encourageant des vrais militants patriotiques. Combien de meetings, de réunions et de rencontres ou encore colloques n’ont pas été organisés par la diaspora pour exiger le départ de Mr 8 % ? Tout ça pour quels résultats ?
Les ASSISES, CODICORD, COMITE D’ACTIONS, CNRT, CAP… ont-ils réussi à faire progresser l’objectif de rassemblement ? Les associations KIMPWANZA, ORICE, DAC, DABANNYL, MCCD…, ont-elles réussi de sortir de leur chapelle pour proposer un discours innovant ?
Les dernières élections ont été le test édifiant prouvant que nous ne poursuivant pas les mêmes objectifs. D’aucuns réfutant ces élections estimant qu’elles étaient déjà bipées d’avance, d’autres se rangeant derrières des choix de positionnement. Le tout en oubliant l’essentiel : le combat pour le départ de Sassou.
La boulimie du pouvoir est un virus bien partagé par beaucoup d’entre nous. Elle prend diverses formes tantôt nordistes tantôt sudistes ou simplement communautarisme. De 1959 à ce jour, le débat politique au Congo a toujours pris cette connotation dont certains politiques ont du mal à se défaire et se délectent pour tenter de maintenir le statut quo actuel tant décrié par les Congolais.
ALAIN MABANCKOU porte-voix de la diaspora ?
Devant un tel imbroglio, il fallait une autre voix se fasse entendre. Une voix sans tâche et sans soupçon d’appartenance à une quelconque chapelle. Une voix qui parle sans détours avec une franchise pour dire aux congolais que lorsqu’on se perd en route qu’il faille revenir sur ses pas pour retrouver son chemin. ALAIN MABANCKOU serait-elle cette voix qui galvanisera la diaspora ou qui réussira à unir la diaspora ?
En tout cas, ces flèches fumantes à l’endroit du pouvoir illégitime semblent atteindre leur cible. C’est un homme qui n’a jamais été mouillé dans la géopolitique de la diaspora congolaise de Paris et c’est ce qui fait d’une part sa force et d’autre part sa crédibilité. Sans compter sur ses compétences qui ne sont plus à prouver. Son intervention de ce 17 mai 2016 au collège de France sur le thème « les enfants-soldats » vient d’ajouter un plus à son combat pour la conscientisation des populations.
Les gens incultes sont armés pour détruire l’Afrique en générale et le Congo en particulier. Est-il le seul intellectuel congolais au talent aussi envoutant ? Forcement NON, mais dans le contexte actuel où le Congo navigue dans les eaux troubles, il est le seul à mettre en action la parole de la révolte et la résistance en branle par des messages clairs et qui touchent toute la communauté des intellectuels du monde. Oui, c’est cette voix qui fallait à la diaspora congolaise, surtout celle de PARIS, pour se sortir de l’engluement des chapelles auxquelles, elle s’était enfermée depuis belle lurette. Quel autre crédit ne faut-il pas accorder à ALAIN MABANCKOU qui fait virevolter une assistance aussi homogène que multiforme ? C’est homme du monde qui parle aux hommes du monde. Normal que ce soit les médias étrangers qui se bousculent pour lui rendre hommage pour ses verbes tonitruants devant le délabrement du pouvoir au Congo.
Faut-il bouder notre plaisir de voir un des dignes fils de notre pays, le Congo, dirigé par des femmes et des hommes dont l’inculture n’a d’égal que leur capacité à plonger la main dans les caisses de l’état, porter au firmament la culture congolaise ? ALAIN MABANCKOU vient de donner une belle leçon aux dirigeants congolais qu’il est inutile de museler tout un peuple par la brutalité, ni avilir une jeunesse par une culture dépravante. Le réveil de la vraie culture ne peut-être emprisonnée ni faire l’objet d’un marchandage sur l’autel d’une dictature esclavagiste.
C’est ce qu’ALAIN MABANCKOU dénonce, crie au monde entier. Cela ne peut que susciter un tonnerre d’applaudissements de la part des gens qui partagent les mêmes valeurs d’un monde moderne et démocratique. Oui ALAIN MABANCKOU s’il peut arriver à éviter les coups tordus d’une certaine diaspora envieuse et calculatrice, peut faire de cette diaspora, une force de propositions et surtout d’alternative au pouvoir militaro-tribalo-sanguinaire du Congo incarné par le dictateur Sassou Nguesso où les belles idées germeront pour le bonheur des congolais. Ayons donc, la sagesse, la lucidité et surtout l’intelligence de laisser notre nouveau porte-voix suivre son action sans pour autant chercher à le ranger dans nos différentes chapelles désastreuses.
CHARLES ZACHARIE BOWAO, le rempart de l’opposition intérieur
Nous connaissons tous les résultats des dernières élections, mêmes si quelques fauteurs de merde, à l’instar de Maître MASSENGO TIASSE veulent réécrire l’histoire. GUY BRICE PARFAIT KOLELAS et JEAN MARIE MICHEL MOKOKO sont nos deux candidats admis au second tour. Mais le pouvoir use les moyens les plus inhumains et barbares pour contraindre nos deux admis à ne pas s’affronter démocratiquement.
Devant cette réalité, il est d’autant plus pertinent, et même nécessaire que les Congolais ne subissent pas d’avantage le diktat des perdants. Le Congo a besoin d’être gouverné, mais bien gouverné. Mais ne surtout pas être géré comme une épicerie familiale où les membres du clan se partagent entre-deux le butin. Il nous faut passer par un examen approfondi des dégâts causés par ce pillage à ciel ouvert du Congo. Aucun projet de société si fascinant soit-il ne pourra se mouvoir dans un État agonissant où les institutions sont galvaudées. Ayons conscience des enjeux de demain (comme beaucoup l’ont déjà pensé et dit en l’occurrence nos amis du Conseil Nationale de la transition – CNT-) et donner au Congo les moyens de se relever en ayant les armes efficaces pour affronter les défis de demain.
A cet effet, de notre point de vue, CHARLES ZACHARIE BOWAO, serait l’homme de la situation ou tout au moins celui qu’il ne faut nullement méprisé. C’est un homme qui parle à tout le monde, un pacificateur et surtout qui connaît les dossiers politiques brûlants. Donnons une chance à cet homme qui a été au cœur du système Sassou et qui a su se repentir pour porter haut le combat du peuple et de toute une nation. Sans une transition forte et dynamique, le Congo ne se relèvera pas de sitôt de son état comateux. Une transition étant une période préparatoire pour des futures élections démocratiques, nous devons nous aussi s’y préparer pour exorciser les démons qui sont en nous.
Allons-nous gouverner demain avec un fichier biaisé, truffé de contre-vérité ? Allons-nous gouverner demain avec une économie en demi-teinte accrochée désormais au mot faillite ? Allons-nous gouverner demain avec une armée et une police complètement ethnisées ? Allons-nous gouverner demain dans un pays où la corruption est devenue un fléau inguérissable tant que les agents vecteurs continuent de proliférer dans le système économique congolais sans être inquiétés ?…..
Les nombres de chantiers sont immenses et cela nécessite un profond examen de cet enfant malade qu’est le Congo pour le soigner efficacement. Nous savons tous pour mieux le soigner, il faut faire un bon diagnostic, faisons ensemble ce diagnostic en œuvrant pour une transition (1) qui mettra en lumière les problèmes du moment.
Jean-Claude BERI
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(11– http://www.dac-presse.com/actualites/a-la-une/politique/249-reponses-du-president-du-dac-face-a-la-situation-politique-congolaise.html