La diaspora se tromperait-elle de cible ?

« Seule la vérité peut affronter l’injustice. La vérité, ou bien l’amour. » Albert Camus.

Nous sommes à la croisée des vérités comme à chaque fois que notre société congolaise fait face à un éventuel bouleversement politique. Depuis l’élection de 20 Mars dernier ou la victoire du peuple a été simplement volée par M. Sassou et ses sbires. Ce vol bien entendu était bien organisé et a engendré le plan macabre en cours dans le POOL depuis le 4 Avril 2016 à 3 heures du matin. Malgré le fort taux de participation et une adhésion populaire pour le changement symbole d’un rejet unanime d’une gouvernance totalement désavouée, n’empêchent que les autorités proclament unilatéralement des résultats non seulement contestables, mais surtout humiliants pour le peuple  congolais. Des résultats prononcés en pleine nuit pendant qu’on assassine de paisibles populations qui laissent une tâche indélébile de tricherie dans la conscience des congolais. Et pourtant  l’on s’empresse de jeter le doute et le trouble dans l’opinion publique on accusant les uns et en blanchissant les autres respectant ainsi a la lettre la doctrine machiavélique « DIVISER POUR RÉGNER ». Le spectacle récurrent qui livre les acteurs politiques congolais depuis plus de 45 ans est un scénario où tout est voué au changement et à la disparition dont un homme tient la manette.

Les officines de presse croupissent sous le poids de plusieurs lettres dénonciatrices dont certaines sont anonymes, d’autres portent la signature des personnalités ayant occupé une place de premier ordre dans la vie politique congolaise. Par ailleurs face à ce macabre tableau, « un black out » total des médias français ; même François Hollande élude ce sujet lors de sa conférence de presse du 14 avril 2016 sur Antenne 2 où tous les congolais espéraient qu’il corrigerait son erreur de Novembre 2015 pour avoir dit que « M. Sassou avait le droit de consulter son peuple »: Ou encore la prise de position de la diplomatie française: « La France souhaite que la lumière soit faite sur ces développements, en toute transparence, notamment par le biais des organisations appropriées (Nations Unies, CICR) et que l’accès humanitaire soit garanti ».

Conclusion Chers compatriotes prenons notre destin en main !

Le peuple du POOL subit aujourd’hui toutes les humiliations possibles pour accentuer sa servitude et sa soumission au clan. Sauf que ce dernier ignore qu’il y a des limites à l’humiliation d’un peuple. La preuve irréfutable qui saute aux yeux de tout congolais aujourd’hui est claire. Le système clanique ne marche plus. Il a été infiltré, contaminé, souillé par le clientélisme, la gabegie et la corruption qui en sont devenus ses principales tares. Ce pouvoir est imprégné d’un sentiment régionaliste qui suscitent l’émoi, le dégout, la colère, l’indignation et le regain de sentiment d’être gouverné par un groupement en bande organisée dans l’assassinat, la destruction de biens de l’Etat, le trafic de fausses monnaies pour l’achat des consciences de politiciens inconstants.  Depuis la nuit des temps, il est prouvé que l’humiliation ne peut vaincre le courage d’un peuple lancé dans la reconquête de sa liberté. La dictature sournoise, destructrice, et avilissante pour les Congolais est sur sa pente de fin de règne. Les gesticulations et les arrestations arbitraires en sont la preuve que le pouvoir est aux abois. Comme un éléphant blessé, il ne faut jamais le laisser reprendre ses forces ni encore moins s’attendre à ce qu’il boive lui-même le sang de sa déchéance. La mobilisation pour le lui faire boire est le message que nous lançons pour l’honneur de nos compatriotes subissant sous les yeux de leurs familles ces humiliations inacceptables.

Ce que nous vivons aujourd’hui a déjà été expérimenté par les mêmes qui sont aux manettes aujourd’hui. Qui a tué le Commandant Marien Ngouabi ? Qui a tué Alphonse Massamba-DEBAT ? Qui a tué KIKADIDI ? Qui a tué le capitaine Pierre Anga dans son maquis d’Ikongono ? Qui a tué le capitaine Kimbouala-NKAYA ? Qui a tué le cardinal Emile Biayenda ? Qui a empoisonné le capitaine Xavier KATALI ? Qui est responsable des exécutions « au petit matin » ? Qui a empoisonné Auxence Ikonga ? Qui a emprisonné durant 11 ans le Général Joachim YHOMBI OPANGO et pourquoi ? Qui est responsable de ce qu’on appelle aujourd’hui « l’affaire des disparus de BEACH » ? Qui a provoqué l’explosion de la poudrière de Pointe-Noire ? Qui est responsable du drame le plus sanglant qu’est connu notre pays, survenu le 4 mars 2012, avec l’explosion des dépôts d’armes de M’pila ? Le POOL est bombardé, pilonné et ses habitants pourchassés comme des bêtes, cela semble être anodin pour certains qui s’adonnent à la critique facile de tel ou un tel autre leader de l’opposition.

La liste des frères et sœurs disparus dans le POOL est tellement longue qu’il nous faut des centaines de pages pour coucher les noms de tous ces illustres compatriotes assassinés par la bêtise humaine, l’égoïsme inouï de conservation du pouvoir par des méthodes barbares, cyniques et diaboliques.

A en croire pour la plupart des congolais de la diaspora que ce serait la faute aux politiciens et militaires. Chacun son bouc émissaire. KOLELAS a trahi parce qu’il n’aura pas parlé, ni demander a ses électeurs de sortir pour marcher vers la présidence. L’aurait-il fait, on l’accuserait aujourd’hui d’avoir envoyé les siens à l’abattoir. Il y aurait également une catégorie de membres de la diaspora qui l’accuse d’avoir abandonné son frère seul avec les siens en pleine perdition dans le POOL. On oublie vite que c’est lui GUY BRICE PARFAIT KOLELAS qui a contacté son  Excellence Mgr Louis Portella Mbuyu pour qu’il intervienne. Le révérend Pasteur NTUMI que nous avions réussi à joindre (bien que difficilement) nous certifie de sa parfaite collaboration avec GUY BRICE PARFAIT KOLELAS. Pourtant sur la toile les mauvaises langues passent leur temps à cette cabale de dénigrement immonde.

KOLELAS, fort de sa popularité, a évité un carnage de sa population, que vous l’acceptiez ou non ! Comme le Moïse n’a pas réussi à mettre l’armée dans la rue pour protéger le peuple comme cela été prévu, un peuple qui n’attendait que son mot d’ordre afin de protéger celui-ci, Kolélas a refusé d’emmener le peuple à l’abattoir et c’est sa SAGESSE que nous saluons ! M. Sassou, armé jusqu’aux dents n’attendait que cela (surtout pour sa rituelle satanique) ! Nous ne voulons plus sacrifier POUR RIEN notre peuple surtout pas pour la loi des BANDITS,  des OPPORTUNISTES, des ARRIVISTES, des VOYOUS et des HORS la loi, RIEN que pour le pouvoir !

On oublie très vite que tous les leaders sont en résidences surveillés, privés de tout contact, privés de leurs bases. KOLELAS joins au téléphone nous dit «  Si je pouvais sortir d’ici, je serais aux côtés de mes électeurs qui subissent les pires maltraitances, je dormirais dehors avec eux, j’utiliserais tous les moyens juridiques en ma possession pour faire stopper cette souffrance… »

Que cela plaise ou pas à certains, KOLELAS travaille avec ses moyens du moment, mais reste du bon côté de notre combat. Malgré tout, nous pouvons relever certains couacs de communication. C’est dire simplement que c’est un humain qui est partagé entre la volonté d’aider son peuple et le souci de préserver des vies. Qui d’entre nous résident en France,  ( y compris moi) souvent enfreint dans la critique facile peut résister devant tant de privations de libertés dont sont victimes KOLELAS, MOKOKO, MUNARI et OKOMBI et les autres  ? ( Nous venons d’apprendre la levée de surveillance de la résidence de Mme MUNARI cet après-midi , j’espère que ce serait pareil pour les autres leaders encore sous surveillance)

Mais tout le monde sait que la réponse c’est : nous, notre incurie et notre impéritie. Certes la classe politique a beaucoup menti en nous faisant croire que nous allions vers le changement, ce qui ne fut pas le cas. Seulement nous sommes restés dans notre bulle en cultivant le déni des réalités. Nous avons cultivés le nombrilisme alors que le pays est dans le fossé. Cette perte d’ambition collective montre aussi la faillite des élites qui pour beaucoup ont accompagné l’enfumage général du peuple. Quand on en aura tous pris conscience, les yeux se dessilleront pour voir autre chose que l’état actuel. Comment peut-on apporter du neuf aujourd’hui alors qu’on a été incapable de le faire pendant près de trente-quatre ans ? Le clan Sassou en bombardant le POOL combien, de congolais se sont levés pour manifester leur indignation. ? Sassou nous démontre son désir manifeste de maintenir la chape de plomb indestructible dans le POOL, nous nous adonnons à la guéguerre des leaders, dont certains se prépareraient à quitter le pays en abandonnant seule la population à son propre sort ?Si ce n’est qu’ils auraient déjà monnayé  leur tranquillité avec des billets sanguinolents.

Tant que cette quête de la vérité sur notre histoire ne sera pas assouvie, notre démocratie se cherchera toujours sous « les démocratures » de pseudos monarques inamovibles régnant sur des foules aux ventres creux. Et nos femmes et filles serviront de jouets à la baisodrome clanique de l’oligarchie au pouvoir.

La seule vérité qui tient lieu, celle qui est vraie pour nous peuple congolais, est que ces crimes cités ci-haut ne seront ni enterrés définitivement, ni dilués dans l’oubli de l’histoire du Congo-Brazzaville, quelle que soit la date à laquelle ils ont été commis. Les coupables devront répondre de leurs actes. Ils prennent ainsi le risque de se rendre complices de crimes contre l’humanité.  Ne l’oubliant pas que c’est tout simplement en voulant défendre des principes de justice, d’intégrité, et d’espérance que nous partageons tous, notre peuple en général et la population du POOL en particulier subissent aujourd’hui des pires humiliations dont on ne peut imaginer.

C’est en considérant la question sous cette optique qu’on peut comprendre pourquoi et comment La vérité appartient au peuple. Car il s’applique à entendre les battements de son cœur sans calcul mesquin, les vibrations de son corps dans tous ses états naturels, et tant que notre cœur et notre corps sont à l’abri des pressions extérieures, ni accessible à toutes manifestations d’une vérité qui vous endorme, celle-là ne peut être tronquée.

Sachons-nous remémorer les récits des évènements passés pour reconstruire le Congo dans la vérité, la vraie surtout pas celle issue des calculs politiciens, mais, la perspective offrant des meilleures garanties pour notre avenir. Mais nous demeurons optimistes, nous vaincrons malgré les vicissitudes de la vie

aaberijjjj1-3633577 Par :  Jean-Claude BERI