La France choisit Christel Denis Sassou-Nguesso au Congo-Brazzaville.

La voix de son maître a parlé et le deal a été scellé.

RFI (radio France internationale) a parlé des élections législatives qui se sont déroulées récemment au Congo-Brazzaville dans les conditions que nous savons. Cette radio sortie des entrailles de l’ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française), ne borne son analyse qu’à souligner la présence de trois (3) enfants de notre dictateur dans la nouvelle assemblée familiale qui se dessine au lieu des deux (2) dans la précédente. Elle continue en disant que le vrai gagnant de cette mascarade et de la bataille entre les caciques du PCT est le fils cadet qui a un boulevard devant lui pour la succession. Tout ceci sous entend que le départ du tyran est proche et la relève prête. Les intérêts pétroliers français au Congo sont prioritaires devant la misère qu’endure le peuple congolais jadis vaillant mais aujourd’hui amorphe devant tant de chaos.

Force est de constater que ce ne sont pas les Congolais qui ont élu le président français, mais bien les Français. S’agissant du Congo, depuis des lustres, la France s’est toujours comportée en parrain mafieux voulant à tout prix imposer sa volonté à tout un peuple, en dépit de ses aspirations toutefois légitimes de se débarrasser d’un pouvoir corrompu. Pour qu’il y ait un corrompu, il faut un corrupteur. Dans notre cas, le vrai visage du corrupteur ne fait l’ombre d’aucun doute tant sa présence est comme le nez au milieu du visage.

Parler de démocratie à longueur de journée sans en appliquer les principes élémentaires devient la politique africaine de la France dans laquelle le business a remplacé les droits de l’Homme. Cette France jadis pays des droits de l’Homme, devient le pays de la déclaration des droits de l’Homme et le repaire des dictateurs en villégiature. Le silence coupable de la France devant le génocide qui se déroule à huis clos dans le département du Pool au Congo est terrifiant. Triste France.

Il y a un fait récent qui a retenu notre attention ces jours derniers ; La convocation et la garde à vue du rejeton de notre timonier à la brigade financière de Paris pour les biens mal acquis. De tout ceci aucun mot dans la presse française en quête de subsides et abonnée des lieux de séjour parisien du prince d’Edou. D’aucuns diront que c’est une presse de caniveau. Libre à eux. Les droits de l’Homme ayant quitté la France, c’est la liberté d’informer qui se heurte aux pressions économiques et politiques. Victor Hugo dans sa déclaration du 18 août 1859 par laquelle il refusait l’amnistie de Napoléon III disait :  » Fidèle à l’engagement que j’ai pris vis-à-vis de ma conscience, je partagerai jusqu’au bout l’exil de la liberté. Quand la liberté rentrera, je rentrerai.  » En ces temps, il ne serait jamais rentré car la liberté se substitue à la servitude en France. La France des lumières devient cette lanterne incapable d’éclairer l’horizon des peuples opprimés.

Que s’est-il passé durant cette garde à vue ? Bien qu’’il y ait encore des policiers français consciencieux, ces derniers ne sont pas comme leurs procureurs chargés de l’action publique. Au demeurant, les procureurs de la république ne sont pas des magistrats comme le stipule la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme (affaire Medvedyev et autres c/France : arrêt rendu le 29 mars 2010). Ils sont nommés par le pouvoir politique et ne rendent compte qu’à ce dernier. C’est la dépendance de la justice française vis-à-vis des hommes politiques. Autant dire qu’il n’y a point de salut judiciaire dans ce marigot infesté de crocodiles.

Le fils a été entendu. Il sait ce que les français ont sur lui. Comme ils disent, ils le tiennent. Il devient leur proie. Le père devenant de plus en plus infréquentable, alors ils essaient de préparer la succession comme dans une monarchie ou comme ils nomment les préfets à leur solde.

Dans ce qui se joue devant nos yeux, le peuple congolais risque de ne pas être consulté une énième fois. Il ne tient qu’à nous de déjouer ce mauvais scénario de série B ou ce plan macabre et foireux. Il est temps de prendre notre destin en main et ne plus continuer à subir ces décisions qui nous déshumanisent. Nos différentes stratégies jusqu’à présent ont toutes échoué. Nous n’allons pas éternellement continuer à tourner autour d’un rond point sans issue de dégagement.

Nous lançons un vibrant appel à toute l’opposition congolaise, de l’intérieur comme de l’extérieur, de s’unir dans sa prise de décision afin de mettre fin à cette tragédie shakespearienne qui se passe sous nos yeux. Dans cette lutte, la lumière ne viendra pas seulement de ceux qui se croient investis d’une mission divine ou messianique. Comme disait l’autre c’est de la discussion que jaillit la lumière. Tant il est vrai que nous ne sommes plus disposés à suivre des mots d’ordre sans lendemain ni évaluation. Nous serions plus forts unis et ce n’est pas parce que c’est difficile que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que c’est difficile.

Dans une lutte de libération, la fin justifie les moyens. A la jeunesse congolaise dont l’avenir a été hypothéqué de se rebeller car le Congo est un bien commun et non une propriété privée.

Comme écrivait Peter F. Drucker : « La meilleure façon d’anticiper l’avenir c’est de comprendre le présent ».

Patrice Aimé Césiare MIAKASSISA