Depuis le début des débats sur le changement ou non de la constitution au Congo-Brazzaville, les officines du clan s’activent pour se positionner au premier plan pour 2016. La vie des membres du Sassou n’est plus jamais de tout repos car il est apparu de fortes rivalités au sein du clan.
L’affaire est connue. On ne peut pas dire que c’est le grand amour au sein de la fratrie clanique Sassou. Depuis la probable candidature pour un troisième mandat présidentielle de Sassou Nguesso, la fièvre gagne de plus en plus les enfants Sassou. Si bien que dans l’ensemble tous souhaiteraient que le père rempile en 2016 pour leur assurer une sécurité et un répit pour mieux préparer sa succession. Toutefois une question taraude dans toutes les têtes des futurs prétendants : Qu’arriverait-il si Denis Sassou Nguesso ne se présentait pas ? La vraie question, entre les membres du clan, serait de savoir si l’un des affidés aurait des atouts pour assurer la succession et de diriger le Congo ? Pour quels résultats ?
Il y a un adage en lingala (Une des langues nationales Congolaises) qui dit que « bosui epési bokabwani » (la richesse divise). Ici ça serait plutôt l’appétit du pouvoir qui sème la discorde dans la patrie Sassou. Dans les bus, les Nganda, les services … ce n’est plus un secret, tout ne roule plus comme il faut chez les parents de la grande et richissime fratrie sassouiste. Une famille jadis « unie » en apparence pour préserver le pouvoir au sein du clan, cette unité de façade vole de plus en plus en éclat. Si Julienne Olga SASSOU-NGUESSO ISSONGO et Cendrine SASSOU-NGUESSO se sont lancées dans le lobbying pour positionner les entreprises étrangères au premier plan dans l’acquisition des marchés juteux au Congo (Cf. La Lettre du Continent, N°704 DU 15/04/2015) afin de s’assurer une assurance vie après 2016, cela n’est pas le cas pour d’autres.
Ninelle SASSOU-NGUESSO ne roulerait que pour son maire de Brazzaville pour qui elle serait capable de faire trembler la casa Sassou si elle n’obtenait pas gain de cause. Elle n’approuverait pas non plus que le père n’ait pas accordé la gestion des nouveaux bus de transport en commun à son mari, Hugues NGOUELONDELE. Une société nouvelle a été mise en place à Brazzaville pour gérer les nouveaux bus acquis par le gouvernement en Inde.
Claudia SASSOU-NGUESSO serait de mèche avec son jeune frère Christel Denis SASSOU-NGUESSO pour se positionner en cas de défection du père. Ainsi, le frère et la sœur se seraient mis en tête d’exécuter leur plan commun. Prenant de court le PCT et les autres membres du clan, Christel Denis SASSOU-NGUESSO a déjà commencé à mouiller sa chemise dans un lamentable meeting en compagnie d’une cinquantaine d’associations, dont nombreuses sont fictives, et d’autres créées à la va vite depuis janvier 2015, à Pointe-Noire. Un meeting, des fanatiques aveugles, un public composé des amis de galères alimentaires, annoncé comme une ultime démonstration de force de KIKI.
Jean François KANDO qui s’était attribué le rôle de mobiliser les jeunes de Pointe-Noire pour remplir le lieu choisi pour le meeting, a eu à distribuer des billets de 5000 FCFA la veille aux jeunes de Mvoumvou et Siafoumou pour qu’ils fassent non seulement nombre, mais aussi garantissent la tranquillité. Très remontés contre le pouvoir à cause de l’état très piteux (insalubrité, immondices, embouteillages…) dans lequel se trouvent la ville de Pointe-Noire, le chômage à grande échelle, la pauvreté, l’absence des infrastructures modernes de formation professionnelle.
Certains jeunes depuis longtemps n’attendent que ces moments pour manifester leur mécontentement. Comme le PCT sait le faire, l’argent distribué avant le meeting a permis à certains jeunes d’aller se rafraichir la gorge dans de nombreux débits de boisson de Pointe-Noire. Au regard de l’échec du meeting, Kiki n’a pas prononcé de discours et il s’est contenté de dire à l’assistance qu’il transmettra à son père leurs déclarations.
A la fin, une terrible déception, un camouflet inoubliable. Une sortie inutile des fonds publics.
Comme on le sait, au Congo, le ridicule ne tue pas. Les Congolais savent que les membres du clan Sassou sont génétiquement imprégnés pour se défaire de la honte. Pour détourner l’attention des paisibles populations, on procède à des arrestations fallacieuses sans réel mobile des jeunes qui expriment leur mécontentement face à cette oligarchie clanique.
Au Congo, dire publiquement « Non au changement de la constitution et NON à un 3e mandant de Dénis SASSOU-NGUESSO » est perçu comme une atteinte à la paix intérieure. Une aberration ! Assumer votre bilan qui vous vaut cet échec et laissez les populations tranquilles.
Claudia Ikia SASSOU-NGUESSO s’est livrée, quant à elle, à une opération de séduction d’un goût douteux. Un don de forage d’eau potable dans un pays où coule le deuxième fleuve du monde. Ce qui est frappant, c’est qu’on donne l’impression que les gens se satisfont de ces mesurettes indignes. Ces opérations de rafistolage, ne vous y trompez pas, ne sont que des manipulations tentant à prouver que ces rapaces de la république sont du côté du peuple. Que faisait Claudia depuis 2000 pour que ces populations soient autant dans le dénuement le plus absolu ? Fallait-il attendre l’approche de 2016, pour que Claudia dit « KAKA plutôt COCO » sorte de sa léthargie ? Mais le peuple n’est aussi dupe !!!
Le reste de la fratrie joue également sa propre partition. Jean Jacques BOUYA, qui se targue d’être le plus grand réalisateur des grands travaux, confie dans son entourage : « Sans moi, le président Sassou serait vomi il y a longtemps, l’aéroport de Maya-Maya, l’usine d’Imboulou, la route Pointe-Noire à Brazzaville, aujourd’hui le complexe sportif de Kintélé sont à mettre à mon actif pas à celui de KIKI ou COCO… ».
Il n’y a qu’au Congo où l’on voit des ministres d’état s’approprier des réalisations effectuées avec l’argent public. Mais le plus vicieux dans ses propos (si cela s’avère exact) c’est qu’on n’y voit un élan de prédateurs politiques qui prépare son terrain pour mieux bondir demain.
Jean Dominique OKEMBA, souvent silencieux agissant sournoisement à la manière d’un requin de la maçonnerie, se nourrit du mystère, de sa puissance occulte œuvrant dans les souterrains de la société congolaise qu’il a fini d’ailleurs par anesthésier. Il n’a pas dit non plus son dernier mot. Il a déjà démontré sa puissance avec l’explosion du 4 mars 2012 où il a réussi à écarter certains taureaux qui voulaient avoir des cornes plus longues que lui (NTSOUROU Marcel, Blaise ADOUA…). Mais pourtant a su se défaire de sa responsabilité en sa qualité du grand patron du Conseil national de la sécurité.
Il regarde stoïquement les gesticulations des uns et des autres. Ne vous y méprenez pas cet homme est une vraie vipère de Russel : « La vipère de Russell, Daboia russelii, est un serpent que l’on retrouve dans le sous-continent indien où elle provoque des milliers de décès chaque année. L’agressivité naturelle de l’animal et son venin foudroyant en font l’un des serpents les plus meurtriers du monde. » (1). Si Sassou n’est pas candidat attendons-nous au pire avec cet homme.
La liste de ces prédateurs est longue. Ceux qui se croient investis du pouvoir de diriger demain le Congo après Sassou.
Comme on peut le constater la fratrie scrute l’horizon pour savoir qui serait le digne successeur du locataire de Mpila. Son départ n’est donc pas exclu dans les multiples scénarios en cours aux seins des officines du Clan. Seulement cette observation ne se fait pas de manière saine. Avec cette fratrie, c’est la patrie qui risque de sombrer dans des rivalités sournoises. Seulement les scénarios meurtriers ne sont pas à exclure.
Jean-Claude BERI
(1) – http://www.maxisciences.com/serpent/quel-effet-le-venin-d-039-un-des-serpents-les-plus-dangereux-a-t-il-sur-le-sang_art32390.html