La nécessité du remplacement de l'ordre politique vicieux établi au Congo par le nouvel ordre politique : La rupture et le renouveau.

En parlant d’ordre politique  Lao Tseu disait « Choisis le bon ordre politique…». Cela implique que l’ordre politique ne suffit pas, mais plus encore il doit être  bon. A cet effet, l’ordre politique, loin de ne représenter que la dimension des instances politiques qui régissent la vie de la cité à un moment donné de l’histoire politique de celle-ci. L’ordre politique répond également à d’autres impératifs à savoir, l’environnement politique d’un État et les acteurs politiques qui s’y activent à un moment précis de l’histoire.

Ainsi, si l’histoire nous instruit sur les événements du passé, elle ne demeure pas moins un creuset rétrospectif qui nous évite de reproduire certains égarements survenus dans ce même passé. A ce titre, il serait judicieux que le présent s’appuie sur le passé pour y tirer des enseignements utiles à sa stabilité et, qu’il tende ensuite vers le futur afin d’y léguer un bel héritage. Face à cette interdépendance des temps, le relais intergénérationnel doit se vivre comme un fait naturel et automatique. Or, le Congo nous présente une continuité presque inédite au regard de son environnement politique. Car, entre des acteurs presque séculaire qui s’y activent depuis la nuit des temps et la pratique politique incarnée par ceux-ci, le pays semble vivre au rythme d’une constipation politique qui implique de toujours voir les mêmes tournés autour de l’appareil de l’État.

Devant cet état de fait, il  apparaît un tableau qui met en évidence des acteurs politiques relevant d’une vieille et peu inspirée classe politique étouffants ainsi les nouvelles générations plus inspirées et mieux aguerries aux enjeux du moment. Ce regard tient en compte les leaders de l’opposition comme ceux de la majorité présidentielle. Et cela Quitte à s’interroger sur la différence qui pourrait exister entre d’une part Mr Moukouéké et Mr Mvouba, Mr Yoka et Mr Dzon et, d’autre part entre Mr Sassou et Mr Soussa ou encore Mr Boukadia […]

Devant ces interrogations le constat est consternant, l’ensemble de tous ces acteurs ont une pensée politique qui s’est structurée autour des mêmes événements socio-politiques. Et cette pensée politique a, dans une majeure partie tournée autour du repli ethnique. En plus de cela, tous à l’exception de quelques uns, ont à un moment ou un autre été membres effectifs d’un même parti politique en l’occurrence le PCT. Or la pratique politique de ce mouvement telle qu’elle est connue est essentiellement tournée vers des pratiques anti-démocratiques : en lieu et place d’élections libres et transparentes il préférera les nominations au gré des affinités. Le culte de la personnalité y est poussé aux extrêmes. L’enrichissement illégal au détriment du peuple y est élevé au rang de principe sacré, l’impunité  y règne en maître.

C’est tout l’opposé d’une pratique politique au service du peuple. Mais relever cette aversion de la  pratique démocratique, cela ne sous-entend pas qu’il s’agit d’acteurs politiques naturellement non démocrates, mais plutôt d’hommes et femmes politiques dont les mentalités ont été façonnées par le parti unique qui, par son  venin de la haine envers les pratiques démocratiques a su les empoisonner la pensée. Ce poison a pu paralyser toute envie et volonté du changement puis consacré en eux l’amour de l’ordre établi aussi vil fut-il pourvu qu’ils en tirent profit à titre individuel.Car, convenons-en que si les changements sont possibles et aisés dans certains domaines de la vie, ceux relatifs au changement de  mentalités ne s’opèrent pas aisément. Surtout lorsque celles-ci ont été victimes d’un endoctrinement tragiquement absurde. Pour s’en convaincre regardons comment leurs partis sont gérés et dirigés, des quasi dictatures internes. Le droit y est souvent violé, etc.

Ce portrait peu reluisant nous interroge à savoir que changerait-il de cette façon de faire si un homme de l’opposition parvenait aux affaires un jour ? Ne sera-t-il pas là une sorte de revanche à son honneur. N’attisera-t-il pas la fibre ethnique comme le fait si bien le président actuel. Au passage, remarquons que l’activation de la fibre ethnique en politique dans notre pays à l’unité encore fragile est la solution la plus facile pour les acteurs politiques, elle est de fait la solution des politiques en manque d’inspiration et qui, souvent sont sortis du même moule politique dépeint plus haut. Que fera Ouabari ou Boukadia une fois aux affaires […], si ce n’est attisé cette fibre facile de l’ethnie et chanter le chant de la revanche comme le chante si bien le président actuel et son clan prenant ainsi en otage une partie du peuple congolais.

En somme, tous nos acteurs politiques d’hier et encore en activité aujourd’hui, dopés au monopartisme, nourris au tribalisme et endurcis par la crainte du changement qui veulent revêtir la veste de démocrates ne sont que des opportunistes qui, le moment venu reprendront leurs vestes de dictateurs avec comme programme la revanche sur les humiliations et les échecs accumulées. Souvenons-nous que les mentalités ne se changent pas d’un revers de bras. Donc il ne suffit pas de dire que j’ai changé pour que le changement se remarque dans les faits, le changement est une succession d’actes positifs permanents.

Devant ce regard d’un système bancal, vieilli et irresponsable, la jeunesse doit prendre la destinée du Congo en main. Elle a intérêt à s’unir afin de briser la chaîne de cet ordre vil établi qui n’a fait qu’appauvrir et endeuiller les congolais. C’est à la jeunesse, la vôtre, la mienne et la tienne que s’impose cette mission pour ne pas être tenu responsable de la continuité de ce faux ordre. Car comme il est dit les hommes ne sont pas responsables de l’histoire parce qu’ils ne la commencent pas. Mais deviennent responsables s’ils acceptent de la continuer […]. A nous de nous unir, prendre en main la destinée du Congo. Sinon demain risquera d’être comme aujourd’hui pour cause de confrontation d’intérêts personnels  convertis en programme politique …

Gracias D. Umuntu Ngumuntu