La trahison continue dans le Pool.

Après ce clan arrivé à la politique pour des raisons alimentaires, un certain nombre des ressortissants du Pool attirés par la lumière et l’argent du pouvoir du Timonier congolais ont déserté le camp de la résistance pour aller faire allégeance au dictateur. La malédiction continue.

Tout ceci ne nous étonne pas, tant ce pouvoir cherche à embrigader tous les esprits faibles du Pool sans bagage idéologique. Ainsi, celle qui se faisait passer pour la « maman diaspora », après avoir enfumé tout le monde sur la toile, est devenue une caution de la dictature en allant participer à d’obscures élections législatives à Makélékélé, alors que les corps encore fumants de nos morts du Pool sous les bombes ne sont pas dignement enterrés. La nomination par ce système corrompu en tant que député est le fruit de cette trahison.

Pendant que Claude Ernest Ndalla « Graille » qui pris par le remords, car vaut mieux tard que jamais, nous livre les confessions de ce pouvoir macabre à glacer le sang des plus sensibles d’entre-nous, les jeunes du Pool se livrent au vagabondage politique. Ces prises politiques sont insignifiantes car nous connaissons le pedigree de ces individus. Mais la symbolique est forte et en cela nous devons arrêter l’hémorragie par un travail de mémoire et de conscientisation.

Il est aussi vrai que dans le monde démocratique congolais que nous appelons tous de nos vœux, chacun est libre de ses choix. Mais devant l’horreur, l’effroi, le chaos ambiant, nous devons nous interroger sur notre contribution à faire émerger une société congolaise digne, responsable, dans laquelle la justice prime sur l’injustice, la morale sur l’immoralité, l’honneur sur la prostitution et le travail sur le vol des deniers publics.

Aveuglés par l’argent des Congolais que le Prince d’Edou utilise à sa guise, certains ressortissants du Pool se livrent à une prostitution politique qui n’a d’égale qu’un mauvais film pornographique interdit aux enfants de moins de 18 ans. Il est temps de se ressaisir pour construire un Congo nouveau que nous léguerons en héritage à nos enfants et petits-enfants. La mascarade de Sassou tire à sa fin. Il serait alors irresponsable de monter à bord du Titanic congolais qui tangue et va finir par couler. Ce n’est plus qu’une question de temps.

La honte que suscite mes compatriotes du Pool affiliés au régime dictatorial rejaillit sur moi et en cela m’empêche d’être crédible vis-à-vis des autres congolais. Après avoir trahi les Présidents Fulbert Youlou et Alphonse Massamba-Débat pour de pathétiques raisons idéologiques, après avoir assisté impuissant aux massacres de nos parents lors des procès machiavéliques organisés par la junte militaire, et au moment où la guerre dans le Pool est prégnante, l’Homme du Pool se distingue par une attitude amnésique attiré par les lambris dorés de la république du Néron d’Oyo au détriment de ceux qu’il est censé défendre les droits. Là où un simple coup d‘œil aurait suffi pour faire le bilan désastreux de ce pouvoir, tels des aveugles, ils avancent pour recevoir le baiser de la mort en feignant d’oublier que cet homme est dangereux et rancunier.

Le Président Fulbert Youlou avait dit à un piètre politique congolais aujourd’hui disparu, qu’il n’allait jamais diriger le Congo. Ce dernier qui n’a pu être Président du Congo est devenu par la force des choses l’incarnation du Pool, par la suite ses enfants et peut être ses petits-fils ou fœtus si nous n’y prenons garde. Cette malédiction s’adressait-elle à toutes les filles et fils du Pool ?

Nous sommes cette génération qui doit relever le défi pour ne plus être des éternels porteurs d’eau. L’Homme du Pool doit se ressaisir pour que la terre de ses ancêtres rougie par le sang de ses martyrs puisse retrouver de la sérénité et de la prospérité. En cela, il a aussi besoin de tous les autres congolais d’autres régions et départements afin de construire la nation congolaise. Nous devons faire l’union pour extirper du Congo ce mal qui nous ronge.

Le Congo se meurt. Les clichés nostalgiques avec les grands de ce monde ne suffisent plus pour faire avancer notre cause. La résignation semble nous gagner et tel un troupeau de moutons nous nous dirigeons tranquillement vers l’abattoir. Par ailleurs, nous savons aussi qu’il y a des Congolais qui résistent avec les moyens qui sont les leurs. En cela, le Pasteur Ntumi est un résistant congolais qui à lui tout seul maintient actuellement allumé le flambeau de la résistance congolaise. Il mérite notre respect à tous. Nous n’oublions pas non plus tous nos morts et ceux qui sont privés de liberté dans les geôles de cette dictature qui plus que jamais nous donnent une leçon de patriotisme à méditer constamment. La patrie sera reconnaissante.

Avons-nous forcément envie de nous libérer de cette terrible répression ou voudrions-nous demeurer des éternels commentateurs de notre propre malheur ? La réponse à cette question conditionnera la suite de notre lutte.

Pendant que d’autres s’égarent, ceux qui sont encore lucides doivent continuer le combat. C’est Dolores Ibárruri Gómez, une femme politique basque-espagnole, connue sous le nom de « La Pasionaria » qui disait : « Mieux vaut mourir debout, que de vivre à genoux » avec le célèbre slogan « ¡No pasarán! » (« Ils ne passeront pas »).

Il est temps de leur barrer la route !

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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA