L’Amont et l’Aval pétroliers congolais mettent l’Etat en situation de faillite frauduleuse…

Lorsque vous ne pouvez plus payer vos fournisseurs, vos créanciers et que vos ressources financières ne couvrent plus vos engagements courants et récurrents, si vous êtes une entreprise vous devez vous déclarer « en faillite ». Si vous êtes un Etat, qui ne peut répondre à ses engagements, il faut alors se déclarer en cessation de paiements.

Si les faits qui ont conduit à la faillite de l’entreprise relèvent de détournements et de prélèvements criminels ou interdits, la faillite est alors frauduleuse. Les coupables et leurs complices ne pourront alors échapper à de sévères peines d’emprisonnements ; comme pour la cessation de paiements… !

A cause de la chute des prix du pétrole, à cause d’une folie dépensière, d’une incompétence notoire, du manque de prévoyance, d’une prédation permanente et de l’inconséquence de la gouvernance familiale monarchique qui s’est imposée à la tête du Congo, les caisses de l’Etat sont vides, on ne peut plus vides !

La cigale-piranhas de l’Alima, Sassou Nguesso, est passée par là !

Pire, les rentrées dites pétrolières qui normalement alimentent à 90% le Trésor Public sont quasiment inexistantes depuis des mois et cela ne risque pas de s’améliorer avant longtemps. Le Congo unijambiste se traine à terre comme un « cul de jatte »… ! (1)

Ici et ailleurs, nous vous avons souvent parlé de « l’Aval pétrolier », tenu comme vous le savez depuis longtemps par « Kiki le pétrolier, le Roi du pétrole congolais », et également par « le clan des Mapapa » ce réseau familial flamboyant et inculte qui signe des contrats de milliards de dollars, qui voyage en jets privés et vit dans des palaces pendant que la population croupit dans la misère la plus totale !

Mais qui dit « Aval » doit aussi, forcément, penser « Amont » !

« L’Amont » c’est la production. Vous y avez principalement TOTAL et ENI. Maintenant, il faudrait plutôt dire ENI et TOTAL parce que l’opérateur italien vient de prendre le dessus pour ce qui est de la production et des réserves « officielles » au Congo.

Les opérateurs italiens, français, américains au Congo, ont leurs propres matériels et équipes mais ils doivent faire en grande partie appel à la sous-traitance, à l’intérieur du Congo, pour différentes prestations ou locations de matériels, engins maritimes ou sous-marins, aériens comme des hélicoptères ou des avions. Dans la production proprement dite, des unités flottantes de production et de stockage peuvent être acquises (en Corée du Sud principalement) ou louées. Parfois comme pour le champ de Nkossa, acquisitions et locations vont de pair : une société monégasque loue et opère un FSO pour les gaz de pétrole (LPG)- [uniquement cité à titre d’exemple].

La sous-traitance, dans des conditions normales d’exercice de la production pétrolière, peut dépasser les 50% du coût de revient d’un baril de pétrole. Pareil champ d’activité ne pouvait laisser indifférents les piranhas de l’Alima, espèce particulièrement gloutonne et carnivore… Un petit exemple, la restauration d’entreprise (le catering) est un énorme marché. Les véritables opérateurs sont rares, connus et reconnus. Cependant, « par complaisance » un enfant Sassou Nguesso recevra un contrat d’un pétrolier qu’il lui suffira de sous-traiter avec l’industriel qui en a la véritable compétence. Un simple jeu de facturation ou plutôt de surfacturation, car le coût aura doublé pour la compagnie pétrolière qui le répercutera automatiquement sur son prix de revient du baril ! En définitive, cela ne sort pas de sa poche mais de celle du Congo !

Aussi, un contrat de cinq ans d’une compagnie pétrolière pour la location d’un « Supply » peut faire de vous un homme riche. Acheté en Chine, ce bateau de transport de matériels (pipes etc…) pourra être amorti en un rien de temps, suivant votre degré d’influence pour le coût de la facturation. Inutile de revenir sur les véhicules automobiles de location à 3 millions de FCFA et plus par mois et que les pétroliers doivent obligatoirement louer aux enfants et neveux ; et les villas et les immeubles entiers loués à des prix démentiels auprès des mêmes….

Tous les domaines de la sous-traitance relèvent maintenant de l’autorité du gang familial. Il serait difficile de penser qu’un seul marché puisse y échapper ; de la location de jet privé à la fourniture de trombones et de ramettes de papier ! C’est la raison pour laquelle le coût de production du baril de pétrole congolais doit se situer dans les prix de revient les plus élevés au monde… Le coût véritable pourrait bien en être augmenté de 50% voire plus !

Il y a quelques semaines [cf Zenga Mambu] le directeur irlandais d’United Safety, une société américaine réputée, spécialisée dans les équipements de sécurité de la production pétrolière et gazeuse (http://www.unitedsafety.net/ ) a été interpellé comme un malpropre et jeté en prison à la demande du maintenant « bien connu » Marc Emmanuelli (ex-directeur de Gunvor Congo) qui est, de notoriété publique ponténégrine, l’homme de paille d’Egard Nguesso (le bienheureux neveux propriétaire des 638 m2 du triplex de Neuilly près de Paris). Malgré le paiement d’un million de dollars (véritable rançon) Monsieur Ronan Mooney était resté dans sa geôle pestilentielle ; les piranhas de l’Alima ne sauraient se contenter de miettes… [petite question : Marc Emmanuelli instrumentalisait-il la « justice congolaise » pour son compte personnel ou pour celui de son employeur habituel ?]

Le gisement de Moho Bilondo découvert par TOTAL nécessite pour le développement de sa phase 1 Nord la somme astronomique de dix milliards de dollars. Le Qatar avait été invité à une augmentation de capital (dans Total Congo) de 1,5 milliard des mêmes dollars. Tout cela aurait-il pu se faire sans que les piranhas Sassou Nguesso ne montrent leurs jolies quenottes ? On peut toujours rêver… !

Le racket, l’extorsion de fonds ne sont pas forcément le quotidien de l’industrie pétrolière au Congo, mais tout participe, semble-t-il, d’une méthode librement et largement consentie : tout sera ajouté au coût de revient du baril à partir duquel les contrats « partage-production » doivent s’appliquer ! C’est sans doute la raison pour laquelle des modifications, que nous avions dénoncées, y avaient été apportées l’année dernière, approuvées par l’Assemblée nationale fantoche.

Tout cela se pratique donc au détriment de l’intérêt de l’Etat congolais et au niveau du prix de vente actuel du baril de pétrole, il ne reste strictement rien pour le Trésor Public après l’écrémage « Aval » de « Kiki le pétrolier » ou du Clan des Mapapa, comme vous le voudrez !

Ce gonflement exorbitant des coûts de production ne saurait s’exonérer, à la chute de ce pouvoir criminel, d’un « audit » véritable qui n’a jamais été réalisé à ce jour depuis le démarrage de l’exploitation pétrolière au Congo…. ! Il serait incontournable si l’Etat post-Nguesso voulait conquérir un minimum de crédibilité !

Aujourd’hui, le Congo et les Congolais sont devenus la risée de toute l’Afrique ! Aucun pays, aucune population ne saurait se reconnaître en nous et accepter ce que cette famille de prédateurs nous impose ! Un site camerounais bien connu vient de titrer : « CONGO : DETOURNEMENT DE BIENS PUBLICS PAR SASSOU FILS : TEL PERE, TEL FILS ! » Rien à dire, ni à ajouter !

Il y a peu, le papa-piranhas, Denis Sassou Nguesso, avait convoqué le directeur d’ENI Congo. Il lui a exprimé un besoin d’argent important (200 à 400 millions de dollars selon certains). Le responsable italien lui a répondu qu’il ne pouvait lui accorder cette « facilité ». Il lui proposa d’augmenter la production, ce que Sassou Nguesso refusa puisque plus rien ou presque ne lui revenait (par son Etat congolais). Le dirigeant local d’ENI s’est alors laissé aller en souriant à une proposition qui a été très mal encaissée par le dictateur de l’Alima : « C’est le moment de piocher dans vos économies ! » Le tyran l’aurait vraiment très mal pris ! Il est hors de question pour lui ou pour les siens de restituer un tant soit peu de ce qui avait été volé !

Pourtant, les besoins d’argent sont énormes ! Il en faut aussi et surtout pour terminer les équipements des prochains Jeux africains…

Sassou Nguesso était arrivé au pouvoir pour le pétrole et pour l’argent ! Il en partira par le pétrole et par l’argent !

Rigobert OSSEBI

Source Congo-liberty.com

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(1) En cette fin mars 2015, le cours du Brent sur lequel est indexé le brut congolais se trouve aux environs de $58 le baril et le Dollar monnaie de référence de l’industrie pétrolière est au taux avantageux de 0,92 contre l’Euro, ce qui atténue l’impact de la chute du prix de l’or noir (de 15 à 20%) ; mais encore faut-il avoir des rentrées en dollars !