Nous sommes tous sans ignorés que l’année 2015 est l’ultime et dernière année du travail gouvernemental, l’occasion pour l’exécutif de nous produire un calendrier crédible qui nous conduira vers l’élection présidentielle de 2016.
Je n’en fais pas une fixation, mais un appel constructif pour la démocratie congolaise. En effet, plus on avance, plus on a l’impression que le PCT se désengage d’une grande responsabilité (parti au pouvoir), se mu dans un cynisme révoltant qui frise le doute. Des éminentes personnalités de notre pays ont ainsi livrées leurs points de vue, contradictoires sur le oui ou non au changement ou révision de la constitution du 20 janvier 2002.
Cet exercice démocratique que nous saluons tous, doit désormais, prendre de la hauteur et de la profondeur, c’est-à-dire, que le Président de la République, garant de cette constitution trace les contours du processus électoral crédible, transparent et pacifique dans notre pays. Et, j’appelle les dirigeants politiques, la société civile à collaborer à cette fin dans le strict respect de notre Loi fondamentale.
Alors, pour éviter d’avancer dans un cheval de Troie, je vous propose et sans ambages, des pistes pour avancer dans la lumière, une lumière qui éclaire l’ensemble de la classe politique, la société civile et le citoyen lambda.
Pour la gouverne, le cheval de Troie, est dans la mythologie grecque, l’épisode du cheval de Troie est un épisode décisif de la guerre de Troie au cours duquel, à l’initiative d’Ulysse, des guerriers grecs réussissent à pénétrer dans la ville assiégée en vain depuis dix ans en se cachant dans un grand cheval de bois offert aux Troyens. Cette ruse entraîne la chute de la ville et permet le dénouement de la guerre.
Or, il se trouve que, le cheval dans lequel se cachent les collègues du Parti est démasqué depuis que j’avais, dit haut et fort, dans une assemblée, que le président court vers son dernier mandat, et qu’il était nécessaire d’engager un échange pour lui permettre une sortie honorable, et engager notre démocratie dans la voie indélébile de l’alternance au pouvoir.
Il se trouve qu’à l’époque, personne n’a voulu m’écouter, au contraire, j’ai été considéré comme un traitre jusqu’à me valoir aujourd’hui, des bruits de bottes dans tous mes déplacements. Ceux d’entre nous qui avaient mésestimé ma pensée se trouvent aujourd’hui confronté à la dure réalité. Le cheval (moyens d’action du parti est connu de tous les Congolais.
Changer la constitution, très bien ! Et la suite, nous sommes au point mort depuis le discours de fin d’année du président. Nous n’avons pas eu vent d’un conseil de ministres ou de cabinets depuis fin 2014. On a comme l’impression que le prochain conseil de ministres, arrivera fin 2015. Mes chers amis, le président ne nous a-t-il pas demandé de se mettre au travail ! Il a montré l’exemple par l’inauguration du Marché Total (premier module (sic !) et deux amphithéâtres… La suite se fait attendre…
Pour ma part, je propose que nous soyons libres dans la pensée sans atermoiements, ni victimisation, l’année 2015 étant entamée, que l’exécutif convoque des assises pour la gouvernance électorale dans un dialogue consensuel et volontaire pour une élection crédible. Voilà, ce à quoi devait s’atteler avec soin le gouvernement.
Le processus électoral est un exercice de longue haleine et suppose une maturité de la classe politique. De la négociation à l’annonce de la date du scrutin, dates, horaires, bulletin de vote, publication de la Loi électorale…ce calendrier est basé sur le programme que fixe le gouvernement. Il se trouve que jusqu’aujourd’hui, rien de cela, n’est fait. Je proposerai qu’il soit inscrit dans ce calendrier, des débats entre tour entre candidats dès le départ et les deux finalistes par la suite.
Chers amis, le PCT a donné sa position, « changer la constitution », mais nous savons aussi que 90% des Congolais sont opposés à cette idée.
Pourquoi vouloir se cacher. Dialoguons sur la gouvernance électorale comme nous le proposons ou donnons un calendrier du changement de la constitution ? Les choses étant claires sur ces deux points de vue, plutôt que d’envoyer des femmes dans les rues de Brazzaville réclamées une supposée menace de la paix ; pourquoi suspendre le pays dans un schéma de la peur. Je rappelle que nous vivons depuis 2001, dans un climat de paix sans précédent, surfé sur les peurs, l’intimidation, l’anxiété des uns et des autres sur des drames ne nous conduira nulle part.
Plus clairement :
- Convocation des assises sur la gouvernance électorale ;
- Partis de la majorité, opposition, société civile, personnes ressources (indépendantes par leur probité morale reconnue, si besoin, des observateurs africains (UA) et européens ;
- Mise en place d’un calendrier et nomination des membres d’une commission électorale indépendante et libre ;
- Revoir de fond en comble le fichier électoral ;
- Mise en place d’une commission indépendante pour la sécurité des scrutins ;
- Recensement de tous les Congolais de l’étranger par le biais des Ambassades ; ses citoyens doivent bénéficier du droit de vote…
- Cette modeste contribution n’est pas figée, elle peut connaître des évolutions et je pense avoir été claire.
Comme on peut le constater, la seule chose qui vaille aujourd’hui, c’est le dialogue sur la gouvernance électorale pour la rénovation et la déontologie de la vie publique congolaise. Voilà ce à quoi, le peuple attend du gouvernement.
Fait à Brazzaville, le 02 mars 2015
L’Honorable André Okombi Salissa