Le Congo est victime des aberrations et des errements d’un manipulateur pervers qui a confisqué la démocratie et les libertés fondamentales des Congolais. Sassou-Nguesso, puisque c’est de lui dont il s’agit, n’a aucun mérite, sinon la vilenie d’être le fossoyeur de la continuité chronologique du bon fonctionnement et du développement de la société congolaise; que ce soit sur les plans, politique, économique que social et culturel.
Cet homme a fait voyager le Congo dans le passé lointain du “western américain” ou une bande de desperados munis de leurs revolvers dictait la loi. Sous son joug, le canon est depuis devenu la réponse à toute manifestation ou toute protestation populaire, même pacifique. Il fait même pire que les desperados en innovant les méthodes d’élimination de ses adversaires politiques et des populations ; l’empoisonnement pour les uns, la misère pour les autres et le canon pour tous. Son audace est allée jusqu’à la constitutionnalisation de ses forfaits. Ainsi, il s’est érigé en trois personnes : l’assassin, le juge et la victime. Cette damnée trinité lui permet dorénavant, d’avoir sans en être inquiété, le droit de vie ou de mort sur ses compatriotes.
Rien d’étonnant, car lorsque l’insensé est venu au plus profond des iniquités et des bestialités, il nargue tout. Voilà pourquoi au Congo des Nguesso, les emprisonnements arbitraires, les meurtres et les exécutions sommaires sont devenus monnaie courante. Les exécutants sont non seulement bien rémunérés, mieux, ils reçoivent des médaillons d’honneurs pour avoir réalisé ces ignobles besognes. Il arrive bien souvent à ce pouvoir ingrat de “les empoisonner ou de les flinguer” pour taire la vérité. Erreur, puisqu’on ne peut que éclipser la vérité, mais jamais l’éteinte.
“La justice du Congo des Nguesso est plus criminelle que le crime.” Les victimes de vol et/ou de viol sont incarcérées pour avoir crié “au voleur et/ou au violeur”. Quant à la liberté d’expression, ceux qui osent exister dans la vérité sont automatiquement muselés ou neutralisés. Les lois sont bafouées par ceux là même qui sont censés les représenter et les défendre. Okombi Salissa, Paulin Makaya et le général Jean-Marie Michel Mokoko à ne citer que ceux là, sont des exemples saillants qui démontrent que la vérité a cédé la place au mensonge, à la manipulation et à l’intimidation. Les témoignages posthumes du colonel Marcel Ntsourou, un officier qui compte désormais parmi leurs innombrables victimes, édifieront sans nul doute le peuple sur les méthodes barbares utilisées par cette dictature.
Le Congo des Nguesso se distingue aussi par une administration composée de fonctionnaires médiocres permettant au tyran de gérer le pays comme une compagnie familiale en banqueroute. Tous les revenus de l’État constituent le portefeuille de ce petit groupe de hors la loi qui continue à s’imposer par la terreur avec la complicité de personnalités politiques et d’hommes d’affaires tant autochtones qu’étrangers, véreux. L’originalité va jusqu’à faire croire au monde l’existence de forces de l’ordre et d’une armée nationale dont le pouvoir a curieusement confisqué les moyens de travail et de combat au profit de groupes de mercenaires étrangers à sa solde. L’instauration d’un drôle de type de démocratie, qui donne lieu à des nominations de députés et de sénateurs, avec le concours d’une pseudo opposition au service du pouvoir, n’est guère prêt à soigner ce mal.
Ces pseudos parlementaires qui se font passer sans vergogne pour des élus du peuple, connaissent des humiliations qui vont jusqu’à cautionner toutes les absurdités, les bavures et les caprices de leur gourou géniteur. Pour preuve; ces derniers sont même incapables de respecter les lois qui régissent leur propre chambre. Le vote à la sauvette pour la levée de l’immunité parlementaire de l’honorable André Okombi Salissa est une des illustrations de leur omnipotence fictive. « Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie”, dit Jacques Prévert.
Les travailleurs, les étudiants et les élèves, évoluent dans des conditions hors – normes.
Quant aux salaires et aux bourses, ils sont réduits à un état d’aumônes assujetties aux caprices d’un président paternalistes autoproclamé. Pendant ce temps, la gabegie continue son cours. D’énormes sommes d’argent sont dépensées pour des futilités. Le pouvoir se moque de la misère du peuple. Le sang et les larmes sont les réponses à toute forme de revendication et cela sous l’oeil indifférent, complice ou peut-être impuissant, des militaires, des policiers, des magistrats, des juges, des avocats, des journalistes et des serviteurs de Dieu.
Bref, on n’en finirait pas avec cette liste inexhaustible d’inepties et de monstruosités qui sont tenues par un pouvoir spécialisé dans la vente d’illusions; un pouvoir dont le démérite est d’être un obstacle à la justice et aux droits des citoyens; un pouvoir expert dans l’art de l’affabulation.
Est-ce que cela peut expliquer l’attitude passive de tous nos compatriotes congolais qui exercent des métiers pourtant nobles: militaires, policiers, magistrats, juges, avocats, journalistes et pourquoi pas les serviteurs de Dieu. Il semble qu’ils ont tous acceptés de perdre leur liberté d’exercer en toute quiétude. Ainsi, l’honneur et le respect des lois de la république ont cédé place à la peur et à la résignation au point d’oublier leurs vocations qui sont celles d’informer, de protéger les populations civiles et leurs biens, de défendre la patrie et ses intérêts, de lire le droit selon les obligations déontologiques des magistrats, d’assurer l’ordre public, de prêcher l’évangile qui dénonce l’injustice et prône l’amour du prochain; tout cela même au prix de leur vie.
Au vu de ce qui est paint ci haut, il y a de quoi se demander si Sassou Nguesso se soucis vraiment de ce que l’histoire dira de lui. Mieux, est-il vraiment conscient qu’un jour le pouvoir quittera son clan et que sa descendance devra porter son lourd fardeau constitué d’outrages, d’incongruités, d’actes de torture et de barbarie ? A-t-il eu une analyse lucide sur ses fausses vérités qui ne dureront sûrement que le temps de son règne. Sait-il qu’il restera toujours prisonnier de ses piètres exploits? Ne dit-on pas que l’homme pèche en pensée, en parole, par action et par omission?
Chaque pensée qui a traversé sa tête, chaque parole qu’il a prononcée, chaque geste et acte qu’il a commis, chaque oubli qui a porté préjudice à tiers, déterminera son avenir et celui des siens; et c’est l’Histoire qui scellera à coup sûr son avenir avant qu’il ne s’en choisisse un.
Par: B. Odile Kowaye TCHINGUEMBO