Les Congolais ne sont pas dupes car ils ont compris l’obstination aveugle, la cécité politique volontaire de Denis Sassou Nguesso, en dépit de ses résultats politiques, économiques et sociaux médiocres, qui veut à travers un référendum en 2015, souhaiter modifier la constitution de 2002, en mentant que cela est un désir du peuple, pour s’éterniser au pouvoir au-delà de 2016. Denis Sassou Nguesso est imbu de soi-même, intimement persuadé de sa supériorité (le Grand Khani), prétentieux. Il cultive le culte de sa personnalité. Il est amnésique et boulimique de la politique.
le Congo vivra dans plus d’instabilité durant les prochaines années, s’il n y a pas une réelle alternative à Denis Sassou Nguesso qui vient, ce 12 août 2014, manifester publiquement son désir de modifier ou changer la constitution pour pouvoir régner plus longtemps et certainement jusqu’à sa mort.
Quand le tribalisme, la corruption et le pétrole atteignent les sommets de l’État
Tous les Congolais savent, à l’exception des vautours et autres rapaces du clan Sassou, qu’il y a eu « très peu d’évolution positive au Congo-Brazzaville et que la corruption a atteint un niveau très élevé atteignant le sommet de l’Etat, toutes les couches de la société congolaise et compromettant de ce fait le développement économique ». (1)
Les rapaces du pouvoir actuel veulent pérenniser aussi longtemps que possible le partage de la rente pétrolière sous la houlette de Christel Sassou Nguesso.
La corruption règne à outrance également dans les rangs des barons militaires et ceux de la police. Citant l’exemple des milliards de FCFA prévus pour la délocalisation des casernes du Congo qui se sont volatisés sans que les barons militaires soient inquiétés. Les militaires admis aux différents stages ou à l’affranchissement doivent payer un certain pécule pour obtenir le grade supérieur. Le général Charles Richard Mondjo s’est fait construire une villa de grand standing au quartier « Plateau de 15 ans » en moins de six moins alors qu’il faut plusieurs années de labeur au citoyen lambda pour construire une maison ordinaire dans un quartier périphérique de Brazzaville.
Le Directeur Général de la Police, le général Jean François Ndenguet, s’est fait construire un immeuble à Poto-Poto, « une galerie commerciale » et d’autres immeubles au centre-ville de Pointe-Noire, dans le quartier de la côte sauvage, par des sujets libanais et ouest-africains pour être sous son parapluie. Et là, à se demander pourquoi l’opération « Mbata ya Bakolo » ne s’est limitée qu’aux sujets RDCiens alors que des ouest-africains et libanais en situation irrégulière pullulent dans l’ensemble du pays et sont souvent cités dans des cas d’escroquerie à la fausse monnaie et diverses criminalités.
C’est avec l’aide et l’approbation des « bénis oui-oui », des « députés godillots » du PCT et autres partis affiliés que Sassou Nguesso veut se représenter pour un énième mandat en août 2016. Connaissant les mentalités des membres du clan Sassou, le Congo-Brazzaville, à n’en point douter, sera dirigé sous une forme de monarchie qu’ils n’oseront pas le dire haut et fort. Le prétexte est difficile à avaler d’autant que Sassou Nguesso détient tous les leviers du pouvoir politique et économique du pays. Alors, même pas une mouche ne l’a empêché d’assurer le développent et la modernité du Congo. C’est le fait du prince qui a voulu que ce pouvoir soit fortement clanique et corrompu. La médiocrité est récompensée au sommet de l’État. De ce fait, la sanction est inexistante, à l’exception des porteurs de sacs qui servent de fusibles pour faire semblant de ne pas brouiller l’image clanique et monarchique du pouvoir d’Oyo.
Pascal Tsaty Mabiala, 1er secrétaire de l’UPADS, a épinglé le tribalisme au sommet de l’Etat lors du meeting tenu le 03 août 2014 à Dolisie en déclarant : « … Au poste de ministre de la défense, Lissouba a nommé Damase Ngollo et Paul Mbot, au poste du directeur général de la police. Ce ne sont pas des gens de Tsiguindi ou de Mayoko. Qui peut le faire, aujourd’hui? Qu’on nous donne un exemple, aujourd’hui, qu’à ces postes sensibles et stratégiques, on peut trouver un Sudiste. »
Malgré les apparences, quoique fortement militarisé, Denis Sassou Nguesso incarne un régime très affaibli par des dissensions internes, sans vision de l’avenir, et plombé par des niveaux très étendus de corruption.
Les Congolais qui se sont résignés, sans sécurité sociale et sans soins adéquats n’ont plus d’autres choix que de bien mourir à petit feu. Alors que les « rapaces du clan d’Oyo » font leur check-up médical et se font soigner à l’étranger aux frais des contribuables congolais.
Au niveau de la CEMAC et l’échec des accords de paix de la Centrafrique entre miliciens « Balakas et Sélékas » démontrent l’image d’un Sassou Nguesso isolé par ses pairs de la sous-région.
L’opération « Mbata ya Bakolo » n’est qu’un trompe-l’œil pour les Congolais car bon nombre des refoulés sont revenus au pays avec la complicité de certains rapaces du clan. A titre illustratif, ce sont des ouvriers RDC qui construisent l’hôtel du général Norbert Dabira à Moukondo (Brazzaville). Pourtant chassés, ils sont tous revenus au chantier.
Le Gang d’Oyo
En effet, l’affairisme d’un certain nombre d’officiels militaires et civils est décrié par le peuple. Encouragé par ce pouvoir moribond et morbide, ceux-ci ne se cachent plus du fait de leur loyauté à Sassou Nguesso.
La loyauté de ce « gang » permet le maintien d’une certaine stabilité en apparence comme c’était le cas avec Mobutu ou autres dictateurs africains.
Faisant l’auto-satisfaction sur les exportations du Congo, notamment celles du pétrole qui contribue à près de 70% des recettes budgétaires de l’Etat, Sassou NGuesso a précisé que «de 2000 à maintenant, les exportations du pétrole brut se maintiennent à plus de 4000 milliards de francs CFA chaque année contre des importations dans tous les secteurs qui ne dépassent pas 3000 milliards de francs CFA. Ainsi, en 2013, le solde du commerce extérieur affichait un excédent de 1500 milliards de francs CFA. L’excédent commercial devrait avoisiner les 1000 milliards de francs CFA en 2014».
Cette année, la production pétrolière attendue est de l’ordre de 95 millions de barils contre 89 millions en 2013. Il est projeté une hausse de la production dans la période de 2014 à 2018, avec un pic dépassant 120 millions de barils en 2017, en raison entre autres, de l’entrée en production des nouveaux champs pétroliers comme Moho Nord et Lianzi.
D’un autre côté, les prix du pétrole ayant atteints des niveaux très élevés mais que cela ne profite en rien au peuple : « Le Congo-Brazzaville est riche, mais le peuple est pauvre ».
Qui engrange les bénéfices de l’obstination de Denis Sassou Nguesso à vouloir se maintenir au pouvoir après 2016 ?
Tout projet de modification ou de changement de constitution de 2002 par le clan Sassou sera une guerre Perdant-Perdant : y perdront les « rapaces du clan d’Oyo » qui sont tous les jours rossés, tandis que perdront aussi leurs guerroyeurs qui demeurent ignares et bouchés. « C’est une lutte des classes, mais ça n’est juste pas la bonne. Pourtant, il y a bien quelque part quelques-uns qui n’y perdent pas, qui sont à l’abri des coups et hors des regards, qui profitent de la bêtise et de la folle agressivité de leurs nervis. Inciter les ignares à mener la guerre contre les instruits permet de se garantir que leur bêtise n’ira pas regarder plus haut que les quelques instruits qui sont à portée de couteau. Ils se bouchent à toute libération de la dictature de l’émotion et de leur narcissisme, ils se bouchent tout accès à un esprit analytique. Leur intelligence est saturée à se justifier de l’injustifiable ; leur infirmité logique est pérennisée. L’oligarchie y trouve là bien son compte. » JC Lavau /agoravox
Espérant que les propos suivants sont bien pensés et médités par son auteur et les rapaces du clan d’Oyo : « Nous ne voulons pas de la démocratie de l’invective. Celle qui se nourrit du sang et des larmes. Il s’agit, vous vous en doutez, du sang et des larmes des autres. Mais, nous n’allons pas recommencer. Le sang et les larmes des autres ont trop coulé dans ce pays. Nous disons : ça suffit ! » (Message de Denis Sassou N’Guesso, devant le parlement réuni en congrès, le 12 août 2014 à Brazzaville)
Notre compatriote Yves Lekanda Lekandza Abongui qui connaît parfaitement les mœurs politiques du Congo-Brazzaville rétorque avec subtilité en disant : «… Si ceci est bien dit par le chef de l’État actuel, qui est bien Mr Denis Sassou Nguesso, nous avons bien intérêt à garder jusqu’à sa mort ce chef d’Etat, mais bien prendre soin de nous séparer de Mr Denis Sassou Nguesso… Dans le cas contraire, ses Nègres doivent être, certainement, des bons chateurs qui n’écoutent jamais leurs propres chansons, des bons Nègres qui ne relisent jamais leurs écrits, et, Monsieur Denis Sassou un bon ordinateur qui a perdu son logiciel d’orthographe et de grammaire qui ne peut corriger ce qui est enregistré… Mais bon dieu, ne peuvent-ils pas comprendre que ceci avait déjà été dit… à plusieurs occasions et de façon vraisemblablement différente… Que ce blablabla manque du tonus au moment où le peuple veut entendre autre chose: clarification sur la position du chef de l’Etat de sa fin de règne…de sa constitution qui est sa propre recette à lui… de la mauvaise gestion des biens publics, de la médiocrité, de l’inefficacité des systèmes scolaire, sanitaire… des difficultés à indemniser les victimes du 04 mars 2012, de (…) .
Mais bon sang, le pays est sur une corde raide… et le discours du Chef laisse grandir l’inquiétude… d’ un régime… un pourvoir sourd… dont les membres sabotent l’économie, la santé du pays, celle de leurs concitoyens… Que des promesses… Si nous voulons laisser un pays riche à nos enfants, nous voulons tout de même terminer notre vie à nous dans des bonnes conditions vu que le pays a de quoi nous les offrir (…) C’est méchant, rien que de la méchanceté (…) .»
Chris ABELA
(1) – Denis Sassou Nguesso : Son pouvoir affairiste crucifie et ruine les chances de développement du Congo