Le drame MAKOME : tout n’est pas politique dans la vie

Marcel MAKOME

Par   Jean-Claude BERI 

Au-delà de la surprise, l’emotion  et du dégout,  il est impérieux que nous retrouvons notre humanisme. Car ce qui se passe avec les vidéos de notre grand frère MAKOME doit nous interpeller a être prudent. Bien qu’il soit légitime de s’offusquer, de manifester notre mécontentement, il serait aussi utile de regarder plus loin que ces simples vidéos. Je pense qu’il s’agit là de l’expression d’un homme seul, abandonné dans une détresse immense. Cet acte n’est pas anodin, c’est le cri d’alarme d’un homme au bord du précipice. N’oublions pas qu’il a été des nôtres, un acteur très présent dans la lutte et le combat que nous venons depuis 22 ans contre le sanguinaire de Brazzaville qui trouve un malin plaisir à humilier et déshumaniser ses compatriotes. 

La dernière vidéo envoyée en OFF est sortie curieusement sur les réseaux sociaux dans quel but et surtout mis en ligne par qui ? En s’adressant en OFF à Madame et SASSOU, le pauvre MAKOME pensait trouver là le dernier refuse dans sa détresse. Espérant toucher le cœur d’une maman, d’une sœur , il s’est jeté en réalité dans la gueule d’une tigresse capable de bouffer ses propres petits. Car Antoinette SASSOU a cessé depuis d’être une maman, elle est au service du clan.  Le clan SASSOU étant très rusé et prêt à livrer aux chiens l’honneur d’un homme n ‘a pas hésité d’utiliser cette vidéo pour montrer son machiavélisme. Il y a des mots qui tuent. Des mots d’une violence rare qui s’accumulent et finissent par avoir raison des hommes les plus droits. Comme y a aussi des images qui sont des pistolets pointés sur votre tempe.
À regarder ce que fut la chronologie des événements, nous mesurons bien sûr tout le chemin parcouru pour civiliser le combat politique, pour nuancer notre propos, pour empêcher ce qu’on appelle « l’attaque personnelle » – et pour condamner s’il le faut l’injure ou la diffamation. 
Bien que l’excuse ne soit pas permise face auxs propos de Mr MAKOME, nous conviendrons tous à reconnaître que l’acharnement dont fait preuve le pouvoir de Brazzaville sur sa personne témoigne de la férocité et du caractère inhumain employé  pour descendre un homme déjà à terre. 
La campagne savamment orchestrée par les hordes de MPILA vise à tuer politiquement MAKOME. C’est indéniable. Utilisant sa fragilité personnelle du moment pour le piéger dans cet engrenage odieuse et perfide qui le prive aujourd’hui de sa dignité.
Il y a un temps pour dénoncer, critiquer et combattre, il y a aussi un temps pour se souvenir que nous sommes tous des humains et faillibles devant l’adversité. Malgré que j’ai été le premier à te jeter la pierre, je n’oublie pas non plus ce que tu as apporté dans ce combat. Tu as été bon je ne l’oublie pas.
Ne contribuons pas à cette complicité mediatico-politique en entretenant entre nous ce relais de propagande qui dessert notre combat. Rester en deçà d’une certaine « ligne rouge » fait courir le risque de goutter à la  « soupe » corruptible. La franchir reste un exercice toujours périlleux dont aucun de nous ne peut prétendre detenir la formule ou l’antidote pour y échapper. Difficile dans ce contexte d’établir des règles, au moment où Internet autorise des audaces anonymes et des blogs irresponsables. 
Seulement restons des femmes et hommes qui savent lire entre les lignes. Bien que je ne renie pas mes propos, mais j’approuve l’idée de se rapprocher de MAKOME pour éviter qu’un drame, dont nous porterons aussi la responsabilité pour n’avoir pas su écouter et secourir un homme qui nous a tendu la main,  se produise. 

TOUT N’EST PAS POLITIQUE DANS LA VIE. 

beriii-239x300-6930234Jean-Claude BERI