Il y a 43 ans jours pour jours, le Parti Congolais du Travail faisait son entrée dans le paysage politique du Congo. Une entrée qui fut caractérisée par un musellement de la parole en imposant une doctrine marxisme–léninisme en s’octroyant les pleins pouvoirs sur toutes les sphères sociopolitiques, économiques et culturelles du pays.
Toute l’activité sociale du pays était annihilée par une idéologie abreuvant qui plaçait le membre du parti au-dessus des lois. Ce fut les tristes années 1970-1988, où le Congo a régressé inexorablement dans les bas fonds d’une gestion désastreuse de son économie. Soufflé par le vent de la démocratie, on aurait cru que ce Parti allait se muter et prendre le train du changement en marche pour opérer en son sein une réelle transformation, mais ce qui fut le plus grand parti du pays restait accrocher à ses méthodes machiavéliques, dilapidatrices et barbouzardes. Comme disait mon grand-père, on ne redresse pas un arbre tordu.
Le PCT est contaminé par des multiples virus dont il serait inutile d’élaguer juste les branches pour soigner son mal si profond. Tant que ses racines seront bien enfouies sous terre, les branches qui repousseront seront toujours contaminées et le Congo continuera à patauger dans les méandres de la recherche d’une paix susceptible de lui ouvrir le chemin du vrai développement. C’était une erreur d’avoir pensé, ne fusse une seconde, que le PCT pouvait être un parti humaniste, solidaire et tourné vers le développement.
Il n’est plus un secret pour personne de proclamer que le Congo a connu ses plus belles années économiques depuis 52 ans qu’avec le président Alphonse Massamba-Débat. Un Président dont le Congo n’a jamais su honoré à sa juste valeur, car ses successeurs ayant décidé de ne pas traduire positivement son bilan. Pire, le PCT s’activait avec une méthodologie presque chirurgicale à étendre ses tentacules dans toutes les structures maîtresses du Congo pour asseoir une politique de domination et de concussion permanente. A ce jour, le président Alphonse Massamba-Débat ne bénéficie pas des honneurs de la république. Assassiné, il n’a pas une sépulture digne d’un ancien président de la république. Ses restes mortelles sont à ce jour enfouies dans une fosse commune dans les environs de Brazzaville.
Le Président Marien Ngouabi, reconnaissant ses erreurs dans ses orientations économiques, en toute humilité, a voulu redonner une chance au Congo en tentant une discussion d’ouverture avec l’ancien président. Cela fut compris, par le PCT, comme un aveu d’échec et de trahison impardonnables. Il fut lâchement assassiné par une volonté manifeste des caciques du PCT.
Le président Joachim Yhombi OPANGO, jugé pas trop commode à la sauce PCT fut arrêté, accusé de détournement et emprisonné durant 11 ans sans jugement. Pourtant les faits qui lui ont été reprochés, il y a 33 ans, sont aujourd’hui la pieuvre, le serpent de mer, une philosophie de gestion étatique, qui abîment, affaiblissent, ruinent, dégradent, humilient sans cesse le Congo-Brazzaville. Pourtant il ne serait pas faux de dire que les coupables de ces faits sont tous, en majorité, membres du PCT. Pas besoin de relater ici, les emprisonnements, les assassinats, les disparitions, les privations de liberté, les coups d’état, toute la panoplie d’un régime dictatorial se mettait dangereusement en place.
Toutes ses turpitudes sont l’œuvre d’un groupuscule qui utilise le PCT comme tremplin pour assouvir un pouvoir archaïque. Ce fut les années de préparation et de mise en orbite d’un clan aux seules ambitions : régner sans partage sur le Congo et le PCT devenant ainsi la machine de guerre au service d’une idéologie sectaire dépourvue ainsi de toute sa substance de naissance.
Avec SASSOU NGUESSO, le PCT perd définitivement son âme.
Les années 80, maquillées sous une doctrine socialiste qui n’existait plus que de nom, le PCT transforma le Congo-Brazzaville en une chasse gardée françafricaine en monnayant son maintien au pouvoir et la course aux privilèges contre le bien-être des congolais et son développement social. Evincé par la volonté populaire et démocratique en 1991, tout le monde avait cru enfin que le changement du PCT allait se mettre en marche. C’était sans compter sur la politique déshumanisante de la France, qui pour sauvegarder ses intérêts mafieux n’hésiteront pas à assassiner la jeune démocratie congolaise. Une démocratie qui eut toute les peines du monde à asseoir une politique congolaise pour le bien des congolais. Cette jeune démocratie fut torturée, ensanglantée, « brulée au pétrole »(1), faussement discréditée par le lobby français, succomba ce mois de juin 1997 de la main de ses propres fils regroupés au sein du PCT et à sa tête Denis SASSOU NGUESSO.
Depuis ce moment, le PCT devient l’ombre de lui-même, un parti sans valeur, ni idéologie. Ayant scellé son alliance avec le diable, le PCT ne peut retrouver son audience auprès d’un peuple qu’il a massacré de ses propres mains. Sous ses 43 ans d’existence, le PCT ne peut présenter un bilan élogieux malgré les années fastes du moment.
Le PCT fait souffrir les congolais dans leurs vies quotidiennes. Sa politique accentue le chômage en creusant de plus en plus les inégalités. La hausse des prix des denrées alimentaires et autres produits de premières nécessités ampute le maigre pouvoir d’achat des congolais. L’insécurité est palpable, comme on a pu le constater ces derniers jours les forces de l’ordre tirant sur leurs collègues de l’armée ou encore les recrudescences des vols à mains armées et autres actes de vandalisme. Si les forces de l’ordre public bafouent la loi qui va assurer l’égalité entre citoyens ?
La jeunesse congolaise, hors militants et membres du PCT, se désespère d’être maintenue en lisière de la société. Une jeunesse qui subit un impôt in-équitablement réparti selon les capacités de chacun. Ce qui a construit une société où le règne des privilèges et des passes droits est réservé à une catégorie d’individus, où le mérite est totalement méconnu. Une jeunesse qui subit de plein fouet la discrimination sociale dans les écoles en excluant d’accorder à chaque enfant la même attention. Une jeunesse dont l’accès aux soins est disparate et très inégalitaire. Une jeunesse qui ne peut espérer pouvoir vivre de son travail. Enfin, une jeunesse qui vit perpétuellement en sursaut en ayant cette épée de Damoclès sur sa tête que la paix et la sécurité seraient conditionnées par le maintien au pouvoir du PCT et de son chef SASSOU. Voilà ce que le PCT offre comme avenir à cette jeunesse depuis 43 ans. Où est l’espérance d’un quelconque transfert de flambeau entre les générations ? Il est clair, que le PCT par sa politique dévastatrice place la République en porte à faux devant les congolais, par des agissements qui poussent à penser que la République doit être méprisée dans ses valeurs comme dans le fonctionnement de ses institutions démocratiques.
Les mauvais chiffres du chômage sont là pour témoigner que depuis 43 ans que le PCT ne s’est pas seulement trompé de prévision: il se trompe de politique économique et sociale. D’année après année, le bilan du chômage s’alourdit faisant du PCT un parti du chômage. Pourtant face à cette réalité dramatique et traumatisante nous constatons encore qu’aujourd’hui que ce Parti ne fait qu’agiter des slogans vides et déclarations culpabilisatrices pour les chômeurs congolais qui attendent autres choses.
Six mois après son sixième congrès de juillet 2011, le PCT accentue de plus sa frénésie, son appétit insatiable à l’enrichissement illicite au détriment du peuple congolais. D’aucun aurait cru un instant que le changement allait s’opérer avec la nomination de Pierre Ngolo à sa tête. Les faits sont là, ce dernier s’est lancé dans une course d’intimidation pour tenter de ramener dans les rangs ceux qui veulent prendre réellement leur indépendance face à ce pachyderme immuable, englué dans l’embourgeoisement à outrance. A défaut de mettre en route un programme novateur pour le redressement du pays, ce pachyderme détourne l’attention du peuple en créant des situations de tension politique, comme le démontre les récentes tentatives échouées de cooptation du CADD d’André Okombi Salissa, de la soumission forcée de certains leaders de l’UPADS, de l’infantilisation des dirigeants et membres du MCDDI, bref on est entré de nouveau dans une guerre larvée de destruction de la paix, de l’équilibre nationale.
Pourquoi ?
Parce que le PCT a toujours eu peur de la démocratie, du combat des idées, de l’effort consenti pour gagner son pain. Le Pire aujourd’hui ce n’est plus seulement l’abîme du PCT, son échec, sa défaillance, sa déroute, sa ruine n’est pas plus à craindre que le fourmillement des « petit PCT » qui n’attendent que le bon moment pour être califes à la place du calife. Le mammouth, le pachyderme est arrivé au bout de son parcours car chaque chose à une fin avec son lot d’échec et de destruction de l’économique congolaise. Seulement ses rejetons commencent à avoir des dents si longues que leurs morsures commencent à semer le doute dans l’esprit des congolais. Il est à craindre que l’on passe de l’échec du PCT 1 à la programmation d’un futur échec du PCT 2. C’est aux congolais d’en décider, vous avez le destin de votre avenir dans vos mains maintenant. Qu’on ne s’y trompe pas l’échec actuel de notre démocratie, la faiblesse grave de notre économie n’est pas imputable aux congolais, c’est l’échec, d’un parti, d’un clan, d’un gouvernement, d’une politique hasardeuse et semée d’antivaleurs symbolisé par le PCT depuis 43 ans.
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