Si nous revenons au sérieux et à l’orthodoxie de ce que sont les institutions du Congo, on se rend vite compte que celui qui devrait les incarner est dans le déni permanent de la vérité. Ce n’est pas en déplaçant le problème dans un registre autre que celui du dialogue sincère que le Congo solutionnera la crise du POOL. Ni encore moins en interpellant les soi-disant cadres politiques du POOL.
Ces mêmes cadres du POOL qui entretiennent des rapports ambigües pour ne pas dire masochistes teintés d’un fort penchant d’auto-flagellation qui s’allient pour des raisons mercantiles sur des postures meurtrières du pouvoir sont loin de toute confiance. Eux ( cadres du POOL) qui devraient faire l’effort de se rapprocher de la notion de responsabilité pour apprécier les enjeux en termes de dangers qu’encourt le département du POOL nous ont habitués plutôt à des postures pavloviennes manquant de clairvoyance et de solidarité envers les leurs qui se font massacrer comme des bêtes sauvages.
Du haut de sa grande compréhension erronée du peuple, Sassou enfonce le clou dans le dénigrement, la salissure ou l’infantilisme des cadres du Sud en affirmant que « Pour moi il y a pas de crise dans le POOL » dixit Denis Sassou Nguesso. On ne peut être qu’ abasourdi devant tant de légèreté et méconnaissance dirait-on plutôt d’absence totale de considération des populations meurtries du POOL.
Ce qui se trame dans cette apparition sordide de Mr SASSOU c’est d’amplifier sa politique de diviser encore plus le POOL pour laisser libre court à ses opérations d’assassinats et de pourrissement de la situation politique post électorale. L’on est passé aussi vite du « Rassembler, respecter et apaiser » à « diviser, humilier et tuer ». Ceci pour légitimer l’engagement des forces étrangères qui utilisent les armes de guerre contre des paisibles populations désarmées, qui sèment la désolation dans des villages complétement rasés par la puissance de feu utilisé causant la mort à tout bout de champs.
Cette tribune qui lui a été accordé n’avait pour objectif : la réaffirmation avec force du pouvoir d’un clan. Seulement, ils viennent de reconnaitre que leur démarche consistant à l’achat des consciences de certains cadres du pool était en place et qu’il faille maintenant passer à l’exécution. Ce n’est pas un secret que le malheur du pool c’est le pool lui-même. Car SASSOU l’a très bien compris depuis fort longtemps qu’empêcher l’intelligibilité des cadres du POOL n’est pas un simple aveuglement ou une erreur de logiciel politique. C’est tout le projet politique du clan. Celui de substituer l’argent à l’intelligence. Comme on l’entend souvent « … avec les BAKONGO, l’argent arrange tout, ça les brouille le cerveau et ils sont prêts à vendre leur propre frère…»
Ce n’est pas une vue de l’esprit beaucoup de cadres du POOL parcourent des Km pour aller frapper à la porte de palais d’OYO et dans leur valise la traitrise de leur propre frère. Chacun y va de sa petite musique pour livrer comme Judas l’avait fait avant eux NTUMI dans les filets du sanguinaire sassou.
Ce scénario quasiment invivable dans la partie Nord du pays montre à quel point notre pays, sans vouloir prôner le sécessionnisme, est profondément divisé par une politique « clanisée ». Tant que le Nord n’est pas concerné, pourquoi voulez-vous qu’ils se lèvent pour soutenir ceux qui trahissent leur propre frère. Autant nous devons opposer une lutte implacable contre le terrorisme d’état sous toutes ses formes, autant nous devons être intraitables à l’égard de tous les facilitateurs , les auteurs de tentatives de déstabilisation du département du POOL. Par conséquent , il serait nécessaire que nous nous remettons en cause nous même.
Comment peut-on admettre, que ceux qui sont qualifiés de cadres du POOL soient plongés dans une espèce de moisissure verte qui ronge en silence les volontés de leur frères du POOL? Cette moisissure revêt un caractère incontestable d’un système politique qui prône la traîtrise comme outils de gouvernance, de sélection et de valorisation de ses collaborateurs qui doivent nécessairement exceller dans l’anéantissement de nos valeurs ancestrales et de nos repères patriotiques. Les officines qui travaillent à la déstabilisation permanente du POOL sont porteurs d’une carapace hermétique, changent de couleur à la vitesse d’un caméléon pour se fondre dans le paysage, enregistrent pour rapporter des faits, filment pour justifier et valoriser leurs ventes et expriment avec froideur leurs scènes de trahison dans le langage du mensonge pour embellir ses inventions et recevoir des honneurs de la bêtise humaine. Quelle différence y a-t-il entre ceux qui trahissent leurs compagnons de combat pour garantir leur place au perchoir de la honte, s’enfermant dans un mutisme glacial et approuvent la falsification des réalités de notre histoire pour glorifier l’autre qui n’est que le plus dangereux criminel du peuple.
Il faut que nous quittions le terrain de la critique facile et des procès d’intention pour qu’ensemble nous prenions en main notre propre destinée si nous voulons que le POOL survive. Et ce n’est pas un hasard si sassou et les siens sont noués dans la même détestation du POOL. Car il y a dans ce mépris un projet politiquement délétère et complétement absurde mais pourtant en cours depuis 16 ans : Contrôler toute possibilité d’une quelconque contestation d’un ordre dominant par la compréhension des conditions d’un véritable changement venant du POOL et de ses cadres. Mais surtout torpiller le socle démocratique du projet d’un Congo uni.
La crise congolaise est une crise nationale issue d’un viol électoral et non une crise du POOL .Vouloir déplacer le problème, a chaque situation dès lors qu’il est confronté a une difficulté majeure, a toujours été le logiciel utilisé par par sassou pour manipuler les faibles d’esprits. Lorsqu’il appelle les cadres du POOL d’isoler NTUMI c’est juste la mise à jour du fameux logiciel déjà utilisé. Ce qui revient a dire en clair :
Isoler NTUMI dans le pool (sud) et resserrer les rangs autour de moi au Nord…
La solution est simple et elle passe par le dialogue politique qui est un signe de maturité et de dépassement de soi. Le dialogue est nécessaire à la stabilité du pays et au rayonnement du Congo. Tous les leaders sont concernés y compris NTUMI et la société civile pour encourager et rendre possible ce dialogue qui est à institutionnaliser. Le reste n’est qu’une fuite en avant retardant simplement l’échéance.
Jean-Claude BERI