Le programme de la visite de Sassou Nguesso à Paris

sassou20et20hollande-6451340Le président congolais entamera à partir du 6 avril une visite officielle dans l’Hexagone.

Au menu : rencontre avec les dirigeants socialistes, diplomatie et entrevue avec les investisseurs.

Attendu à partir du samedi 6 avril à Paris, Denis Sassou Nguesso posera ses bagages à l’Hôtel Le Meurice, rue de Rivoli, traditionnelle résidence des présidents africains de passage.

Ce n’est qu’à partir de lundi que commencera le marathon de rencontres avec, en premier lieu, une audience avec le président François Hollande, à 10 heures. À 11h30, le dirigeant congolais aura un entretien avec le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, après quoi il déjeunera au Quai d’Orsay en compagnie de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères. Dans l’après-midi, il recevra le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.

Le lendemain, il participera à une réception avec le Medef, l’organisation patronale française, au pavillon Kléber, avant de rencontrer les ambassadeurs africains en poste à Paris. À 15h30, ce sera au tour de Jean-Yves Le Drian, ministre de La Défense, d’être reçu par Sassou Nguesso. Nul doute que la Centrafrique sera au menu des discussions.

Le mercredi sera consacré à la diaspora congolaise, qui rencontrera son président sous les coups de 12h30. En soirée, Denis Sassou Nguesso sera l’hôte d’un dîner-débat organisé à l’Hôtel George V par Patrick Wajsman, fondateur de la revue Politique Internationale et président du comité éditorial de Géopolitique africaine, revue très proche du président congolais.

La visite parisienne sera l’occasion d’entrevues avec un ballet d’investisseurs habituels du Congo, à commencer par l’industriel Vincent Bolloré et le PDG de Total, Christophe de Margerie.

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N’est pas médiateur qui veut, Sassou ira à Paris les mains vides

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Denis Sassou Nguesso et François Hollande à Kinshasa

Preuve d’un manque de leadership en Afrique centrale, Denis Sassou Nguesso s’est totalement laissé déborder dans le dossier centrafricain. N’est pas médiateur qui veut ! Denis Sassou Nguesso rêvait de débarquer à Paris, le 8 avril, auréolé du titre de super-médiateur dans les crises africaines et d’offrir à François Hollande un dossier « Centrafrique » bien ficelé en guise d’œuf de Pâques. Il devra plutôt faire profil bas. Contrairement à Omar Bongo, qui en avait fait un sacerdoce, le règlement des crises sous-régionales ne réussit pas au chef d’Etat congolais. Principal négociateur dans la crise centrafricaine, Sassou, qui sera hébergé au Meurice durant son séjour en France, a totalement échoué à asseoir son autorité sur cette médiation et à faire respecter les Accords de Libreville pourtant signés sous sa houlette, le 11 janvier, par la majorité de la classe politique centrafricaine et la rébellion de la Séléka. Le 24 mars, le renversement de François Bozizé cautionné par le Tchad est venu ruiner ses ambitions. Faiseur de roi à Bangui, Idriss Deby apparaît comme le vrai maître de la Centrafrique et l’interlocuteur privilégié des puissances occidentales. Il devait d’ailleurs réunir à N’Djamena, à partir du 3 avril, ses homologues de la CEEAC pour évoquer la nouvelle donne à Bangui. Par manque de maîtrise du dossier et malgré ses efforts, Denis Sassou Nguesso n’a guère plus de chances de faire aboutir ses bons offices dans la crise du Kivu, à l’Est du Congo-K, et se faire réellement entendre de ses homologues Paul Kagamé (Rwanda) et Yoweri Museveni (Ouganda), parrains de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23). Au sein de la CEEAC, tout semble désormais s’organiser autour des deux puissances militaires que sont le Tchad et l’Angola.

Alors qu’Ali Bongo entretient une vraie distance à son endroit, le président congolais reste peu crédible au plan diplomatique et militaire. Il ne peut guère marquer son influence qu’à travers ses réseaux maçonniques et financiers dans des pays comme le Bénin, le Burkina Faso, le Niger ou encore la Guinée.

© La L C

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Sassou Nguesso, le coffre-fort ambulant

sassou-5869356La différence entre le pape François et Sassou-Nguesso est sans ambiguïté. L’un prend fait et cause depuis toujours pour les pauvres, tandis que l’autre, tel un monstre froid, appauvri à grande échelle depuis trente ans les congolais.

Né dans une famille pauvre, Sassou-Nguesso est à la tête d’une fortune colossale. Titulaire de 112 comptes bancaires dûment répertoriés depuis l’affaire des Biens mal acquis, il a fait des congolais des indigents, en les retournant dans tous les sens, telles des omelettes.

Aujourd’hui, pour entreprendre au Congo ou pour chercher à éclore, il faut passer par Sassou-Nguesso, sa famille, son clan, pire, sa bande de resquilleurs. Il use et abuse de l’argent du Congo. En toute impunité. Le Congo est sa chose, son Bien.

Jusqu’à quand ces détournements de l’argent public auront-ils droit de cité au Congo? Cet argent public est dilapidé sans compter, alors que les congolais manquent de tout et sont largement démunis.

Au Congo, seuls Sassou-Nguesso et son fils Christel savent par exemple la quantité de pétrole et les sommes gigantesques générées par le pétrole et où vont, et comment sont utilisés tous ces milliards de francs CFA.

Sans être exhaustif, la mémoire étant la clef de l’avenir, le Congo faisant partie des pays les plus endettés au monde par tête d’habitant, Sassou-Nguesso a fait cadeau en 2008 de 23 milliards de francs CFA à la Guinée Conakry par exemple.

Sassou-Nguesso, dont le mandat s’achève en 2016, selon sa propre constitution, entend modifier la constitution pour y rester et faire perdurer ses turpitudes.

Pour preuve, son épouse, Antoinette Sassou-Nguesso, a séjourné pendant un mois en toute discrétion à Paris. Selon nos sources, vérifiées et recoupées, elle aurait dépensé près de 5 millions d’euros pour arroser les réseaux, les intermédiaires, les commis et les seconds couteaux, dans le but de faire obtenir un rendez-vous à son mari à l’Elysée le 8 avril 2013.

Les esprits éclairés ne sont pas surpris par cette stupidité.

Pour mémoire, il y a quelques années, Willy Nguesso, occupant une luxueuse chambre à l’hôtel Meurice, avait, de son plein gré, communiqué le code secret de son coffre-fort à une conquête d’un soir pour une pipe mal taillée. La femme de joie avait disparu dans la nature avec la colossale somme de 250 000 euros . Espérons, qu’elle en a fait un bon usage depuis.

Faisant de la bêtise une marque de fabrique familiale, Willy Nguesso se rendit à la police pour déposer plainte. Amusés et hilares, les officiers de police judiciaire alertèrent la presse pour mettre sur la place publique cette affaire cocasse. Même James Bond ne put imaginer un tel scénario qui fit les choux gras de la presse française.

Récemment, 8 millions d’euros (5,2 milliards de francs CFA) en espèces trébuchantes ont été retrouvés dans l’hôtel particulier de l’une de ses filles, Julienne Sassou-Nguesso à Neuilly.

A la tête d’un imposant patrimoine immobilier, Sassou-Nguesso ne fait « qu’utiliser » selon les policiers, la villa Suzette du Vésinet dans les Yvelines. Cette coquette demeure de 485 mètres carrés appartiendrait à son frère Valentin décédé en 2004. Un flou juridique, sciemment orchestré par Sassou-Nguesso et son clan demeure autour de cette villa(Le Monde du 31 janvier 2008).

Sassou-Nguesso dispose également d’un appartement de 9 pièces acheté dans le 17ème arrondissement de Paris en 2007 pour un montant de 247.000 000 euros. Il dispose également d’un logement de 10 pièces à 1 600 000 euros acquis en 2005 à Paris par son fils Denis Christel, sans oublier l’hôtel particulier de 7 pièces avec piscine intérieure à Neuilly-sur-Seine acheté 3,15 millions d’euros en 2006 par Julienne, sa fille, épouse du franco-togolais Guy Johnson(Le Monde du 31 janvier 2008).

Sassou-Nguesso, véritable coffre-fort ambulant, oublie que l’argent ne peut pas tout faire. Même s’il lui arrive d’acheter certaines consciences, il vient de subir deux cinglants revers en deux semaines.

Le premier revers est le suivant. Voulant manipuler la majorité présidentielle de la RDC en cherchant à se faire désigner comme médiateur dans la crise politique qui secoue ce pays, Sassou-Nguesso a largement « arrosé » le pouvoir de Joseph kabila à coups de millions de dollars pour se faire adouber. La vigilance de l’opposition de Kinshasa lui a fermement opposé une fin de non-recevoir. « Leurs affaires se règlent entre eux » ont-ils affirmé en chœur.

Le second revers vient de lui être infligé par les rebelles de la Séléka. Après avoir contribué financièrement à organiser le sommet de Libreville en janvier dernier dans le but de remettre en selle son « frère » maçonnique  de Bangui, ce dernier vient d’être déposé par les rebelles tel un tigre de papier.sassou-bozizc3a9-8035241

Sassou et son filleul Bozizé

Actuellement, il serait en exil au Cameroun et sa famille en RDC.

BOZIZE devrait sans doute comprendre que « le plus beau pays est le pays natal ». Et qu’une fois au pouvoir, rien ne sert d’appauvrir son peuple à l’image de son « parrain » maçonnique.

Dans son homélie du 15 mars dernier, le pape François a déclaré « que nous ne devons pas avoir peur de la bonté et de la tendresse. Face à tant de ciel gris, nous avons besoin de la lumière et de l’espérance ».

Sassou-Nguesso devrait entendre ce message papal. Non seulement son compte à rebours s’est enclenché, il ne parviendra pas à corrompre tout un peuple avec son coffre-fort ambulant.

Olivier Mouébara