Par : Patrick Eric MAMPOUYA
Un empire est un ensemble de territoires dirigé par un empereur et, par extension, tout grand État multi-ethnique dont le pouvoir est centralisé et accessible à une partie seulement de la population.
Le Kongo est logiquement plus un empire qu’un royaume, car ce dernier vocable n’intègre pas la dimension de multi-territorialité. Si nous avons choisi ici de désigner ce pays par « royaume », comme cela s’est répandu, nous ne taisons toutefois pas la revendication de rebaptiser cette entité de façon plus conforme à sa réalité, c’est à dire, Empire du Kongo.
Le royaume Kongo était un empire de l’Afrique du Sud-Ouest, situé dans des territoires du Nord de l’Angola, de Cabinda, de la République du Congo, l’extrémité occidentale de la République démocratique du Congo et d’une partie du Gabon. À son apogée, il s’étendait de l’océan Atlantique jusqu’à l’ouest de la rivière Kwango à l’est, et du fleuve Congo jusqu’à la rivière Loje au sud.
Toute la partie nord et nord-est de l’actuel Angola était des territoires du royaume Kongo dont les frontières s’étendaient sur tout le long du littoral de l’océan Atlantique de tous ces trois actuels pays Angola, République démocratique du Congo et République du Congo (soit des ex-provinces du royaume Kongo : Soyo, Mbata, Pumbu, et des ex-territoires vassaux : Loango, Vili, etc. Cette partie dans l’actuel Angola fut détachée de l’autorité du roi Kongo par un groupe d’aventuriers portugais chassés de Mbanza-Kongo (capitale du royaume Kongo) à cause de leurs activités de commerce d’esclaves que n’approuvait plus le peuple Kongo. En se réfugiant dans cette partie du royaume Kongo, les aventuriers portugais firent assassiner Dongo, le gouverneur nommé par le roi, avant de procéder à la sécession.
Quelques années plus tard, un des fils de l’ancien gouverneur Dongo dénommé Ngola fit organiser une contre-attaque contre les Portugais qui se réfugièrent dans les terres de São Tomé. Ainsi Ngola était devenu le chef de cette partie du royaume Kongo de qui vient l’appellation originale de ce pays Ngola que les Portugais appelaient Angola. Par contre jusqu’à ce jour dans les dialectes des peuples Kongo le kikongo (dialecte qui se prononce avec différents accents selon les ethnies) le pays nommé actuellement Angola n’a pas de prononciation, le A n’étant pas de la dialectique Kongo, ce pays s’appelle toujours Ngola en kikongo.
Dans la partie ouest de l’actuelle République démocratique du Congo, pays qui tire son nom par la substitution du K par le C (Kongo = Congo), le royaume Kongo s’étendait du littoral de l’océan Atlantique jusqu’à la rivière Kwango, soit toute l’actuelle province du Kongo central jusqu’aux rives du fleuve Kwango. Le Bandundu actuel est une entité purement politique créée par Mobutu vers les années 60, elle n’existait pas autrefois. L’actuelle ville de Kinshasa était bel et bien un territoire à part entière du royaume Kongo qui s’appelait Pumbu et dont les chefs des terres étaient les clans : Lukeni, Lukunga et Teke, les Humbu n’étant devenu un clan chef des terres que bien après. Tous les peuples de l’actuel territoire de Kwango dans l’actuelle province de Bandundu, les Yaka, les Lonzo, les Mbata, les Suku, etc. sont des Bakongo et n’ont rien en commun avec les autres ethnies du Bandundu actuel. L’empire Yaka fondé vers le xviie siècle était une fabrication des Portugais qui voulaient éloigner les guerriers Yaka du royaume Kongo afin de l’affaiblir militairement.
Dans l’actuelle République du Congo, en dehors de la partie nord tout le reste du pays était un territoire du royaume Kongo. Les ethnies Kôngo parlent divers dialectes du Kincongo, ainsi le Kituba ou le munu-kituba qui est un créole Kikongo, simplifié et véhiculaire. En République démocratique du Congo et parmi les bakongo angolais qui y ont vécu pendant des années comme des réfugiés, le kikongo a cédé beaucoup de terrain au lingala. En République du Congo : Bémbé, Dondo, Kamba, Hangala, Kongo Boko, Kugni, Lari, Manyanga, Mikéngé ou N’Kéngé, Suundi, Bavili, Yombé En république démocratique : Manyanga, Ndibu, Lemfu, Ntandu, Yombé, Mbata, Besi-Ngombé, Soondo.
Au Cabinda en Angola : Yombé, Woyo, Kotchi, Zombo, Lindji.
Au Gabon il faut intégrer à cette estimation de l’étendue de l’ancien royaume Kongo, tous les territoires frontaliers avec la République du Congo et ceux du littoral de l’océan Atlantique. Car le pouvoir Kongo avait pour ambition le contrôle du littoral de l’océan Atlantique pour l’exploitation du sel marin et des coquillages « N’kodia » qui étaient sa monnaie (symbole repris sous forme d’escargot par l’alliance de Bakongo « Abako » fondée par Nzeza Nlandu en 1957, d’où est venu le premier président du Congo Kasa-Vubu et qui fut aussi à l’origine de l’indépendance du Congo en 1960.
Le pays appelé Kongo était le plus organisé de l’Afrique subsaharienne, car organisé géographiquement en entités administratives, dirigées par des chefs des clans et des terres validées par un pouvoir central basé à Mbanza-Kongo la capitale du pays. C’était un ensemble d’entités fédérées qui se soumettaient à l’autorité d’un pouvoir central. En l’occurrence cette fédération rassemblait quatre entités politiques au xvie siècle : Zita-Dya-Nza, Kongo-Dya-Mpangala, Kongo-Dya-Mulaza et Kongo-Dya-Mpanza.
C’est à la suite de cette organisation que le premier explorateur Européen (un Portugais), avait appelé ce pays « royaume Kongo » en référence au royaume du Portugal.
Selon l’une des versions mythologiques de leur origine, l’ancêtre primordial (Nkâka ya kisina) des baKongo serait une dame nommée Nzinga, fille de Nkuwu et épouse de Nimi. La société traditionnelle Kongo étant matriarcale, à l’instar de tant de sociétés africaines anciennes, on conçoit que son aïeul primitif fût nécessairement une femme, sinon réellement, au moins symboliquement.
Nzinga aurait eu trois enfants, deux garçons jumeaux et une fille, respectivement N’vita Nimi, Mpânzu a Nimi et Lukeni Lwa Nimi. Les quatre noms primordiaux de l’ancêtre et de ses enfants tiennent lieu également d’appellations pour les quatre luvila initiaux ; c’est-à-dire les lignages ancestraux des ba-Kongo.
Les frères et autres collatéraux de Nzinga à Nkuwu ont reçu la fonction de maître des terres ; c’est-à-dire qu’ils se sont spécialisés dans la manipulation des énergies telluriques, notamment en vue d’exécuter les opérations rituelles présidant aux implantations coloniales successives dans le bassin du fleuve Nzadi.
Vit’a Nimi était l’aîné des enfants Nzinga, on l’appelle également Ma-samba, ou encore Nsaku. Ses descendants sont les ki-Nsaku. À eux sont dévolues les fonctions de médiation aussi bien spirituelle que politique. D’ailleurs, selon Alain Anselin, « Samba signifie palabrer, argumenter en lingala ». D’où ma samba pour dire « maître de la palabre » : héraut, négociateur, diplomate, voire intercesseur auprès des ancêtres. Mpânzu-a-Nimi était réputé intrépide, habile de ses mains et excellent agriculteur. C’était également un Ndamb’a Ngolo, c’est-à-dire un excellent mineur. Lukeni se distinguait surtout par sa beauté et sa fécondité qui lui donna une nombreuse progéniture, dont elle aurait excellé dans l’éducation. D’où son surnom Mungoyo’a Ntende, c’est-à-dire « la belle aux mille chances ». Elle hérita aussi du nom de sa mère, Nzinga.
Les tuvila primitifs auraient occupé d’abord le territoire de Kongo-Dya-Mpangala sous l’autorité spirituelle et politique de Vit’a Nimi. Ils investirent progressivement cette région, une vaste plaine très ensoleillée et riche en minerais, traversée par le fleuve Kwânza (ou Nzadi = Zaïre). Ils y fondèrent diverses agglomérations, notamment Mpangala, Mazinga, Ngoyo, Mpemba, Lwangu, Nsundi, Mbinda, Mbembe, Mbamba, Mpangu
Le royaume Kongo se développa après plusieurs migrations bantoues du viie au xve siècle dans une zone peuplée de Baka. Ces groupes indépendants ont été unifiés sous la direction de l’un d’eux et organisés en royaume. Le pouvoir du roi kongo, le Manikongo, est d’abord de nature spirituelle, cette autorité lui étant assurée par des pouvoirs surnaturels et divinatoires lui donnant accès aux ancêtres. En principe, les rois étaient élus par les anciens parmi les membres éligibles des 12 clans Kongo. Selon une source portugaise de 1624, Historia do reino do Congo, le royaume aurait été fondé au xiiie siècle. L’empire Kongo était un État très développé, avec un large réseau commercial. À part les ressources naturelles et l’ivoire, le pays fondait et commerçait le cuivre, l’or, les vêtements de raphia et la poterie, disposait d’une et de finances publiques.
Mais surtout, il pratiquait l’agriculture, la chasse et l’élevage. Il était comme beaucoup d’autres peuples d’Afrique noire organisé en castes, mais avec une structure relativement souple. On pouvait par exemple apprendre un métier de son choix en intégrant l’une des grandes écoles du pays. Les plus connues sont les quatre plus prestigieuses, à savoir Kimpasi, Kinkimba, Buelo et Lemba. Ces écoles, toujours d’actualité formaient l’élite Kongo. Si leur accès était relativement libre, toujours est-il qu’il s’agissait d’une longue initiation aux critères de sélection très stricts. Des « explorateurs » comme Bittremieux en conclurent à tort qu’il s’agissait de cultes secrets ou ésotériques.
Organisation politique L’autorité politique suprême du Kongo-Dyna-Nza pouvait être nommée de diverses manières : Ntinu : chef militaire ; Mwene : celui qui pourvoit aux besoins du peuple ; Mfumu : désigne quant à lui la notion de responsable au sens administratif comme au sens social. À noter que « Mani » est l’expression la plus répandue dans la littérature occidentale mais ce ne serait qu’une traduction portugaise approximative de Mwene et non une quelconque autre titulature.
La fonction de Mwene est élective mais tout citoyen ne peut pas y prétendre car elle est aussi censitaire. On tient généralement le régime politique de Mwene pour une monarchie constitutionnelle. Toutefois, cette fonction n’est pas seulement politique. Elle est également sacerdotale ; comme un cas particulier du modèle africain dit de la « royauté sacrée », ou encore la « royauté divine ».
En principe, la succession à la tête du Kongo est matrilinéaire. En sorte qu’originellement, seuls les descendants de Lukeni Lwa Nzinga, la fille de l’ancêtre-mère primordiale, pouvaient prétendre au poste de Mwene. Les descendants de Vit’a Nimi ayant pour fonction de veiller au respect, entre autres, de cette loi de succession. Par conséquent, après avoir été élu par le Conseil des Sages, un Mwene ne peut être consacré que s’il subit une cérémonie rituelle organisée et présidée par le gardien des principes spirituels et politiques désigné nécessairement parmi la lignée des Nsaku. C’est ainsi que le premier Mwene Kongo attesté dans les annales traditionnelles s’appelle Nimi’a Lukeni Lwa Nzinga, c’est-à-dire Nimi (du nom de son grand-père) fils de Lukeni et petit-fils de l’ancêtre-mère Nzinga Nkuwu. On voit que les fonctions de reine mère ou d’épouse royale sont particulièrement cruciales dans les sociétés matriarcales ; elles ne sont guère honorifiques comme cela peut être le cas ailleurs. Le cabinet du Mwene comporte divers fonctionnaires, notamment :
Ma N’Kata, le préposé aux affaires militaires et à la guerre ; « Né Tuma, le préposé aux armes et à la défense du Kongo ; Mbênza Kongo, le préposé aux affaires de la Justice ; Ne Mpûngi, chef de la musique du palais ; Wavadidi Ntinu, le sculpteur attitré du Ntinu, c’est-à-dire du Mwene.
Cette configuration hiérarchique est reproduite aux échelons inférieurs de telle sorte que chacune des quatre grandes circonscriptions politiques possède ses préposés à la Défense, Justice, etc. tout comme les vingt-huit kinkosi comportent les leurs.
De façon générale, les préfixes Mâ, Mwê ou Nâ, Ne introduisent la notion d’autorité politique et/ou administrative ; c’est-à-dire celle de « chef », « roi », « maître », etc. Ainsi le : Ne-Nkosi est le « roi » d’un ki-Nkosi ; Mwê-Mbuku est l’autorité qui administre un ki-Mbuku ; Nâ-Kayi est le « chef » d’un ki-Kayi ; Mâ-Fuku (ou « Mafouc » dans les chroniques européennes) dirige un ki-Fuku, c’est-à-dire le plus bas échelon administratif de la Fédération Kongo-Dia-Ntotila.
En outre, la personne exerçant l’autorité d’une entité politico-administrative est souvent désignée par le lieu-dit de sa fonction, plutôt que par son propre patronyme. Ainsi le Mâ-Nkosi du Nsundi peut être appelé Ma-Nsundi par ses administrés (ou Mâ-Mbamba pour le Mbamba, Ma-Lwangu pour le Lwangu). De même qu’on appelle l’autorité suprême Mwene Kongo (« Mani Kongo » des chroniques européennes) au lieu d’indiquer son nom propre ; par exemple, Mvemba a Nzinga.
Monnaie
Les coquillages Olivancillaria nana appelés nzimbu, étaient utilisés comme monnaie. Leur production venait d’une pêcherie féminine de l’île de Luanda dont la maison du Manikongo avait l’exclusivité. Les nzimbus étaient calibrés au tamis de façon à constituer des paniers de valeurs, le funda soit mille unités les plus petites, le lukufu valant mille fundas, l’imbonde valant mille lukufus10. Le cours du funda était donc de 13,33 francs. Les zimpos ont été peu à peu supplantés par les cauries11 importés du Zanguebar.
L’arrivée des Portugais et la conversion au christianisme Au cours de ses voyages le long de la côte africaine dans les années 1480, le navigateur portugais Diogo Cão fut le premier Européen à évoquer un grand empire qui contrôlait le commerce dans la région. Cao remonta le fleuve Nzadi ou Zaïre qui était selon lui la voie d’accès vers le royaume du prêtre Jean. En 1483, il rendit visite à Ntinu Nzinga Nkuwu dans sa capitale, Mbanza-Kongo. Le royaume Kongo était alors à son apogée grâce à la production d’ignames et d’échange de houes et d’armes contre de l’ivoire avec les populations de l’intérieur de l’Angola. Le premier contact fut pacifique et certains dignitaires furent emmenés (ou capturés par surprise selon les sources) au Portugal. Des échanges diplomatiques et commerciaux croissants s’ensuivirent. Grâce à l’aide des arquebusiers portugais, Nzinga Nkuwu put vaincre les Tékés et s’emparer de leurs gisements de cuivre.
Des missionnaires catholiques arrivèrent dans la région en 1490, l’année suivante, Nzinga Nkuwu fut baptisé et prit le nom de Ndo Nzuawu (prononciation kongo de Dom João), imité par la famille royale et les proches du pouvoir. À sa mort, les anciens désignèrent un de ses enfants non chrétien, Mpanzu, pour lui succéder mais son fils aîné, Mvemba-a-Nzinga, baptisé Alfonso ou Ndo Funsu vers 1491, le renversa en 1509 et devint « par la Grâce de Dieu » le septième « roi du Congo, de Loango, de Kakongo et de Ngoyo, sur et sous le Zaïre, seigneur d’Ambundo et d’Aquisimanb 1, de Musunu, de Matamba, de Mulili, de Musuku et des Anziques, de la Conquête, de Pangu Alumbu, etc. ». Il reçut à cette occasion du roi du Portugal des armes et une bannière d’argent à la croix de saint André de gueules alésée.
Voyant dans le christianisme un moyen de moderniser son pays, il encouragea les baptêmes et l’éducation et accueillit des jésuites qui ouvrirent une école pour 600 élèves. Il envoya son fils Lukeni Lua Nzinga au Portugal qui devint plus tard le premier évêque africain de l’histoire de l’Église catholique moderne sous le nom de Henrique. La capitale du pays fut reconstruite en pierre et renommée São Salvador (Saint-Sauveur). L’alliance et la présence portugaise se renforcèrent jusqu’à devenir domination.
Le commerce esclavagiste et le déclin du Manikongo Avec la découverte et l’exploitation du Brésil, les Portugais se tournent vers la très lucrative traite des Noirs. La traite affaiblit le royaume, les marchands portugais traitaient directement avec les vassaux du roi et sapaient ainsi le pouvoir central. En 1526, le Manikongo écrivit au roi Jean III de Portugal, lui demandant de mettre fin à cette pratique. Sa requête reçut une réponse cynique et les relations entre les deux pays s’envenimèrent. À sa mort, en 1548, Ndo Nzuawu était déconsidéré. Le royaume s’affaiblit de plus en plus jusqu’à se disloquer et attirer les convoitises de ses voisins.
La traite et les conflits qu’elle entraîna dépeuplèrent toute la région et les densités de population de l’époque, qui étaient de 35 hab/km2 chutèrent dramatiquement à 5 hab/km2 au début du siècle.
La domination portugaise et la fin du royaume En 1568, le Kongo fut envahi par les Yaka et sa capitale Mbanza-Kongo détruite. Le roi Alvaro Ier dut demander de l’aide à Sébastien Ier de Portugal qui le rétablit en 1571, la suprématie portugaise devenant alors totale.
En 1665, les colons portugais d’Angola montèrent une expédition contre le royaume pour s’emparer de ses mines. Signe d’un brassage de deux siècles, des Portugais servirent le Manikongo Antonio Ier du Kongo et des Kongo furent alliés aux colons. Les Portugais furent victorieux, le Manikongo décapité et sa tête enterrée dans une chapelle située sur la baie de Luanda au cours d’une cérémonie religieuse, tandis que la couronne et le sceptre du Kongo étaient envoyés à Lisbonne comme trophée. Le métis Manuel Roboredo, auteur et prêtre capucin métis qui avait essayé d’empêcher cette dernière bataille, trouva également la mort.
Cependant, le royaume Kongo continua d’exister comme un État fantoche durant deux siècles. Des luttes persistèrent jusqu’aux indépendances, comme celle de la reine Ana Nzinga qui tint en échec les coalitions portugaise, néerlandaise et britannique de 1626 à 1648 et freina l’expansion du commerce des esclaves.
Ces sursauts nationalistes prirent parfois une forme religieuse comme lors de la croisade de la prophétesse Ndona Kimpa Vita à qui saint Antoine de Padoue aurait ordonné d’unifier et libérer les Kongo. Elle fut condamnée au bûcher en 1706 par le Manikongo à la demande des Portugais15.
À la conférence de Berlin en 1884-1885, les puissances européennes se partagèrent l’Afrique ; le Portugal, s’appuyant sur des traités antérieurs signés avec l’empire Kongo, revendiqua une souveraineté sur ses territoires. Léopold II de Belgique reçut, à titre personnel, deux millions et demi de kilomètres carrés qui sont devenus l’État indépendant du Congo. Au nord-ouest de l’État ainsi formé, 500 000 km2 revinrent à la France (il s’agit du Congo-Brazzaville). En 1914, après une révolte, le Portugal abolit le titre de roi du Kongo.
Arts
Le royaume Kongo a connu des formes originales d’art sacré, se traduisant notamment par la production de crucifix (et d’autres figures religieuses) en laiton.
Partick Eric MAMPOUYA
Patrick Eric MAMPOUYA