Par : Jean-Claude BERI
« Ce qui constitue la vraie démocratie, ce n’est pas de reconnaître des égaux mais d’en faire » GAMBETTA
La vie politique congolaise ne s’annonce pas sous de bons auspices pour le congolais qui sait lire entre les lignes la réalité qui se présente devant nos yeux sous couvert de réconciliation par ici et tractations mafieuses par là. On se retrouve devant une scène déjà jouée qui, en définitive, on le sait d’avance, se termine toujours par un grand rassemblement de tous ceux qui s’agitent aujourd’hui sous couvert d’une opposition enfin réveillée, recouvrant leur esprit et un système clanique jouant la partition de l’unité tronquée. Les deux ne sont que les pions d’un même échiquier poussé par un même homme. On est tout simplement rentré là dans une énième phase vitale de déstructuration de notre socle politique national pour créer les nouveaux mécanismes de corruption, d’avilissement de l’homme politique congolais et surtout de prédation contre tout sursaut national qui se manifesterait en dehors de ce complot nauséabond et injuste pour tout le peuple congolais.
Les idées de transformations et de changement qui sont les nôtres aujourd’hui ont un pouvoir sociopolitique national qui montrent tout simplement le temps du vrai changement est en marche. Ces idées de changement qui foisonnent ci et là sont les vrais espoirs nationaux permettant de renverser un ordre social donné, seules les mobilisations populaires d’ampleur qui les accompagneront offriront à l’histoire les soubresauts imprévus capables de changer la donne.
Alors autant le dire, le Congo qui se construira demain ne sera nullement celui qui se résout à la domination d’un groupe clanique même puissamment armé. Faut-il le rappeler que la violence n’est que l’arme du faible ? Le moyen usé généralement par l’incompétent pour saupoudrer la réalité d’un habillage de peur, de corruption, de division pour continuer la longue marche de déstructuration.
Ces effets d’annonces qui nous ont été servi durant la manifestation de la dilapidation des biens nationaux sous couvert des 50 anniversaires ne sont, sans l’ombre d’un doute, qu’une grande mascarade.
Qu’est ce qui a changé dans le quotidien des congolais ? Quelles promesses ce gouvernement a-t-il tenu pour lui délivrer un quitus ? La rentrée des élèves et étudiants qui se profilent à l’horizon dans le secteur public se passent de la même manière que les dix dernières années. C’est-à-dire dans le dénuement quasi-total des élèves obligés de se rabattre auprès des ONG, associations caritatives etc. pour espérer récupérer quelques fournitures scolaires. L’éternel problème de fourniture d’eau et d’électricité est tout simplement galvaudé, aucune décision sérieuse et nationale n’a été prise à cet effet. L’annonce de la mise en place d’un numéro gratuit d’information sur les coupures d’eau et d’électricité peut-il pallier à la résolution du véritable problème qui est celui de la réhabilitation de tout le réseau d’énergie national datant de la colonisation ? Un aéroport inauguré en grande pompe et immédiatement interdit au public pour cause de travaux inachevés est d’autant plus incompréhensible pour l’invité qui a assisté à l’événement et le congolais qui reste médusé à ce jour.
Pour couronner le tout, on assiste aux mascarades de réconciliation d’un pseudo grand parti devenu l’ombre de lui-même. Une réconciliation ne doit pas exclure une frange de ses militants, une réconciliation se ne décrète pas dans un salon feutré sous l’œil bienveillant et très affectif d’un pouvoir gouvernemental aux abois. Une réconciliation est avant tout un dialogue franc et juste. La vraie réconciliation est celle qu’on doit au peuple congolais que vous avez divisé inutilement à cause de vos ego démesurés. A ce sujet, ce parti demeure amnésique. Quelle différence entre le PCT et les UPADS , YUKI etc. pouvons-nous faire actuellement? A part le fait que les uns gouvernent en dilapidant les richesses du pays et les autres sont gracieusement payés par les premiers en feignant de jouer le rôle d’opposition de façade. Tout çà laisse un goût amer et d’inachevé et réconforte notre combat de ne plus accorder un seul crédit aux hommes qui ont fait leur temps et qui continuent de patauger dans le mensonge et à la poursuite du gain facile.
A nous congolais, de l’intérieur, comme ceux de la diaspora, le temps de la peur doit être derrière nous. Le temps des grandes mobilisations s’imposent partout dans le pays pour refuser l’ambition gouvernemental de démanteler notre avenir en mille morceaux. N’ayons pas peur des mots, notre avenir commun est en cause. Un choix de civilisation impose que notre action soit juste, visible et proche du peuple.
Toutes les personnes de conscience le savent désormais. Le gouvernement congolais et ses affidés : pseudos opposition, association d’opposition de façade etc. qui contrôlent un appareil d’État clanique, ont enfoncé au pas de charge toutes les frontières de l’ensauvagement congolais, installant l’un des pires néo conservatismes que le pays n’ai jamais connu, n’hésitant pas à puiser sa semence idéologique dans les pires caniveaux de la corruption, de l’ethnisation des postes stratégiques, tout en voulant déchirer, cela va de soi, les dernières pages de notre lien social national. Comme le disait si bien le philosophe Jacques Derrida «Plus que jamais, retenons une leçon immuable : pour agir politiquement, il faut penser historiquement.» L’histoire nous la connaissons pour avoir été des victimes de ces hommes, de leur politique gangrénée d’antivaleurs. Nous ne retomberons plus jamais dans le passé. L’histoire est là justement pour nous le rappeler. Plus que jamais, mobilisons-nous pour montrer qu’une autre voie est possible. Pas certainement celle qui nous ai imposé. Les priorités pour favoriser un meilleur développement du Congo
Nous n’avons pas pour habitude de ne s’arrêter qu’aux critiques, mais nous agissons pour proposer un réel changement et nous le faisons savoir à chacune de nos interventions. C’est là aussi , nous ouvrons le débat pour une discussion positive. Voici énumérées ci-dessus 6 de nos 17 points que composent notre projet global.
Changement radicale de la politique « conservateur et tribalo-régionaliste» en une politique « de l’excellence, de nation-état, de développement concertée et adaptée » favoriser l’initiative privé de microcrédit sur les mêmes bases que le prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus l’a fait dans son pays pourquoi pas le Congo.
Favoriser des projets agro-industriels adaptés à la demande du pays.
Réfléchir pour trouver des solutions adaptés pour en finir avec les aberrations : exploitation des matières premières, exportation en Europe et retour du produit fini au Congo au prix exorbitant pour la plupart des congolais moyens.
Encourager le développement des énergies renouvelables, solaire entre autre à de grandes échelles rendant ainsi notre pays énergiquement indépendant, participant ainsi à l’amélioration de l’environnement, étudier les possibilités d’exporter ces énergies si les techniques le permettent.
Etudier comment remplacer cette monnaie qui nous tire plus vers le bas .Le Franc CFA qui est une manipulation héritée du colonialisme français et dont la France s’en sert pour faire et défaire l’économie des nations africaines. En optant pour la création d’une nouvelle monnaie plus indépendante. La banque d’Afrique saurait se développer en complète autonomie dans l’intérêt des nations et en créant un vrai marché commun au niveau continental.
Il est temps que nous, congolais de la diaspora, entamons la marche vers le retour dans notre pays pour apporter ce message de changement dans le respect de nos principes de paix et de développement. Nos idées rassemblées, notre projet consolidé, le temps de l’action nous tend aujourd’hui les bras. C’est là tout le sens profond de notre action. Le gouvernement congolais ne pourra plus nier que le climat a changé et que les tentatives de manipulation de l’opinion n’auront pas suffi à faire triompher sa guerre sociale. Les jeux ne sont donc pas faits. L’Histoire l’exige : personne ne doit faire défaut. Il est temps d’avancer vers le choix qui est le nôtre, celui de l’action et du changement. Il est temps de montrer que nous sommes capables de taire nos différences pour ne privilégier que le Congo. Il est temps de fédérer toutes les forces vives de la démocratie pour la reconstruction. En un mot, voici venu le temps de l’action.
Jean-Claude BERI