Le terroriste Denis Sassou Nguesso doit répondre de tous ses crimes notamment celui de l'attentat du DC 10 UTA

Témoignage exclusif de Tony Gilbert Moudilou

Contrairement à ce que toute personne censée, honnête peut ou peut pas faire sur terre; contrairement à ce que le monde entier ne peut pas imaginer d’un Chef d’Etat, parce que cette personnalité à l’appellation contrôlée ne peut pas poser un acte aussi inimaginable que celui-là ; contrairement à ce qu’un vrai Chef de l’Etat ne peut, même quand il est traversé par une légère folie douce : SASSOU NGUESSO d’avant ce 19 septembre et après ce 19 septembre 1989 savait que l’avion du DC 10 UTA Air France devrait aller s’écraser après avoir quitté N’Djamena au Tchad.

Les preuves indéniables l’accusant !

Récit et preuves:

Le 19 Septembre 2015 prochain, voici 26 ans que le Pitbull congolais aura monté d’échelons dans le crime ; il vient d’inauguré une pratique imparable de donner la mort en masse. Il vient de s’attaquer à un moyen de semer la mort et où les victimes restent incapables de se défendre. L’attentat du DC 10 UTA Air France : 171 victimes dont 53 congolais. C’est l’énigme de l’homme à l’origine de cette dramaturgie inqualifiable ?

Pour l’étranger qui débarque pour la première fois au Congo Brazzaville, le Congo Brazzaville, notre beau pays reste un pays mystérieux et insondable. L’image qui est associée à ce pays a été formatée, tronquée comme dans les aventures de Tintin rapprochées par le dessinateur Belge Herge dans l’une de ses célèbres bandes dessinées « Tintin au Congo », bien que ces aventures aient été vécues dans l’autre Congo frère.

Nombreux sont ceux qui en France et en Europe, ignorent encore que c’est Brazzaville qui redonna la virilité à la France pour avoir été la ville dans laquelle fut lancé, par le Général De Gaulle, l’Appel de Brazzaville aux africains pour venir arc bouter les Allemands Nazis qui occupaient Paris. C’est dans cette ville située à plus de 6000 kilomètres de la grande Métropole, que partirent par vagues successives, les troupes africaines.

Mais depuis cette ville a changé car elle a été incarnée en son sein plus de 50 ans après, d’un zombie, d’un Hitler, un pitbull qui sème la terreur, la mort à tout vent. En effet il y vit un assassin notoirement connu et qui pratique une véritable conspiration de la terreur, de l’escroquerie politique, de la délation, de l’abus de confiance, d’autorité, de mensonge, de l’arrogance, de la paranoïa, de la duplicité, de la barbarie, des meurtres à outrance, des assassinats. Une capitale où tout est devenu cauchemardesque. Une dictature sanguinaire a pris le dessus sur la quiétude dont les congolais étaient très fier et apprivoisaient. Le sieur Sassou a propulsé au-devant de la scène barbaresque un pays, hier, tant convoité et envié. To day l’histoire doit retenir entre autres dates, celle du 19 septembre 1989 qui fit exploser l’avion UTA du DC 10, parti de Brazzaville via Ndjamena pour Paris. Et au dessus du désert du Ténéré entre le Tchad et le Niger, ce fut l’explosion. 171 victimes dont 53 congolais y périrent.

Rappel historique :

La mémoire contre l’Histoire :

Instituer un souvenir collectif, rendre hommage à l’héroïsme et au martyr vrai, blâmer la passivité ordinaire, les signes assurant la continuité d’une histoire et d’un héritage que nous voulons comme tels. On voit bien comment on met en jeu des mémoires préférentielles, certains cherchent à jouer les uns contre les autres, à disqualifier les uns par les autres. C’est ici que la mémoire requiert l’histoire, la patience de ces preuves, la rigueur de ces méthodes. Non pour s’affranchir de toute responsabilité, ni pour se dédouaner de sa tache propre : mais seule l’histoire est ici à même d’instituer la mémoire, de lui conférer à la fois un ancrage solide et un champ spécifique. Si la fidélité est une vertu et la vérité une valeur qu’il ne faut pas confondre, elles ne peuvent toutes fois aller l’une sans l’autre, et peuvent même s’entraider. A condition aussi que l’histoire ne renonce pas à ses efforts d’objectivation, qu’elle sache accompagner son légitime recours à la mémoire des mises en perspectives nécessaires. Si l’histoire savante a appris à prendre en compte les mémoires, si des méthodes d’enquêtes orales ont pu prospecter les nombreux champs, il ne faudrait pas que la dramatisation mémorielle vienne par trop entacher le travail historiographique. Pour avoir trop longtemps été celle des vainqueurs, l’histoire est en dette vis-à-vis des victimes.

Mais elle demeure avant tout comptable de la vérité et ne saurait-être contrôlée. Inversement, une mémoire instruite de l’histoire saura aussi lire dans le présent, les signes d’un retour du passé : c’est là aussi, un des gagnes de la fidélité. Avant d’en venir à quelques réflexions sur la signification, historique et métaphysique, à la croisée du passé et du présent et en rapport avec la conscience historique de notre temps. Nous voudrons d’abord très brièvement marquer les domaines respectifs de la mémoire et de l’histoire.

Avec l’Histoire :

Alors que l’histoire se situe à l’extérieur de l’événement et génère une approche critique conduite du dehors, la mémoire se place dans l’événement, le remonte en quelque sorte, cheminant à l’intérieur du sujet. Elle se fait contemporaine de ce qu’elle tente de transmettre alors que l’histoire s’en distancie, en appréhendant l’événement, en le décortiquant et en tendant d’en extraire et la substance et le sens dans la double acception de ce dernier terme, à savoir la direction et la signification. C’est pourquoi les trajectoires ne sont pas les mêmes. La mémoire a pour objectif la fidélité, l’histoire la vérité. Vertu rare, la fidélité est nécessaire à chaque être pour fixer son appartenance, établir des repères vis-à-vis des autres et être, selon le mot de Saint Augustin sur la mémoire, active présence à soi-même. La fidélité est aussi chargée d’espérance. Avec la mémoire : Au fondement de la mémoire, il y a la hantise de l’oubli : l’oubli du sang et des larmes d’un peuple crucifié dans sa chair alors qu’il veut passionnément vivre comme les autres et que au lendemain de la tragédie, présente un visage de ressusciter. Mais comment se souvenir ? Et comment transmettre les souvenirs de toutes ces tragédies, froidement accomplies, d’une manière calculée, industriellement et militairement ; une élimination qui se voulait totale. Crimes sans scrupule, crimes au présent, crimes au passé, crimes au futur ; crimes sans précédent avec un formidable désir d’en finir : de tout détruire.

Devant ce combat de la mémoire contre l’oubli contre ce qui à la longue submerge toutes les consciences et les protestations désespérées, mais intermittentes, de la mémoire. Alors, ne nous endormons pas, mais veillons-nous !

Tels sont les écrits qui surplombent le mémorial, de la stèle érigée par le pyromane Sassou Nguesso comme pour mieux se moquer de ses victimes. Cette hécatombe, restera-t-elle impunie ? Voila que 26 ans plus tard l’indécence pousse toujours l’homme à beaucoup plus de culot, de barbarie à plus d’insolence et voilà qu’il ne veut pas partir du pouvoir. Il cherche de nouveau à solliciter le plébiscite des congolais qu’il n’arrête pas d’endeuiller à tout champ. N’oublions jamais peuple congolais l’homme qui tente de nous épater et nous séduire, il ne nous aime pas. Il ne veut pas partir. Pourtant il le devait. Et il veut nous forcer à aller un scrutin car une élection a une dimension rationnelle et une dimension affective. Il faut une adhésion du cœur. Allons-nous accorder le bénéfice du doute à ce barbare, ce serial Keller qui, non satisfait de ces 171 malheureuses victimes, a continué son ascension dans le meurtre, dans l’assassinat. Sassou Nguesso le barbare reste et restera pour notre histoire ancienne et contemporaine, l’espèce qui aura battu le record toutes catégories dans la barbarie.

En effet : « il n’y a pas pire aveugle que celui qui refuse de voir » (dit la bible). « Une société sans mémoire est une société vouée à l’échec, donc, n’a pas d’avenir. Se souvenir d’hier pour mieux comprendre le présent » (François Mitterrand)
« En mémoire des victimes du terrorisme international dans le vol UTA Brazzaville – Ndjamena – Paris du 19 septembre ».

19 SEPTEMBRE 1989, QUELLE TRAGÉDIE, QUEL SADISME : QUELLE IDÉE !

Voici la Liste des malheureuses victimes congolaises.

1 – Pambou Antoine Nicole – 2° Berzo Louvouézo Etienne- 3° Manza Nicolas Etienne- 4° Bokamba Yangouma Myriam Michelle- 5° Boukolo Philippe- 6° Boungou Balendet Lazare- 7° Brazza Gérard André Nicolas- 8° Dabira Drius- 9°Edouarna Gaena Rock- 10° Gaena Ambi Ferdinand- 11° Guyet Omba Hortense- 12° Hombessa Matouba André- 13° Ikias Fleuri le Prince- 14° Ikounga Lie Médard-15° Kangou Aucrène Marlène-16° Kenzo Kitombo Alphonsine- 17° Kenzo Kintombo Missamou- 18° Loemba Gomir0 Olivier- 19° Loukanou Arsène- 20° Mikita Gambou Jacques- 21° Malanda Foundout Christelle- 22° Malanda Jean- 23° Mangatanie Appolinaire- 24° Manthelot Bahambana Bernard- 25° Matondo Germain- 26° Mavoungou Dominique- 27° Mavoungou Célectine- 28° Mbouandji Barnabé- 29° Mbouandji Bouanga Bérenice- 30° Mbouandji Lassy-31° Mbouandji Maud-32° Mbouandji Nicolas- 33° Miayoukou Samuel- 34° Missitout Oxane- 35° Matondo Marie José- 36° Moutinou Kangou Monique- 37° Moutinou Mavoungou Germaine- 38° Mpého Ikolo Jeannette- 39° Ndéli Dominique- 40 °Ngakegni samuel- 41° Ngoma Mitouwidi Mboukou Jeanne- 42° Niazaire Blanche Colombe Lydie- 43° Eyembatola Ockh Edmonde- 44° Okongna Samba Patricia Eugènie- 45° Pambou Olivier- 46° Pambou Priscila Marie France 47°Tadissa Abraham- 48° Tombet Moukouela Mbouandji S- 49° Totokolo Mianzila Olga- 50° Vouka Alam Loziz- 51° Zoba Baweti Vouka Michelle- 52° X- 53° X

La stèle qui surplombe le lieu de l’inhumation de nos 53 victimes

Pourquoi Sassou Nguesso est-il montré du doigt ? Quelle serait sa responsabilité morale, politique mais surtout pénale dans le putsch du 18 mars 1977 ?

Le contexte politique.
Porté au pouvoir par l’armée, le commandant Marien Ngouabi qui devient Chef de l’Etat congolais le 31 décembre 1968 annonce qu’il basera sa politique sur la « lutte contre le capitalisme et la protection des ennemis du capitalisme », Marcel Soret : Histoire du Congo Berget Levrault 1978).

La nouvelle Constitution approuvée le 30 décembre 1969 par le Congrès constitutif du PCT qui vient de naître, pose les principes fondateurs de la République Populaire du Congo, qui devient le premier pays d’Afrique « d’orientation Marxiste-léniniste », et qui accorde le droit d’asile à « tous les ressortissants étrangers poursuivis en raison de leurs activités en faveur de la Démocratie, de la lutte pour la libération nationale ».

La militarisation du pouvoir donne aux chefs militaires, les postes clés. Par l’intermédiaire du Parti, l’Armée contrôle aussi bien la gendarmerie, la police, la Milice, ainsi que les Syndicats et autres organisations de masses. C’est contre cette dérive militaire du pouvoir que se dresseront, le 22 février 1972, le Mouvement connu sous le sigle du M22, (l’aile gauche du Parti) et des jeunes intellectuels de la Défense civile (Ange Diawara, Claude Ernest Ndalla). Ils tentent un putsch qui échoue. Une nouvelle constitution est approuvée par référendum le 29 juillet 1973. Néanmoins la violence et la lutte entre fractions se poursuivent dans les cercles dirigeants.
En 1974, le Président Marien Ngouabi confronté à une crise aiguë effectuera un voyage qui le conduira dans les pays du Golf notamment au Koweït, en Irak, au Qatar pour terminer en Libye. Partout, il sollicite auprès des dirigeants de ces pays une aide financière. Il a besoin d’argent frais pour faire face à une situation financière dramatique. Le Président Kadhafi lui en propose mais le conditionne par sa conversion à l’Islam et par l’adhésion à sa doctrine dont le petit livre vert constitue le bréviaire.

Le Président Marien Ngouabi était de ces responsables politiques qui, même au prix de la survie de son peuple, ne pouvait vendre son âme. Il opposa un « NON-RECEVOIR» catégorique au leader Kadhafi. Un autre facteur de déstabilisation tient à la dichotomie entre le Nord et le reste du pays, ainsi qu’à l’importance des antagonismes tribaux. Ainsi, suite à l’assassinat du Président Marien Ngouabi le 18 mars 1977 ? Yhombi Opango qui succède au défunt durcit le régime et accentue encore sa militarisation.

Le 2 au 30 janvier 1978, le procès dit de l’« assassinat présumé du Président Marien Ngouabi, condamne à mort le 6 février 1978, 10 accusés tous d’ethnie Kongo-Lari qui sont immédiatement fusillés. Yhombi Opango leur refuse la grâce présidentielle, tout simplement parce qu’ils sont Bakongos, pour lesquels pourtant lui Yhombi Opango, était convaincu dans son fort-intérieur qu’ils étaient innocents. Mais la haine, le tribalisme, le régionaliste sont plus puissants, plus égocentriques chez ces gens-là que la conscience nationale.

Certes les coupables devraient être châtiés de cette façon, mais, est-ce bien ceux-là qui ont été jugés ? Les irrégularités d’un procès inique, la haine qui animait et qu’entretenaient les nouveaux acteurs politiques ainsi que la promptitude des exécutions laisseront planer de sérieux doutes et la suspicion s’installa ; ce qui accentuera le malaise dans le pays.

Le colonel Sassou Nguesso qui avait fait semblant de laisser son fauteuil à Yhombi Opango après qu’il ait assassiné celui qui lui fit Roi, qui le sortit de son petit métier d’Instituteur Adjoint : le Président Marien Ngouabi, reprend son fauteuil, après qu’il se soit aperçu qu’il n’y avait plus d’entraves, que la fumée était dissipée et que plus personne le soupçonnait d’être l’assassin du Président Marien Ngouabi, et le 5 février 1979, aussi allègrement comme d’habitude, il reprit son fauteuil après qu’il ait traité le Général de tous les maux. Il se veut le chantre d’un véritable Etat de droit. Le mouvement qui l’a porté au pouvoir émet de sérieuses réserves sur la justice expéditive de janvier 1978, au point d’engager son chef à décider une révision du procès jamais entreprise à ce jour et ça ne pouvait pas être autrement. Les difficultés économiques, malgré l’embellie de courte durée consécutive à la hausse des prix du pétrole s’accentuent.

Pourtant le Congo avec Sassou, pour la première fois de son histoire, vient de connaître le plus gros budget de l’Etat depuis qu’il est Congo. Pour la première fois en effet, dès l’arrivée de Sassou en 1980 le budget congolais dépasse 100 Milliards (100.000.000.000 de F CFA). Par comparaison : les Présidents : Youlou commence avec 3 Milliards (3.000.000.000. F cfa) ; Massamba-Débat avec 7 Milliards (7.000.000.000 F cfa) ; Marien Ngouabi avec 15 Milliards (15.000.000.000 F cfa) ; Yhombi 52 Milliards (52.000.000.000 cfa). et quand le voyou arrive toutes les vannes s’ouvrent. Le pétrole coule à flot. Enfin les budgets du Congo passent de 3.000.000.000 F cfa en 1960 à 100.000.000.000 F cfa en 1980 pour atteindre la vitesse de croisière de 4.500.000.000.000.000 aujourd’hui (4 Milles Milliards 500 de F cfa) mais hélas tous ces sous sont tombés dans les mains d’un fou dangereux qu’il faut impérativement faire partir et avec lui tous ses Ministres. Je ne veux pas parler des autres candidats qui ont fait la même chose et qui se reconnaissent dans mon discours. Et comme l’avait dit le Président Marien Ngouabi le 23 novembre 1971 à la Place de la Gare lors de notre grève des élèves : « que ceux qui se sont hissés trop haut : descendirent » (Henri Lopez, Ndalla Graille sont ainsi descendus comme ils étaient montés ; en se dégringolant !)

La situation s’aggravera notamment au début de l’année 1986 ; le gouvernement se trouvant contraint de réduire de moitié le budget de fonctionnement et d’investissement de l’Etat. La chute des cours du pétrole ayant ramené les recettes budgétaires de 331 milliards de F cfa à 164 milliards 800 millions de F cfa. Cette crise sévère, explique-t-elle l’embrasement soudain du régime ? Quatre ans après, on assiste à des séries d’attentats ; à des procès spectacles susceptibles de détourner l’attention de l’opinion publique ?
Les choses n’en étaient pas là lors qu’ont lieu les premiers attentats de mars et juillet 1982 et qui feront 9 morts et 96 blessés. La situation politique était plutôt calme et le régime se voyait créditer de plus de vertus que l’ancien. Les attentats créeront un grand émoi dans l’opinion congolaise peu habituée à ce genre d’actions terroristes dans un pays réputé pour sa douceur de vivre.

En effet avec SASSOU NGUESSO, tout passe à la première fois. C’est pour la première fois que le Congo connait l’assassinat de son Président de la République en fonction ; c’est pour la première fois qu’on assassine au Congo un homme de Dieu, en l’occurrence le seul premier Cardinal que notre pays ait eu ; C’est pour la première fois que le Congo atteint le budget de 100.000.000.000 de F Cfa ; c’est pour la première fois que le Congo connait des attentats sur son Territoire ; c’est pour la première fois qu’avec Sassou, les élèves s’asseyent par terre alors que le pays est producteur de bois ; c’est pour la première fois que le Congo, avec SASSOU manque d’eau dans les robinets alors que le plus grand fleuve d’Afrique coule dans sa capitale ; c’est pour la première que le Congo, avec Sassou distribue l’électricité par quartier ; c’est pour la première fois que le Congo avec Sassou les Ministres volent et détournent en milliards de francs Cfa ; c’est la première fois qu’un Président de la République au Congo, déporte des populations qu’il juge hostiles à son égard et parce que n’appartenant pas à sa région, son ethnie, les envoie dans les forêts hostiles à tous égards ; c’est pour la première fois qu’au Congo pétrolier, on voit les malades se faire porter au dos d’un étage à un autre à l’Hôpital ; c’est pour la première fois que notre pays avec la complicité de Sassou et pour Sassou Nguesso que notre pays est envahi par des troupes étrangères pour massacrer sa propre population ; c’est pour la première fois que Sassou perpétue des massacres allant jusqu’à plus de 100.000 personnes parce que c’est pour la première fois que le Congo avec Sassou ait été ramené à l’âge de la pierre taillée ; pour la première fois avec Sassou Nguesso le Congolais a perdu sa dignité ; pour la première fois avec Sassou et c’est là que c’est inacceptable, inimaginable et inconcevable qu’un pays comme le nôtre avec de tels potentialités économiques que les gouvernements de Sassou n’arrivent pas à satisfaire les besoins élémentaires de la population. Enfin, c’est pour la première fois que le Congo riche connait avec Sassou de telles faillites : faillite morale, faillite économique, faillite culturelle, faillite spirituelle, faillite politique, faillite sociale, faillite d’éthique, faillite tout court (faillite pris ici dans toute son essence du mot). Et pendant cette période, commencent à pleuvoir des attentats. Le premier sera revendiqué par un mystérieux « Groupe Action Armée Patriotique ». Le second restera anonyme.

Certains observateurs avertis de la politique congolaise, en guise d’explications, soulignent que le colonel Sassou Nguesso avait un intérêt politique à se débarrasser de Jean Pierre Thystère Tchicaya, seconde personnalité du régime, dont la popularité allant grandissante jusqu’à ce que l’enquête diligentée par la tristement célèbre Sécurité d’Etat (directement rattachée au Président de la République) ne le désignât comme l’instigateur du complot.

Cependant, l’explication paraît un peu courte, tant il est vrai que le Président Sassou Nguesso sera le premier à pâtir de ces attentats. Sa côte de popularité accusant une sévère baisse. D’autres y voient la main du colonel Ngouélondélé qui était Directeur de la Sécurité d’Etat. Il serait dit-on le « cerveau » du groupuscule FRO LI BABA. (Front de Libération des Batékés et Bangangoulou) qui dénonce l’hégémonie des Mbochis. Le colonel Ngouélondélé aurait tenté d’affaiblir le pouvoir du colonel Sassou pour le compte du FROLI BABA, tout en jouant en apparence le jeu du chef de l’Etat par l’élimination politique de Jean Pierre Thystère Tchicaya.
(Voyez-vous), il a toujours fait le même jeu : la duplicité ; faire semblant, faire croire qu’il s’oppose à lui alors qu’en réalité, la nuit tombée, ils sont ensemble, mangent, tuent, assassinent, volent ensemble, se marient et marient ensemble. Ce jeu très dangereux, jusqu’à quand vont-ils nous le faire subir et nous le faire boire jusqu’à la lie et par les narines ? Maintenant qu’il se dit opposant, que le Général Ngouélondélé, en tant qu’ancien Directeur incontesté et incontestable de la Forte Sécurité d’Etat nous dise comment les Bombes se sont embarquées toutes seules pour se retrouver dans l’avion le 19 septembre 1989, alors qu’en tant Directeur incontesté, il était sensé savoir ce qui se tramait soit sur son dos, soit avec lui ? Mon Général accusé, répondez ! )

Ici comme en 1978, les vrais coupables courent toujours dans la nature pendant que le pouvoir s’acharne contre des innocents. Ernest Claude Ndalla dit Graille qui est désigné comme l’un des cerveaux pensant de cette affaire ; un marxiste pur et dur, ancien proche du gouvernement de Alphonse Massamba-Débat ; ancien Ambassadeur du Congo en Chine populaire en 1966, il est l’un des fondateurs avec Marien Ngouabi en 1969, du Parti congolais du Travail (PCT) dont il sera le premier Premier Secrétaire.

Son nom était associé au coup d’Etat manqué de Anges Diawara contre le Président Marien Ngouabi le 22 février 1972. Il sera condamné à mort, emprisonné et libéré en 1975. Après l’assassinat en 1977 du Président Marien Ngouabi, il est accusé de complicité, condamné à mort par contumace et emprisonné jusqu’en 1979 où il bénéficie, comme la plupart des prisonniers politiques congolais, de l’amnistie consécutive à l’arrivée au pouvoir du colonel Sassou Nguesso. (Trois fois condamné à mort dans sa vie), il me dira au sortir d’une de nos séances de la Conférence Nationale Souveraine en 1991 à Brazzaville : « que la mort ne voulait pas de lui dans son royaume »
Après sa libération en 1979, cet ancien tribun de la vie politique congolaise occupe de modestes fonctions au sein du Ministre des Sports. Ce passionné de la politique et expert en intrigues politiciennes entretient à cette époque des relations amicales avec IDI Lala, un opposant Centrafricain, que l’on dit formé aux techniques subversives à Tripoli, réfugié politique à Brazzaville où il enseigne la sociologie, il est surtout connu comme le représentant du FPO (Front Patriotique Oubanguien). Idi Lala, bien que partisan de la lutte armée contre le régime de David Dacko puis du Général Kolingba, bénéficiera de la complaisance du régime congolais, désireux de marquer sa différence avec la « droite » au pouvoir en Centrafrique.

En 1980, l’attentat qui a lieu au cinéma de Bangui est revendiqué par Idi Lala. Ce dernier confiera après coup à Ernest Claude Ndalla, son mentor politique recommandé par les autorités congolaises, d’être le responsable de cette explosion. Idi Lala sera quelque temps après, expulsé du Congo à la suite d’une plainte des autorités centrafricaines reprochant au Président Dénis Sassou Nguesso d’aider et d’encourager la subversion en Centrafrique (déjà !). Faisant acte de contrition, l’Etat congolais, après une médiation du Président Mobutu, sera contraint de dédommager l’Etat Centrafricain. Avant de quitter le Congo pour l’Allemagne, IDI, Lala remet à Ernest Claude Ndalla un sac contenant des explosifs pour le compte d’un de ses amis qui devrait en prendre possession. Un opposant Centrafricain viendra effectivement le chercher mais il n’en prendra qu’une partie, laissant à Ernest Ndalla huit boîtiers d’explosifs. -Le 20 mars 1982, un attentat eut lieu au cinéma Star à Brazzaville faisant neuf (9 morts) et une soixantaine de blessés. Pour cette affaire, J. P. Thystère Tchicaya, éminence grise du régime est soupçonné, arrêté, il est détenu à la Sécurité d’Etat. Le colonel Blaise Nzalakanda, l’un des plus brillants officiers de l’Armée congolaise, de retour d’une mission au Tchad à la tête du 36 ème BIMA (Bataillon d’Infanterie Motorisé) et devenu trop populaire à cause de ses nombreux états de service. Il va susciter de solides inimitiés dans les cercles du Pouvoir.

Revenant le 8 août 1984 d’une mission à Moscou, il sera arrêté et détenu au secret. Lors de son premier interrogatoire, le Directeur de la Sécurité d’Etat d’alors, le Général Ngouélondélé devenu opposant aujourd’hui, lui apprend que Ernest Ndalla et Biampandou, l’avaient mis en cause et désigné comme le responsable des attentats. Claude Kembissila, Je

L’ATTENTAT DU DC 10 ET L’IMPLICATION DE SASSOU NGUESSO.

Jean Bouissou, « Michel Lecornec» Kewane et Ndollo (deux militants de l’Opposition Centrafricain) étaient également cités devant la Cour Révolutionnaire de Justice.
(C’est le même Michel LECORNEC ancien imprimeur qui avait fait faillite à Argenteuil dans la région parisienne, ancien ennemi de Sassou qui deviendra 15 ans plus tard son prestidigitateur, le grand « sorcier et voyant blanc des nègres Présidents africains », devenu en même temps le Conseiller bien écouté du Président Mathieu Kérékou puisque je vais le retrouver rouler sa bosse au bord d’une piscine à Cotonou avec de petites nanas alors que je sortais de voir le Président Mathieu Kérékou avec un ami français. C’est lui que le pouvoir de Sassou utilise pour mettre en place les modalités pratiques d’assassiner Bernard Kolélas. C’est lui qui a conçu et imaginé le procès qui condamna à mort Bernard KOLELAS en 2000. C’est lui qui dicta à Maître Martin Mbemba et Entcha Ebia comment faire pour accuser B. Kolélas des meurtres, de la sodomie, des brimades, des prisons (déclarations de Betty MATOUMPA). Très bien conseillé par lui, depuis, Sassou Nguesso a bien assimilé la leçon et depuis, il est devenu le plus grand diviseur du peuple congolais. Et depuis, il divise et dresse les noirs contre les noirs, les régions contre les régions, les ethnies contre les ethnies. Et c’est comme ça qu’avec les français les choses avaient commencé dès leur arrivée chez nous au 19 è siècle. (Ils Divisaient pour régner) et depuis rien n’a changé ; bien au contraire. L’Elève Sassou Nguesso a tout repris en chœur comme le lui ont appris ses parrains et ça continue encore et encore…. Donc ne nous étonnons pas si nous assistons aujourd’hui à ce que nous assistons. Le pyromane a très appris sa leçon.

En même temps, furent arrêtés le capitaine Bikinkita Philippe frère de Bernard Kolélas. La Cour révolutionnaire de justice (une juridiction d’exception) qui était composée des juges tels que : Michel Ngakala, (Vice-président, cousin de Sassou Nguesso) et d’autres magistrats tous originaires du Nord de la République à trois exceptions près : Charles Madzou, Alexis Ngabou et Placide Lenga, Commissaire du Gouvernement.
C’est dans cette atmosphère plus très tendue et délétère qu’intervient ce 19 septembre 1989 l’ATTENTAT DU DC10 UTA AIR France, vol parti de Brazzaville et qui explosa dans le Ténéré après avoir fait escale à Ndjamena avec 171 passagers à bord tous tués.

C’est ça du vrai SASSOU NGUESSO, énigmatique et toujours barbare. Rappelons-nous que dans cette même période, à l’euphorie qui a suivi le boom pétrolier, succéda une crise sans précédent au Congo. Les fonctionnaires accusant de longs mois de retard, les Etudiants ainsi que les retraités. Mais comment résister aux avances de Kadhafi qui propose des espèces sonnantes et trébuchantes ? Pourquoi on ne l’aiderait pas à « punir » la France ? Le panafricanisme diabolique aidant !
Contrairement au Président Marien Ngouabi qui, en 1974, refusa de satisfaire les lubies du Chef Libyen, Sassou, lui, acceptât les compromissions jusqu’à sacrifier 171 malheureuses victimes dont 53 congolais. Sassou Nguesso, est l’exemple même de l’indécence, de l’immoralité, de l’humiliation, de la schizophrénie, et de la honte, céda aux sirènes de l’argent facile. A l’opposé, le Président Mouammar Kadhafi aimait bien ce genre d’automates qui s’achetaient à vil prix. Dès lors, Sassou, devenait l’auxiliaire et le soutien actif du mythomane et assassin libyen dans son aventurisme au Sud du Sahara.

Quand la Libye cherchait à châtier la France dans le contentieux de la bande d’Aouzou !

Un réseau de terroristes installés à Brazzaville au Congo est mis à nu par un Opposant Centrafricain qui accuse nommément les Services Secrets Congolais à la tête de laquelle se trouve le cousin direct de Sassou Nguesso, M. Camille OKO, (coiffé tout ça par un grand Colonel pas encore Général : NGOUELONDELE, d’être mêlés de près ou de loin aux activités terroristes qui secouent l’Afrique centrale. Avec une assistance manifeste de la Libye, épaulés sur place par les autorités Congolaises au plus haut niveau de l’Etat.
(Où es votre responsabilité dans tout ça mon Général NGOUOLONDELE maintenant que vous voyez plus clair qu’hier, que vous vous opposiez à la façon dont les choses sont gérées par le gendre de votre fils ? Mon Général, vous n’allez pas vous en sortir comme ça, en cherchant à vous disculper de votre responsabilité plus ou moins bien établie et donc comptable de tous les crimes et assassinats que notre pays a connus depuis votre présence à cette Securitate criminelle de tous les temps.

J’avais failli vous suivre quand vous êtes venus nous éblouir à Paris. Mais mon instinct de patriote m’a fait ressaisir à temps et m’a ramené à la bifurcation pour retrouver tous mes sens, mon chemin que j’avais failli perdre en cherchant à m’acheminer avec vous comme un véritable mouton de Panurge. Pouvez-vous nous prouver que : ça soit à votre entrée dans la maison qu’à la sortie de celle-ci, vous n’avez jamais croisé un seul dossier parlant des assassinats des Présidents Marien Ngouabi et Alphonse Massamba-Débat ainsi que du Cardinal Emile Biayenda jusqu’au 10) condamnés à mort que vous ne saviez rien). Directeur de la Sécurité d’Etat et donc de la Sécurité des congolais et de notre Etat donc vous avez au moins les traces de ce qui s’est passé dans notre pays ? Mais toutes les façons nous avons des milliers des témoignages de ceux qui sont passés ou travaillé dans cette maison que le moment venu, la vérité viendra à la surface, émergeant comme les carpes quand elles viennent prendre un peu d’air à la surface de l’eau, quand en bas, il fait très, très chaud.

Terrorisme qui opposera les autorités congolaises à celles du Tchad et de la Centrafrique qui accusent sans rechigner et sans retenue les autorités congolaises qui ne s’en défendent pas d’ailleurs. Comment le pouvaient-elles quand les choses sont aussi claires que l’eau Maillot ? Entretenir du terrorisme étatique et surtout animer la subversion internationale ? Tels sont les desiderata et déclarations qui sortent de la bouche des autorités Tchadiennes et Centrafricaines.

En 1983 le Président Hussein Habré, commentant l’explosion survenue à bord d’un avion d’Air Afrique sur le Tarmac de l’Aéroport de Ndjamena (déjà), n’eût-il pas des mots très durs à l’encontre des autorités congolaises en qualifiant Brazzaville de «Capitale de la subversion en Afrique centrale ? » C’est un autre précédent !

Et voici en exclusivité trois Procès-verbaux qui en disent long sur l’implication des Services Secrets Congolais, de la collusion avec les autorités Libyennes dans les différents attentats qui ont secoué l’Afrique centrale de 1980 à 1989 (Suivez bien mon Général NGOUOLONDELE, vous étiez là en bonne place. Dites-nous qu’a été votre comportement par rapport au témoignage du sieur GOUANDJI Claude Richard qui était détenu dans vos services pendant 4 mois. Que lui-reprochiez-vous ?)

QUAND LA JUSTICE CONGOLAISE S’ACCAPARE DU DOSSIER.

Cour d’Appel de Brazzaville …………………………………………. Tribunal de GRANDE Instance De Brazzaville ……………………………………………. Parquet

N°C/1/C-96 Procès-verbal.

(Document N°1) L’an mil neuf cent quatre-vingt-seize et le 22 Novembre à 11 h 45. Devant nous KITOKO-NGOMA, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Brazzaville, Etant notre Cabinet sis au Palais de Justice de Brazzaville, Mandons et entendons la personne ci-après qui nous fait la déclaration suivante : Je me nomme GOUANDJI Claude Richard, je suis de nationalité Centrafricaine, je suis né le 3 Avril 1952 à Bangui, je suis Statisticien, je suis père de 12 enfants, je suis domicilié 802 rue Mpouya à Ouénzé Brazzaville.

J’ai vécu au Congo de 1974 à 1990 en qualité d’exilé politique. Je représentais le Front Patriotique pour le Progrès qui est le principal Parti de l’Opposition en Centrafrique. Et dans le cadre de mes contacts, j’ai eu à m’entretenir avec le Colonel Kadhafi auprès de qui, j’avais sollicité une aide dans le cadre de nos activités politiques. Il avait ordonné à ses Collaborateurs de m’aider mais curieusement, ces derniers m’ont demandé de revenir sur Brazzaville. Ils devraient me remettre l’aide en question vers la fin de l’année 1986. Ces émissaires sont arrivés à Brazzaville pour me contacter et ont conditionné cette aide à des actions terroristes.

Principalement, ils m’ont proposé d’engager des actions des actions en direction de la République Centrafricaine où je devais mettre des explosifs à certains endroits stratégiques et la seconde proposition serait une action punitive en direction de la France. Il m’a été demandé de recruter quelqu’un au niveau des bagagistes d’Air Afrique qui devrait mettre dans les soutes d’un avion d’UTA- Air France un cageot de fruits contenant une bombe.

Par mesure de prudence, j’avais accepté de faire cette mission et j’ai reçu des explosifs à cet effet au niveau de l’Ambassade de la Libye à Brazzaville que j’avais remis par la suite à M. OKO Camille qui fut à l’époque Directeur de la Contre Intelligence au niveau de la Sécurité d’Etat du Congo.

En ma présence, un rapport verbal a été fait par OKO Camille au Président de la République Dénis Sassou Nguesso qui l’avait exigé. A la demande de M. OKO Camille, je lui ai remis le lendemain un rapport circonstancié qui devrait être transmis au Président de la République, Dénis Sassou Nguesso, qui l’avait expressément demandé. Ce qui fut fait et depuis lors, je n’ai plus eu d’information sur la suite de l’Affaire qui était pourtant grave.

Et deux ans plus tard en 1989, un avion DC 10 d’UTA, parti de Brazzaville explosa en plein vol dans le désert du Ténéré. Curieusement et pathétiquement, c’est dans les mêmes conditions comme décrites par moi auprès d’OKO Camille et contenu dans le rapport exigé par le Président Dénis Sassou Nguesso que s’opéra l’Attentat.

Je n’avais jamais été entendu par la Justice congolaise alors que le Congo avait mis en place une commission d’enquête. C’est en 1991 que j’ai reçu le Juge Bruguière chargé d’instruction qui était venu m’interroger au Canada où j’avais été expulsé par les autorités Congolaises. Le Canada était devenu mon nouveau pays d’installation et c’est là, dans la cadre de la Commission rogatoire à titre de témoins que je fus entendu.

Ce magistrat m’avait révélé qu’il était tombé sur un document dans lequel j’étais cité et c’est pour cette raison qu’il s’était tourné vers moi. J’ai été surpris parce qu’en réalité, je n’ai jamais été entendu à Brazzaville. Dans le cadre de cette même affaire, j’ai été entendu par le F.B.I qui m’avait même présenté des explosifs qu’ils auraient ramenés du Congo et qui leur seraient remis par OKO Camille, lesquels explosifs lui avaient été remis par moi.

En réalité, il ne s’agissait pas des mêmes explosifs que j’avais remis à M. OKO Camille. Ceux-là étaient différents de ceux remis à moi par les autorités Libyennes. …….S.I.R…..Les Libyens s’appelaient Saïd, il était Ambassadeur de la Libye et le Premier Conseiller de l’Ambassade dont j’ignore le nom. Il eut aussi Daoud qui avait ramené les explosifs et il est membre de la MATHABA qui est le « Centre International de Lutte contre l’Impérialisme, le Colonialisme et le Sionisme »

Il y avait avec eux un métis qui devait être artificier parce qu’il m’expliquait le maniement des explosifs.

…………

..S.I.R.. Ces explosifs m’avaient été remis à l’Ambassade de la Libye. Mais je n’ai jamais reçu l’aide promise parce qu’il fallait d’abord entreprendre les actions terroristes. …………….S.I.R…Je n’ai jamais été relancé par les Libyens parce qu’un mois après avoir remis les explosifs à M. OKO Camille, j’avais été arrêté par la sécurité d’Etat sans aucun motif d’inculpation. Je suis resté en détention pendant quatre mois et quand je me suis adressé au Directeur de la Sécurité d’Etat, il m’a dit que c’était pour ma sécurité que j’avais été arrêté. (Curieuse réponse !) ………….S.I.R. J’ai été libéré grâce à l’intervention de mes amis politiques comme le Président Thomas Sankara qui était intervenu personnellement auprès du Président Dénis Sassou Nguesso et à ma sortie, il m’avait été demandé de quitter le Congo sous quarante-huit heures et c’est pour cette raison que je me suis installé au Canada. ………….S.I.R. Je suis resté au Congo jusqu’en juillet 1990 parce qu’il fallait négocier un pays d’asile. Donc en 1989 quand a lieu l’Attentat du D.C. 10 UTA, je me trouvais encore à Brazzaville. …………..S.I.R. A ma sortie de la Sécurité d’Etat, je n’ai jamais été contacté par les Libyens. ……………..S.I.R. Je fais ces révélations maintenant parce qu’il fallait bien rétablir et reconstituer la vérité. …………..S.I.R. Je n’ai plus rien à déclarer. ………………Lecture faite de ces déclarations, l’intéressé persiste et signe avec nous le présent procès-verbal. Pour le Tribunal de Grande Instance Le Procureur de la République Kitoko –Ngoma Magistrat. Le Témoins, Gouandji Claude Richard

(Document N°II)

Cour d’Appel de Brazzaville …………………………………………… Tribunal de Grande Instance ………………………………………………… Cabinet de M. Auguste MIMBI-MOUELE Doyen des Juges d’Instruction. ………………………………………………. Réf. Parquet N°1264/96 Réf. Cabinet N°154/96

Commission Rogatoire Internationale.

Nous, Auguste Mimbi-Mouélé, Doyen des Juges d’Instruction du Tribunal de Grande Instance de Brazzaville ; Vu les pièces de la procédure N° 154/96, Instruire contre………………….X…………, inculpé d’assassinat et complicité ; crime prévu par les Art 59, 60, 297 et 302 du Code Pénal ; Vu l’Art 142 du Code de procédure pénale ; Vu la loi N°05/75 du 12 Mars 1975 portant ratification de la Convention de Coopération en matière Judiciaire entre la République du Congo et la France notamment les Art 20 et 25. Etant dans l’impossibilité de procéder nous-mêmes aux actes ci-après exposés ; Prions toutes les autorités judiciaires compétentes de la République Française de bien vouloir effectuer les opérations suivantes au vu des pièces du dossier ci-jointes en copie et compte tenu de l’exposé des faits ci-après ;

Faits :

Courant 1986 : Gouandji Claude Richard, rencontrait le Colonel Khadafi pour le compte de son Parti, le Front Patriotique pour le Progrès (Parti d’Opposition centrafricain). Celui-ci, pour répondre aux doléances de son hôte, donnait l’exécution immédiate par ses collaborateurs. Curieusement au lieu que l’exécution se fasse en Libye, on lui demandait de rentrer au Congo-Brazzaville pour attendre l’aide qu’on lui avait promise.
Quatre mois après, Gouandji Clade Richard était convoqué à 19 H 00 au Bureau Populaire (entendez par là Ambassade de Libye) de Brazzaville. S’y étant rendu, l’Ambassadeur lui présentait deux personnes, un Arabe et un métis venus tout droit de Libye.

L’Arabe à qui l’on donnait la parole, expliquait que l’aide est là mais la remise est conditionnée par un test à prouver que l’Organisation à la tête de laquelle il était, avait une représentativité effective. Donc ceci devrait se matérialiser par des actes terroristes sur les points stratégiques notamment les deux bases militaires Françaises, l’Aéroport International de Bangui, la Société d’Electricité et le Port pétrolier. C’était cela.
Rendez-vous pour la remise des explosifs était pris le lendemain à la même heure toujours à l’Ambassade. Trouvant la conditionnalité trop dangereuse, Gouandji Claude Richard, se rétractât en avertissant les autorités congolaises. Principalement les proches du Président de la République Dénis Sassou Nguesso, qui lui exigeaient qu’avant d’en parler, ils voudraient d’abord voir les explosifs.

En honorant à son rendez-vous de la remise des engins explosifs, il se faisait remettre cinq à sept sacs à mains pour dame avec autant d’explosifs en forme de pains rectangulaires, des détonateurs avec minuterie et plusieurs piles Alcalines. Le maniement des dits engins qui lui étaient présentés par le métis venu tout droit de Libye. Une promesse ferme, un chèque en blanc qui ne devrait être remis que le 15 août 1987 soit deux jours après l’exécution de la mission.

Avant de quitter Brazzaville, les Libyens lui font comprendre que s’il voulait avoir une société d’Import-export, dans l’immédiat, il n’avait qu’à trouver un bagagiste d’Air Afrique qui devait moyennant 1.500.000 F. cfa, mettre dans les soutes des avions UTA-Air France, un cageot de fruits contenant une bombe préparée par eux. Pour cette autre mission, rendez-vous étant pris pour le lendemain 15 heures devant le Magasin Score.

Au sortir de l’Ambassade, Gouandji Claude Richard rejoignait avec son colis fort précieux et très encombrant, un Officier de la Sécurité d’Etat congolais qui devait l’accompagner chez un des proches du Président Dénis Sassou Nguesso qui suivait minute par minute cette affaire fort juteuse par des comptes rendus circonstanciés qui étaient faits par OKO Camille, son cousin et Directeur de la Contre Intelligence ( que de nom ronflant et sans contenu !).

En arrivant au domicile de ce proche de Dénis Sassou Nguesso, celui-ci lui demande de le suivre. Au lieu de se rendre chez le Président de la République comme initialement prévu, ils s’arrêtent devant le domicile d’un Ministre en lui demandant de l’attendre.

C’est après 1 h 30 qu’il en ressortira pour leur annoncer que le Président de la République Dénis Sassou Nguesso avait un carnet de visite trop chargé et donc ne pouvait les recevoir. Cependant il leur demanda par contre de rencontrer son émissaire à la Sécurité d’Etat. C’est en se rendant à la Sécurité d’Etat qu’ils sont reçus par M. OKO Camille, le cousin et Chef de la Contre Intelligence qui, après avoir laissé partir l’Officier qui accompagnait Gouandji Claude Richard, OKO Camille vérifiait le contenu des sacs et téléphonait au Président de la République, Dénis Sassou Nguesso pour l’en informer que l’affaire était vraie. Il rangeait les sacs et leur contenu dans un coffre-fort en lui déconseillant de rencontrer le libyen métis. En se séparant, il lui présentait les compliments du Chef de l’Etat Dénis Sassou Nguesso et lui demandait de faire un compte rendu écrit et circonstancié au Chef de l’Etat, qui promettait de le recevoir selon son interlocuteur.

Deux semaines après, Gouandji Claude Richard est arrêté par la Sécurité d’Etat avec menace d’être rapatrié en Centrafrique, décision qui échoua grâce aux multiples interventions internationales des organisations et autorités politiques dont le Président Thomas Sankara qui interviendra personnellement auprès du Chef de l’Etat Dénis Sassou Nguesso ;

Curieusement, deux ans après, en septembre 1989, un avion de la compagnie UTA Air France, un DC 10, parti de Brazzaville à destination de Paris avec 171 personnes à bord, se déflagrait en vol au-dessus du Ténéré suite à une explosion criminelle, se passant dans les mêmes conditions telles que voulues par la Libye et pour lesquelles un rapport détaillé et circonstancié avait été fait au Président Dénis Sassou Nguesso.

Gouandji Claude Richard n’a été ni convoqué, ni entendu dans le cadre de l’enquête qui s’en est suivie et qui s’avérait nécessaire et obligatoire. C’est après être expulsé par les autorités congolaises, sa nouvelle terre d’asile, que le F.B.I. lui présentait des explosifs qu’OKO Camille leur aurait remis à Brazzaville et dont il ne reconnaissait pas car ce ne furent pas ceux qu’il lui avait remis.

MISSIONS :

Prière, après avoir recueilli l’identité complète de OKO Camille, l’entendre comme témoin, ainsi que M. Sassou Nguesso : -S’expliquer sur ce qu’il a fait des explosifs qui lui aurait été remis par Gouandji Claude Richard en 1987. – Dire pourquoi, alors qu’il était à la tête de la Contre Intelligence en 1989, après le crach de l’Avion UTA Air France, un DC10, pourquoi n’avait-il-pas interroger Gouandji Claude Richard ou présenter celui-ci à la Commission d’enquête mise en place à cet effet ? – Dire en outre, pourquoi ne s’était-il pas présenté volontairement à la Commission d’enquête ? -Dire enfin, ce qu’il connait de la Jeunesse verte tolérée et soutenue par la sécurité d’Etat. Franche collaboration. Fait en notre Cabinet, le 3 décembre 1996 Auguste Mimbi Mouélé Magistrat, Doyen des Juges d’Instruction du Tribunal de Grande Instance de Brazzaville ? Pièces jointes -PV d’audition de Gouandji – PV d’audition de Gouandji devant le Procureur de la République

(Document N°3)

Tribunal de Grande Instance De Brazzaville ………………………………………. Cabinet de MR Mimbi Mouélé Doyen des Juges d’Instruction 1er Cabinet ………………………………………… Réf. Parquet N°1264/96 Réf. Cabinet N°0154/96 République du Congo Unité +Travail +Progrès …………………………………………….

PROCÈS – VERBAL DE DEPOSITION DE TÉMOIN.

Le 29 Novembre mil neuf cent quatre-vingt-seize à 12 h 22 minutes, devant nous A. Mimbi Mouélé, Doyen des Juges d’Instruction au Tribunal de Grande Instance de Brazzaville. Assisté de M. Dieudonné Ibarra ; Greffier Assermenté, étant en mon Cabinet au Palais de Justice, instruisant sur les faits reprochés à M. X, inculpé d’assassinat et complicité. A comparu également et de dehors de la présence de l’inculpé, le témoin ci-après nommé, lequel nous a remis l’avertissement qui le convoque

Nous lui avons demandé ses noms, prénom, âge, état, profession, demeure, s’il est parent ou allié des partis et à quel degré, ou s’il est à leur service.

Le témoin a répondu :

Je me nomme Gouandji Claude Richard né le 3 avril 1952 à Bangui (RCA). Profession Statisticien. Demeurant au 802, Rue Mpouya Ouénzé Brazzaville. Je ne suis ni parent, ni allié des partis, ni à leur service.

Après lui avoir fait prêter serment de dire toute la vérité, rien que la vérité, nous avons ainsi reçu la déposition :

S.I.R.

En 1986, j’étais l’hôte de la Jamarya en Libye et pour cela j’avais eu des contacts avec le Président Kadhafi pour le compte de mon Parti, le Front Patriotique pour le Progrès. A cette occasion, j’avais sollicité l’aide auprès de son Excellence, Monsieur le Président Kadhafi pour le compte de mon Parti.
Ce dernier avait donné son accord et l’ordre à ses collaborateurs pour exécution rapide. Curieusement ceux-ci m’ont demandé de regagner ma base Brazzaville où ils viendront d’urgence me remettre ce dont j’avais besoin. Je suis resté plus de trois (3) mois sans nouvelles. Au bout du quatrième mois, j’ai été invité par l’Ambassadeur de Libye au nom de Saïd.

L’invitation était pour 19 heures. J’avais été reçu en présence du Premier Conseiller qui parlait français que tout le monde était présent, deux autres personnes arrivées de Libye dont un certain DAO, membre de la MATHABA et un autre métis noir-blanc lui aussi collaborateur et a tout de suite remis la parole à DAO, qui ne parlait pas trop bien français, mais qui se faisait quand même comprendre. Je précise que DAO a travaillé longtemps au Bureau populaire (Ambassade de Libye à Brazzaville). Il n’habitait pas loin du Palais de Justice. A l’époque il était officiellement Attaché Culturel, mais officieusement Il était Attaché Militaire. A l’époque DAO commanditait les attentats de Kinshasa, et c’est à ce moment qu’il était rentré en Libye.

Dao m’avait dit qu’il était venu concrétiser la promesse du Président Kadhafi. Il a poursuivi en disant que cette promesse était conditionnée. Il fallait prouver que mon organisation était réellement implantée dans mon pays en Centrafrique. Cette preuve devait se matérialiser par des actes terroristes sur des points stratégiques surtout sur les deux bases françaises à Bangui à Bouar, à l’Aéroport, à la Société d’Electricité et au Port pétrolier de Bangui. Il ciblait ces points parce qu’il fallait donner une leçon aux français. Pour ce faire, ils m’ont présenté une grande valise contenant des sacs à main pour dames et des explosifs en forme de pain rectangulaires semblables aux pâtes à modeler des détonateurs avec minuterie et plusieurs piles Alcaline. DAO me disait que le matériel était là, et qu’il n’attendait que la réalisation de ce qu’on m’a demandé pour me remettre un chèque en blanc.

Ceci, pour DAO, devrait se réaliser le 13 août à la date de l’anniversaire de la Centrafrique. Face à cette situation, je me suis dit qu’opposer un « non »recevoir signifiait un suicide pour moi. J’avais donc simplement rassuré mes interlocuteurs que ce qu’ils avaient demandé était réalisable et qu’il fallait ne laisser 24 heures pour informer mon staff de Brazzaville. Je leur avais dit que cela était une procédure et je reviendrai le lendemain pour chercher le colis afin de l’acheminer sur Bangui. Après félicitations de mes hôtes, ils m’ont fait des compliments de ce que j’étais un homme courageux et rendez-vous a été pris le lendemain à la même heure. J’ai pu quitter les lieux aux environs de 21 heures 30 minutes. J’ai regagné mon domicile où mes plus proches collaborateurs m’attendaient et à qui j’avais fait le compte de mon entretien. D’un commun accord, nous avons pris la décision d’informer les autorités congolaises la même nuit. Dans cette même nuit, je suis allé voir un petit de mon quartier à l’époque Lieutenant et aujourd’hui commandant, le nommé MAKOUNDZI.

A l’époque il était Aide de camp du colonel Ngakala, mais il évoluait à la D.R.M. (Direction du Renseignement Militaire) sous les ordres du colonel ONDELE Patrice. Dans la même nuit, on devait voir le colonel NGAKALA, qui se trouvait en mission à Pointe-Noire. En l’absence de son Chef, nous sommes allés voir le Commandant IBOMBO, Commandant de la Milice Urbaine de l’époque. Je l’avais vu parce que mon souci était que l’information arrive le plus vite possible au Président de la République. Ce dernier me laissât entendre qu’il connaissait bien le Président de la République et que sans preuve, il serait difficile qu’puisse croire sous simple parole. Il fallait d’abord honorer le rendez-vous du lendemain pour réceptionner le matériel promis. Ceci se ferait au moment où le commandant MAKOUEDZI m’attendait quelque part. Après cela, nous nous sommes séparés, et on s’est fixé avec le Commandant MAKOUDZI pour la mission du lendemain.

Le lendemain, je me suis rendu à l’Ambassade à l’heure convenue au grand bonheur de mes hôtes. Après avoir fait des éloges, on a donné la parole au métis que j’ai découvert qu’il était artificier, et qui m’a expliqué le fonctionnement des explosifs. Le colis a été remis et le nouveau rendez-vous a été pris pour le 15 août, date à laquelle le chèque en blanc me devrait être remis.

Une fois tout ceci conclu, au moment où je devais partir, ils m’ont dit qu’ils avaient l’argent à prendre maintenant pourvu que je trouve un bagagiste d’Air Afrique qui accepterait de mettre dans les soutes des Avions UTA- Air France un cageot de fruits contenant une bombe, et tout ceci était déjà préparé par eux.

Par Tony Gilbert Moudilou