Devant la fébrilité du PCT et des partisans du statu quo, l’opposition accentue la pression auprès de toutes les chancelleries occidentales qui ont été envahi ces derniers jours par des milliers de messages de contestation, suite aux arrestations arbitraires des membres de l’opposition. Il faut dire que la situation du Burkina –Faso a complètement bouleversé la donne congolaise.
Le changement de la constitution a fait l’objet de grands débats au sein du Parti Congolais du Travail. Un triumvirat (décisionnel) bancal se dessine entre les partisans d’un départ de sassou , la désignation d’un futur remplaçant ou simplement maintenir le cap en modifiant la constitution. A l’heure actuelle, aucune information sérieuse ne filtre, sauf à reconnaître que la situation es très tendu. Entre un souhait de consensus biaisé, un marché de dupes déjà servi à plusieurs reprises. Un plat indigeste qui déjà entraîné une gastro intestinale et sanguinolente à l’opposition. Et une pseudo commission de réflexion qui cible mal les contours de la problématique constitutionnelle.
Faute de consensus certain cadre du PCT souhaiterait renvoyer le débat à une prochaine session du comité central. Ou simplement à la décision de Mr SASSOU NGUESSO qui ne sait plus a quel saint se vouer.
Preuve qu’au sein de ce Parti le doute est en passe devenir une réalité incontournable. Les paroles mielleuses, les manipulations à l’emporte-pièce, des MOBOUNDOU, MOUNGALLA, MABIALA, KOUMBA et autres sont battues en brèves par la rigueur de la vérité populaire. Les fameux sages, ni encore l’apport de « NZOBI » semblent dépasser par l’engouement populaire.
Le danger est plus que palpable. La question ne se pose plus en terme de comment changer la constitution mais plutôt en terme de survie si jamais le printemps burkinabé atteigne les sphères congolaises ?
Ceux qui était hier farouchement opposés à un dialogue inter congolais sortent de leur léthargie politique et commencent à balbutier dans les conférences et salons internationaux la possibilité d’ouvrir le dialogue avec toute l’opposition sans exclusive.
Comme nous l’avons pressenti, la tendance est dans le sens de l’apaisement et du dialogue. Seulement il ne faut pas oublier que le diable sassou à plusieurs facettes. Ceux qui s’amuseront à manger le fruit » du dialogue » sans précaution seront très vite infectés par le virus EBOLA. Car le virus est deja dans le fruit
Ne faut pas perdre de vue que ce n’est pas l’opposition qui a bloqué durant 17 ans l’ouverture de ce même dialogue. La position de l’opposition est claire la dessus. Sassou et tout son système clanique ne doivent plus être aux commandes du pays ni encore conduire un quelconque dialogue visant simplement à pérenniser le pouvoir de Sassou. « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. » Abraham Lincoln
De ce fait, c’est la première condition sine qua non que nous avions toujours exigé et celle-ci n’est pas négociable. Il est inutile de lancer vos mercenaires en corruption tous azimuts au sein de la diaspora en France pour faire basculer cette tendance au dialogue sincère.. Ni moins de recycler sans cesse vos pseudos opposants qui sont plus ou moins que les chiens de chasse de leur maître Sassou. « .. dans un Etat et sous un commandement pour lesquels la loi suprême est le salut de tout le peuple, non de celui qui commande, celui qui obéit en tout au souverain ne doit pas être dit un esclave inutile à lui-même mais un sujet. »- Benedict (Baruch) Spinoza
Plus les années passent plus les preuves enfouis dans les tiroirs remontent peu à peu à la surface. Ces preuves accablent une gouvernance engluée dans un système opaque qui entraîne le tout un pays au déclin.
Quand la rente pétrolière contribue à embourgeoisée une frange de dirigeant et leur progénitures, le progrès socio-économique du pays en souffrent cruellement. La redistribution des richesses devient une utopie. La construction des infrastructures une réalité inadaptée à la politique du développement du pays . La prise en charge de l’éducation de la jeunesse soumise au critère dépourvue de tout sens de valeur « tosa o lia » Décidément, le Congo ne cesse de se décliner dans la perversion socio-économique. Les indices des prix qui permettent de déterminer l’inflation sont souvent manipulés par les autorités politiques congolaises. Et les conséquences sont graves sont les populations, elles vont de l’extension du chômage à l’exacerbation de la corruption, sans compter l’élargissement des disparités sociales.
Et ceux qui aspirent à les remplacer ressuscitent les démons de la haine et du mépris de l’autre. On se sert de la politique pour régler des problèmes personnels. Tel est l’un des constats criards observés au sein de la diaspora. Le départ de Sassou Nguesso et de tout son système n’est pas un projet politique. Servant nous des exemples des autres pour sortir de cette épreuve en ayant une maturité responsable. Le vaillant peuple burkinabé a chassé son dictateur mais a failli replonger dans les bas-fonds de la division. Cela aurait été une erreur et renforcerait la posture du Clan SASSOU qui chante à tue tête « Après sassou c’est le déluge ». Ne tombons pas dans le piège béant tendu par ce dernier qui voudrait que « seule une révolution le ferait partir. » C’est un gouvernement et un système finissant et ne voudraient pas partir sans semer le chaos. Ne leur donner pas cette possibilité. Notre peuple n’est de la chair à canon. Le pouvoir de sassou est fini sans possibilité de récupération même dans un processus de recyclage avéré.
Le Congo, notre pays, est une artificialité qui porte en elle des singularités dont la principale est ce déficit chronique de projection vers l’avenir, le futur, en faveur des générations à venir. Seules les jouissances immédiates et festives intéressent le Congolais (à tous les niveaux et dans tous les sédiments sociétaux) à l’image des discours creux entendus ici et là. « Nous allons les poursuivre jusqu’à OYO » « Bouya va être dégonflé »… peu de gens portent la réflexion sur comment reconstruire un Congo désarticulé, déshumanisé et inégalitaire. Ceux-là n’ont qu’un seul intérêt se substituer au roi pour festoyer et s’adonner à toute sorte de préversion immorale.
Sassou et son système sont à la fin de leur règne désastreux. Il est temps de les pousser vers une sortie sans effusion de sang. Le soulèvement pacifique de tout un peuple n’est pas à apparenter à une guerre entre congolais. Une opposition responsable doit savoir conscientiser la population à s’interroger aussi sur son avenir. Et cela ne peut se faire que si celle-ci est rassemblé et uni.
La fin du sassouisme, sans doute, un sujet vu et revu, mais l’analyse faite par beaucoup de congolais diffèrent. Les partisans du« Ote toi de la que je m’y mette » sont prêt à pousser le peuple congolais à la révolution en se gardant de ne pas y prendre part. Les autres analyses, celles à laquelles nous nous inscrivions, c’est d’inscrire la fin du sassouisme dans un dynamisme de refondation de la nation congolaise en revalorisant ses valeurs intrinsèques. Le congolais doit avoir un regard social sur la vitalité du pays en apportant un diagnostic lucide: Le Congo souffre d’entêtement collectif primaire de vengeance aveugle. Rassemblons-nous pour résoudre ses avatars
Il serait aussi nécessaire de marteler sur le constat d’affaissement politique consenti par beaucoup, qui se révèle être pris comme un modèle économique que l’on persiste à vouloir maintenir, malgré sa défaillance. Le refus d’admettre communément des valeurs morales vitales, promotion entêtées d’une culture du clanisme creuse et déshumanisante sont privilégiés en tête de liste. Il nous a été reproché à nous, opposition, à la table ronde de Lyon qu’en ne martelant simplement que sur le départ sans condition de sassou. Ne serait-il pas là une façon d’accepter ce mouvement de délitement du pays ?
Il est donc temps que l’opposition ouvre la voie à une prise de conscience constructive et rénovatrice. Le rassemblement s’impose.
Jean-Claude BERI