Par Rodrigue Fénélon Massala, grand reporter.
L’année se termine sans que l’accord avec le FMI ne soit entériné
Plongé dans une crise conjoncturelle aiguë et persistante depuis 2015 faute d’avoir pu diversifier son économie et géré de façon efficiente les retombées du pétrole, le Congo se trouve une fois de plus à la croisée des chemins .
L’incertitude grandissante qui gagne les milieux économiques du pays et de la région eu égard à l’absence de perspectives et à la résistance caractérielle du régime Sassou à s’accommoder aux réformes structurelles laisse planer le doute quant à la capacité de Brazzaville à trouver les voies et moyens de sortir d’une crise multiforme.
Dépendance forte au pétrole
La dépendance forte au pétrole ne permet pas au pays d’échapper aux fluctuations imprévisibles du cours de baril. Au regard des informations en notre possession, il nous paraît peu probable que le Congo, réussisse à signer un accord de facilité budgétaire avec le FMI au premier semestre de l’ année 2019.
En effet, voici résumés les huit principaux objectifs cibles que le Congo doit atteindre avant de bénéficier d’une quelconque facilité budgétaire.
8 objectifs cibles
1-Le Changement de gouvernance
Dans son premier rapport, le FMI parlait du renforcement de la governance et de la lutte contre la corruption. Mais depuis, l’ institution a changé de langage, adoptant ainsi l’exigence du governement Americain: le Congo doit changer de governance pour bénéficier de l’aide du FMI. Plus explicitement, le FMI et les Etats-Unis n’admettent plus que le régime de Sassou Nguesso continue de diriger le pays en toute opacité avec un grand écart de déficit démocratique ; c’est aussi le but implicite du dialogue inclusif recommande par le FMI.
2. Mettre en place une institution de lutte contre la corruption.
Cette institution doit etre indépendante du Gouvernement. C’est une cible ratée, car la délibération du Conseil des ministres dit que le President de la République nomme le President de cette nouvelle institution, et le Premier Ministre l’un des Vice- Presidents. C’est à dire que l’indépendance de cette institution est deja compromise par le gouvernement.
3. Faire des audits de la SNPC et des autres structures du petrole congolais, et publier les résultats
La derniere Lettre du Continent (une publication particulièrement renseignée sur les intrigues de pouvoir sur les bords du Congo) nous rapporte que Maixent Ominga n’arrive pas a restructurer la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC) pour la rendre plus opérationnelle.
C’est une manière de nous dire que l’un des principaux objectifs cibles ne sera pas atteint.
4. Faire l’audit de la Delegation Generale aux Grands Travaux, et rendre public les resultats.
Mais le président Sassou est le principal commanditaire de cette structure. Crime de Lèse Majesté!
5. Négocier avec le Gouvernement
Chinois ...
…et avec les traders pour obtenir le rééchelonnement de la dette extérieure du Congo évaluée a 120% du PIB réel au debut de 2018.
6. Rapatrier les avoirs extérieurs du Congo pour renforcer la couverture extérieure du F CFA vis-a-vis de l’Euro.
C’est une mission impossible car les avoirs du Congo sont placés dans des comptes séquestres, lesquels garantissent d’importants prêts consentis principalement par la China Eximbank, soit $5 milliards.
7. Réhabiliter le CFCO pour permettre la circulation des marchandises entre la porte extérieure du Congo et son marché domestique.
Cet objectif peut -être atteint avec un peu d’effort.
8. Apaiser le climat social en s’engageant dans un dialogue inclusif.
Ici, l’ objectif recherché est de ramener la paix dans le Pool et ses cadres tant de l’intérieur que de l’extérieur pour augmenter la productivité du travail, et donc la production (PIB). Comme dans l’analyse de la courbe des possibilités de production, on voit très bien que ces points de résultats ne sont pas atteignables avec les resources en présence .
Pour paraphraser Jean de La Fontaine, obtenir une facilité budgetaire du FMI devient peu plausible , car les ressources sont moins certaines.
Par Rodrigue Fénélon Massala, grand reporter.
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