Les antivaleurs selon SASSOU NGUESSO, c’est taisez-vous, nous, on bouffe !!
Par : Jean-Claude BERI
Il est plus que certain que maintenant les preuves sont établies que le pouvoir de Brazzaville ne veut pas nullement engager une guerre véritable contre les antivaleurs. Voici près de trois ans le roi d’Alima avait prononcé son premier discours pour lutter contre ce fléau (antivaleurs) qui a gangréné la société congolaise. A tel point que celle-ci est tétanisée et asphyxiée devant l’ampleur du désastre.
Les raisons sont simples à comprendre si l’on observe bien la gouvernance de ce système maffieux. Pour SASSOU, les antivaleurs ce sont les autres pas ceux qui sont bien installés dans le système. Nous avions constatés les multiples échecs obtenus à travers la succession des programmes et plans d’ajustement initiés par ce pouvoir pour soi-disant mettre fin aux phénomènes des antivaleurs. Ce pouvoir cynique ferme les yeux sur les placements hasardeux de Christel Denis SASSOU, de Jean-Jacques BOUYA, Gilbert ONDONGO Jean Dominique OKEMBA et beaucoup d’autres qui continuent à saigner les finances publiques, malgré les signes a vent couvert de la crise qui s’annonçaient, au point de mettre à genoux tout un Etat.
Ce qui se dessinait depuis plusieurs années se confirme de jour en jour. Certains aboyeurs au service du clan découvrent avec un étonnement tout empreint d’hypocrisie, la faillite abyssale d’un système politique clanique effrayant. Ce que tous savaient depuis longtemps et qu’aucun ne voulait vraiment affronter : la faillite du gouvernement laisse place à un probable héritage empoissonné. On découvre que ces pseudo-buveurs de sang n’étaient qu’un ramassis de colporteurs de mensonges qui se pressaient à aller vider les caisses de l’Etat au lieu de travailler et bâtir une nation de façon consciencieuse et intelligente. Leur inutilité n’est plus à démontrer, ce qui étonne, c’est qu’ils sont reconduits à leur poste. Avec SASSOU, on ne change pas une politique qui échoue tant que ça profite aux mêmes. C’est la stratégie du désespoir, le culte de l’illusion et du chaos que Sassou vend au peuple dans ses moments de perdition. En s’accrochant à privilégier la médiocrité au sommet de l’Etat par fidélité ethno-clanique, amicale ou par retour de service, SASSOU a perdu depuis longtemps le sens d’un homme d’Etat. Mais nous le savons tous. SASSOU ne sanctionnera jamais les fraudeurs, les corrupteurs, les traîtres de l’unité nationale, les pilleurs, car il doit son pouvoir à tous ces cancres de la république qui préfèrent l’accompagner jusqu’à sa déchéance que de s’adonner à une réelle prise de conscience.
Qu’on ne s’y trompe pas les véritables « assassins économique » du Congo-Brazzaville, c’est bien Denis Sassou Nguesso en tête, suivis de ses enfants, neveux, cousins, toute sa famille biologique et politique. Ils doivent rendre au peuple sa dignité en remboursant les sommes détournées.
Nous mettons en lumière depuis des mois les lacunes de chaque ministère, mais surtout montrer qu’il est aussi possible de relever le défi de l’avenir. Toute possibilité d’aller de l’avant, dans le sens de l’accomplissement des changements qui permettraient à notre pays de s’inscrire irréversiblement dans la perspective du développement, nous semble donc conditionnée, aujourd’hui, par l’aptitude des citoyens congolais à surmonter ce fléau qui sévit actuellement dans toutes les couches sociales : La corruption et la poursuite des privilèges et du gain facile.
Tant que subsisteront ces tares, sans oublier l’incarcération injustifiée des prisonniers politiques, le Congo ne peut pas se projeter vers une politique d’avenir et de développement. Il faut que la culture de la sanction soit inscrite dans la constitution pour inciter les gens au respect du bien public.
Autrement, nous continuerons à patauger dans un éternel recommencement en remodelant les mêmes târs comme Sassou vient de nous le prouver une énième fois. Son refus d’un assainissement de la classe politique est à l’image de son dessein pour le Congo. Les partis qui doivent exister sont ceux qui lui obéissent. Ou encore la mise en orbite d’une opposition collaborationniste ou « constitutionnellement conciliante » qui a baissé la tête, par dépit ou par hypocrisie, devant le coup d’Etat anticonstitutionnel et le hold-up présidentiel. Cette opposition-là se dit prête à accompagner de nouveau SASSOU en 2021 dans une énième mascarade électorale
Face à l’obstination aveugle de Sassou Nguesso et son clan, nous, Congolais, devrions-nous s’approprier cet enseignement riche de Nelson Mandela : « C’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé qui détermine la forme de lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ça ne sera que de la légitime défense.
Devant l’insalubrité publique, une seule voie de sortie : la mise en place d’une transition sans sassou s’impose.
Les Fédérations de l’opposition FROCAD-IDC- J3M en parlent beaucoup ce dernier temps, mais certains se demandent encore si ça sert à quelque chose. La transition sans SASSOU , puisque c’est de cela que l’on parle, vaux vraiment la peine d’être menée, surtout en cette période de crise dans notre pays. Le peuple a désavoué le pouvoir de SASSOU, le pouvoir qui nous dirige n’a plus aucune crédibilité aux yeux du peuple Congolais. Et ils le savent, ils savent que le peuple veut leur départ, mais pourtant leur plus grand souhait, c’est de se maintenir au pouvoir, par une transhumance politique honteuse.
La majeure partie de la classe politique acquise au système sassou , hormis ses perversions et son penchant aux antivaleurs, a nettement révélé ses limites. Mais la transhumance politique demeure un véritable goulot d’étranglement à l’évolution de la jeune démocratie congolaise.
La transhumance politique congolaise apparaît donc comme étant une action opportuniste des hommes politiques à la recherche d’une nouvelle élite. En effet, en contrepartie de son adhésion et de son soutien, le transhumant garde ses privilèges et/ou échappe à une condamnation certaine pour faute de gestion ; c’est souvent le cas des milliers des membres du clan sassou qui rêvent de quitter leur parti (PCT) qui les a nourris. Les cas les plus récents est celui de Christel Denis SASSOU, qui rêve de créer de son propre parti espérant ainsi s’absoudre de sa mauvaise gestion a la tête de la SNPC.
C’est pour cette raison que l’après sassou doit être pensé avec beaucoup de lucidité et de sang-froid afin de bien mesurer l’étendue des problèmes à surmonter. En d’autres termes il serait inacceptable d’octroyer des pardons aux cadres responsables hautement corrompu qui ont étranglé financièrement le pays et d’un autre côté les mêmes continuent a s’enrichir. C’est peut-être là que réside le plus grand danger pour le pouvoir : la misère et que, soudain, la rue se soulève. Ainsi l’effet transhumance observée ne serait qu’un alibi pour pilleurs. Mais de là, à attendre la dernière minute pour quitter son parti ou groupe quand seulement, on est convaincu de perdre ou qu’on a déjà perdu tandis qu’on en a tiré le plus grand profit, il n’y a rien là que quelque chose qui ressemble fort bien à la transhumance, sans aucune conviction politique.
L’expression transhumance politique, en tant que telle, les condamne déjà, parce que renvoyant terriblement à un troupeau (PCT), plus précisément à des animaux, qui ne se déplacent que pour rechercher des pâturages plus verts. Quelle honte ! Il faudrait qu’ils comprennent qu’en politique, la victoire ne vient pas par la masse, mais de l’effort des fidèles. Le peuple veillera à ce que sa victoire ne lui soit pas volée. Nous devons absolument cesser de faire de la politique un instrument de jouissance, un cadre pour se ménager un espace de visibilité et de « bouffe » Comme il est acté que le système a pour base morale cette inclinaison absurde, il convient d’exclure toute personnalité ayant plongé ses mains dans le cambouis sassouiste.
Donc une transition avec des hommes nouveaux n’est pas à exclure. Il est nécessaire de réfléchir à une nouvelle génération de leaders, capables de relever plusieurs défis comme ceux de la fragmentation de l’espace, de l’histoire et du savoir, de la refondation de l’Etat postcolonial, de la promotion de la démocratie et des droits humains, et de la mise en place de nouvelles conditions de paix et de liberté, gage d’un développement durable. C’est sur la manière d’affronter ces différents défis que se penche cette réflexion.
Jean-Claude BERI