Le processus de dialogue politique péniblement engagé à l’issue de la crise politique causée par le viol électoral est avant tout une requête de l’opposition et non une volonté du pouvoir. L’essentiel de l’opposition au Congo-Brazzaville tergiverse sur les conditions d’un supposé dialogue insufflé par certaines officines du pouvoir pour saper de l’intérieur le vrai combat pour la restauration de la démocratie.
L’objectif de ce dialogue voulu par tous était de déterminer une position commune. Une sorte de contre-proposition à faire valoir avant toute négociation pour un quelconque dialogue. Y adhérer ou s’y aventurer sans contre–partie est une aberration, voire un suicide politique de ceux qui se croient aujourd’hui «des poids lourds » de l’opposition. On est un « poids lourds » lorsqu’on est soutenu par le peuple. Nous restons sceptiques que cette démarche soit celle souhaitée par le peuple.
Comme cela avait été annoncé par l’opposition toute tendance confondue que l’appel au dialogue exigerait avant tout la libération de tous les détenus politiques injustement incarcérés et la participation de tout le monde. Ces sont les préalables prérequis admis par tous. Ensuite le choix du modérateur international et du lieu d’organisation soit accepté par tous au regard de la notoriété et de la probité politique impartiale de celui et du pays approuvé. Que les questions relevant de la gouvernance électorale soient clairement posées et accepter d’être débattues y compris celle des dernières élections. Enfin la crise du POOL. Ce sont les points encrages sur lesquels il est nécessaire qu’ils soient discutés par tous et non seulement par deux acteurs politiques qui ne peuvent nullement représentés 4 millions de congolais. Un dialogue organisé dans un tel contexte où la « soumission envers un pouvoir » est presque palpable est une énième perte de temps. Ce sera la répétition de BRAZZAVILLE, EWO, DOLISIE, SIBITI ….
Le vrai dialogue, c’est d’abord s’organiser pour avoir un rapport de force à opposer à SASSOU. Nous ne sommes pas unis, nous ne parlons pas d’une seule voix, nous n’avons pas de moyens de pression à exercer envers SASSOU, Comment pouvons-nous faire entendre notre voix? Notre voix est celle du peuple et ce peuple réclame la justice et la réparation.
Les notre sont emprisonnées, bastonnés, bombardés, se précipiter vers un tel dialogue c’est simplement dérouler le tapis vers d’autres dessins qui ne sont pas certainement ceux du peuple.
Qui représentera le peuple meurtri à ce dialogue? Messieurs KOLELAS ET DZON? Soyons sérieux ces deux acteurs représentent-ils les 4 millions de congolais? Pourquoi sommes-nous si tièdes à dire la vérité aux congolais?
Quels partenaires étrangers ont été contactés pour abriter ce dialogue? Sous quels conditions ou préalables ? KOLELAS et DZON ont-ils communiqué au peuple les conditions qu’ils ont posées pour aller solliciter un tel dialogue? Cette aventure solitaire apparait comme un aveu d’impuissance.
L’union fait la force.
Dialogue OUI mais dialogue avec TOUT LE MONDE Y COMPRIS NTUMI, MOKOKO, OKOMBI, MAKAYA, BOUKADIA…. Le Congo n’appartient pas à SASSOU pour dicter sa loi à tout le monde.
Comme certains leaders aiment écouter que les courtisans, les flatteurs, les adeptes des caresses dans le sens du poil, le Congo se perd dans les méandres de l’hypocrisie, de la poursuite du gain facile, de la compromission, du flou ….
Pourquoi là où tout est clair doit-on absolument opposer les illusions politiques?
Pourquoi est-il si difficile pour l’opposition d’avoir une position unique et intransigeante devant ce qui n’est plus ou moins qu’un viol et vol du droit du souverain primaire?
Nous devons nous souvenir chaque jour que Dieu résiste aux orgueilleux et aux manipulateurs. Nous avons besoin de discerner le vrai du faux. Ce qui constitue la grandeur aux yeux du peuple, donc Dieu, c’est de ne pas trahir sa conviction lorsque l’on est dans la vérité. Cette vérité est primordiale pour les leaders politiques qui aspirent à diriger nos destinés, et surtout pour quiconque qui désire vivre une vie d’excellence et de partage. Ne jamais trahir le peuple.
Ce n’est donc pas par une fuite en avant, mue par la haine d’autrui ou par complaisance, que le peuple congolais se gouvernera librement dans l’unité et le pardon. Seule la redécouverte de l’âme congolaise » KIMUNTU » (pour paraphraser mon frère le LION DE MAKANDA) car enracinée dans notre héritage ancestrale, peut aider le Congo à se relever, à retrouver sa souveraineté nationale et son dynamisme d’antan.
Jean-Claude BERI