Il y a des vérités qui méritent qu’on y revienne même si l’on a souvent tendance à penser que c’est devenu obsolète. Doit-on se laisser influencer par une philosophie qui n’a plus rien avoir avec les essences profondes qui ont motivés de son existence ? La quasi domination de la franc-maçonnerie au Congo aide t-elle le Congo à se développer ? Est-il bénéfique pour le peuple d’être assujettie par une nébuleuse conspiratrice, corruptrice qui applique ses propres règles en se servant d’une philosophie de pensée de renommée internationale pour asseoir une autorité de plus en plus contestée ? Toutes ces questions font aujourd’hui l’objet d’un regard plus précis des milliers de francs maçons à travers le monde qui refusent de voir sombrer dans le dégout et le mépris un profond enseignement ésotérique progressif à l’aide de symboles et de rituels. Celui-ci encourage ses membres à œuvrer pour le progrès de l’humanité. En tentant de répondre à la question de savoir pourquoi ces déviances actuelles de la franc maçonnerie en Afrique, le Magazine FRANC-MACONNERIE n° 14 du Janvier – Février 2012 met les pieds dans le plat en épinglant les graves manquements des leaders africains qui se sont presque tous détourner des bases même du fondement de la franc maçonnerie.
Au delà du libre choix qui incombe à toute personne de faire partie d’une organisation spirituelle, philosophique ou encore ésotérique selon ses aspirations profondes, il en devient inquiétant lorsqu’on commence à l’imposer de façon subtile à certains pour mieux les assujettir. La liberté de pensée, de religion et d’organisation devrait être un droit inaliénable. Or, il se trouve qu’en Afrique ou ce droit est presque inscrit dans la quasi totalité des constitutions de ces pays n’est observé qu’avec parcimonie. La gronde qui monte aujourd’hui au sein des frères francs maçons de France traduit une réelle inquiétude sur l’absence du respect de la tradition, le devoir de l’humilité, le détournement permanent des règles d’initiation de certains présidents africains.
Certains n’hésitent plus à sortir de l’ombre pour dénoncer ce qu’il y a quelques années paraissait comme un tabou. Lorsqu’on peut lire dans le chapeau du magazine franc maçonnique citée plus haut , la franc maçonnerie en Afrique serait « un vestige du colonialisme, repaire de corrompus, pépinières de dictateurs, la franc maçonnerie africaine, presque entièrement aux mains des pouvoirs, bafoue au quotidien les idéaux maçonnique de justice, de liberté et de tolérance qui devraient être ceux des francs-maçons libres dans les loges libres. Constat amer pour un continent ou malgré les efforts désespérés d’une poignée de frères idéalistes, des fils de lumières dévoyés organisés en caste, se servent de leur appartenance pour maintenir leurs privilèges et étouffer le peuples sous un épais manteau de ténèbres »
On a presque froid au dos en lisant ces mots venant de ceux-là même qui viennent introniser ces mêmes dictateurs en leur donnant encore plus de pouvoir.
Dans ce cas exprès du Congo Brazzaville ces phrases reflètent une réalité qui saborde tout effort du congolais qui œuvre pour le développement du pays. Elle a pris une connotation sectaire en érigeant en coulisse des passerelles de progression dans la vie sociale. Pour se faire, il est impérieux, comme un ordre venant du ciel, d’obéir, de faire allégeance, de vouer corps et âme au Grand maître de la Grande loge du Congo, Mr Denis SASSOU-NGUESSO ou encore à son second qui n’est autre que son neveu Jean-Dominique OKEMBA. Comme nous l’explique avec les mots si simple à comprendre même par le plus profane des congolais notre confère Antoine Glaser la lettre du Continent « Au Gabon ou au Congo on ne peut pas espérer avoir un poste si l’on n’est pas initié, de préférence par le ministre lui-même ou un de ses proches. Résultat la plupart des responsables ne sont pas choisis sur leurs compétences mais en fonction de leur allégeance maçonnique ».
Malgré ces preuves accablantes de dévoiement, de détournement d’un idéal maçonnique digne et basé sur le respect de l’équerre qui est le symbole de la rectitude et du droit. Du niveau qui lui est le symbole de l’égalité, de la justice et du respect mutuel, nous constatons dans notre pays, une dérive indescriptible qui fait froid au dos et ne présage rien de bon pour l’avenir du Congo. Ce n’est plus un secret pour personne. La pratique du pouvoir et la gestion des ressources financières et économique de notre pays font l’objet d’un examen minutieux dont les examinateurs accordant les admissions ne sont autres que Mr Sassou -Nguesso et ses amis. C’est cette réalité que le clan SASSOU impose au pays qui est totalement intolérable. Faut-il avoir des lunettes 3D pour voir que notre est entrain se sombrer dans un pseudo monarchie dont la puissance accroît tous les jours. Entre l’imposition d’une franc-maçonnerie à la sauce sassouiste, le creusement perpétuel des inégalités dues au pillage des ressources, la pauvreté et la souffrance du peuple ne serait jamais vaincu par ces méthodes.
Ce tableau sombre, certes, ne signifie pas la fin du Congo ou encore qu’il faille absolument céder au spectre des représailles que font peser les dignitaires actuelles pour ne rien faire. Le Congo d’aujourd’hui doit se mettre en rupture avec celui que veulent nous imposer les sassouistes. Il est exclut qu’on bafoue notre culture par une autre dont même son interprétation non seulement est tronquée, mais ressemble a une secte des sorciers. Ce changement doit commencer par une remise en cause de notre vécu et de nos peurs. Cessons de ne regarder que notre nombril, c’est une attitude qui favorise le repli sur soi en se disant qu’on on ne peut rien devant Goliath. Sommes –nous fier de voir que dans notre pays on peut tout obtenir sans le moindre effort, il suffit d’être franc-maçon et adorer le grand maître ?
Nous sommes sûrs que ce n’est pas le sentiment de beaucoup de congolais car nous sommes conscients que notre culture n’est pas un handicap mais une fierté que nous devrions défendre. Ces barrières érigées par la franc maçonnerie divisent les congolais, sèment la suspicion, créent des préjugés qui alimentent les frustrations. On peut être Chrétien, musulman, animiste, ngounza, matsouaniste, salutiste… c’est tout ça le Congo. On ne devra pas faire une distinction pour être embaucher en fonction de ces orientations. La seule distinction qui compte c’est la méritocratie. On peut être franc-maçon, certes c’est un choix, mais on occupera le poste qu’on mérite et non par cooptation ni une quelconque allégeance sordide au Roi du grand loge.
Tout congolais doit se sentir comme un citoyen libre chez lui et espérer y vivre en paix et gagner sa vie à la sueur de son front. Que cessent ces différences qui annihilent tout effort de construire ensemble
Jean-Claude BERI
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