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Les dictateurs africains, médiateurs de la paix en Ukraine !

Les dictateurs africains, médiateurs de la paix en Ukraine !

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA
Par  Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA 
C’est l’hôpital qui se moque de la charité, et le ridicule ne tue plus en Afrique.
C’est l’épisode des pieds nickelés africains en Europe à la recherche de la solution pour la stabilité mondiale. Il s’agit de la blague de l’année dans les chancelleries occidentales.
Incapables d’instaurer la justice sociale, un climat propice à la démocratie et à la gestion saine des affaires publiques, six (6) despotes africains, et non des moindre au regard de leur pedigree, veulent sauver la paix dans le monde. Il s’agirait du général de corps d’armée Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, du nouvel autocrate Macky Sall du Sénégal, du dictateur Yoweri Museveni de l’Ouganda, du maréchal Abdel Fattah al-Sissi de l’Égypte, du gestionnaire sulfureux des deniers publics Cyril Ramaphosa de l’Afrique du Sud, et de monsieur Hakainde Hichilema de la Zambie. C’est un attelage fait de bric et de broc sans cohérence idéologique, une initiative cavalière en dehors de l’Union africaine (UA).
Ces présidents africains, pour la plupart peu recommandables, se muent en hérauts de la paix sous l’instigation de leur mentor, monsieur Jean-Yves Ollivier, le sorcier Blanc de monsieur Denis Sassou Nguesso.
Décidemment la guerre entre la Fédération de Russie et l’Ukraine nous aura réservé beaucoup de surprises dans tous les domaines. L’Europe qui se croyait à l’abri de la guerre depuis des années s’est retrouvée en état de léthargie devant l’agression de l’Ukraine par la Fédération de Russie. Comme quoi la paix n’est jamais définitivement acquise, mais il y a lieu de la préserver avec l’adage « qui veut la paix prépare la guerre ».
Les guerres et les génocides sont omniprésents en Afrique, et les Occidentaux ne semblent pas s’en soucier car loin de leurs peuples et de leurs préoccupations. Après le triste génocide Rwandais aux yeux et à la barbe de la communauté occidentale qui avait fermé les yeux, 400 000 Congolaises et Congolais du Congo-Brazzaville furent massacrés en 1997, au cours d’une guerre civile sous le silence assourdissant de la France afin de permettre à monsieur Denis Sassou Nguesso de revenir aux affaires, pour garantir les intérêts de la France, notamment dans le secteur énergétique par le pillage des richesses du Congo-Brazzaville qui continue jusqu’à ce jour.
La guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) sous l’instigation du Rwanda et de l’Ouganda ne semblent pas émouvoir les Occidentaux qui tirent profit de ce dépeçage à grande échelle, des richesses de ce pays nécessaires à la transition énergique et au contrôle du réchauffement climatique dans le monde. Les millions de morts occasionnés par la guerre dans l’Est de la RDC ne sont qu’une variable d’ajustement dans la Realpolitik que se livrent les grandes puissances de ce monde au grand dam du peuple congolais qui en subit les conséquences néfastes dans l’indifférence générale. C’est Joseph Staline qui disait : « La mort d’un homme est une tragédie. La mort d’un million d’hommes est une statistique ». Ils sont aussi cyniques que Joseph Staline car en RDC, nous sommes dans les statistiques. L’Union africaine (UA) financée par l’Union européenne (UE) est aux abonnés absents dans ce conflit.
La seule question qui se pose dans cette tragédie shakespearienne de la guerre entre la Fédération de Russie et l’Ukraine, est celle de savoir comment des Présidents africains, des dictateurs dépourvus d’empathie vis-à vis de leurs propres peuples peuvent prétendre apporter la paix à des belligérants qui n’ont aucune considération pour eux à défaut de servir de partenaires dociles faciles à rouler dans les affaires ? N’est-il pas normal de commencer à balayer devant sa porte avant d’aller se mêler des affaires d’autres ?
Le propre des dictateurs africains, comme monsieur Denis Sassou Nguesso, c’est qu’ils aiment le culte de la personnalité. Se mettre en scène pour des futilités est devenu leur hobby au lieu de se consacrer à leurs peuples en y apportant la paix, la tranquillité, la justice sociale, le bien-être, etc.
Le cas de monsieur Denis Sassou Nguesso, ce marxiste-léniniste converti par pur opportunisme à la démocratie avec un bulletin de vote dans une main et une arme dans l’autre, est flagrant. Ce démocrate au pouvoir depuis plus de 38 années cumulées dirige d’une main de fer le Congo-Brazzaville sans se soucier des droits humains sous le regard bienveillant de la France, sa tutrice. Monsieur Jean-Yves Ollivier n’est-il pas un ressortissant français, artisan ardent de la Françafrique, cette nébuleuse qui maintient la tête sous l’eau un certain nombre de pays africains francophones ?
Monsieur Jean-Yves Ollivier est Président de la Fondation de Brazzaville, très proche du régime du président Sassou Nguesso et de la droite française. « La Fondation de Brazzaville est une organisation à but non lucratif basée à Londres et enregistrée auprès de la Charity Commission for England and Wales. Créée en 2014 par Jean-Yves Ollivier dans le but de perpétuer l’esprit du protocole de Brazzaville, l’organisation promeut et développe des initiatives africaines dans les domaines de la paix (résolution des conflits internationaux et internes), de l’environnement (protection des écosystèmes de la biodiversité et des communautés) et de la santé (lutte contre les faux médicaments). Elle jouit du statut consultatif auprès du Conseil économique et sociale des Nations unies depuis 2018. Les critiques pointent son allégeance au président congolais Denis Sassou Nguesso, dont elle serait une officine de lobbying. »
La Fondation de Brazzaville n’a jamais apporté sa contribution à la résolution des différents conflits qui émaillent le Congo-Brazzaville sous une violence policière inégalée. À bien y voir la Fondation de Brazzaville est une coquille vide au service de la dictature du Congo-Brazzaville avec les Fonds du trésor public congolais. La boucle du copinage et des conflits d’intérêts est bouclée.
Quant à monsieur Macky Sall, c’est un visiteur assidu de monsieur Denis Sassou Nguesso dans son village à Oyo qui veut entrainer le Sénégal, jadis un modèle dans la gouvernance électorale, dans une crise infantile des Présidents voulant à tout prix briguer un troisième mandat. C’est sale et honteux pour la jeune génération des dirigeants africains que vous représentez. Monsieur Macky Sall renie sa parole de ne pas briguer un troisième mandat d’ailleurs écrit dans son livre : « Le Sénégal au cœur ».
En Ouganda avec monsieur Yoweri Museveni au pouvoir depuis le 26 janvier 1986, l’on se dirige vers une succession dynastique.
En Egypte, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi règne en Raïs sans contre-pouvoir.
En Afrique du Sud, la gestion peu orthodoxe des affaires publiques de monsieur Cyril Ramaphosa pose des sérieux problèmes d’intégrité et d’éthique dans cette nation arc-en-ciel ; Nelson Mandela devrait se retourner dans sa tombe en voyant son héritage de bonne gouvernance galvaudé par ses successeurs.
En Zambie, il y a un nouveau Président élu à la botte des Américains dans leur combat contre les Chinois pour le contrôle de la Copperbelt, province de Zambie, particulièrement riche en gisements minéraux.
Le grand financier de cette initiative foireuse sans aucune chance de succès n’est autre que monsieur Denis Sassou Nguesso à travers la Fondation de Brazzaville de monsieur Jean-Yves Ollivier. Le trésor public congolais sera une nouvelle fois saigné afin de permettre au Roi fainéant de se mettre en scène sur le plan international après sa déconvenue lors des funérailles de la Reine Elisabeth II en Angleterre.
Avec des dirigeants d’un tel acabit, il y a peu de lueur d’espoir pour la jeunesse africaine qui meurt dans le désert libyen ou se noie dans la méditerranée en tentant de fuir l’Afrique, la terre de leurs ancêtres, devenue l’enfer sur terre, nonobstant ses multiples richesses.
Nous allons assister à la balade des gens heureux nourris par le vol des deniers publics de leurs pays respectifs.
Cette initiative qui ressemble à une expérimentation hasardeuse n’honore pas les six (6) Chefs d’États africains, quand nous savons que la guerre entre la Fédération de Russie et l’Ukraine n’est que le continuum de la guerre froide réchauffée entre les États-Unis et la Fédération de Russie. Tel un cheveu dans la soupe, l’Afrique à travers six (6) despotes se déshonore de plus belle au lieu de s’attaquer efficacement aux problèmes qui minent le continent africain, et seul Dieu sait si les défis sont immenses notamment la corruption endémique, la pauvreté, la mal-gouvernance, les conflits armés, la gabegie, le despotisme, etc.
Le Soudan brûle, les Soudanaises et les Soudanais meurent, mais l’Union africaine (UA) et ses despotes ne semblent pas y prêter attention.
« L’Afrique est mal partie » de René Dumond est toujours d’actualité, mais ce n’est pas une raison de se complaire dans cette chienlit.
Il est temps de redonner à l’Afrique la place qui lui revient, celle de berceau de l’humanité.
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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

 

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