Demain, face à l’histoire, personne ne dira qu’il ne savait rien
Le Congo notre Pays est à la croisée des chemins. Pour triompher de la dictature au pouvoir, reconstruire une société Congolaise apaisée et écrire une nouvelle page de son histoire, le peuple Congolais doit continuer à puiser sa force dans son Unité en s’appuyant sur les valeurs d’Amour, du pardon, de tolérance et du vivre Ensemble.
Le degré et la profondeur de la crise au Congo, l’accumulation des armes par le pouvoir, l’entretien des milices par le même pouvoir, le climat toujours lourd autour des crimes commis depuis et toujours par celui-ci mais jamais éclairés ni jugés, les intimidations permanentes, les haines, les injustices et les frustrations, la peur de la revanche font aujourd’hui du Congo une poudrière ou une poupée Russe dans laquelle se trouve logées toutes les expressions de violence. Voilà le triste état dans lequel est plongé le Congo. Cette réalité du Congo exige de tous les fils et toutes les filles du Congo non seulement la culture du dialogue, de l’Ecoute, du pardon, de la paix, mais aussi et surtout, un sens élevé du patriotisme pour l’épargner de tous les tentacules que le pouvoir de Brazzaville est en train de mettre en œuvre.
Déjà, si nous arrivons à cerner profondément ce que nous sommes, et comprenant ce qu’est la vie elle-même en réalité, alors nous aurons fait du chemin pour accomplir la mission qui est la nôtre, celle d’appeler toujours à œuvrer ensemble. Toute ma vie, ma culture a été, est et sera toujours celle du dialogue, du vivre ensemble, de l’Unité, de l’ouverture aux autres, de la compréhension, de l’Amour des autres et au-delà de l’Amour, c’est à dire au-delà de soi-même et de l’égo. Il est important que nous ayons une vision pour l’Unité, vers un but commun dans ce Congo déchiré et qu’il nous faut aider à traverser une étape difficile vers un temps nouveau, meilleur et plus harmonieux.
Ne l’oublions pas : Quel que soit ce que nous sommes sur ce plan, faisons l’effort de comprendre et de montrer autour de nous qu’il n’est nullement question pour nous sur ce plan physique, pour paraître plus que d’autres, pour nous couper des autres, pour nous replier sur nous-mêmes, mais pour communier avec les autres, avec ceux que nous aimons ou ceux que nous aimons moins ou croyons moins aimer, avec ceux qui nous aiment, nous aiment moins ou croient ne pas nous aimer, car dans l’amour est réuni l’Absolu c’est-à-dire que l’Amour inclut tous les contraires possibles.
Reconstruire le Congo aujourd’hui est une question de volonté, une affaire de toutes et de tous. C’est Ensemble et Unis que nous devons et allons reconstruire notre Pays. L’heure est donc à l’Unité de toutes les forces vives du Congo (de l’intérieur sur le terrain et celles à l’Etranger) pour des solutions de sortie de crise à la hauteur du vivre Ensemble indispensable pour rebondir. Cependant, pour accomplir avec succès cette tâche, il nous faut rester nous-mêmes, transparents, cohérents, déterminés et sourds aux sirènes de la corruption rampante du pouvoir. Tout comme nous devons faire l’effort d’analyse de la situation, ne nous trompons pas d’adversaire politique, arrêtons de tourner inutilement en rond car, notre seul adversaire est ce quelque chose que nous avons tous en commun contre nous et qui doit nous rassembler, c’est-à-dire toute cette expression de la dictature, l’intolérance, le banditisme, la violence, l’arbitraire.
Voilà pourquoi, dans les conditions actuelles où doit se préparer l’alternance pour 2016, tous ceux qui toujours dans l’ombre flirtent avec le pouvoir ou s’apprêtent à franchir la ligne jaune toujours au nom du raccourci vers la vie ou l’argent facile, en réalité pour collaborer avec le pouvoir de Brazzaville, doivent se ressaisir et il est vraiment temps. La situation de crise générale ou de blocage au Congo ne trouvera de solutions qu’entre Congolais assis autour d’une table et sur le territoire Congolais. Nous devons arrêter de nous divertir: par exemple, la fameuse expérience du Sénégal sur la gouvernance ne peut pas être prise pour exemple pour tenter de résoudre la question du Congo car au Sénégal la question même de l’alternance est partie intégrante du système. Il ne faut donc surtout pas s’enfermer dans cet exemple qui s’apparente à de l’enfumage simple, à de la poudre aux yeux et la fuite en avant. Aussi, croire renverser une dictature au Congo depuis une terre étrangère sans s’appuyer sur les forces réellement en lutte sur le terrain, relève de la plaisanterie, de la prétention pure, c’est se donner un Nom qu’on n’a pas, c’est surtout construire sur le sable car le terrain Congolais reste incontestablement notre seul champ d’expérience, et c’est dure la réalité !
Je le redis ici : le dialogue national est une chance pour le Congo.
c’est seulement par un dialogue national que nous pouvons et allons définir consensuellement les nouvelles règles et orientations politiques. En résolvant cette contradiction de l’heure dans notre pays, celle de faire échec au coup d’état constitutionnel et de réunir tous les fils du Congo autour d’une table pour un véritable dialogue national, seule et unique voie de sortie de crise, nous avons gagné sur le Mal Congolais et servi aussi la cause des autres peuples Africains, notamment ceux d’Afrique centrale qui appellent de leurs vœux une démocratie vraie dans leur pays.
Jean Sysvestre Itoua