Par Jean-Claude BERI
On nous annonçait que le ciel allait trembler ce jour 17 Mai 2019 au palais de justice de Paris dans la confrontation judiciaire entre Jean-Benoît DZABA, un militant très engagé de la diaspora et l’ambassadeur du Congo en France, Rodolphe ADADA. On n’a vu ni tremblement, ni vent, ni bruit de mouche. ADADA qui se targuait de vouloir défendre son honneur bafoué, semble-t-il par des propos injurieux relevés par le journal SACER dont John Binith DZABA est le responsable a préféré se faire représenter par un de ses multiples conseils juridiques. Des biens mal acquis, de détournements de biens publics et plusieurs accusations de multiples malversations et de détentions de compte à l’étranger dont la provenance des fonds reste très douteuse sinon illicite. Mr ADADA et ses conseils juridiques ont bouté en touche pour se contenter à requalifier l’affaire en diffamation et injure a un diplomate en exercice. ADADA, ignorait-il que nous sommes en France, pays de droits de l’homme où la justice n’est pas aux ordres d’un pseudo-monarque fou ?
Depuis quand les gouvernants sous Sassou s’occupent-ils de leur image, autrement les tribunaux français ne se désempliraient plus face à l’étendue des frasques commis par ces derniers ?
Seulement la vérité est ailleurs
Nous sommes en guerre contre un groupuscule de pilleurs, voleurs, des mercenaires et pilleurs-politico-financiers de premier rang qui confondent la gestion d’un Etat à la gestion d’une épicerie familiale. Ils utilisent l’argent et le pétrole congolais à des fins égoïstes et de mercenariats qui tuent et violentent la population congolaise. Cette organisation mafieuse, dont Mr ADADA est l’un des membres influents, saigne le Congo-Brazzaville depuis 40 ans. ADADA a été l’un des tous premiers complices du désordre économique et social que traverse le Congo-Brazzaville actuellement. Lui et plusieurs autres barons du clan, Bruno ITOUA, NGOKANA…, ont été les géniteurs des opérations du vol et détournement du pétrole congolais. Ils ont fait du pétrole congolais et d’autres ressources naturelles leurs richesses personnelles dont le peuple pensait bénéficier des biens publics tels que les infrastructures éducatives, sanitaires, routières… au bénéfice des quelques 4 millions d’habitants est devenue une source de malheur pour certains congolais. Eux, véritables caciques au service d’un clan, devenant en peu de temps des multimilliardaires.
Après son passage au ministère des hydrocarbures (pétrole) de 1977 à 1991, Rodolphe ADADA a accumulé d’autres postes ministérielles qui lui auraient permis ainsi de détourner plusieurs millions de dollars. Certaines sources avancent le chiffre de 800 millions de dollars aux îles Caïmans et Belize selon Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Et ce n’est qu’une partie cachée de l’iceberg. Il aurait plutôt surchauffé ses comptes extérieurs et intérieurs en suralimentant les appétits voraces de sa belle-famille et de certains réseaux françafriques qui lui serviraient d’écrans ou prête nom dans son entreprise de pillage de ressources du Congo. C’est de ça qu’il s’agit Mr ADADA et non cette pirouette immonde et grotesque de diffamation d’un diplomate. Ces faits, s’ils sont avérés, relevant de la criminalité organisée ne pouvant être tolérés en France. Cela dénote indiscutablement un comportement inadéquat de la part d’un « vrai diplomate ».
Il s’agit simplement de dénoncer la main basse opérée par votre organisation mafieuse sur les richesses congolaises avec la complicité d’une série d’intermédiaires, spécialistes de l’escamotage financier des plus grandes banques françaises qui tentent difficilement de vous sauver de la noyade. Seulement la justice française, dans certaines circonstances, sait se montrer impartiale et dire le droit devant cette Françafrique prédatrice, dominatrice et inhumaine. Cette fuite en avant grossièrement utilisée par les conseils de Mr ADADA occulte l’état d’irresponsabilité des gouvernants congolais. Noyés dans l’avidité de comptes en Suisse, de propriétés en France, d’armes et de miliciens, mais aussi étranglés par « la gabegie antérieure (la leur, ou celle de leurs prédécesseurs) et le surendettement qui en a résulté ; la cour industrieuse d’une nuée de prêteurs, bradeurs, escrocs ou usuriers. Pillé, ravagé, criminalisé, l’État congolais est devenu la proie des luttes de clans, malgré une brève éclaircie démocratique. La Françafrique a attisé ces luttes intestines, qui ne cessaient d’affaiblir l’État propriétaire du pétrole convoité… » (1)
Mr ADADA, ayez au moins le courage de vos actes et affronter en assumant en homme responsable votre implication dans la grosse faillite de l’économie congolaise. Ce jugement repoussé en Octobre 2020 (nous reviendrons dessus avec des éléments bien précis). « C’est une manière de gagner du temps afin de trouver les moyens pour faire disparaître les traces et autres éléments pouvant le confondre par rapport au 800 million dollars détenus dans les paradis fiscaux … » JB DZABA
Mr ADADA, reconnaissez que votre appétit financier a largement été au-dessus d’un recours effréné au vol et détournement de fonds, croquant et hypothéquant ainsi les recettes futures et l’avenir de générations nouvelles. De ce fait, nous sommes tous des John Binith DZABA et vous serez traduits en justice et rembourserez ce que vous avez injustement usurpé au peuple congolais
La traque ne fait que commencer.
Jean-Claude BERI
Activiste lanceur d’alerte
• (1) Congo : pétrole, dette, guerre François-Xavier Verschave Dans L’envers de la dette (2002), pages 13 à 128