L'ignorance crasse de Théophile Obenga

« Quelle est cette constitution dans ce monde qui n’a jamais été amendée ? » Théophile Obenga.

Le soutien de Théophile Obenga à la cause de Denis Sassou Nguesso révèle une complaisance intellectuelle intolérable à l’égard d’un dictateur indécrottable.

Une posture qui dépasse le culot, c’est de la malhonnêteté intellectuelle à un rare degré.  Une attitude hélas caractéristique d’une certaine intelligentsia du « Clan Nord » qui pense désormais que le pouvoir au Congo est une  propriété des « mbochi », une propriété de la région de la cuvette voire, du « Clan Nord ».

N’est pas « congologue » qui veut ! Son analyse la plus difficile, la plus ardue de la situation politique au Congo, Théophile Obenga aurait dû l’écrire en hiéroglyphe égyptien pour Sassou Nguesso mais pas au Congolais après s’être bien informé sur l’histoire de la révolution congolaise (les 3 martyrs du 13-14-15 août 1963 la chute de Youlou), avant de penser que le Congo était devenu un royaume « mbochi » avec pour Roi Denis Sassou Nguesso. Il ne me semble pas qu’il l’ait fait. Le geste le plus difficile, le plus ardu, aurait été de rendre visite non seulement à la vraie opposition congolaise qui se trouve être à l’étranger (en France), mais aussi aux victimes de Sassou Nguesso qui sont au Congo (dans le Pool-Niari-Bouenza etc). Mais il ne me semble pas non plus qu’il l’ait fait. Lui, Jean François Ndenguet, Christel Sassou Nguesso, Emmanuel Yoka, Dominique Okemba etc. Ces intellectuels du Clan Nord), considèrent le Congo comme un pays de singes dépourvu de cadres dignes de ce nom. Un pays magnifique et rempli de mauvais citoyens, pensent-ils. Les Congolais en question, sont des andouilles. Jamais ils n’élèvent la voix contre la mafia, la « mbochisation » du Congo ou contre la culture de l’illégalité propagée par Sassou. Avec ses déclarations tonitruantes, Théophile Obenga, persuadé d’avoir produit une pensée, enferme son raisonnement dans un bocal « mbochi » comme un plat que l’on réchauffe de temps à autre. Il danse à la surface des choses, s’en tient aux arguments les plus faciles, qu’il présume conformiste et non anti- constitutionnel. Il croit chanter en solo « leza lénua à vie pour Sassou et le « Clan Nord », loin du chœur de la démocratie. Dans son observation, l’aspiration démocratique du peuple congolais martyrisé par Sassou Ngueso est indigne. Il est symptomatique d’une incapacité à comprendre le mal infligé au peuple congolais d’en bas innocent. Ce n’est pas celui qui souffre vraiment de la folie tyrannique de Sassou qui l’intéresse, la fascination qu’exerce l’assassin du peuple congolais et du Congo est irrésistible, bien plus passionnante parce qu’il est du même « Clan Nord » que lui.

Pour ceux qui le soutiennent, Sassou Nguesso n’est pas même un dictateur-terroriste. Théophile Obenga le qualifie pour l’UNIQUE, l’irremplaçable, président au Congo au point de proclamer « On se connait tous, supposons qu’en 2016 Sassou rentre chez lui à Oyo et nous laissait le pays, qui va le remplacer ? » et de surenchérir « Quel leader a une assise nationale pour maitriser le pays ? »

C’est une insulte faite à l’égard tous les Congolais. Pour Théophile Obenga, le passage d’une aspiration à une réalisation démocratique au Congo est un processus chaotique voire meurtrier, récalcitrant qui faut tuer car il est tout simplement irréalisable ou impensable sans Denis Sassou Nguesso. Les enragés Théophile Obenga et bien d’autres intellectuels du « Clan Nord » et certains de leurs affidés du Sud Congo au temps de la démocratie véritable (respect par Sassou de sa propre constitution), ils deviennent les plus extrémistes. T. Obenga baptise Sassou de ‘’président irremplaçable’’. Quelle ineptie ! Le seul fait que Sassou devienne Président à vie du Congo le transfigure, l’absout de ses crimes contre le Congo et les Congolais, fait de lui un ‘’Président faiseur de paix’’ comme si ce titre suffisait à le hisser au niveau du Cardinal Emile Biayenda dont voici le dernier message « A tous nos frères croyants, du nord, du centre et du sud, nous demandons beaucoup de calme, de fraternité en Dieu, Père de toutes tribus, afin qu’aucun geste déraisonnable ne puisse compromettre un climat de paix que nous souhaitons…» en 2016, j’ajouterai. Le fait est si ce sont bien, ici, les faits qui comptent que Sassou Nguesso n’est pas seulement un dictateur faiseur de paix armée au Congo, il est le pyromane du Congo.  Il est un criminel de droit commun jusqu’à ce que par commodité, il prenne le masque de Président du Congo en prenant le pouvoir par les armes.  Il a été condamné par contumace dans la conscience collective pour avoir tué des milliers des Congolais, et en voulant modifier sa propre constitution pour se tailler une veste de Président à vie du Congo,  il fuit pour échapper à la prison. Ces intellectuels du « Clan Nord » comme T. Obenga qui n’ont d’intellectuels que des parchemins et  manquent de patriotisme et une graine de démocratie en eux, se voient en héritiers du trône de Sassou qu’ils veulent faire Roi du Congo et se font passer pour des moralistes. Mais les moralistes ne faisaient pas la morale. Ils décrivaient la nature retorse des hommes -à commencer par la leur – avec une ironie impitoyable – Je pense à Montaigne, à Pascal etc. Leurs prétendus héritiers eurent eux aussi ce regard impitoyable et anticonformiste quand ils fustigèrent leurs propres convictions communistes mais pas les  nôtres qui n’osent pas critiquer leurs convictions tribalo-régionalistes.

Certes, notre égyptologue et le ‘’nouveau philosophe’’ constitutionnaliste du « Clan Nord » Congo a compris la dictature militaire Egyptienne, celle du Togo ou du Gabon bien avant les Congolais. Mais, dès qu’il manie le concept de la démocratie congolaise, il est affligé d’un strabisme étrange, son acuité s’émousse. Le fait d’avoir sectionné la carotide de Marien Ngouabi donne un motif d’orgueil immuable à certains intellectuels du « Clan Nord », les rend prétendument supérieurs à tous Congolais. Même l’universalisme ou l’africanisme, dont Sassou Nguesso se fait volontiers le chantre en donnant l’argent du Congo à la Cote-d’Ivoire, la Centrafrique etc…, les rend aveugles à leurs propres limites. La contribution du Congo à la résolution de certaines crises en Afrique issues des modifications constitutionnelles à cause des dictateurs qui veulent s’accrocher à vie au pouvoir est un mélange d’africanisme imbu de démocratie décoratif et de tribalisme effectif. Certains principes dictatoriaux sont sacralisés en l’homme du «Clan Nord » à tel point qu’ils se sont ossifiés et en sont morts, comme ces étoiles (Sassou, Ndenguet, Okemba, Kiki ou Claudia etc …) qui pour nous continuent à briller au Congo bien qu’elles soient mortes depuis longtemps. De nombreuses polémiques intellectuelles agitent les Congolais les uns contre les autres pour un changement démocratique irréversible au Congo en 2016 mais, ils ne s’adressent ni au peuple Congolais ni au monde vis-à-vis desquels leur ignorance est souvent abyssale, une ignorance militante du tribalisme régionaliste. «Tout pour le « Clan Nord » et rien pour le Sud, l’Ouest ou l’Est du Congo »

Les intellectuels du « clan Nord » cultivent leur ignorance du fonctionnement de l’alternance démocratique condition nécessaire d’une réelle démocratie, rêve plus solide dans la tête des Congolais. Ils oublient le combat que les Congolais ont mené contre le colon et, qu’ils mènent contre la corruption, contre la politique de Sassou réduite à des intérêts familiaux et tribaux. Et, par la voix de Théophile Obenga, ils nous invitent à ne pas « tourner la page dictatoriale de Sassou Nguesso » du moins à l’accepter sans passion et religieusement car le « Clan Nord » n’hésitera pas encore à tuer les Congolais si ceux-ci n’acceptent pas la modification constitutionnelle. C’est une rengaine que les Congolais connaissent bien : mieux vaut tourner les pages des massacres de Sassou dans le Pool, le Niari, la Bouenza, les assassinats de Ngouabi, Biayenda, Massamba-Débat etc… Mais, il faut tourner les pages en se remémorant de Sassou l’irremplaçable en faisant allégeance au monarque d’Oyo (la clémence vient après les verdicts) faute de quoi ils restent là et propagent leurs infections mortelles. Ou bien on tourne la page et on oublie que Sassou est un criminel incorrigible comme le font les imbéciles ou les petits soldats de l’ignorance de l’armée congolaise, deux catégories si proches.

Même Jésus avait du mal avec les imbéciles. Il admettait : « Les boiteux, je les ai guéris, les aveugles aussi. Mais, pour les imbéciles, je n’ai rien pu faire. » Nous n’avons pas besoin de l’ignorance tribalisante et ahurie qui vient de  la part de Théophile Obenga  nous en avons largement eu notre dose depuis que ce dernier se prend pour un « Congologue ». La dictature et le terrorisme de Sassou, sa mafia avec sa camarilla, sa corruption et son mépris de la démocratie n’est pas une page obsolète qu’il s’agit de tourner. C’est le présent dans lequel nous sommes embourbés. Toutes ces choses, les Congolais ne les comprennent pas. Ils ont beau avoir fait la révolution en 1963 et appeler via Ngouabi à « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut », l’esprit de caste du « clan du Nord » est tenace. Si vous êtes un ressortissant du « Clan Nord », vous jouissez d’une immunité particulière même si vous avez tué votre propre frère Marien Ngouabi, tué un cardinal, le seul que le Congo avait, commis un génocide pour revenir au pouvoir en 1997 comme Sassou Nguesso. Théophile Obenga trouve tolérable la modification constitutionnelle pour instaurer un royaume mbochi au Congo. Considérer Sassou comme le  dictateur-terroriste d’hier, comme le vaincu et comme le perdant de l’histoire démocratique du Congo relève de l’abstraction égyptienne la plus ignominieuse pour Obenga peut-être. Le vaincu est le peuple congolais qui sort battu d’un conflit avec le psychopathe Sassou. On lui doit le respect. Un nouvel ordre va se reconstruire. L’année 97 n’a pas été seulement une guerre civile. Elle a été une histoire criminelle comme l’a été une grande partie de l’histoire Congolaise sous Sassou NGuesso.

Au juste Mr Théophile Obenga ! Supposons que Sassou Nguesso au lieu de repartir chez lui à Oyo puisse mourir. Que devient le Congo ?

MELH  MAYANGA