Jeux africains de Brazzaville : cérémonie d’ouverture sous la colère de la présidente de la Commission de l’UA, Dr Dlamini Zuma.
Sa présence à l’ouverture des 11èmes Jeux africains de Brazzaville aura été marquée par plusieurs couacs protocolaires. Pour cela, sans même dire au-revoir aux officiels congolais, Dr Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) a repris son avion dans la nuit.
Sur insistance de Makaya Safouesse, ambassadeur du Congo à Addis-Abeba et auprès de l’Union africaine, la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) avait revu son agenda pour effectuer le voyage de Brazzaville afin de prendre part à la cérémonie d’ouverture des 11èmes Jeux africains. Dès son arrivée dans la capitale congolaise, la diplomate Dlamini Zuma a dû écourter son séjour, en raison d’un incident diplomatique.
Selon des sources ayant pris part à la cérémonie, dès son arrivée à Brazzaville, Dlamini Zuma devait animer une conférence de presse. Mais le retard momentané de l’atterrissage de son avion a conduit le staff de la commission d’organisation du tournoi en accord avec les autorités à repousser la conférence.
Peu avant l’atterrissage de l’avion de Mme Zuma, un agent de la direction du protocole nationale du Congo, sans en informer le staff de la présidente de la commission, ordonne l’annulation de la conférence de presse sur les lieux et convie les journalistes à se reporter sur le site de Kintélé, qui abrite le site du tournoi. Sur les lieux, Mme Zuma devait donner sa conférence dans une salle aménagée. Ce qui n’est pas du goût des diplomates de l’UA.
«La responsable de la communication de l’UA a protesté contre cette manière d’agir», a indiqué un membre de l’entourage de la présidente de la Commission de l’UA.
Selon la même source, la colère du diplomate a monté lorsque l’agent du protocole lui a rétorqué que le Congo est un état souverain ignorant que les jeux africains restent une activité statutaire de l’UA et que le Congo n’est qu’un pays organisateur.
Au cours de son séjour mouvementé, Mme Zuma s’est quand même entretenu avec le Président congolais Denis Sassou Nguesso. Mais à la fin de ce tête-à-tête, un nouvel incident a été noté. Le protocole congolais qui a voulu mettre le cap vers le site de Kintélé, s’est vu opposer une résistance au protocole de l’UA qui a indiqué que Mme Zuma doit d’abord arriver à son hôtel avant d’aller à la cérémonie. Au stade où s’est déroulée la cérémonie d’ouverture, les collaborateurs de Mme Zuma tout comme certains ministres n’avaient pas de siège dans la tribune officielle. «Les places étaient occupés par les membres de la famille présidentielle dont la majorité n’ont aucune fonction officielle », selon les sources d’œil d’Afrique.
Mme Zuma avait prévu de quitter l’hôtel à l’aube pour l’aéroport. A la grande surprise de son staff, son véhicule n’était pas sur les lieux. «Le staff de l’UA a été obligé de réveiller l’ambassadeur de l’Afrique du Sud à Brazza qui a dépêché une voiture de commandement et un véhicule de ramassage de bagages», a affirmé un membre de la délégation.
A l’aéroport, seul l’ambassadeur du Congo était présent pour un au-revoir à la présidente de la Commission de l’UA et par la même occasion lui présenter également des excuses.
Bizarrement, la direction du protocole était composée du sommet à la base de militaires rompus aux tâches sécuritaires et non aux usages diplomatiques. De l’autre côté, le personnel diplomatique habilité et formé pour cette tâche est relégué dans les calendriers grecques du ministère.
Les XIe Jeux africains se sont ouverts vendredi à Brazzaville, berceau de l’olympisme en Afrique pour avoir accueilli la première édition de cette compétition il y a cinquante ans.
Des sportifs représentant 51 des 54 pays de l’Union africaine (UA) doivent s’affronter dans 23 disciplines, allant de l’athlétisme à l’haltérophilie en passant par le football, la boxe, le cyclisme, le taekwondo ou encore la pétanque, sans oublier le handisport.
R. M.
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