Par : Delphine BAYA
Au Congo-Brazzaville, les avocats de l’opposant OKOMBI-SALISSA et les journalistes qui devraient couvrir leur conférence de presse, ont été tabassés par la police du fils d’Oyo, (M. SASSOU-NGUESSO). Les caméras, des micros et téléphones portables piétinés. C’est « la démocratie à la SASSOU-NGUESSO » que je dénommerai la « Oyocratie ». Même le Ministre de la Communication M. Thierry MOUNGALA a dénoncé les agissements des policiers Congolais. Si bien que les Avocats de Pointe-Noire, capitale économique ont décidé de faire grève pour dénoncer les agissements du pouvoir et des Policiers.
Je puis dire le Congo-Brazzaville se meurt, et personne pour venir à son chevet. Cette situation doit interpelée les Congolais pour qu’ils comptent d’abord sur eux-mêmes, et pas sur les autres.
Comme certains pays au monde qui subissent les mêmes atrocités que le peuple Congolais. Pour le Congo-Brazzaville, tout le monde est au courant que les libertés individuelles sont bafouées , tout le monde sait que M. SASSOU extermine la population du Pool, mais face aux intérêts qui sont en jeu, tout le monde reste silencieux. La démocratie ne s’applique pas au peuple Congolais ,car les matières premières sont plus précieuses que la vie des Congolais. Certes, des journalistes ont tenté de faire connaître les horreurs que subissent les Congolais, mais comme M. SASSOU, avec l’argent du pétrole achète le silence des uns et des autres, (la conscience), on préfère l’aménager. Nos matières premières sont plus indispensables que la vie des Congolais. A cette allure, M. SASSOU peut poursuivre sa salle besogne, puisqu’il devient le « Maître du monde ». Va-t-on attendre des années pour réagir et faire son mea-culpa ? Avec les nouveaux moyens de communication, on ne pourra pas dire que nous n’étions pas au courant. Cependant, les jeunes Franco-Congolais et Congolais-Européens voient, et sont indignés, voire outrés des sévices que subissent leurs parents restés au Congo-Brazzaville, ces jeunes sont horripilés du silence de la communauté internationale.
En outre, les Congolais (es) souhaitent vivre librement chez eux, mais ils vivent sous le joug de la terreur, de la pauvreté totale, au même moment les dirigeants Congolais, leurs épouses, leurs maîtresses et leurs proches vivent dans un luxe insolent. La devise des dirigeants Congolais est ‘Manger, boire, dormir, construire des manoirs ».
Ma surprise est de constater qu’aucun pays démocratique, n’ose faire la moindre remarque à M. SASSOU, au contraire, les dirigeants des pays du Nord parlent de démocratie, pour les autres nations, quand il s’agit du Congo-Brazzaville, on dit aux « Congolais, c’est le moindre mal, circulez, vous êtes bien avec M. SASSOU ». Cette situation engendre un climat de frustration.
Je réagis car je suis attachée à des valeurs, bien que je ne brigue aucun mandat ou poste au Congo-Brazzaville. Intellectuelle et catholique, je refuse d’être complice du sort que M. SASSOU réserve à mes compatriotes. Lorsque nous étions jeunes, l’Union de la Jeunesse Socialiste Congolaise, UJSC, les parents, les aînés, et les prêtres au catéchisme, ou les pasteurs, nous apprenaient à ne pas jamais accepter l’innommable, à être prêts à mourir pour notre pays, à le chérir, à le servir et à l’aimer jusqu’à notre dernier souffle. Que fait-on de ces valeurs aujourd’hui ? Or les dirigeants du Congo-Brazzaville ont bradé le pays aux Chinois, aux Libanais, aux Malaisiens… aux mafieux… Le Congo-Brazzaville n’a plus d’âme. Les jeunes veulent s’enrichir très vite, et deviennent ainsi les griots du régime établi par M. SASSOU. On n’apprend plus aux jeunes à gagner la vie à la sueur de leur front. On leur apprend à se saouler, à danser, à être oisifs, à vivre de la corruption, et surtout à être des assistés. Il suffit de danser, d’être présents à un meeting ou d’applaudir le régime pour être millionnaire, voire milliardaire. Ceux et celles qui travaillent ne perçoivent pas leur salaire. Nos aîné (es), les retraités ne touchent plus leur pension.
On dénonce l’esclavage en Libye,et pourtant au Congo-Brazzaville, M. SASSOU et sa famille ont assujetti le peuple. Les Congolais sont devenus des esclaves et des exilés dans leur propre pays. La seule loi qui règne, c’est celle de la terreur et des sévices corporelles. Dès qu’on veut manifester, on est emprisonné ou exécuté. C’est ça la démocratie d’après M. SASSOU et sa bande.
Heureusement, certains religieux, comme Monseigneur PORTELLA, et femmes politiques comme Mme Claudine MUNARI ,osent dénoncer cette situation dans la presse internationale.
Pour mieux diviser le peuple Congolais, M. MOUNGALA, Ministre de la Communication de M. SASSOU, affirme sur Télé-Congo qu’ :« Un Congolais de 30 ans, de confession musulmane, était en train d’organiser des attentats contre les représentations Françaises et Américaines sur le territoire Congolais». De condamner sans preuve. Ce mensonge est si énorme, qu’aucun Congolais n’a cru. C’est une manière pour le pouvoir de Brazzaville de montrer du doigt nos frères et sœurs musulmans. Les terroristes sont des trafiquants de drogue et de porteurs d’une idéologie qui leur est propre. Désigner une confession religieuse, c’est un affront fait à cette communauté. je condamne de telles attitudes. M. SASSOU et sa bande veulent détourner l’attention des Congolais des maux qu’ils vivent aujourd’hui. Je suis solidaire à mes frères et sœurs musulmans et je refuse qu’on les assimile à des terroristes.
Lorsqu’on n’a pas d’arguments, on se permet d’accuser des innocents. C’est la politique des lettres de cachets, utilisée sous l’Ancien Régime, au XVIIIe siècle. MONTESQUIEU avait raison ,quand il disait que la concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul individu est un danger. On le voit aujourd’hui au Congo-Brazzaville. Le Congo-Brazzaville est devenu la propriété du clan SASSOU.
Je dirai aux Congolais(es) de prier, car le salut ne viendra que d’eux-mêmes, et de Dieu. J’exhorte les jeunes filles et femmes Congolaises à s’impliquer davantage dans le combat, car ce sont elles qui transmettent les valeurs à leurs enfants et à leurs époux. Que les femmes Congolaises ôtent leur pagne et manifestent nues dans les rues du pays. Nous savons tous et toutes la signification d’une telle manifestation dans nos traditions. Elles doivent réagir, on ne peut pas supporter de voir tous les jours , les massacres des innocents.
Bonne fin d’après-midi et bon début de semaine !
Delphine BAYA