L’opposition va-t-elle perdre sa vocation ?

aaaaaaaaaaaaaaaaaaoppo-4921585Après le départ de Pascal Tsaty Mabiala et de Parfait Kolélas, de l’IDC-FROCAD, l’opposition dite radicale ne draine plus de foules et ne sait plus à quel saint se vouer. Elle ressemble aujourd’hui à un caïman édenté qui ne fait plus peur aux pêcheurs. L’opposition congolaise n’a presque plus un rôle à jouer face à un pouvoir violent.

Après les élections dont la majorité est remportée par le parti au pouvoir (PCT), les opposants dits « radicaux » regroupés au sein de l’IDC-FROCAD ne se vautrent plus que sur des déclarations pour marquer leur présence sur le terrain politique. Certains partis qui composent cette opposition n’ont même pas de militants et ne jouent aucun rôle pour faire peur au pouvoir.

Ce pouvoir qui sait que cette opposition peut bien se cabrer mais elle ne pourra le déboulonner parce que limitée sur le plan stratégique puisque ce pouvoir s’est forgé une sécurité inébranlable à travers une police composée d’hommes à la gâchette facile.
C’est cette branche armée qui, par des gaz lacrymogène et autres forme d’oppression, disperse des manifestations de l’opposition. Et cette police a émoussé l’élan de cette opposition jadis tout feu tout flamme.

Après donc les élections farouchement contestées, l’opposition congolaise ne tient plus.
Malgré la présence de grandes figures comme Claudine Munari, Tsaty Mabiala, Guy Brice Parfait Kolélas, Guy Romain Kinfoussia, Michel Mampouya, André Okombi Salissa, Clément Mierassa, Jean Ngouabi, Paulin Makaya appuyés par Jean Marie Michel Mokoko et Charles Zacharie Bowao, cette opposition est fracturée depuis que certains de ses membres sont arrêtés. D’autres opposants comme Guy Brice Parfait Kolélas et Tsaty Mabiala qui ont préféré participer aux différentes activités politiques organisées par le pouvoir pendant que les autres choisissent le boycott.
Après l’élection présidentielle, l’opposition dite radicale peine à retrouver le terrain. Au contraire, elle est bloquée par des interdictions de manifester.
Du coup, elle a opté pour les bars et les salles d’hôtels pour s’exprimer, une expression qui n’ébranle pas le pouvoir.

Selon certains observateurs, le pouvoir savait que cette opposition avait le vent en poupe, il fallait la contrecarrer en commençant par extraire de celle-ci quelques membres qui ont l’aura de drainer les foules à savoir Tsaty Mabiala de l’UPADS et Guy Brice Parfait Kolélas de YUKI. On dit qu’il fallait les extirper de cette opposition pour l’affaiblir. Ensuite, pendant que les autres opposants étaient sous le coup de la privation des libertés de s’émouvoir, Pascal Tsaty Mabiala s’est retrouvé en France suivi de Guy Brice Parfait Kolélas.

Or, ces sorties du pays ont donné aux autres membres de l’opposition l’idée d’une infiltration, d’une traitrise et de manque de confiance. Si Pascal Tsaty Mabiala s’était déjà retiré au lendemain, de son éviction de la tête du l’IDC-FROCAD, Guy Brice Parfait Kolélas lui ne participait plus aux réunions de la plate-forme ni ne répondait plus aux appels du coordonnateur du mouvement. La scission était à cet effet consommée et l’ICD-FROCAD est devenu comme un cadavre de serpent. Elle est prise de court par manque de meneurs d’hommes comme le YUKI et l’UPADS, car la réalité est que la majorité des partis de cette opposition n’ont pas de militants. Il suffit de se référer à sa dernière sortie pour s’en rendre compte. Et la réalité est que cette opposition ne peut plus faire le plein de ses activités comme ce fut le cas lors de son meeting à Pointe-Noire, ou au boulevard Alfred Raoul à Brazzaville.

La preuve est que lors des campagnes, les partis qui drainaient la foule sont l’UPADS et le YUKI appuyés par quelques citoyens. La mobilisation s’est arrêtée à partir du 25 octobre 2015 lorsque cette opposition a commencé à compter les morts lors de ses activités en public. Les évènements du 4 avril 2016 sont venus couper le cordon de la mobilisation de cette opposition. Puis plus rien. Le YUKI et l’UPADS retirés de l’IDC-FROCAD, l’opposition dite radicale est restée l’ombre d’elle-même à l’image d’un caïman édenté ou d’un lion sans griffes tourneboulé par un pouvoir qui force son maintien par la violence. Cette opposition s’est forgée dans le boycott, conditionnant leur participation aux différentes activités gouvernementales à l’arrêt de l’intimidation, de la violence et à la libération de leurs amis emprisonnés.

Et depuis les évènements du 4 avril pour lesquels le Pasteur N’tumi, traqué par l’armée, s’est retranché dans les forêts du Pool, l’opposition congolaise a ajouté à ses revendications la fin des combats dans ce département en vue d’attirer de son côté le peuple épris de paix de cette région. Car cette traque fait des centaines de déplacés et créé un climat d’insécurité dans ce département. C’est ainsi que les habitants de certaines localités de cette région n’ont pas été autorisés à remplir leur devoir civique. Le vote n’ayant pas eu lieu dans 8 circonscriptions électorales sur les 14 que compte ce département.

Le comble est que la chasse au Pasteur N’toumi pousse certains observateurs à dire que l’armée à échoué malgré les nombreuses arrestations orchestrées par les forces de l’ordre et la dévastation des habitations dans des localités où le Pasteur N’tumi se serait caché. En somme, l’opposition est fragilisée. Elle ne fait que des déclarations pour dénoncer les mauvaises pratiques du pouvoir, la mal-gouvernance, la dilapidation des deniers publics qui bloquent le développement du pays.

Depuis que Pascal Tsaty Mabiala (UPADS) et Guy Brice Parfait Kolélas (YUKI) sont taxés de conciliants avec le pouvoir, l’opposition dite radicale ou plurielle ne fait plus peur.

«…Ceux qui s’opposent par des déclarations aux actions du pouvoir et luttent pour un programme alternatif de retour du Congo à la démocratie constituent la vraie opposition », avait déclaré un membre de l’IDC-FROCAD. Or, ce genre de déclarations prouvent à suffisance que cette opposition vit des querelles intestines qui la divisent.

Malgré la présence d’une opposition fabriquée qui accompagne les actions du gouvernement, l’opposition dite « la vraie » n’arrive pas à parler d’une même voix. Le groupe de Mathias Dzon vogue presque dans le sens des membres de l’IDC-FROCAD mais ne mange pas à la même table.

Les membres de l’opposition regroupés au sein du ROC n’accordent pas leurs violons ni à l’IDC-FROCAD ni au groupe de Mathias Dzon. Mais, ils tiennent malgré tout, un fond de contestation et des appels au boycott des activités du pouvoir.

Aujourd’hui, les dés sont jetés. L’avancée des institutions prônée par le président Denis Sassou Nguesso est achevée. Que reste-t-il réellement à l’opposition pour la bataille politique au Congo si ce n’est faire du tapage sur la crise et des faits saillants à venir.
Dans quelles structures politiques vont-ils débattre de l’avenir du Congo au moment où ces opposants ne sont ni au gouvernement, ni à l’Assemblée, ni au Senat.

LA GRIFFEINFOS JOURNAL